Explications de divers passages de l’Écriture Sainte
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Description

"Quoique je n’aie jamais eu l’honneur de vous voir, et que je ne vous connaisse que par la réputation que vous vous êtes acquise dans le monde par l’ardeur de votre foi, cependant vous m’écrivez des extrémités des Gaules et vous venez me chercher jusqu’au fond du désert de Bethléem, pour m’engager à répondre aux questions que vous me proposez sur l’Ecriture sainte, et sur lesquelles vous m’avez envoyé un petit mémoire par mon fils Apodemius. N’avez-vous pas dans votre province des personnes consommées dans la science de la loi de Dieu, et capables de vous instruire et d’éclaircir vos doutes? Mais peut-être ne cherchez-vous pas tant à vous instruire vous-même qu’à éprouver ma capacité; et après avoir consulté les autres sur les difficultés qui vous arrêtent vous voulez encore savoir ce que j’en pense."



Jérôme de Stridon ou saint Jérôme, né vers 347 à Stridon et mort en 420 à Bethléem, est un moine traducteur de la Bible. Les catholiques le considèrent comme l'un des Pères de l'Église et les orthodoxes, le vénèrent comme saint.




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Sujets

Informations

Publié par
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EAN13 9782357289581
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EXPLICATIONS DE DIVERS PASSAGES DE L’ÉCRITURE SAINTE



SAINT JÉRÔME

Traduction par M. BENOÎT MATOUGUES ET M. L. AIMÉ-MARTIN (DIR.)

ALICIA EDITIONS
TABLE DES MATIÈRES




PARTIE I : A HÉDIBIA.


Première question.

Seconde question.

Troisième question.

Quatrième question.

Cinquième question.

Sixième question.

Septième question.

Huitième question.

Neuvième question.

Dixième question.

Onzième question.

Douzième question.


PARTIE II : A ALGASIA.


Première question.

Seconde question.

Troisième question.

Quatrième question.

Cinquième question.

Sixième question.

Septième question.

Huitième question.

Neuvième question.

Dixième question.

Onzième question.


PARTIE III : À MINERVIUS ET A ALEXANDRE.


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PARTIE I : A HÉDIBIA.

Quoique je n’aie jamais eu l’honneur de vous voir, et que je ne vous connaisse que par la réputation que vous vous êtes acquise dans le monde par l’ardeur de votre foi, cependant vous m’écrivez des extrémités des Gaules et vous venez me chercher jusqu’au fond du désert de Bethléem, pour m’engager à répondre aux questions que vous me proposez sur l’Ecriture sainte, et sur lesquelles vous m’avez envoyé un petit mémoire par mon fils Apodemius. N’avez-vous pas dans votre province des personnes consommées dans la science de la loi de Dieu, et capables de vous instruire et d’éclaircir vos doutes? Mais peut-être ne cherchez-vous pas tant à vous instruire vous-même qu’à éprouver ma capacité; et après avoir consulté les autres sur les difficultés qui vous arrêtent vous voulez encore savoir ce que j’en pense. Vos ancêtres Patère et Delphide, dont l’un a enseigné la rhétorique à Rome avant que je fusse au monde, et l’autre durant ma jeunesse a illustré toutes les Gaules par les beaux ouvrages qu’il a composés tant en prose qu’en vers, tout muets qu’ils sont dans leur tombeau, me font de justes reproches de la liberté que je prends de donner des instructions à une personne de leur famille. Ils excellaient, je l’avoue, dans l’éloquence et dans les lettres humaines ; mais je puis dire aussi, sans craindre de rien dérober à leur gloire, qu’ils n’étaient guère versés dans la science de la loi de Dieu, dont personne ne peut être instruit que par le Père des lumières « qui éclaire tout homme venant en ce monde, » et qui se trouve au milieu des fidèles assemblés en son nom.
Je vous déclare donc, sans craindre qu’on m’accuse de vanité, que dans cette lettre je ne me servirai point de ces termes pompeux « qu’enseigne la sagesse humaine que Dieu doit détruire un jour,» mais de ceux qu’enseigne la foi, traitant spirituellement les choses spirituelles, afin que « l’abîme » de l’Ancien-Testament « attire l’abîme» de l’Evangile « au bruit que font les eaux, » c’est-à-dire: les prophètes et les apôtres, et que la «vérité » du Seigneur » s’élève jusqu’à ces « nuées » à qui il a commandé de ne point pleuvoir sur les Juifs incrédules et d’arroser au contraire les terres des gentils, de « remplir le torrent des épines » et d’adoucir les eaux de la mer Morte. Priez donc le véritable Elisée de vivifier les eaux mortes et stériles qui sont en moi, et d’assaisonner le mets que je vous présente avec le sel des apôtres, à qui il a dit «Vous êtes le sel de la terre, » parce qu’on n’offre point à Dieu de sacrifice qui ne soit assaisonné avec le sel. Ne cherchez pas ici le faux éclat de cette éloquence mondaine que Jésus-Christ « a vu tomber du ciel comme un éclair, » jetez plutôt les yeux sur cet « homme de douleur qui n’a ni beauté ni agrément,» et qui sait ce que c’est que de souffrir, et croyez qu’en répondant aux questions que vous me proposez, ce n’est pas sur mon érudition et ma capacité que je compte, mais sur la promesse de celui qui a dit : « Ouvrez votre bouche et je la remplirai. »
PREMIÈRE QUESTION.



1.
V ous mie demandez comment on peut devenir parfait, et de quelle manière doit vivre aine veuve qui n’a point d’enfants.
C’est la question qu’un docteur de la loi faisait à Jésus-Christ : « Maître, » lui disait-il, « que faut-il que je fasse pour acquérir la vie éternelle ? »Le Seigneur lui répondit: « Savez-vous les commandements? » — «Quels commandements? » lui répliqua le docteur. Jésus lui dit « Vous ne tuerez point; vous ne commettrez point d’adultère; vous ne déroberez point; vous ne rendrez point de faux témoignage. Honorez votre père et votre mère, et aimez votre prochain comme vous-même. » Ce docteur lui ayant répondu: « J’ai gardé tous ces commandements dès ma jeunesse, » Jésus-Christ ajouta : « Il vous manque encore une chose : si vous voulez être parfait, allez, vendez tout ce que vous avez et le donnez aux pauvres; puis venez et me suivez. »
Pour répondre donc, madame, à la question que vous me proposez, je me servirai des propres paroles de Jésus-Christ. Si vous voulez être parfaite, porter votre croix, suivre le Sauveur et imiter saint Pierre qui disait: « Vous voyez, Seigneur, que nous avons tout quitté pour vous suivre,» allez, vendez tout ce que vous avez, donnez-le aux pauvres et suivez le Sauveur. Jésus-Christ ne dit pas : Donnez-le à vos enfants, à vos frères, à vos parents, auxquels, quand même vous en auriez, vous seriez toujours obligée de préférer le Seigneur; mais, «Donnez-le aux pauvres, » ou plutôt à Jésus-Christ, que vous secourez en la personne des pauvres; lequel, étant riche, s’est fait pauvre pour l’amour de nous, et qui dit dans le psaume trente-neuvième : «Pour moi, je suis pauvre et dans l’indigence, et le Seigneur prend soin de moi. » Aussi est-ce de, lui qu’il est écrit dès le commencement du psaume suivant: «Heureux celui qui est attentif aux besoins du pauvre et de l’indigent.» Cette attention est nécessaire afin de pouvoir discerner ceux qui sont vraiment pauvres; car on ne doit point mettre de ce nombre ceux qui, couverts de haillons et vivant dans l’indigence, ne laissent pas de vivre en même temps dans le crime et le désordre. Les véritables pauvres sont ceux dont parle l’apôtre saint Paul lorsqu’il dit : « Ils nous recommandèrent seulement de nous ressouvenir des pauvres. » C’était pour le soulagement de ces pauvres que saint Paul et saint Barnabé avaient soin de faire recueillir les aumônes, le premier jour de la semaine, dans les assemblées des gentils convertis à la foi, et qu’ils prenaient la peine eux-mêmes, sans vouloir s’en décharger sur d’autres, de porter à ceux qui avaient été dépouillés de leurs biens pour Jésus-Christ, qui souffraient la persécution, et qui avaient dit à leur père et à leur mère, à leur femme et à leurs enfants : « Nous ne vous connaissons point.» Ce sont ces véritables pauvres qui ont accompli la volonté du Père céleste et dont le Sauveur a dit : « Ceux-là sont ma mère et mes frères qui font la volonté de mon Père. »
Je ne prétends point par là empêcher qu’on ne fasse l’aumône aux Juifs, aux gentils et à tous les autres pauvres, de quelque nation qu’ils soient ; mais l’on doit toujours préférer les chrétiens aux infidèles, et parmi les chrétiens mêmes, l’on doit mettre une grande différence entre un pauvre dont la vie est pure et les moeurs innocentes, et celui qui mène une vie corrompue et déréglée. De là vient que l’apôtre saint Paul, exhortant les fidèles dans la plupart de ses épîtres à faire la charité à tous les pauvres, leur recommande de l’exercer principalement envers ceux qu’une mène foi a rendus domestiques du Seigneur, c’est-à-dire : qui nous sont unis par les liens d’une même religion, et qui ne rompent point une union si sainte par le dérèglement et la corruption de leurs mœurs. Si saint Paul nous commande de donner à manger à nos ennemis lorsqu’ils ont faim, de leur donner à boire lorsqu’ils ont soif, et d’amasser par là des charbons de feu sur leur tète , combien plus sommes-nous obligés de nous acquitter de ces devoirs de charité envers ceux qui ne sont point nos ennemis et qui font profession d’une vie sainte et chrétienne? Au reste il faut prendre en bonne part et non pas dans un mauvais sens ce que dit l’Apôtre : « En agissant de la sorte, vous amasserez des charbons de feu sur sa tête. » Il veut dire par là qu’en faisant du bien à nos ennemis nous surmontons par ces manières honnêtes et obligeantes leur malice et leur haine, nous amollissons la dureté de leur coeur, nous en bannissons l’aigreur et la passion pour y faire place à l’amitié et à la tendresse, et nous amassons ainsi sur leur tête ces « charbons » dont il est écrit : « Une main puissante lance des flèches très pointues avec des charbons dévorants.» Car, de même que ce Séraphin dont parle Isaïe purifia les lèvres de ce prophète avec un charbon de feu qu’il avait pris sur l’autel, ainsi nous purifions par notre charité les péchés de nos ennemis, surmontant le mal par le bien, bénissant ceux qui nous maudissent , et imitant notre Père céleste qui «fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, et fait pleuvoir sur les justes et sur les pécheurs. » Comme donc vous n’avez point d’enfants, « employez les richesses injustes à vous faire plusieurs amis qui vous reçoivent dans les tabernacles éternels. » Ce n’est pas sans raison que l’Evangile appelle les biens de la terre « des richesses injustes, » car elles n’ont point d’autre source que l’injustice des hommes, et les uns ne peuvent les posséder que par la perte et la ruine des autres. Aussi dit-on communément, ce (lui me parait très véritable, que ceux qui possèdent de grands biens ne sont riches que par leur propre injustice, ou par celle de ceux dont ils sont les héritiers.


2 .
Ce docteur de la loi ayant entendu dire à Jésus-Christ que pour être parfait il fallait renoncer à toutes les richesses qu’on possédait, et ne pouvant se résoudre à prendre ce parti parce qu’il était fort riche, alors le Sauveur, se tournant vers ses disciples, leur dit : « Qu’il est difficile que les riches puissent entrer dans le royaume des

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