Itinéraires
368 pages
Français

Itinéraires , livre ebook

368 pages
Français

Description

C'est à un parcours dans le siècle passé que nous convie l'auteur de ces Itinéraires. En artiste accompli, témoin privilégié de ces temps disparus, il nous mène à travers une galerie de figures attachantes. Ces tableaux arrachent à l'oubli des êtres confrontés à l'impensable, posant par petites touches les questions fondamentales de la responsabilité, de l'implication dans les événements, de l'héroïsme ordinaire, de la résistance spirituelle à ce qui dégrade l'homme.

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Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 32
EAN13 9782336343402
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

Arnold van der WESTHUIZEN SMIT
ITINÉRAIRES Le Cap – Rio – Paris
Traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Alice Gillet Robert
Collection éologie et vie politique de la terre
ITINÉRAIRES Le Cap – Rio – Paris
Théologie et vie politique de la terre Collection dirigée par Dominique KOUNKOU Dans les années soixante, la vie de la terre rassemblait les théologiens, les politologues, les acteurs politiques, les sociologues des religions, les philosophes. Tout, tout était tenté pour réconcilier l’homme d’avec son Dieu, l’homme d’avec l’homme, l’homme d’avec l’Homme, l’homme d’avec sa responsabilité de continuer à faire vivre en harmonie la création. Tant et si bien qu’on est arrivé à projeter la construction de la civilisation de l’universel Puis il y a eu cette sorte d’émancipation de la politique vite supplantée par le commerce dans un monde en globalisation. Et l’homme ?... Et son Dieu ? ... Et sa pensée ? ... Tout ce qui est essentiel paraît de plus en plus dérisoire face à la toute-puissance du commerce. Comment réintroduire l’homme au cœur de cette avancée évolutionnaire du monde afin que sa théologie et sa volonté politique influent sur la vie de la terre ? Tel est le questionnement que poursuit, de livre en livre, cette collection. Déjà parusKOUNKOU Dominique,Réveil du religieux. Éveil de la société, 2013. KOUNKOU Dominique,Un message d’espoir pour le Congo. Les mots essentiels, 2012. GILBERT Gilles et KOUNKOU Dominique,L’histoire cachée du peuple africain, 2012. MOKOKO GAMPIOT Aurélien,Les Kimbanguistes en France. Expression messianique d’une Église afro chrétienne en contexte migratoire, 2010. MUTOMBO-MUKENDI Félix,Le Fils de l’homme apocalyptique. Sa trajectoire dans l’attente juive et chrétienne, 2009. KOUNKOU Dominique,L’Emergence d’initiatives africaines, 2009. Le BERRE Patrick,Objectif bien-être®, 2009. MARTIN-LAGARDETTE Jean-Luc,Les Droits de l’âme. Pour une reconnaissance politique de la transcendance, 2008.
Arnold van der WESTHUIZEN SMIT ITINÉRAIRES Le Cap – Rio – Paris Traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Alice Gillet Robert
© L'HARM ATTAN, 2014 5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02999-3 EAN : 9782343029993
PréfaceC’est un honneur autant qu’une gageure de rédiger quelques mots, pertinents on l’espère, en préface à l’autobiographie d’un homme qui se trouve être un ami depuis plus de cinquante ans. Que cet homme ait été musicien, artiste, diplomate représentant l’Afrique du Sud tour à tour au Brésil et en France, devenu catholique par sa conversion, Oblat bénédictin, prêtre séculier et chanoine à Paris, au cours d’une vie singulièrement diverse et riche en péripéties fascinantes – il n’en reste pas moins intimidant de voir qu’il écrit en fait très peu sur lui-même. Arnold Smit, que j’ai rencontré en 1958 à Paris à l’occasion de notre commune confirmation au sein de l’Église catholique, est né en 1924 à Fraserburg, en Afrique du Sud. Pianiste déjà accompli à l’époque de ma naissance à Wilmington, Delaware (USA), en 1932, il servit à l’ambassade de son pays à Rio, de 1948 à 1951, puis à Paris entre 1952 et 1960. Il étudia au séminaire à Rome, au Collège français, de 1960 à 1967, tout en étant devenu Oblat au Bec Hellouin, en Normandie en 1965, puis fut curé ainsi que chef de chœur de la paroisse Sainte-Odile à Paris pendant douze ans. Il devint chanoine à la Madeleine de 1994 à sa retraite en 2005. Il servit également de secrétaire particulier à une figure parisienne de premier plan, Monseigneur Pezeril, autant que d’envoyé spécial du Vatican en quelques occasions. Ceci, c’est une partie des faits reconnus le concernant. Nos vies comme nos chemins se sont éloignés et nous nous sommes perdus de vue de façon regrettable des années durant, nous redécouvrant par l’entremise de l’édition française d’un essai que j’avais écrit, intitulé «Chronique d’une Amitié : Louis Massignon »(DDB, 1990), dans lequel je parlais d’Arnold ainsi que du cercle d’amis que nous fréquentions dans les années 1958-60. J’avais bifurqué vers l’étude des langues et littératures proche orientales en revenant à Harvard, après avoir rencontré le célèbre islamologue français Massignon, Professeur au Collège de France, qui m’avait beaucoup influencé. Notre reprise de contact, apporta en fait à Arnold une influence religieuse supplémentaire, celle de la fascination pour la légende des Sept Dormants
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d’Éphèse, ainsi que son pèlerinage breton de Vieux Marché, auquel j’avais participé en 1959 en compagnie de Massignon, de nombreux Bretons et autres pèlerins chrétiens et musulmans d’Afrique du Nord. Arnold y participa en 1999 en ma compagnie, celle de ma femme et d’une foule d’autres gens, ce qui ajouta littéralement l’empreinte du pèlerin à ses autres identités religieuses. Je refis connaissance de mon ami à la crypte de la Madeleine, où il réunit un cercle de musiciens et chanteurs talentueux qu’il présenta dans de multiples concerts. Il partagea plus avant avec nous un autre de ses dons innés durant les visites qu’il nous fit, celui de peintre et audacieux coloriste aux styles variés, dans des marines à l’aquarelle, près de notre cottage du Connemara en Irlande, puis de notre maison du e XVIII à Phillipston dans le Massachusetts. Une de ses dernières inspirations au point de vue stylistique, admet-il, est celle du peintre russe Kandinsky. Il est évident que son attirance pour la littérature russe, pour l’Église et la liturgie orthodoxes a ajouté une touche, une richesse supplémentaire à sa vie de foi. Hôte, il a pris un grand plaisir à recevoir des invités pour un thé fin et des gâteaux, autour de son précieux samovar. Parvenu à ce point, je pense que je peux, en tant qu’ami, faire discrètement référence à ces dons et dispositions comme appartenant à la fois à sa vie publique et à sa vie intérieure. Que ce soit comme secrétaire d’ambassade, Oblat, homme d’Église, chanoine ou pèlerin, les ressources spirituelles et artistiques d’Arnold, sa créativité, sont profondément enchâssées dans cette apparence réservée – d’aspect austère parfois – cette haute taille. Ce n’est pas un personnage haut en couleurs, mais pour quelqu’un dont les dons sont si divers, les élans sont profonds et conduits avec grand soin esthétique, largeur de vues et grâce. Il nous a révélé dans son récit, un bien long itinéraire depuis l’Afrique du Sud, lui qui a vu des choses extraordinaires, posé des actes et pris des risques sans peur ou douter de ses décisions. Comme diplomate, prêtre, homme, il est prudent, tolérant, déterminé à ne pas juger. Par moments, sa vie a pu sembler trop guindée, mais elle fut toujours gracieuse.
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À mon sens, c’est la musique, plus que la religion, qui reflète le mieux son âme, son être, qui peut prétendre à révéler, à un niveau plus profond – primordial – son amour et l’expression de sa passion la plus intime. Il le doit en premier lieu, comme il nous le dit, à Wagner. Il est pourtant aussi à l’aise dans Debussy ou Rachmaninov, composant également : il a composé des mélodies pour voix et piano sur trois de mes poèmes, l’une intitulée NothingRien, la seconde, – The Seven Sleepers – les Sept Dormants, la troisième,SomethingQuelque Chose. Les deux – premières furent données en concert à la Madeleine, etRien a remporté un concours français de composition. Bien sûr, en tant que parisien de longue date, il reconnaît se laisser toujours surprendre par la beauté de la ville, comme il l’est devant les structures harmoniques de sa musique bien-aimée. Je devrais ajouter – de la langue aussi, car Arnold Smit parle couramment plusieurs langues, l’afrikaans, sa langue maternelle, ainsi que l’anglais, français, allemand, un peu de russe, son accent dans chacune fait d’aisance naturelle et de subtilité innée. Il a beaucoup exigé de lui-même au cours des ans : une vie donnée aux autres – les dons sont faits pour être utilisés en service et non pour un usage personnel – tel est son credo. Tout cela présenté dans ses mémoires avec une discrétion et modestie caractéristiques, souvenirs que je l’ai, en tant qu’ami, enjoint d’écrire il y a quelques années. Son style est raffiné, son écriture court en thématiques récurrentes plutôt que chronologiques. Cela ne me surprend pas de découvrir que parmi ses réminiscences du passé, il ressente si peu le besoin de se concentrer sur sa personne.  Pr Herbert MASON Herbert Mason est Professeur Émérite d’Histoire et Religion de la Boston University, auteur et traducteur de nombreux ouvrages.
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Un court PrologueJulian Green pénétra dans son salon tendu de rouge sombre. Il me regarda et dit : « Cher Monsieur l’Abbé, dans quelle langue voulez-vous que nous parlions ? – Maître, en anglais ou en français, comme vous voulez, cela m’est indifférent. » L’œil pétillant, avec une expression presque gamine, il répliqua : « Quand je parle de choses sérieuses avec des gens sérieux, je préfère parler en français, mais quand je désire me détendre avec quelqu’un l’anglais fait mieux l’affaire. Parlons donc anglais. » J’en conclus qu’il m’avait classé parmi les gens à peine sérieux. Cela se passait durant l’été 1996, Julian Green m’avait reçu à la requête de Mgr Daniel Pezeril. Je lui dis que je pensais me mettre à écrire et que je voulais son avis, car il est l’un des auteurs contemporains majeurs. Son propre « Journal », qui couvre la période d’avril 1926 aux derniers mois de 1996, est certainement l’un des journaux les plus importants jamais publiés. Le mot « Mémoires » amena une réaction immédiate :  « Vous avez très certainement beaucoup de choses à dire. Mais quoi que vous fassiez, soyez bref. Soyez gentil avec vos lecteurs, ne les découragez pas par trop de mots. Beaucoup d’auteurs ces temps-ci sont passés maîtres dans l’art d’écrire longuement à propos de rien. Cependant, je dois vous avertir que quand on commence à écrire sur soi dans l’intention d’être publié, il existe un réel danger d’être blessé tôt ou tard. – Blessé, en quoi ? – La mémoire nous joue des tours à tous et le fait même de se révéler au grand jour provoque des réactions inattendues de la part des anonymes qui vous liront, des inconnus qui vous critiqueront. C’est le risque que vous devez prendre, à moins que vous n’ayez une peau de rhinocéros, ce que je ne pense pas être le cas. »
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