L Afrique à Cuba
201 pages
Français

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L'Afrique à Cuba , livre ebook

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Description

La regla de osha à Cuba a très souvent été observée comme un ensemble d'éléments discontinus et fragmentaires syncrétisés avec la religion catholique. Il s'agissait de nier l'identité des esclaves pour mieux légitimer leur asservissement. Les descendants Yoruba n'ont jamais renoncé à leur vision du monde. Cette étude comparative approfondie entre les religions révélées (l'islam et la religion chrétienne) et la regla de osha jette des bases de compréhension sur cette religion profondément humaniste.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 268
EAN13 9782296686311
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Afrique à Cuba


La regla de osha : Culte ou religion ?
Ndèye Anna Gaye Fall


L’Afrique à Cuba


La regla de osha : Culte ou religion ?


L’H ARMATTAN-SÉNÉGAL
© L’H ARMATTAN-SENEGAL, 2009
« Villa rose », rue de Diourbel, Point E, DAKAR

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
senharmattan@gmail.com

ISBN : 978-2-296-10255-2
EAN : 9782296102552

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Introduction
Les manifestations religieuses d’origine africaine en Amérique Latine, aux Antilles et aux Caraïbes ou en Afrique Noire continuent d’être placées sous le signe de cultes, de religions primitives, d’animisme, de totémisme, de polythéisme, etc. Il s’agit de dénier, a priori, la définition de religions à ces ensembles de croyances. Nous devons procéder à une élucidation du terme religion à travers leurs ressemblances fondamentales. Les différences existant dans les pratiques cultuelles n’entrent en considération que de manière ponctuelle dans l’analyse. Il est plus intéressant de voir qu’elles sont la mise en mouvement et la visualisation d’un centre. Ce dernier est constitué par l’aspect cognitif et explicatif d’un ensemble d’idées cohérentes qui visent à capter les choses dans ce qu’elles ont de constant et de régulier {1} .
Une telle approche permet de dépasser les clivages et les méandres de l’ethnocentrisme pour voir, dans toutes les religions, une expression de l’homme qui veut comprendre sa place dans le cosmos.
Il suffit de dégager, à grands traits, les caractères essentiels de la religion dans l’histoire. Nous analyserons donc les éléments fondamentaux qui la caractérisent pour aboutir à une croyance et à des pratiques générales communes à la regla de osha et aux religions révélées.
Chapitre I Essai d’interprétation historique de faits religieux
L’étude historique comparative entre deux religions révélées que sont l’islam et le christianisme d’une part et d’autre part la regla de osha* fournit un éclairage historique qui peut, nous semble-t-il, expliquer en grande partie la permanence et le rayonnement des deux premières religions et mettre en exergue leurs traits communs avec la regla de osha*, religion d’origine yoruba à Cuba.
D’ores et déjà l’on peut établir que toutes les trois ont dû, à travers l’histoire, faire preuve d’une grande résistance devant l’adversité. Parce que moins étudiée que les religions révélées, nous insisterons sur les rapports existants entre l’histoire de Cuba et la regla de osha.
A- La religion musulmane
L’islam a une histoire, somme toute, assez linéaire. Le nomade arabe, déjà avant l’apparition de cette religion, avait une claire notion de l’idée de Dieu dans son unicité. J. Starcky {2} dit à ce propos :

« On constate que la religion des tribus arabes qui nomadisaient dans le Safâ et les déserts avoisinants aux premiers siècles de notre ère, malgré un aspect polythéiste indéniable, ne devait pas être très éloignée d’un stade hénothéiste antérieur. D’une part, en effet, presque tous les noms théophores de l’onomastique protoarabique comportent l’élément « el » ou « ilâh » ; d’autre part le nom divin « ilâh » apparaît plusieurs fois, en dehors des noms propres, dans des invocations comme "ô Ilâh" ou par "Ilâh"… le fait que les adorateurs d’Ilâh s’adressaient aussi à des divinités du genre Lât, Izzâ ou Manât n’implique pas que Ilâh ne fut pas conçu comme « le dieu par excellence ». Ces trois déesses sont mentionnées dans le Coran où Mahomet (PSL) reproche à ses compatriotes de les associer à Allâh. »

Ce dernier s’empare de La Mecque, métropole du Hidjâz, appelée autrefois Macoraba par le géographe Ptolémée, au deuxième siècle avant J.-C.
Par un jeu d’influences et de rapports de force, Mahomet (PSL) s’empare de La Mecque qui appartenait à la tribu des Qoraïch, elle-même originaire des tribus nizarites, avec l’appui des Ansâr d’origine yéménite.
Cité commerciale, La Mecque grouille de monde de toutes origines aux intérêts contradictoires. Les tribus arabes du Nord et du Sud s’entre-déchirent, tandis que les Juifs ont réussi à mettre en valeur des terres (les oasis du Hidjâz) grâce à leur forte organisation, à leur commerce florissant, et à leur occupation des terres les plus fertiles. Quant aux chrétiens, à cause de leur pauvreté ils n’exercent aucune influence sur la vie de la cité.

« Une explosion sociale est envisageable à tout moment. Mahomet (PSL), en imposant aux Mecquois l’unicité d’Allah et en se proclamant l’envoyé de Dieu, ramène les différents peuples au monothéisme, essaie de faire des différents clans, païens, juifs et musulmans, un seul peuple et réalise l’union de la foi musulmane par le saint Coran qui lui a été révélé par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Le message coranique est la preuve d’un miracle renouvelé durant tout l’apostolat de Mahomet (PSL). Dans le Coran est définie ainsi la nature d’Allah {3}

Dis :
Désirance (sic) d’Allah !
Il ne s’est pas donné d’enfant,
Il ne t’est pas donné d’associer à son royaume.
Il ne s’est pas donné de protecteur contre l’humiliation !
Magnifie-le dans sa magnificence ! »

Tandis que l’exhortation à rejoindre la foi musulmane est présentée en ces termes dans la sourate 2, intitulée La Génisse {4} :
« Comment effaceriez-vous Allah ?
Vous étiez morts, il vous a donné la vie,
Puis II vous fera mourir
et puis II vous revivifiera :
vers Lui vous reviendrez.
Il a créé pour vous tout ce qui est sur terre
puis II s’est élevé aux Cieux
harmonisés par Lui en sept Ciels,
Il sait tout, Lui. »

De ces considérations générales nous pouvons déduire :
*Que l’islam, par la guerre sainte, a implanté l’idée du Dieu Absolu devant celle du dieu le plus puissant parmi les puissants.
*Que cette religion s’est présentée, sous l’Hégire, comme un moyen de cohésion sociale, politique et économique. Sur le plan social, elle a favorisé l’unité d’un peuple hétérogène. En politique, elle a imposé l’État islamique face au collège des notables (la Mala) qui réglementait la vie de la cité de La Mecque avec la prééminence politique de la tribu des Qoraïch. Dans le domaine économique, elle a sauvegardé, par la force, l’économie de la région. Il s’agit de l’an II de l’Hégire au cours duquel Mahomet (PSL) intercepte une importante caravane de La Mecque qui se dirigeait vers la Syrie et sa victoire à Badr, en 624, en atteste.
*Que l’islam a été le fait de Mahomet (PSL), envoyé de Dieu et que les préceptes du Coran orientent désormais vers une autre politique, une autre vie sociale en imposant une morale dans le domaine économique (Interdiction absolue de la pratique de l’usure et du prélèvement d’intérêts dans les opérations commerciales).
*Qu’il a reçu la Révélation de la parole divine captée dans le livre saint du Coran.
*Qu’il a réalisé l’unité de la foi à La Mecque et a rayonné à partir de cette ville.
Ce bref résumé de l’histoire de l’islam nous conduit à faire celui du christianisme.
B- La religion chrétienne
Les historiens utilisent deux terminologies qui marquent l’évolution du christianisme. La religion d’Israël serait antérieure au judaïsme daté en 586 avant J.-C. Géographiquement, les Israélites occupent la Palestine. Ces Israélites ont la particularité de croire en un Dieu unique.

« Mais en même temps que leur intransigeance religieuse isole Israël de tout ce qui l’entoure, certains d’entre eux proclament un message qui s’adresse à tous les peuples, et annoncent le jour où les païens rejoindront les Juifs dans l’adoration du Dieu unique. Particularisme ombrageux et universalisme accueillant, ce sont les deux aspects que le monothéisme israélite est

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