La modernisation du pouvoir dans l'Église catholique :

Olivier Nkulu Kabamba

Description

En décrétant universellement que l'Église est entrée dans l'ère de la nouvelle évangélisation, le Synode des évêques qui s'était tenu au Vatican en octobre 2012 avait souligné que cela appelait de "nouvelles façons d'être de l'Église". La modernisation du pouvoir de l'Église passe donc non seulement par une volonté de changement, d'ouverture et de modernité mais également par une nouvelle manière de gouverner, une nouvelle gouvernance et un nouveau leadership.

Sujets

• Christianisme
• Religión
• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2015
• Nombre de lectures: 10
• EAN13: 9782336386843
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Églises d’Afrique »
Collection « Églises d’Afrique »
Depuis plus de deux millénaires, le phénomène chrétien s’est inscrit profondément dans la réalité socio-culturelle, économique et politique de l’Occident, au point d’en être le fil d’Ariane pour qui veut comprendre réellement les fondements de la civilisation judéo-chrétienne. Grâce aux mouvements d’explorations scientifiques, suivis d’expansions coloniales et missionnaires, le christianisme, porté par plusieurs générations d’hommes et de femmes, s’est répandu, entre autres contrées et à différentes époques, en Afrique. D’où la naissance de plusieurs communautés ecclésiales qui ont beaucoup contribué, grâce à leurs œuvres socio-éducatives et hospitalières, à l’avènement de plusieurs cadres, hommes et femmes de valeur. Quel est aujourd’hui, dans les domaines économiques, politiques et culturels, le rôle de l’Église en Afrique ? Face aux défis de la mondialisation, en quoi les Églises d’Afrique participeraient-elles d’une dynamique qui leur serait propre ? Autant de questions et de problématiques que la collection « Églises d’Afrique » entend étudier.
Dernières parutions
Honorine NGONO, L’autonomie financière dans la mission d’évangélisation de l’Église en Afrique. Le cas du Cameroun , 2015.
Pamphile AKPLOGAN, L’effacement de la dette des pays africains, L’approche de la Doctrine Sociale de l’Église Catholique , 2015.
Grégoire MALOBA, Inculturation et eschatologie. Enjeux et débats dans les traditions bantu , 2014.
Sous la direction de Jean BONANE BAKINDIKA, La mission de l’église dans la construction des états africains, 2014.
Gabriel HOUSSEINI, L’éternité promise…, 2014.
Gabriel TCHONANG, Du Jésus de l’Histoire au Christ de la gloire , 2014.
Joseph BELEPE, Des écoles pour les pygmées du Mai – Ndombe (RD-Congo), Contribution des missionnaires scheutistes , 2014.
Olivier NKULU KABAMBA, Le corps humain et sa sexualité, Jalons pour un nouveau regard théologique , 2014.
Titre

Olivier NK ULU K ABAMBA





La modernisation du pouvoir
dans l’Église catholique :
défi et atout pour la nouvelle évangélisation
Copyright























© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
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EAN Epub : 978-2-336-73695-2
Introduction
N ous sommes au 21 e siècle, le monde a changé, les mentalités aussi ; les hommes ont adopté de nouveaux modes de vie et d’organisation qui ne cessent de se transformer ; des changements importants se sont produits dans le monde et ne semblent pas s’arrêter. Avec ces changements importants, des nouveaux défis sont donc apparus dans l’histoire de l’humanité. Voilà pourquoi l’Église catholique a été obligée de proclamer pour elle-même qu’elle est entrée dans l’ère de la « nouvelle évangélisation ». « Nouvelle ! », ce n’est pas l’évangile en lui-même qui a changé, mais ce sont les situations de vie, les événements et les défis qui sont devenus nouveaux par rapport à la mission de l’Église dans le monde d’aujourd’hui. L’évangélisation est donc « nouvelle » parce que le contexte est nouveau, le monde a changé, comme le déclarent les évêques réunis en assemblée synodale du 7 au 28 octobre 2012 : « Les scénarios sociaux, culturels, économiques, politiques et religieux, changeants nous appellent à quelque chose de nouveau : à vivre d’une manière renouvelée notre expérience communautaire de foi et son annonce, au moyen d’une évangélisation « nouvelle dans son ardeur, dans ses méthodes, dans ses expressions » 1 . La nouvelle évangélisation décrétée officiellement et universellement par le « Synode des évêques sur la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi catholique » , synode qui a eu lieu au Vatican du 7 au 28 octobre 2012, témoigne de la volonté de l’Église de rejoindre les gens dans ce qu’ils vivent comme nouveaux défis, dans ce qu’ils ont adopté comme modes de vie et d’organisation. En effet, depuis l’avènement de Jésus de Nazareth sur la terre, ses disciples par milliers, à travers les différentes périodes de l’histoire, eux aussi, vivant dans le monde « sans être du monde » selon les termes de l’évangéliste Jean (Jean 17,16), cheminent avec le monde dans ses changements, donc fondamentalement eux aussi changent. En bien et en mal, ils sont influencés par ces changements du monde. Entraînés par les divers courants qui traversent les sociétés et les cultures, ils s’adaptent à ces changements, et leur mission dans le monde se trouve fondamentalement confrontée à des nouvelles conditions qui appellent un incessant effort d’ aggiornamento . « Quel que soit celui qui est à la tête de l’Église, l’Église va varier parce que l’Église essaie de s’adapter à des situations dans un monde qui change » souligne dans une interview le cardinal canadien Jean-Claude Turcotte 2 . La nouvelle évangélisation en est la manifestation, car elle appelle de toutes ses forces à adopter des « n ouvelles façons d’être Église » dans le monde d’aujourd’hui, par conséquent la nouvelle évangélisation suppose une nouvelle ecclésiologie et par conséquent des nouvelles façons de concevoir et d’exercer le pouvoir dans l’Église.
En décrétant universellement que l’Église est entrée dans l’ère de la nouvelle évangélisation, le Synode des évêques qui avait eu lieu au Vatican du 7 au 28 octobre 2012 n’avait pas manqué de souligner avec insistance que cette nouvelle évangélisation face aux nouveaux défis que vit l’humanité appelle de « nouvelles façons d’être Église » comme indiqué dans le document officiel des Lineamenta : « Ces nouvelles conditions de la mission nous laissent percevoir qu’en fin de compte le terme « nouvelle évangélisation » indique l’exigence d’identifier de nouvelles expressions de l’évangélisation permettant d’être Église dans les contextes sociaux et culturels actuels en grand changement. Les figures traditionnelles et affirmées – conventionnellement indiquées par « pays de chrétienté » et « terres de mission » –, d’un concept clair, laissent désormais percevoir leurs limites. Elles sont trop simples et se réfèrent à un contexte sur le point d’être dépassé, pour pouvoir fonctionner en tant que modèles de référence pour la construction des communautés chrétiennes d’aujourd’hui. Il faut que la pratique chrétienne guide la réflexion dans un lent travail de construction d’un nouveau modèle d’être Église, qui évite les écueils du sectarisme et de « la religion civile » et permette – dans un contexte post-idéologique comme celui d’aujourd’hui – de continuer à garder la forme d’une Église missionnaire. […]Les communautés chrétiennes doivent savoir – de façon responsable et courageuse – assumer ce besoin de renouveau que le changement du contexte culturel et social pose à l’Église. Elles doivent apprendre à habiter et à gérer cette longue transition de figure, en ayant toujours comme point de référence le commandement d’évangéliser » [Lineamenta, 9] 3 Comme dit ci-dessus « il faut que la pratique chrétienne guide la réflexion dans un lent travail de construction d’un nouveau modèle d’être Église ». Cela montre que les nouveaux défis auxquels est confrontée l’annonce de l’Évangile ne se trouvent pas qu’à l’extérieur de l’Église, ils se manifestent aussi à l’intérieur même de l’Église. Et parmi ces nouveaux défis, certains touchent directement à la manière dont le pouvoir dans l’Église est conçu et s’exerce. Dès lors, comme elle exige de « nouvelles façons d’être Église » dans le monde, comme elle nécessite « la réflexion dans un lent travail de construction d’un no