Le livre d’or ou l’humilité en pratique

don Sans de Sainte Catherine

Description

Nous reprenons un vieil ouvrage, pratiquement introuvable dans un état correct. Nous l'avons relu, corrigé, adapté dans un français contemporain. Car les conseils du RP Sans de Sainte Catherine sur l'humilité sont d'une grande utilité.Après avoir rappelé quelques généralités sur cette vertu, l'auteur nous donne un ensemble de conseils pratiques, sous forme de 60 points, très concrets.Il cite ensuite un certain nombre de conseils sur l'humilité donnés par des auteurs classiques. Nous les avons complétés par quelques citations plus récentes.Enfin, il termine son ouvrage par une liste de "maximes chrétiennes", courtes, simples, profondes, à méditer.

Sujets

• Prières
• Religion
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• Prières
• amour
• FOI
• Chrétien
• Christianisme
• Spirituel
• Bataille
• Prière
• Dieu

Informations

• Publié par: Editions Blanche de Peuterey
• Date de parution: 01 janvier 2022
• Nombre de lectures: 11
• EAN13: 9782368781029
• Langue: Français

Extrait

Le livre d'or ou l'humilité en pratique

Pourconduire à la perfection chrétienne.
Parle Père Sans de Sainte Catherine
Revuet complété
Présentation
Nous reprenons ce vieil ouvrage, introuvable dans un état correct. Nous l'avons relu, corrigé, mis en page, nous avons introduit les notes de bas de page, et nous avons également adapté le texte au langage actuel, pour qu'il puisse devenir un livre facilement lisible.
Certaines positions sont peut-être un peu « extrêmes ». De nos jours, sûrement, on ne présenterait pas la chose de la même façon. Lorsque cela nous a semblé nécessaire, nous avons ajouté les commentaires pour adoucir et expliquer le texte. Parfois même, nous l'avons directement modifié.
Le texte original date du 17 ème siècle.
Cette mise en garde étant faite, on appréciera néanmoins un très grand nombre de points, d'autant plus qu'il existe peu de livres sur la pratique de l'humilité.
De plus, à la fin, nous avons complété les citations sur cette vertu par des textes de saints ou d'auteurs contemporains.
©Les Editions Blanche de Peuterey. Visitez notre site web ( www.peuterey-editions.com ) et abonnez-vous à notre newsletter pour être informé desnouveautés.
Illustration de couverture : Duccio di Buoninsegna, Le lavement des pieds
ISBN: 978-2-36878-101-2
Pratique del’humilité
C'estune vérité constante et indubitable qu'il n'y aura pas de miséricorde, nid'entrée au royaume des Cieux pour les orgueilleux, et que le Seigneur n'yadmettra que les humbles. L'Ecriture Sainte nous apprend que Dieu résiste auxorgueilleux, qu'il abaisse ceux qui s'élèvent, qu'il faut être semblables à depetits enfants pour entrer dans sa gloire, que ceux qui n'auront pas cetteressemblance en seront exclus ; enfin, qu'il ne répand ses grâces que surles humbles, et qu'il n'élève que les humbles.
Ceciétant rappelé, nous ne saurions assez fortement nous convaincre combien il estimportant pour un chrétien de se demander comment devenir humble, et à bannir deson esprit toute présomption, toute vanité, tout orgueil. Il n'est pasd'efforts qu'il ne doive faire pour réussir dans une entreprise aussi sainte ;et, comme il ne peut en venir à bout sans la grâce de Dieu, il doit la demanderinstamment et à toutes les heures du jour.
Toutchrétien a contracté dans son baptême l'obligation de suivre les traces de Jésus-Christ,et c'est sur ce divin modèle que nous devons régler notre vie : ce DieuSauveur a porté l'humilité jusqu'au point de devenir l'opprobre de la terre,afin de guérir l'enflure et la plaie de notre orgueil, en nous enseignant, parson exemple, la seule voie qui conduit au Ciel. C'est, à proprement parler, laleçon du Sauveur la plus importante : Discite a me . « Apprenezde moi » (qui suis doux et humble de cœur)
Vousdonc, disciples de ce divin Maître, si vous désirez acquérir cette perleprécieuse qui est le gage le plus assuré de la sainteté, et le signe le plusmarqué de la prédestination, recevez d'un esprit docile les avis que je vousdonne, et mettez-les fidèlement en pratique.
1.Ouvrez les yeux de votre âme et considérez que de vous-même vous n'avez aucunbien pour lequel vous deviez vous estimer et vous élever. Au fond de votre être,vous n'avez autre chose que le péché, le mensonge et la misère ( ↓ 1  )  ;et quant aux dons de la nature et de la grâce qui sont en vous, comme c'est deDieu, principe de votre être, que vous les avez reçus, c'est à lui seul quel'estime et la gloire appartiennent.
2.Concevez de là un sentiment profond de votre néant, et nourrissez-leconstamment dans votre cœur, avec une confusion extrême de l'orgueil qui domineen vous. Persuadez-vous intimement qu'il n'est rien au monde de si vain et desi ridicule, que de vouloir être estimé pour des prérogatives que l'on n'a pasde soi, mais que l'on tient par emprunt de la libéralité toute gratuite ducréateur ; car, comme dit l'Apôtre : Si autem accepistis quid gloriarisquasi non acceperis ? Et si tu l’as reçu,pourquoi te glorifier comme si tu ne l’avais pas reçu ?
3.Pensez souvent à vos faiblesses, à votre aveuglement, à votre lâcheté, à votredureté de cœur, à votre inconstance, à votre sensualité, à votre insensibilitépour Dieu, à votre attache à la créature, et à tant d'autres mauvaises qualitésdont votre nature corrompue est toute remplie. Tirez de cela des raisons devous abaisser continuellement au-dessous du néant même, et d'être toujours trèspetit et très vil à vos propres yeux.
4.Que la mémoire de vos péchés passés ne sorte jamais de votre esprit. ( ↓ 2  )Concevez surtout que le péché de l'orgueil est une chose si abominable, qu'iln'existe pas de mal sur la terre, ni dans les enfers, auquel on puisse le comparer.C'est lui qui perdit les Anges dans le Ciel, et les précipita dans l'abîme,c'est lui qui a corrompu tout le genre humain, et qui a attiré sur la terre cenombre infini de maux qui dureront jusqu'à la fin du monde, ou, pour mieuxdire, pendant toute l'éternité. Enfin une âme souillée de péché n'est plusdigne que de haine, de mépris et de supplices ; jugez de là quelle estimevous devez faire de vous même, après tant d'offenses dont vous vous êtes renducoupable.
5.Pensez d'ailleurs, qu'il n'est point de crime, aussi énorme et détestable qu'ilsoit, dont vous ne soyez capable et auquel votre être corrompu n'ait de l’inclination ;et que ce n'est que par la miséricorde de Dieu, et le secours de sa grâce, quevous vous en êtes préservé jusqu'à présent, suivant cette sentence de saint Augustin : Nullum est peccatum quod fecit homo , quod non possit facerealter homo , nisi juvetur a Deo, à quo factus est homo . Il n'existe pas de péché qui aurait étécommis par un homme et qu’un autre ne puisse commettre, si la main qui a faitl'homme cesse de le soutenir. ( ↓ 3  )Gémissez intérieurement sur un état si déplorable, et tirez-en une fermerésolution de ne jamais prendre d'autre rang que celui des plus indignespécheurs.
6.Pensez souvent à la mort, à la pourriture que vous ne pouvez éviter, autribunal redoutable de Jésus-Christ, auquel il faudra nécessairementcomparaître, et aux peines de l'enfer, qui sont préparées pour les méchants, etprincipalement pour les orgueilleux imitateurs de Lucifer. Considérezsérieusement que comme les jugements de Dieu sont secrets et impénétrables,vous n'avez nulle assurance que vous ne serez pas un jour du nombre des réprouvés,qui souffriront éternellement avec les démons, dans ce lieu de tourments. Cetteseule incertitude doit vous conduire à demeurer dans une profonde humiliation,et vous couvrir sans cesse de confusion et de honte.
7.N'espérez pas pouvoir acquérir l'humilité autrement que par des pratiques quilui soient proportionnées : ce sont les actes de douceur, de patience,d'obéissance, de mortification, de méfiance envers de soi-même, de renoncementà votre sens et à vos lumières, d'aveu et de confusion de vos fautes, et autresattitudes semblables ; car c'est là ce qui détruira en vous le règne del'amour-propre, fond malheureux d'où sortent tous vos maux, et d'où surtoutvotre orgueil et votre présomption prennent leur naissance.
8.Demeurez autant que vous le pourrez dans le silence et le recueillement ;mais toutefois sans être difficile ni incommode à personne ; et lorsque vousserez dans le cas de parler, faites-le toujours avec retenue, modestie, etcomme avec crainte, croyant sincèrement que vous n'êtes pas digue d’être écouté,et que vous ne pouvez presque rien dire de bon qui mérite d'occuper l'attentionde ceux qui vous entendent. S'il arrivait, en effet, qu'on ne vous écoutât pas,soit par mépris ou autrement, n'en témoignez aucune peine, réjouissez-vous plutôtintérieurement de cette humiliation ; persuadez-vous qu'on a raison, etdites-vous à vous-même : qui suis-je pour vouloir remplir l'esprit desautres de mes pensées, et du fruit de mon imagination ?
9.Evitez avec le plus grand soin toute parole hautaine, toutes celles qui ressentiraientquelque autorité, les phrases éludées, les tournures galantes et facétieuses ;ne dites rien qui puisse vous faire regarder comme une personne d'esprit, oucomme honoré, estimé, employé dans les affaires, ou doué de quelques autresprérogatives. En un mot, ne parlez presque jamais de vous-même, et évitez dedire tout ce qui serait à votre avantage.
10.Evitez encore, dans la conversation, ce qu'on appelle tournures d’esprit ou bonsmots, toutes railleries ou plaisanteries, et enfin tout ce qui sent l'air dumonde ; parlez même peu de choses spirituelles par manière d'avis etd'instructions, à moins que votre place ne vous y oblige, contentez-vous d'en parleren interrogeant ceux qui en ont l'intelligence, et de qui vous pouvez en recevoirdes lumières ; car donner des leçons aux autres, c'est une chose qui faitpasser l'homme pour instruit et éclairé, et qui nourrit l'enflure de l'orgueil,dont notre âme n'est déjà que trop infectée.
11.Fuyez autant qu'il vous sera possible tout ce qu'on nomme curiosité. ( ↓ 4  )
12.Soyez fort exact et fort attentif à donner toute sorte de marques d'estime etde déférence, non seulement à ceux qui sont au dessus de vous, mais aussi à voségaux et à vos inférieurs. Prévenez-les par honnêteté, suivant l'avis de saintPaul ; soyez toujours le premier à rendre à chacun les devoirs de civilitéque l'usage prescrit, et tachez même d'en rendre ordinairement au delà de ce quevous en devez à chacun.
13.Choisissez toujours, suivant la maxime de l'évangile, la dernière et la moindreplace ; croyez sincèrement que c'est celle qui vous est due ; et danstous les besoins de la vie, prenez toujours pour vous les choses les plusincommodes, comme étant celui qui mérite le moins d'égards ;persuadez-vous qu'en toutes choses, chacun doit avoir ce qu'il y a de mieux, etvous tout ce qu'il y a de moins bien, à cause de votre très grande indignité ;enfin, désirez de tout votre cœur d'être ainsi traité en toute occasion.
14.Si vous êtes privé de douceurs temporelles et de consolations spirituelles,croyez fermement que vous en avez toujours trop, et beaucoup plus que vous nemérit