Magnificat Un itinéraire monastique
92 pages
Français

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Magnificat Un itinéraire monastique , livre ebook

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Français

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Description

Dans ce livre le Père Etienne Goutagny, actuellement moine de Citeaux, expose sa vie de tous les jours avec sa personnalité propre, mais en vrai moine à la recherche de Dieu. Qu'en est-il de la vie au jour le jour d'un moine, qui, au XXIe siècle, allie la prière, le travail, l'étude, l'accueil et l'écoute de son prochain ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 117
EAN13 9782296806092
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

M AGNIFCAT
Religions et Spiritualité
collection dirigée par
Richard Moreau, professeur émérite à l’Université de Paris XII et André Thayse, professeur émérite à l’Université de Louvain

Cette collection ouverte à toutes les grandes religions, rassemble des études sur les questions fondamentales qui se posent à l’homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de textes anciens ou méconnus.

Titres déjà parus :

Gilles-Marie Moreau, Le Saint-Denis des Dauphins. Histoire de la collégiale Saint-André de Grenoble . Préface de l’abbé Edmond Coffin, archiviste du diocèse de Grenoble, 2010.
Pierre Haudebert, Théologie lucanienne. Quelques aperçus, 2010.
Pierre Egloff, La Messe sur l’univers. Les nourritures du ciel et de la terre. 2010.
Philippe Beitia, Le baptême et l’initiation chrétienne en Espagne du IIIe au VIIe siècle, 2010.
Emmanuel Pic, Aux origines des concepts de personne et de communauté. Comment envisager aujourd’hui une théologie personnaliste et communautaire ? Préface de Jean-Michel Maldamé, 2010.
Jeannine Bonnefoy, Pierre De Felice, Un calendrier au Xe siècle . Le Comput de l’abbaye de Ferrières, 2010.
Michel Gigand, Michel Lefort, Jean-Marie Peynard, José Reis, Claude Simon, La sortie de religion : est-ce une chance ? 2010.
Francis Lapierre, Saint Luc en actes ? 2010.
Dang Truc Nguyen, Bouddha. Un contemporain des Anciens Grecs. Essai de dialogue entre cultures, 2010.
André Thayse, avec la collaboration de Marie-Hélène Thayse-Foubert, Dieu caché et réel voilé. L’une et l’autre alliance, 2010.
Georges Bono, Analogie de l’Avent. Transcendance de l’extériorité et critique anthropologique, 2010.
Philibert Secrétan, Dominique Secrétan, Fêtes et raisons. Pages religieuses , 2010.
Philippe Péneaud, Le visage du Christ. Iconographie de la croix, 2009. Philippe Péneaud, La personne du Christ. Le Dieu-homme, 2009.
Edgard El Haiby, Théologie et bio-éthique dans la société. Analyse de la pensée de Karl Rahner, 2009.
Suite des titres de la collection à la fin du livre
Étienne Goutagny


M AGNIFICAT

Un itinéraire monastique


Préface d’Olivier Quenardel
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54640-0
EAN : 9782296546400

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
P réface


Le Père Etienne Goutagny nous livre ici l’anamnèse de sa vie. Témoignage d’un chercheur de Dieu qui, avec une foi généreuse, a consenti à répondre « Amen » à l’appel du Seigneur. Mieux vaudrait dire : aux appels du Seigneur, car le jeune André, à l’âme missionnaire, avait d’abord rêvé d’annoncer l’évangile dans les glaces du grand Nord.
Quand l’Esprit Saint lui fit comprendre que la prière était la source de tout apostolat, il se laissa orienter vers l’abbaye Notre-Dame des Dombes. A l’heure où la communauté des Dombes, devenue trop précaire, décida d’apporter ses forces vives au soutien d’autres monastères, Père Etienne se sentit appelé à rejoindre Cîteaux où son saint patron, Etienne Harding, était lui-même arrivé en 1098 avec Robert de Molesmes et une vingtaine de moines décidés à vivre le radicalisme évangélique selon la Règle de saint Benoît.
Aujourd’hui, Père Etienne connaît de sérieuses épreuves de santé qui le font entrer dans une nouvelle étape de sa vie. Après son « Fiat », après son « Magnificat », il répond encore à l’appel du Seigneur en vivant au milieu de ses frères, avec la Vierge Marie, la grâce pascale du « Stabat ».
Fr. Olivier Quenardel
Abbé de Cîteaux
1 M es ancêtres


Le patronyme Goutagny est très répandu dans les Monts du Lyonnais. A Saint-Laurent-d’Agny, il existe un lieu-dit Goutagny, ce qui veut dire source (Got) de l’Agny. Dans chaque ville ou village, on trouve des Goutagny, Gouttagny, Goutagneux.
Mon grand-père paternel, François Goutagny, habitait au Fourchet sur la commune de Pomeys, tout près de la Maison-Mère des Pères Maristes fondés par le Bienheureux Père Colin, ami du Saint Curé d’Ars, Jean-Baptiste Marie Vianney. Il épousa Antoinette Perret. Ils eurent deux garçons, Pierre et Jean-Baptiste, et deux filles, Claudine et Francine.
Mon père, Jean-Baptiste, est né le 27 juillet 1890. Il fréquenta l’école des Frères Maristes jusqu’à l’âge de neuf ans, puis il fut « mis en condition », c’est-à-dire qu’il fut loué à un autre fermier, d’abord pour garder les porcs dans les trèfles, puis le bétail dans les prés. Devenu jeune homme, il devint valet de ferme et le resta jusqu’à son service militaire, qu’il fit à Bruyères, dans les Vosges, durant trois ans (1910-1913). Six mois après la fin de son service, il était mobilisé et il combattit sur le front depuis Bruyères jusqu’à Ypres, en Belgique, en participant à la bataille de Champagne, à celle de Verdun durant six mois, au Chemin des Dames. Blessé au talon, il fut soigné à Sainte Anne d’Auray en Bretagne. Il fut démobilisé en 1919 et redevint valet de ferme jusqu’en 1924, année où il fit connaissance de ma mère. Ils se marièrent à Saint-Médard-en-Forez le 27 septembre 1924.
Mon grand-père maternel, Joseph Pallandre, né au hameau de Staron sur la commune de Chevrières, vint habiter au hameau de Serre à Saint-Médard-en-Forez lorsqu’il se maria avec Denise Rivollier, du hameau du Guillarme dans la même commune. Ils prirent en charge une très grosse ferme qui appartenait au château de Chevrières. Le couple eut de nombreux enfants : Claudius, Pierre, Eugène, Antoinette, Joséphine, Marie, Jeanne, Eugénie et trois enfants morts en bas âge.
Ma mère, Joséphine Pallandre, est née le 9 mai 1896. Durant la guerre, tous ses frères étant mobilisés, elle eut la charge de leur énorme ferme, conduisant boeufs et chevaux, faucheuse et moissonneuse. Ce fut elle aussi qui, à son mariage, resta sur la ferme pour un bail de trois ans.
Neuf mois après la fête de Noël 1924, je suis né le 24 septembre 1925, en la fête de N.-D. de la Merci. Huit jours plus tard, le 1er octobre, premier jour du Rosaire, j’ai été baptisé dans l’église du village. Cette église romane était celle d’un petit prieuré bénédictin qui dépendait de l’Abbaye de la Chaise-Dieu. Qui sait ? Peut-être dois-je ma vocation monastique à ces moines qui se sanctifièrent en ces lieux ? Mon parrain fut mon grand-père maternel (mort en 1932) et ma marraine, ma grand-mère paternelle (morte en 1926).
En 1974, j’ai eu la joie de revoir les fonds baptismaux où je suis né à la vie divine. Depuis mon baptême, Jésus est dans mon coeur et intercède inlassablement auprès du Père. Depuis ce jour, je ne m’appartiens plus, je suis au Christ, et toute ma vie consiste à laisser le Christ vivre en moi sa vie, dans mon coeur. Ma prière, c’est de rejoindre Jésus qui prie dans mon coeur depuis mon baptême.
J’étais l’aîné. Paul, Claudette (+ 1928), Eugénie, Elise et Denise sont venus me rejoindre. Ma mère m’a dit bien souvent combien elle était heureuse de tenir un fils dans ses bras. Né dans une famille profondément chrétienne, c’est sur ses genoux que j’ai appris le signe de la croix, le Notre Père et le Je vous salue Marie. Ma grand-mère maternelle habitait sous le même toit et chantait l ’Ave Maris stella en travaillant. C’est à elle que je dois ma dévotion mariale. Par contre, c’est mon père qui m’a fait comprendre la grandeur de Dieu. Dans la journée, il commandait à ses boeufs, mais le soir, après souper, il s’agenouillait contre une chaise pour la prière que maman récitait près du foyer sous la grande cheminée.
Quand Paul, mon frère cadet, vint au monde le 29 mars 1927, chaque soir, j’allais coucher à l’étable dans une grande caisse confectionnée par mon père et bourrée de feuilles de maïs. Là, je dormais sans draps, bercé par le bruit des chaînes des bêtes et dans la douce chaleur animale. La coutume voulait que les garçons couchent à l’étable et les filles dans une chambre

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