Metanoia
51 pages
Français

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Description


Comment vivre une vie à la suite du Christ Jésus ? En plus de son « vocabulaire », c’est-à-dire les valeurs particulières prônées par le Nouveau Testament, il importe de connaître la structure ou la « grammaire » de cette vie, qui est récapitulée dans le concept de metanoia. Ce terme décrit une transformation totale de l’être, jamais accomplie une fois pour toutes, poursuivie sous l’action de l’Esprit du Christ ressuscité, qui nous sort de notre vision autoréférentielle pour nous fait entrer dans l’aujourd’hui de Dieu.



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Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782850404450
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MEME AUTEUR
Aux Presses de Taizé
L E CHEMIN DE D IEU .
Étude biblique sur la foi comme pèlerinage, 1983, 1990
L E CHEMIN DU C HRIST .
Le pèlerinage de la foi dans le Nouveau Testament, 1987
N OTRE P ÈRE ...
Un itinéraire biblique, 1991 (Brepols & Taizé), 2012 (Taizé)
L A N OUVEAUTÉ ET L ’E SPRIT .
Introductions bibliques, 1994 (Brepols & Taizé)
L’ AVENTURE DE LA SAINTETÉ .
Fondements bibliques et perspectives actuelles, 1997
T OUT PRÈS DE LA SOURCE .
Jésus et la Samaritaine, 1999
V ERS UNE TERRE DE LIBERTÉ .
Une relecture des dix commandements, 2002
J E SUIS LE C OMMENCEMENT ET LA F IN .
Récits bibliques de création et visions de l’accomplissement, 2007
U NE MULTITUDE D’AMIS .
Réimaginer l’Église chrétienne à l’heure de la mondialisation, 2011
T ERRE DE PASSAGE .
Le samedi saint et la redécouverte de l’au-delà, 2017
L A COLÈRE D’UN D IEU D’AMOUR .
Déchiffrer une énigme biblique, 2018
Frère John, de Taizé
METANOIA
LA GRAMMAIRE DE
LA VIE CHRÉTIENNE
Les Presses de Taizé
ISBN 978-285040-444-3
ISBN 978-285040-445-0 (ebook)
©Ateliers et Presses de Taizé, 2021
71250 Taizé, France, tél : 03 85 50 30 30
editions@taize.fr www.taize.fr
couverture : Lever de soleil dans l’espace
(détail), 11 juin 2011 (Photo : NASA)
I NTRODUCTION
Depuis des siècles déjà, nombreux sont les articles, les livres et les prédications qui s’efforcent d’expliquer les caractéristiques de la vie menée par les disciples de Jésus le Christ. Tel auteur part de la figure de Jésus que nous transmettent les quatre évangiles, car, très tôt, les chrétiens ont compris leur propre existence comme une imitatio Christi . Tel autre cherche à rendre son investigation plus systématique, en la fondant sur un texte tel que les Béatitudes (Mt 5, 1-11), voire tout le Sermon sur la Montagne (Mt 5–7), ou bien les « fruits de l’Esprit » énumérés par saint Paul (voir Ga 5, 22). Mais la grande majorité de ces essais, qui d’ailleurs contiennent souvent des intuitions excellentes pour qui veut mener une vie selon l’Évangile, se concentrent avant tout sur la substance de l’existence chrétienne. Ils tentent de répondre à la question : « Quelles sont les valeurs ou les traits de caractère qui déterminent une existence à la suite du Christ ? »
Une telle ligne de recherche, pour tout ce qu’elle a de valable, laisse souvent dans l’ombre une autre interrogation, celle-ci tout aussi essentielle. Cette autre interrogation ne porte pas sur le contenu de la vie de foi, mais sur sa forme ou sa structure. En d’autres termes, il ne s’agit pas du vocabulaire de cette vie, mais de sa grammaire. Et, comme pour l’apprentissage d’une langue, les deux dimensions se complètent mutuellement. Pour pouvoir parler ou écrire une langue correctement, il faut en connaître et le sens des vocables et les règles qui permettent de les agencer. Si l’on néglige la grammaire, même les mots justes peuvent engendrer des contresens.
Dans ces pages, je vais donc me concentrer sur ce qu’on peut appeler la grammaire de la vie chrétienne, essentielle pour que la vie des croyants puisse se conformer à celle de leur Maître et en refléter une image authentique. Autrement,  les vertus chrétiennes les plus éclatantes risquent d’être intégrées à un ensemble qui n’éveille pas à la nouveauté bouleversante de Dieu, mais donnent simplement un je-ne-sais-quoi de supplémentaire à une vie déjà bien ficelée humainement.
La thèse de ce livre est que la forme d’une vie de foi, sa grammaire essentielle, peut se résumer en un mot grec qui se trouve au seuil de l’Évangile du Christ Jésus, le terme μετανοια (metanoia) , ou plus précisément le verbe μετανοεω (metanoeô) . Encore faudraitil dégager cette notion des significations étrangères qui s’y sont incrustées au cours des âges et qui en ont voilé la portée authentique. De nos jours, nous sommes peut-être, plus que jamais, à même de mener à son terme cette enquête.
Si je peux me permettre ici une notation personnelle, en écrivant cet ouvrage je me suis rendu compte, tout à coup, que je ne faisais que mettre en avant un thème qui me poursuit depuis la première heure. Mes premières publications, écrites voici une trentaine d’années, étaient une investigation de la vie de foi comme pèlerinage, le parcours d’un chemin tracé par le Dieu-pèlerin lui-même. En Jésus, ce chemin devient pleinement intérieur à l’histoire humaine, puisqu’il ne fait qu’un avec une existence d’homme. D’autres livres qui ont suivi, sur la nouveauté et la sainteté, décrivaient le ton ou la couleur de cette vie plus que son contenu. Et, récemment, une longue réflexion sur le samedi saint, compris comme le jour qui résume l’existence chrétienne dans ce monde, tentait d’indiquer la structure fondamentale de cette existence en suspens entre la mort et la vie. Dans les pages qui suivent, en remettant pour ainsi dire ce motif-clé sur le métier, j’espère approfondir notre compréhension de la spécificité et du caractère unique du fait d’être un croyant au cœur d’un monde à la recherche de sa raison d’être, où les réponses même admirables d’autrefois sont de moins en moins convaincantes.
C HAPITRE 1
Changez votre regard !
Commençons, comme il se doit, par le commencement. Quelle est cette réalité que nous nommons la foi chrétienne, qui existe depuis deux mille ans et qui a assumé une multitude de formes pendant son histoire bimillénaire ? Une religion mondiale, un mode de vie, une conviction intérieure, une institution intimement liée à l’histoire de la civilisation occidentale ? Tout cela, certes, et encore davantage. Pour affiner notre regard, commençons par examiner les documents fondateurs de cette foi. La série d’écrits appelée par les chrétiens « le Nouveau Testament » débute par quatre livres, les évangiles, qui racontent la vie d’un homme généralement considéré comme le fondateur du christianisme : Jésus de Nazareth, un Juif du premier siècle de notre ère qui a vécu en Palestine et qui, après une brève carrière de prédicateur itinérant, a été arrêté et crucifié par les occupants romains pour sédition.
Pour nous concentrer plus encore, regardons maintenant le plus court, et vraisemblablement le plus ancien, des quatre évangiles, intitulé kata Markon , « selon Marc ». D’emblée, après une courte introduction, nous trouvons les premières paroles de ce Jésus. Par leur emplacement et leur contenu, elles représentent une récapitulation admirable de son message. Si la plupart des biblistes ne les considèrent pas comme les ipsissima verba de Jésus, autrement dit les mots exacts qu’il a prononcés à un moment et à un endroit spécifiques, il est fortement probable que l’auteur de cet évangile ait choisi des expressions utilisées habituellement par Jésus dans sa prédication et les ait agencées pour résumer, aussi exactement que possible, l’essentiel de son message.
Jésus a vraisemblablement parlé en araméen, la langue utilisée par les Juifs de Palestine à l’époque, mais les textes des évangiles que nous possédons sont écrits en koinê , forme simplifiée de la langue grecque qui servait de langue commune dans le monde méditerranéen oriental. Comme nous nous trouvons donc déjà à une certaine distance de la prédication de Jésus lui-même, nous sommes obligés de faire confiance à la compréhension qu’avait l’évangéliste de ses paroles. Pour ne pas compliquer les choses indûment en ajoutant un niveau d’interprétation supplémentaire, plutôt que de donner l’une des versions françaises officielles, nous commencerons en écrivant simplement le texte grec avec, en dessous, une traduction littérale de chaque mot. Marc 1, 15 nous dit que Jésus vint en Galilée, « proclamant la bonne nouvelle de Dieu » :
peplêrôtai   ho kairos  kai    êngiken   hê basileia tou theou
est-accompli  le moment    et  s’est-approché le règne    de    Dieu
metanoeite kai pisteuete en tôi euangeliôi
changez-votre-perspective et mettez-votre-foi dans la bonne-nouvelle
La structure de cette parole en grec est régulière : à la première ligne, deux verbes à l’indicatif parfait suivis par leurs sujets et liés par la copulative kai (et) ; à la seconde ligne, deux verbes à l’impératif présent, liés aussi par kai . Ainsi, la première p

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