Souvenirs du voyage fait à Rome en l année 1869
97 pages
Français

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Souvenirs du voyage fait à Rome en l'année 1869 , livre ebook

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Description

J.M.J.MA CHÈRE MÈRE,De Nancy à Strasbourg tout s’est bien passé, aucun incident désagréable n’est venu nuire au Charme du beau voyage que nous faisons avec bonheur. Mais en arrivant à Strasbourg, une déception nous attendait ; c’était de bon augure, puisque la croix doit être le commencement de toute œuvre entreprise pour la gloire de Dieu. Nous devions, comme l’indiquait notre itinéraire, descendre à la gare de cette ville pour y reprendre aussitôt nos billets pour Kehl, mais l’homme propose et Dieu dispose.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346054992
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Marie-Euphémie Fervel
Souvenirs du voyage fait à Rome en l'année 1869
HOMMAGE A NOS CHÈRES SŒURS
 
 
DE LA CONGRÉGATION DE SAINT-CHARLES.
 
 
 
Il nous tardait, nos Chères Sœurs, de vous faire connaître les précieux détails de notre voyage à Rome. Déjà plusieurs d’entre vous ont pu lire quelques-unes des lettres que ma Sœur Alexandrine a écrites au sujet de ce pieux pélerinage. Mais ce que vous en avez appris, était insuffisant pour vous donner une idée de ce que nous avons vu de plus remarquable, et de propre à exciter votre piété et votre dévouement envers notre Saint-Père le Pape.
Nous avons cru vous être agréable en faisant imprimer la collection entière de ces lettres, qui vous transmettra nos impressions et nos souvenirs.
Je sais que vous avez prié pour le succès de mon voyage ; c’est donc d’un cœur touché et reconnaissant pour vos bonnes prières que je vous fais l’hommage de ces lettres qui seront pour nos Sœurs un témoignage des riches bénédictions que Sa Sainteté Pie IX a versées si affectueusement sur tous les membres de notre chère famille de Jésus, Marie et Joseph, ainsi que de sa bienveillance toute paternelle pour nos Sœurs de Rome et pour nos Maisons religieuses.
 
Je suis, nos Chères Sœurs, avec un affectueux dévouement, votre très-humble servante,
 
S r M.-EUPHÉMIE FERVEL.

Nancy, ce 15 août 1869, fête de l’Assomption de la sainte Vierge.
J.M.J.
I. Trajet de Nancy à Ulm. — Mardi, 16 mars 1869
MA CHÈRE MÈRE 1 ,
De Nancy à Strasbourg tout s’est bien passé, aucun incident désagréable n’est venu nuire au Charme du beau voyage que nous faisons avec bonheur. Mais en arrivant à Strasbourg, une déception nous attendait ; c’était de bon augure, puisque la croix doit être le commencement de toute œuvre entreprise pour la gloire de Dieu. Nous devions, comme l’indiquait notre itinéraire, descendre à la gare de cette ville pour y reprendre aussitôt nos billets pour Kehl, mais l’homme propose et Dieu dispose. Un employé, à qui nous nous adressons pour ces renseignements, nous répond, d’un ton qui était loin d’être poli, qu’il est inutile d’essayer de demander des billets, que le train ne s’arrête pas assez longtemps pour cela. Nous faisons de nouvelles instances : un chef arrive, plaide notre cause, mais inutilement, la mauvaise volonté de l’employé ne cédera pas. Il nous fallut donc accepter cette première contrariété, qui nous valut l’avantage d’assister à la sainte Messe et de visiter la Cathédrale, qui est un des plus beaux monuments de l’art religieux au moyen-âge. L’horloge astronomique de Schwilgué, réparée en 1842, que nous avons eu le temps d’admirer, fut aussi une compensation à notre déception. Après avoir été prendre un bouillon au buffet de la gare, nous nous disposons à reprendre le train de Kehl, où nous arrivons à 10 h. 1/2. Là, il faut subir la visite des douaniers. On nous fait la gracieuseté de ne pas visiter nos malles. Notre Bonne Mère 2 en ayant déclaré le contenu, on ne nous fait payer que pour le cristal. Bien vite, nous faisons peser les malles, nous prenons nos cartes ; et en traînant péniblement nos sacs et tout ce que nous voulions garder près de nous par économie, nous voilà déjà, pour une troisième fois, dans un compartiment nouveau. Pour me conformer à vos intentions, j’avais eu soin de prendre les premières places, mais notre Bonne Mère m’intima l’ordre de ne plus recommencer, à moins, toutefois, qu’il y ait urgence de le faire.
C’est dans le voyage que je vous griffonne ces lignes. Je ne sais où je les jetterai à la poste. Ce sera à la station qui vous les enverra assez tôt pour que vous les receviez demain, car je veux tenir à la promesse que je vous ai faite, de vous donner chaque jour des nouvelles de notre Bonne Mère.
Midi 45, nous arrivons à Baden-Baden, et une quatrième fois nous changeons de train pour prendre celui de Carlsruhe. Le trajet n’est pas long, 29 kilomètres. — Nous y sommes à 1 h. 15. Et à 1 h. 26 nous reprenons le train de Stuttgart par Muhlacker, où nous changeons encore de train une cinquième fois. Que nous étions donc fatiguées d’avoir à traîner autant de sacs, de paquets de toutes sortes, d’un compartiment dans un autre, j’aurais voulu me charger de tous, mais ce n’était pas possible ; deux petites malles lourdes à écraser sous leur poids, une assez grande caisse en sapin, un cabas, un sac de provisions, deux parapluies, deux capes, une peau de mouton et une chancelière composaient tout l’attirail que nous devions sans cesse transporter d’un train à un autre ; puis, sans perdre une seconde, nous faisions peser le reste et prendre nos cartes. Je saisissais donc le plus lestement possible tout ce que je ne voulais pas laisser porter à notre Bonne Mère (et il fallait être adroite et habile pour qu’elle ne prit pas la première les plus lourdes charges), puis je lançais tout cet équipage dans la voiture avec le sérieux d’un Caton et l’activité du porte-faix le plus robuste. Ensuite tout essoufflées, toutes haletantes, nous prenions place dans la voiture en remerciant le bon Dieu de celte nouvelle installation, faite sans encombre. Puis nous nous égayions de la réussite de nos efforts nouveaux. Vous auriez ri, comme nous, ma Chère Mère, de l’exécution de ce mouvement si souvent répété.
A 3 h. 45 nous arrivons à Stuttgart ; nous n’avons eu que juste le temps de prendre une petite collation dans le vaste et splendide buffet de la gare, où notre Bonne Mère est aussi à l’aise au milieu de centaines de voyageurs que dans le modeste réfectoire de Saint-Charles.
Après vingt minutes d’arrêt, nous partons pour Munich, où nous espérons arriver ce soir.
Je mettrai cette lettre à la poste de la gare qui vous la fera parvenir le plus tôt. Si je n’ai rien à y ajouter, vous la recevrez telle qu’elle est. J’écris où je peux et comme je peux, dans le wagon, partout où je ne suis pas trop secouée pour que mon crayon laisse la trace des traits que je veux qu’il imprime sur mon papier.
Je ne vous quitterai cependant pas, ma Chère Mère, sans vous rassurer encore au sujet de notre Bonne Mère, qui va très-bien, qui n’est pas fatiguée et qui est très-gaie.
Demain je vous écrirai encore, et je vous promets de vous tenir au courant de tout, en vous faisant faire en esprit le magnifique voyage que nous faisons en réalité.
Notre Bonne Mère vous envoie ses meilleures amitiés ainsi qu’à toutes nos Chères Sœurs, auxquelles vous voudrez bien offrir mes compliments respectueux.
Veuillez agréer, ma Chère Mère, l’expression de mes sentiments les plus respectueux et me croire pour toujours,
Votre très-obéissante et très-attachée Fille,
 
S r M. ALEXANDRINE.

Augsbourg, ce 16 mars, à minuit.
1 Sœur Marie Mecthilde de Rosières, Assistante de la Congrégation de Saint-Charles.
2 Sœur Euphémie Fervel, Supérieure générale de la Congrégation des Sœurs de Saint-Charles.
J.M.J.
II. 17 mars 69. — Buffet de la gare. — Munich, mercredi 9 h. du matin
MA CHÈRE MÈRE,
Bonnes nouvelles. La santé de notre Mère est parfaite, tranquillisez-vous à ce sujet. C’est toujours chemin faisant que je vous écris, excusez le décousu de ma narration que je reprends depuis Augsbourg.
Hier au soir, je vous annonçais que nous allions coucher à Munich ; mais cela n’a pas été possible comme Nous le verrez. En descendant du train à la station de Ulm, nous sommes remontées aussitôt dans celui d’Augsbourg ; comme partout ailleurs, il a fallu nous hâter, courir même pour arriver à temps, avec tout notre cortège de sacs et de paquets qui nous gênaient extrêmement, et dont je ne pouvais me débarrasser, malgré mes instances réitérées près de notre Bonne Mère, pour en obtenir la permission de les mettre aux bagages. Nous parvenons enfin à les caser, et nous voilà de nouveau installées et sans avoir froid, je vous l’assure ; car nous nous donno

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