Un complot libéral contre la sainte Église - Réponse à la requête des cardinaux laïques en faveur des associations cultuelles
87 pages
Français

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Un complot libéral contre la sainte Église - Réponse à la requête des cardinaux laïques en faveur des associations cultuelles , livre ebook

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Description

Nous avons, en France, un grand journal qui s’appelle le Figaro. Le nom qu’il porte lui vient d’une pièce de Beaumarchais, qui fut le dernier sourire et le dernier soupir de l’ancien régime. Dans cette pièce, l’auteur suppose qu’un barbier, nommé Figaro, d’origine espagnole, spirituel et bravache, est en train de se marier. Un mariage va bien à une comédie ; le mariage de Figaro mène aussi à la noce ; mais cette noce fournit le programme d’un enterrement de première classe.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346082087
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Justin Fèvre
Un complot libéral contre la sainte Église
Réponse à la requête des cardinaux laïques en faveur des associations cultuelles
Une grande faute
Nous avons, en France, un grand journal qui s’appelle le Figaro. Le nom qu’il porte lui vient d’une pièce de Beaumarchais, qui fut le dernier sourire et le dernier soupir de l’ancien régime. Dans cette pièce, l’auteur suppose qu’un barbier, nommé Figaro, d’origine espagnole, spirituel et bravache, est en train de se marier. Un mariage va bien à une comédie ; le mariage de Figaro mène aussi à la noce ; mais cette noce fournit le programme d’un enterrement de première classe. Beaumarchais persifle, très spirituellement d’ailleurs, le roi, la reine, les princes, les ministres, la noblesse, le clergé ; il n’attaque, sans doute, que les abus, mais il ne recule pas devant le dessein de ruiner les institutions séculaires du royaume. En tout cas, sa pièce ne servit guère qu’à précipiter les ruines ; du reste, de la façon la plus gaie. En 1788, toute la France riait du mariage de Figaro. Du plus humble bourgeois jusqu’aux princes du sang, tout le monde en récitait les tirades et y applaudissait. Les belles dames ne s’en amusaient pas moins que les beaux messieurs ; les domestiques et servantes s’en gaussaient encore plus que leurs patrons. L’année suivante, s’ouvrirent les Etats généraux de la nation. Trois ans plus tard, on était en république ; le roi montait à l’échafaud ; une grande partie de la noblesse émigrait à l’étranger ; à l’intérieur, les députés de la nation mettaient son patrimoine au pillage et coupaient les têtes. L’avant-veille on riait au Mariage de Figaro  ; le surlendemain régnait la Terreur.
Le Figaro d’aujourd’hui n’est pas une pièce révolutionnaire de théâtre, c’est un journal confiné dans l’idylle de 1788. On y rit : c’est la note dominante. Tout en riant, on s’y moque de la vertu qu’on honore ; on y préconise le vice qu’on réprouve. Surtout, on affecte des airs de gentilhommerie élégante, assez pour inciter au désordre des mœurs, et l’on fait semblant d’y représenter tous les bons principes, pourvu qu’on les tourne spirituellement en dérision. Le point capital, c’est de rire académiquement, de se moquer de tout, en affectant de défendre la bonne cause. Autrement Figaro n’a pas changé de profession ; il coupe toujours les cheveux et la barbe ; et ne va pas seulement en ville, mais se fait lire dans toutes les capitales : c’est le maître raseur de tous les peuples civilisés. Certes, on ne doit pas s’étonner qu’un raseur rase, puisque c’est sa profession ; mais on doit s’étonner que ceux qu’il rase lui prêtent leur tête, se confient à ses poudres odorantes et malfaisantes, à ses peignes, à ses ciseaux et, disons-le, aussi à son rasoir international. Le succès, au surplus, n’a pas sensiblement baissé ; les seigneurs et leurs valets, les grandes dames et leurs caméristes raffolent toujours des pornographies du Figaro. C’est le journal des grandes dames et des petites dames ; c’est la feuille des châteaux et des mauvais lieux. Figaro pourrait peut-être, sans se compromettre, aller encore plus loin. Par exemple, on l’a vu prendre fait et cause pour le traître juif Dreyfus, sans beaucoup diminuer son crédit. Pour le moment, toujours en chasse de pièces inconnues, toujours soucieux d’offrir à l’Eglise les conseils de la plus fine sagesse, il publie une supplique de quelques académiciens français à l’épiscopat ; et, par le moyen des évêques, grimés selon ses formules, il s’ingénie à porter des conseils au Pape. Voilà Figaro cardinal ; les bureaux de ce gourmet forment consistoire. C’est de là que va sortir le salut de la France, de l’Eglise et de la Chaire du Prince des Apôtres.
Ce fait peint les hommes et détermine exactement la situation. Depuis le 18 septembre 1898, date du discours prononcé à Romans, par Gambetta, se poursuit en France, au nom de la Franc-Maçonnerie contre la religion catholique et l’Eglise romaine, un programme de persécution. Lentement mais sûrement, le gouvernement français a démoli, pierre par pierre, la séculaire construction de nos églises catholiques, non pas au profit du judaïsme ou du protestantisme qu’il caresse pour les endormir, mais pour assurer le triomphe social de l’athéisme. Que ce dessein satanique se puisse concevoir, c’est déjà étonnant ; mais qu’il ait pu poursuivre son œuvre de démolition radicale, à peu près sans opposition, c’est un fait qui surpasse toute idée et étonne les croyances. A la tête de l’Eglise, il y a un Pape ; ce Pape, dépositaire des doctrines sacrées et des institutions de l’Evangile, doit les défendre et les a défendues avec une admirable précision de doctrines. Mais, pendant que le Pape de Rome proclamait les doctrines saintes, distinguait entre la forme du gouvernement et les lois antichrétiennes, demandait la soumission effective au gouvernement républicain, mais prêchait, contre les lois antichrétiennes, la guerre sainte, des catholiques libéraux, à Rome et en France, faussant le mot d’ordre du Pape, le retournaient contre son but et osaient bien proclamer que le Pape Léon XIII ne reconnaissait plus, pour soldats de Dieu, que ceux qui croisaient les bras. Défendre les doctrines de l’Eglise et ses droits, suivre la consigne militante du Pape, pour ces insensés misérables, c’était un crime, et c’est pour la perpétration de ce crime qu’a été frappé, il y a plus de dix ans, l’auteur de cet article. Défense d’écrire, silence aux apologistes, c’était, pour ces faux libéraux, la loi portée par le Saint-Siège.
A la tête de chaque diocèse, en France, il y a un évêque. L’évêque est, pour le gouvernement de son église, le coopérateur du Pape, obligé, comme lui, dans la soumission qu’il lui doit, de confesser les saintes doctrines, de réprouver les nouveautés profanes, de combattre les oppositions d’une science fausse ou d’une politique criminelle. Pendant que le gouvernement franc-maçon spoliait et démolissait nos églises, des catholiques libéraux, d’accord en ce point avec le gouvernement persécuteur, enseignaient que les évêques devaient se tenir en dehors et au-dessus de la politique, et, après avoir faussé l’ordre du Pape, osaient, en son nom, condamner les évêques à l’inertie. Ne rien faire, ne rien défendre, c’était la perfection de la sagesse épiscopale. Et s’il se trouva cinq ou six évêques pour se moquer de ces conseils et se souvenir de saint Athanase, il faut bien reconnaître, en baissant la tête, que le corps épiscopal de France, pendant vingt-cinq ans, ne s’opposa pas, comme corps, aux attentats de l’impiété franc-maçonne. Du moins ne s’opposa pas avec une force qui eut dû obliger le gouvernement à mettre un terme à ses crimes, fallut-il, pour l’y contraindre, aller en prison, à l’exil et même à l’échafaud. Les endormeurs libéraux firent fléchir la vertu militante des évêques ; et le gouvernement, en vue de se fortifier, put même introduire, dans l’épiscopat, des évêques plus jeunes, pour devenir les complices de la persécution.
Au-dessous des évêques, il y avait encore, parmi les prêtres et les fidèles, quelques âmes vaillantes, qui ne voulaient pas fléchir le genou devant le Baal de la Franc-Maçonnerie. Parmi eux, il y avait des docteurs ; il devait se trouver des soldats. Quelques-uns, dans plusieurs diocèses, osèrent se vouer à l’œuvre discréditée de l’apologétique ; ils osèrent, par le livre et par l’article de journal, lutter bravement contre l’ennemi de Dieu et de son Eglise. Mais telle fut alors, en France, l’infatuation libérale et l’habileté franc-maçonne, qu’à ta demande du gouvernement, ces apologistes furent frappés par les évêques et empêchés de recourir même à Rome, avec l’espoir d’en obtenir une justice que refusait leur patrie.
De ces vingt-cinq ans de douleur et de persécution, il ne reste rien, que le martyrologe des défenseurs de l’Eglise, frappés tous dans le dos, pour tort de clairvoyance ou crime de bravoure. Mais il se trouvait toujours des endormeurs, non pas p

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