Corps dansé

Isabelle Namèche

Description

La danse, qui est inscrite dans l’histoire de l’humanité, peut être considérée comme l’art de relier. Elle renvoie à la peinture, à sa plastique et à la pureté de ses lignes, elle valorise aussi la sculpture par sa façon de répartir les volumes, de mettre à l’honneur l’architecture par la richesse de ses compositions spatiales, et bien sûr, de rendre éloquent par l’expression du corps, la musique. Sa spécificité, qui est le mouvement, implique une temporalité propre au vivant qui est de l’ordre de l’instant. Son rapport au présent, qui la rend éphémère, est aussi une façon de défendre des valeurs philosophiques et techniques qui relèvent du patrimoine culturel.

En pénétrant ainsi le monde de l’art de la danse avec l’appui de photographies du célèbre Guy Delahaye, Isabelle Namèche invite le lecteur à la suivre dans ce grand voyage du mouvement dansé qu’elle entreprend aux côtés de figures qui ont marqué cet art. De l’hégémonie du classique à l’apparition de contre-modèles, la danse nous montre qu’elle est aussi l’histoire d’une biologie, celle de notre nature humaine.

Sujets

• Sciences de la nature
• Biologie
• Life Sciences
• Sciences et techniques
• Biology
• Sciences de la vie
• Science

Informations

• Publié par: EDP Sciences
• Date de parution: 02 septembre 2021
• Nombre de lectures: 5
• EAN13: 9782759825868
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

9 782759 825851

RENCONTRE

Corps dansé

Confidences photographiques

Isabelle Namèche Photographies de Guy Delahaye

Corps dansé

Confidences photographiques

Isabelle Namèche Photographies de Guy Delahaye

La danse, qui est inscrite dans l’histoire de l’humanité, peut être considé- rée comme l’art de relier. Elle renvoie à la peinture, à sa plastique et à la pureté de ses lignes,elle valorise aussi la sculpture par sa façon de répartir les volumes, de mettre à l’honneur l’architecture par la richesse de ses compositions spatiales, et bien sûr, de rendre éloquent par l’expression du corps, la musique. Sa spécificité, qui est le mouvement, implique une temporalité propre au vivant qui est de l’ordre de l’instant. Son rapport au présent, qui la rend éphémère, est aussi une façon de défendre des valeurs philosophiques et techniques qui relèvent du patrimoine culturel.

En pénétrant ainsi le monde de l’art de la danse avec l’appui de photo- graphies du célèbre Guy Delahaye,Isabelle Namèche invite le lecteur à la suivre dans ce grand voyage du mouvement dansé qu’elle entreprend aux côtés de figures qui ont marqué cet art.De l’hégémonie du classique à l’apparition de contre-modèles, la danse nous montre qu’elle est aussi l’histoire d’une biologie, celle de notre nature humaine.

E pline des Sciences et des Techniques des Activités Physiques, Sportives Isabelle Namèchedocteure en sciences humaines dans la disci- est et Artistiques. Son parcours hétéroclite et de « touche à tout » pour une bonne partie de sa vie participe à la maturation de sa vocation d’enseignante-chercheure. N Guy T Del R ahaye, depuis 1967, s’adonne corps et âme à la photographie. Titulaire de la Médaille de Chevalier des Arts et Lettres, il prend à bras le O corps le marathon des expositions, la production d’un million et demi de photos, et plus encore celle de centaines d’affiches, de programmes, de parutions, et enfin celle d’une dizaine de livres.

RENC

www.edpsciences.org 9 782759 825851 ISBN : 978-2-7598-2585-1

Corps dansé Confidences photographiques

ISABELLE NAMÈCHE PHOTOGRAPHIES DE GUY DELAHAYE

17, avenue du HOggar – P.A. de COurtabœuf BP 112, 91944 Les Ulis Cedex A

La cOllectiOn « RencOntre », dirigÉe par Fabien DwOrczak, rÉunit des Ouvrages dans le dOmaine de la science. Cette cOllectiOn prÉsente, sOus fOrme de dialOgue Ou nOn, un Échange entre diffÉrents acteurs (Ou un pOint de vue) permettant de cOmprendre des enjeux sOciÉtaux Ou des sujets par l’Éclairage de la science. Une cOnclusiOn Ou dernière partie plus philOsOphique pOurrait être envisagÉe.

Dans la collection Le progrès est le propre de l’homme : le regard de Victor Hugo , P. JOuvencel et F. DwOrczak, ISBN : 978-2-7598-2420-5 (2020)

IllustratiOn de cOuverture : Bernardita MOya Alcalde et Thierry Verger, dansLe jour se rêve, chOrÉgraphie de Jean-Claude GallOtta.

COmpOsitiOn et mise en pages : FlexedO

ImprimÉ en France ISBN (papier) : 978-2-7598-2585-1 ISBN (ebOOk) : 978-2-7598-2586-8

TOus drOits de traductiOn, d’adaptatiOn et de reprOductiOn par tOus prOcÉdÉs, rÉservÉs pOur tOus pays. La lOi du 11 mars 1957 n’autOrisant, aux termes des alinÉas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « cOpies Ou reprOductiOns strictement rÉservÉes à l’usage privÉ du cOpiste et nOn destinÉes à une utilisatiOn cOllective », et d’autre part, que les analyses et les cOurtes citatiOns dans un but d’exemple et d’illustratiOn, « tOute reprÉ- sentatiOn intÉgrale, Ou partielle, faite sans le cOnsentement de l’auteur Ou de ses ayants er drOit Ou ayants cause est illicite » (alinÉa 1 de l’article 40). Cette reprÉsentatiOn Ou reprOductiOn,parquelqueprOcÉdÉquecesOit,cOnstitueraitdOncunecOntrefaçOn sanctiOnnÉeparlesarticles425etsuivantsducOdepÉnal. © EDP Sciences, 2021

« Le pOuvOir de la danse rÉside dans les actes de perfOrmance des danseurs et des spectateurs, dans le processus de déIni- tiOn du sens de la danse […] et dans la mise en relatiOn de l’expÉrience de la danse avec d’autres ensembles d’idÉes et d’expÉriences sOciales. » JOhn B lacking

Figure 1| À cet instant précis de la danse, ïgée par l’objectif du photographe, Déborah Salmirs, haute sur pointes et habillée de sa verticalité, investit l’histoire de sa performance pour nous interpeller : « Et vous alors ? De quoi est faite votre véritable nature ? Comment interagissez-vous avec elle ? Comment la faites-vous coexister ? ».

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SOMMAIRE

Préface. Danser les images de son corps vivant................................... Au-delà de la simple expression corporelle .................................. Une harmonie cosmotique ......................................................... Éphémère et insaisissable.......................................................... Une archive vivante ................................................................. Aproviser la danse.................................................................... Présentation.................................................................................

Partie 1 Pourquoi encore la danse ?

1. Danser, une façon de parler de culture..................................... 2.Des techniques de corps sous l’inLuence culturelle................... 3. L’entrée dans la modernité...................................................... 4. Contre-modèle et paradoxe, le rôle d’Isadora Duncan................ 5. L’idée d’un savoir-danser, un modèle ressource.........................

Partie 2 Expérience du vivant, cette dimension biologique de la danse…

6. … pour souligner la dimension de notre corporéité.................. 7. … pour façonner notre individualité comportementale.............. 8. … pour éprouver nos sens… une façon de revenir au soi.......... 9. … pour célébrer le besoin de vie… sens de la nature...............

Conclusion................................................................................... Postface. Avignon et la danse : histoire d’une rencontre....................... Bibliographie................................................................................

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PRÉFACE DANSER LES IMAGES DE SON CORPS VIVANT

Les confidences chorégraphiques délivrées dans ce texte grâce aux photographies de Guy Delahaye révèlent le corps dansé sous de multiples formes. Il est évident qu’il faut s’interroger sur la manière de se manifester, de parler et d’être vivants aux yeux du lecteur. En fait, le problème de l’interprétation d’une image devient également une question épistémologique, « dans la mesure où le destin des regards est toujours l’affaire d’une mémoire d’autant plus efficace qu’elle n’est pas manifeste ». Or, cette position nous met face à la découverte d’un pouvoir des images qui va bien au-delà de l’apparence, car il contient un élément virtuel dont il est indispensable de tenir compte. Le thème de la nudité dans la danse, très analysé dans le corpus d’Isadora Duncan de la thèse d’Isabelle Namèche, est étudié dans la création contem- e poraine au XX siècle dans la différence avec la nudité mise en scène e dès les cabarets au cours du XIX siècle. L’idée de « matériau-corps » trouve dans la pudeur, la transgression comme lebody painting la reprise de travaux sur l’érotisation de la danse. La question centrale est d’utiliser la nudité en danse pour mesurer la « permissivité », le degré de censure et l’avènement de performances transgressives.

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PRÉFACE. DANSER LES IMAGES DE SON CORPS VIVANT

Le rapport entrenude et nudité pourra établir une réflexion sur la peau, sa couleur et la différence entre apparence spectaculaire et vécu de la nudité. La beauté et la plasticité de la nudité en danse seront étudiées tant dans l’évolution historique par rapport à la beauté classique que dans la définition performative de la beauté contemporaine. La question de la sexualisation du regard tant chez les performeurs(euses) que chez le metteur en scène, mais aussi chez le spectateur(trice) sera de manière intéressante étudiée chez Jérôme Bel ou Boris Charmatz dans la déconstruction d’un érotisme naturiste et des préjugés sociaux sur la nudité. Face aux images de corps dansés, quels points de vue adopter ? Ce qui est commun à ces images, c’est le sens du vivant donné à travers cette sélection d’œuvres dansées. Par son rythme, son volume, l’occu- pation dans l’espace, sa performativité ou son agenrement, la danse contemporaine permet de faire émerser cette nouvelle dimension.

AU-DELÀ DE LA SIMPLE EXPRESSION CORPORELLE Nous pourrons nous baser sur la simple apparence, le visuel, ou bien aller rechercher l’invisible, qui peut nous ouvrir l’accès à un monde d’idées. Il existe une troisième voie, celle qui nous rapproche du concept de formes symboliques, comme envisagé par Erwin Panofsky, qui renvoie au problème de l’interprétation de Heidegger mettant en avant « un contenu latent » ou de l’inexprimé que l’in- terprète « met sous les yeux en l’imprimant ». Cette théorie trouve toute sa justification grâce à Ernst Cassirer qui, dans son ouvrageLa Philosophie des formes symboliques, donne les fondements de cette dynamique permettant d’imprimer à nos yeux le contenu d’une image. C’est en fait en introduisant la notion de fonction que le philo- sophe américain permet de fixer les modalités d’un processus qui consent à donner forme aux formes en adoptant un principe unique capable de reconnaître et de réunir sous un seul sens les multiples facettes d’une représentation. Derrière la forme, le corps vivant se

CoRPS DANSé