Transformations de l’intervention sociale : Entre innovation et gestion des nouvelles vulnérabilités ?
178 pages
Français

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Transformations de l’intervention sociale : Entre innovation et gestion des nouvelles vulnérabilités ? , livre ebook

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Description

Le contexte de la réforme de l'État-providence est-il propice à l'innovation ? En croisant une grande diversité de regards de part et d'autre de l'Atlantique, ce livre vise à comprendre les opportunités d'intervention ouvertes par les mutations en cours au plan des politiques sociales, à quelles pratiques elles correspondent sur le terrain et comment elles s'articulent aux pratiques héritées de l'essor de l'État-providence.

Informations

Publié par
Date de parution 11 juillet 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760528918
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450
Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone: (418) 657-4399 • Télécopieur: (418) 657-2096
Courriel: puq@puq.ca • Internet: www.puq.ca

Catalogage avant publication de Bibliothèque
et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
 
Vedette principale au titre:
Les transformations de l’intervention sociale:
entre innovation et gestion des nouvelles vulnérabilités?
(Collection Problèmes sociaux & interventions sociales; 27)
Comprend des réf. bibliogr.
 
ISBN 978-2-7605-1504-8
ISBN EPUB 978-2-7605-2891-8
 
1. Service social - Pratique. 2. Politique sociale. 3. Handicapés sociaux, Services aux. 4. Service social - Pratique - Québec (Province). 5. Service social - Pratique - Europe. I. Baillergeau, Évelyne. II. Bellot, Céline. III. Collection.
HV10.5. T72 2007 361.0023 C2007-940990-3
 
 
 
 
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada
par l’entremise du Programme d’aide au développement
de l’industrie de l’édition (PADIE) pour nos activités d’édition.
 
La publication de cet ouvrage a été rendue possible
grâce à l’aide financière de la Société de développement
des entreprises culturelles (SODEC).
 
 
 
 
Mise en pages: I NFOSCAN C OLLETTE -Q UÉBEC
Couverture – Conception: R ICHARD H ODGSON
Œuvre: C LAUDE M ONET (1840-1926), Champ de coquelicots, 1890 .
 
 
 
 
1  2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2007 9 8 7 6 5 4 3 2  1
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2007 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 3 e trimestre 2007
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada
L’histoire de l’action sociale et plus précisément du travail social se caractérise par un double mouvement. D’un côté, ils n’ont cessé de faire l’objet de critiques; de l’autre, ils n’ont jamais cessé de se développer et de prendre de l’importance dans les sociétés occidentales. Ce paradoxe mérite d’être interrogé. Il résulte sans doute dans la capacité des institutions du social et des acteurs à constamment innover sans pour autant réussir à totalement répondre à une demande qui, du fait des transformations continues de la société, ne cesse d’évoluer. Le livre que l’on va lire permet en tout cas de fonder une telle hypothèse.
Les critiques sont connues. Elles ont varié au cours du temps. Outre de coûter cher à la collectivité, on a reproché à l’action sociale et au travail social d’être inefficaces et de ne pas réussir à contrecarrer les effets, et à plus fortes raisons les causes, des dysfonctionnements sociaux, le développement de la précarité et de l’exclusion aujourd’hui; à l’inverse, on leur a reproché d’être normatifs et d’aliéner les individus en les soumettant aux normes dominantes, d’hypothéquer la libération des classes exploitées et d’acheter la paix sociale au prix d’une illusion et au bénéfice du capital, d’être stigmatisants; ou bien encore, on les a accusés de déresponsabiliser les individus et de les maintenir ce faisant dans un état de dépendance et de soumission, de contrarier l’initiative et la liberté; enfin, et c’est peut-être la critique contemporaine, ils sont dénoncés comme une atteinte à la dignité des personnes. Au mieux, l’action sociale est une nécessité liée au déficit momentané de régulation sociale, une action résiduelle appelée à rétrécir son champ et à réduire son intensité au fur et à mesure que la gestion des hommes et l’administration des choses iront s’améliorant. Elle est palliative ou tutélaire plus que curative et surtout préventive et éducative. Si elle est bénéfique à court terme, elle révèle ses effets pervers à long terme. Quoi qu’il en soit, toutes ces critiques sur lesquelles les courants politiques progressistes ou conservateurs se rejoignent sans se confondre d’une certaine façon (Bec, 2006) n’ont pas empêché l’action sociale et le travail social de se développer, tant il est vrai que de nouvelles institutions sont nées, de nouveaux professionnels sont apparus, de nouvelles pratiques ont été expérimentées et diffusées. Cela a généré au demeurant une nouvelle critique, celle de leur entropie. Travail et action sociale se développeraient d’eux-mêmes, les nouveaux dispositifs innovants laissant toujours échapper une partie de ceux auxquels ils sont destinés pour lesquels il faut sans cesse trouver de nouvelles solutions. Tel est le mythe de Sisyphe, un Sisyphe qu’on a du mal à imaginer heureux!
Ce qui à la réflexion est étonnant, lorsque l’on examine l’histoire de l’action et du travail social, c’est que le caractère récurrent, sous des formes diverses et renouvelées, de la critique n’a pas entraîné chez les acteurs du social une résignation fataliste, un découragement paralysant, un retrait définitif, une désertion massive. Certes, le thème de la lassitude des travailleurs sociaux devant la faiblesse des soutiens qu’ils reçoivent de la part des pouvoirs publics et la modestie de la reconnaissance sociale qui leur est octroyée, de leurs difficultés identitaires du fait de leur position ambiguë, de leur épuisement face à la multiplicité des sollicitations et des besoins, de leur mal-être s’enracinant dans le sentiment de leur impuissance face à l’urgence et à l’incommensurabilité de la misère du monde, de leur fatigue face aux jeux de pouvoir stériles, de leur plainte du fait de leurs conditions de travail, est lui aussi récurrent. Même si de nouvelles critiques, profondément déstabilisantes, ont été formulées, concernant la qualification et la compétence des travailleurs sociaux soumis à la concurrence de nouveaux intervenants issus du terrain pour beaucoup et sans formation ad hoc parfois, le travail social suscite toujours les vocations; le nombre de candidats dans les écoles, instituts ou universités est toujours de beaucoup supérieur au nombre de places. Si certains travailleurs sociaux se retirent, de nouveaux intervenants prennent la relève.
La critique d’un côté, le malaise de l’autre ont sans doute été l’aiguillon qui a incité les acteurs à innover. L’approche communautaire dont il sera beaucoup question ici est bien une réponse, parmi d’autres, au reproche d’assistanat et de contrôle social, de soumission dans une relation déséquilibrée entre un travailleur social psychologisant – au mieux –, moralisant au pire – et son client. Les procédures de participation citoyenne plus ou moins active s’inscrivent bien dans une volonté de prendre en compte plus précisément la demande sociale et de responsabiliser les individus et les groupes sociaux, plus généralement la société civile dans une optique de démocratie de proximité. L’établissement du partenariat, par delà son caractère parfois formel et la complexité des procédures qu’il engendre, s’inscrit bien dans la volonté d’une action et d’une prise en charge plus globales. Les formes nouvelles d’intervention sociale qui, certes, n’ont pas toutes tenu leurs promesses, ont cherché à rompre avec la position d’extériorité quelque peu distante, surplombante, normalisante et parfois un peu dogmatique qu’a pu adopter à l’occasion le travail social. La prise en compte de la proximité sociale – et spatiale – des intervenants, la reconnaissance des savoirs profanes, l’apparition des médiateurs issus du milieu, la recherche de l’appui des pairs, etc., ont constitué des réponses expérimentales à la transformation des publics vulnérables, précaires et exclus ou relégués, désocialisés parfois, ceux des banlieues et des concentrations dans les quartiers d’habitats sociaux, les victimes de la drogue et des nouvelles pandémies, les invalidés par la crise et le chômage, etc. L’expérimentation d’approches territoriales a répondu à la fois à un souci de cohérence et de mobilisation des potentiels et des ressources, humaines notamment, locales dans une optique de développement. L’expérimentation de nouvelles pratiques, l’embauche de nouveaux intervenants, la diversification des modalités et des modes d’intervention n’ont pas empêché par ailleurs les travailleurs sociaux « canoniques » de procéder eux-mêmes à l’aggiornamento de leurs propre

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