Chlordécone
55 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Actuellement, 22500 ha en Martinique et 5400 ha en Guadeloupe de terres agricoles sont fortement contaminées au Chlordécone. Des terres à bananes où le pesticide a été fortement utilisé sont reconverties en cultures vivrières. Les risques de contamination des productions de ces sols sont évidents. Voici douze mesures urgentes proposées ici : une démarche constructive pour sortir de la gestion calamiteuse du dossier Chlordécone par les services de l'Etat.

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Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 227
EAN13 9782336272894
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296042919
EAN: 9782296042919
Chlordécone

Louis Boutrin
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Chronique d’un empoisonnement annoncé. Le scandale du Chlordécone aux Antilles françaises (1972-2002) - Editions L’Harmattan — Février 2007 1 . - Gel immédiat de toutes les terres contaminées 2 . - Assurer la potabilité de l’eau desservie à la population 3 . - Traçabilité - labellisation des aliments - Suivi du projet de Laboratoire d’analyse 4. - Suppression des L.M.R. pour le Chlordécone 5. - Procédures urgentes d’indemnisation des agriculteurs, des aquaculteurs , pisciculteurs et autres professionnels 6. - Recensement de tous les ouvriers agricoles en contact avec le Chlordécone. Bilan médical complet. Etude épidémiologique spécifique « agriculteurs » en Martinique et en Guadeloupe 7. - Etudes épidémiologiques portant sur l ’ ensemble de la population ... par des experts indépendants 8. - Tables-rondes citoyennes et Congrès des élus sur l ’ avenir de l’agriculture : « Quelle politique agricole pour les Antilles ? » 9. - Création d’une usine d ’ éthanol et diminution de notre dépendance énergétique 10. - Dépollution des sols contaminés 11 . - Suivi du volet judiciaire 12 . - Mise en place d’un plan de communication - Transparence Chlordécone - Chronologie d’un empoisonnement
Chronique d’un empoisonnement annoncé. Le scandale du Chlordécone aux Antilles françaises (1972-2002)
Editions L’Harmattan — Février 2007
Février 2007. Que n’avons-nous pas entendu à la sortie de notre livre !
Contraints et forcés de nous justifier, y compris sur le titre et le sous-titre de l’ouvrage, nous avons essuyé les pires critiques, des plus constructives aux plus stupides, des plus mesquines aux plus stériles.
Conscients des enjeux de la situation, malgré le remue-ménage provoqué au sein même de l’administration étatique et de multiples pressions, nous n’avons pas transigé sur cette affaire. En aucun cas, nous ne pouvions déroger aux principes ni renier les valeurs qui nous ont conduits à écrire cet ouvrage.

Pour faire face à cette dure loi de l’Omerta que l’on nous imposait, nous avons pris notre bâton de pèlerin pour diffuser l’information. Des travées de l’Assemblée nationale en passant par l’amphithéâtre de Fouillole en Guadeloupe, l’hémicycle du Conseil régional de la Martinique, l’Atrium, les salles communales (Morne Rouge, Lorrain, Carbet, Trinité etc.), nous avons multiplié les forums citoyens pour tenter de faire éclater au grand jour la vérité. Mais, c’était mal évaluer les réseaux d’influence et leur poids sur la diffusion de l’information sous nos latitudes. En dépit de quelques fuites tardives et de l’émotion suscitée dans la rue ou sur les ondes radio, peu de véritables réactions de la part des autorités. Silencieuse, la préfecture attendait que passe l’orage du Chlordécone.
La classe politique locale, elle-même, à quelques rares exceptions, est restée quasiment muette pour, près de six mois après la parution de notre livre, voter, au Conseil général de la Martinique, une délibération demandant à ce que plainte soit portée contre X. Comme si les responsables en chef de cet empoisonnement étaient de parfaits inconnus ! Quant aux autres organisations écologiques, elles se sont lancées dans une compétition imbécile avec nous pour tenter de démontrer qu’elles furent les premières à dénoncer le scandale du chlordécone comme s’il l’on pouvait tirer de ce drame humain un quelconque fonds de commerce. Sans parler d’une certaine presse, d’orientation soi-disant nationaliste, qui, elle aussi, a cherché à gagner le championnat du premier dénonciateur, tout en ouvrant largement ses colonnes au préfet en poste à la Martinique à l’époque et à l’association bidon, « Machann Royal », que ses services avaient concoctée à la hâte, trois jours avant une manifestation programmée par l’ANC (Association Non au Chlordécone).

Septembre 2007, Interview du Pr Dominique Belpomme dans le quotidien Le Parisien. Il a fallu un pavé dans la mare lancé par ce très médiatique cancérologue depuis les berges de la Seine pour qu’enfin le scandale du Chlordécone éclate. Un rapport qui ne faisait que reprendre quelques bribes de ce que nous dénoncions, ici même, sur les rives de la Pointe-des-Nègres. Rappelons qu’une grande partie de notre ouvrage repose sur des traductions de travaux scientifiques réalisés aux USA suite à l’interdiction définitive du Chlordécone dans ce pays en 1979, ainsi que sur diverses publications de l’American Cancer Institute, le plus grand centre de cancérologie du monde. Nul n’est donc prophète en son pays ! A notre tour, nous l’apprenions à nos dépens.

Mais, quels que soient les reproches que l’on pourrait adresser au Pr. Dominique BELPOMME (en particulier le fait qu’il semble ignorer que les populations du Sud de la Martinique ont bu, pendant 30 ans, exactement la même eau contaminée que les populations du Nord, cette région étant le château d’eau de la Martinique), la médiatisation de son grain de sel dans ce scandale du Chlordécone a eu un effet tout à fait salvateur. La France entière s’est réveillée avec cette terrible nouvelle d’un empoisonnement de la population antillaise par la faute d’un redoutable pesticide. Médusés et surpris par l’ampleur de la déferlante médiatique, nos gouvernants, jusqu’ici immobiles, se sont empressés de monter au créneau et tenter d’éteindre le feu. Plusieurs ministres se sont succédé à la télévision pour expliquer à l’opinion française en deux jours ce que les services de l’Etat ont caché à la population antillaise durant trois décennies, à savoir : « Un désastre écologique entraînant une contamination de la population ». Une vérité que nous avons eu, à la sortie de notre livre, toutes les peines à faire admettre. Ce qu’il y a de plus pathétique dans cette affaire, c’est qu’une fois de plus, ce sont nos propres élus, nos propres concitoyens, qui lamentablement viennent au secours des pompiers pyromanes en tentant de minimiser l’étendue de la catastrophe ou de disculper les responsables au motif qu’il « faut éviter de faire du catastrophisme ».

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