Colas colo - Colas colère
294 pages
Français

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Colas colo - Colas colère , livre ebook

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Description

De 1940 à 2007, un petit Colas d'un village de Bourgogne raconte dans cet ouvrage ses années d'apprentissage dans la France meurtrie par la guerre, puis ses années de voyages et de découverte dans ses fonctions de Conseiller culturel, puis d'Ambassadeur. "Colas colo", nourri de l'esprit des colonies de vacances, puis "Colas colère", citoyen engagé et dressé contre toutes formes de colonialisme et d'hégémonie, notamment géopolitique, lance un vibrant appel à l'affirmation de toute la Francophonie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2007
Nombre de lectures 201
EAN13 9782336258744
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296031104
EAN : 9782296031104
Colas colo - Colas colère

Albert Salon
DU MÊME AUTEUR : - « La politique culturelle de l’Allemagne à l’étranger » Documentation française, Paris 1970. - « Vocabulaire critique des relations culturelles internationales » CILF, Paris 1978. - Thèse de doctorat d’Etat ès lettres sur «l’action culturelle de la France dans le monde — Analyse critique », Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne, 1981 ; 2000 pages dactylographiées ; dans les bibliothèques universitaires françaises. - « L’action culturelle de la France dans le monde » 1983, F. Nathan, Paris, 160 p.
COLLECTIFS : - « Histoire de la langue française » (continuation du « Ferdinand Brunot », sous la direction du Recteur Gérald Antoine), tomes XIV et XV, CNRS, Paris 1993 et 1996. - « Atlas historique de la langue française », Bordas, Paris 1994. - «Quelle Francophonie pour le 21 ème siècle ? » Karthala et Agence intergouvernementale de la Francophonie, Paris 1995. - « Les Français et leur langue en 2001 » Le Droit de comprendre ; Editions des Ecrivains, Paris 2001. - « Les défis de la Francophonie », avec MM. Arnaud et Guillou, Alpharès-Max Milo, Paris 2002. - «Alerte francophone », avec M. Alfred Gilder, SEFI-Arnaud Franel, Paris 2004. - « La tragédie européenne et la France », sous la direction du Général Pierre-Marie Gallois et de Pierre Maillard, Ambassadeur de France ; François-Xavier de Guibert, Paris 2004.
À Hélène Mouriou, ma Mère
“Da, wo der Wille ist, ist auch ein Weg”
(Schopenhauer, Die Welt als Wille und Vorstellung)
(Là où il y a la volonté, il y a un chemin)
« C’est entendu, tu te bats à l’arrière-garde. Mais quand une armée recule ou quand une civilisation se dégrade, c’est la place des braves. »
(Pierre-Henri Simon, Sagesse du soir)
On a vu, on verra, des arrière-gardes se retourner en avant-gardes...
« Il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait pas où il va » (Sénèque)
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace AVANT-PROPOS Colas colonisé : une enfance de France battue ; les cris sourds du pays qu’on enchaîne Les blouses grises De l’allemand à l’Allemagne La montagne magique Les Saints Pères L’action culturelle du Quai d’Orsay, le Général et l’Allemagne Australie et Pacifique, sur les traces de Cook et de Bougainville, de La Pérouse, de Bruni d’Entrecasteaux Les relations universitaires internationales L’Afrique, de « la Colo»à«la Coop » L’Océan indien : « Stella clavisque maris indici » l’Isle de France de la Bourdonnais et Surcouf jusqu’à Maurice d’aujourd’hui La Nouvelle France : en dilution ? Europe et « grand large francophone » La « Campagne de France » Pirates des Caraïbes. Stimulante Jamaïque La grande explication mondiale avec Bruxelles et l’Empire ; vers notre décolonisation : vivent la France, le Québec, et la Francophonie libres ! Rue des Ecoles
AVANT-PROPOS
Toute ma vie, j’ai été invité à m’élever en ascenseur. Au vrai, je ne crois pas l’avoir jamais cherché.
Ma mère s’est sacrifiée pour m’amener au premier de ces ascenseurs sociaux. A une bonne école de ville. Puis à des concours.
Un « Breugnon » de Romain Rolland dans sa Bourgogne rurale. Colas. « Petit Chose » assez « né coiffé » pour être toujours convié, ou admis, le plus souvent juste avant que la porte ne se ferme, à des agapes plutôt destinées à d’autres. Avec, à chaque palier, cet air étonné, absent, un peu perdu, de l’étranger, ou du pauvre en bout de table.
Mais assez vite adapté et ravi, au bout du compte, de ce qui m’était offert. Reconnaissant.
Colas ; toute son histoire a commencé dès mes cinq ans, en 1940.
La guerre nous a arrachés au village et à notre misère pour nous transporter à Saumur, sur la Loire, dans une pauvreté plus convenable, mais aussi dans l’incendie de la défaite française.
Je ne sais plus qui a écrit que l’enfance est plus profondément politique que ce que l’on veut bien nous en dire. En tout cas, c’est à partir de ce moment-là, ascension après ascension, palier après palier, que j’ai senti ma vie et mon action se confondre avec le sort de la France. Destin de « nous » collectif intimement lié à mon destin individuel. Mon enfance a rimé à la fois avec France et souffrance, la sienne et la mienne. Ma vie avec espérance par et pour la France. Car les ascenseurs, c’était elle qui les offrait. De bonnes âmes et des hasards heureux m’ont fait les prendre. En un parcours initiatique, une suite de demi hasards tissant une sorte de nécessité. Pour découvrir à chaque porte ouverte une nouvelle illustration du pays et de sa souffrance. Pour la dire tout entière. En colère.
Colas colère.
La colère est venue très tôt. Non pas une colère sociale, de classe, de pauvre. Enfant, comme ma mère je ne concevais pas de vivre autrement que dans la pauvreté.
Une colère de voir la France battue et envahie. Une colère d’enfant de vaincus. Diminuée - bien plus tard - avec la fierté retrouvée d’une France redressée, remise à son rang, dans les années soixante. Colère revenue après 1974, progressivement, jusqu’à se transformer en rage froide, persistante, lancinante. En détermination farouche de tout faire pour éviter la rechute du pays. Eviter un nouveau juin 40. Le retour des grands incendies, la douleur des vaincus, la honte de nouvelles occupations et collaborations. Combattre les éternels traîtres, toujours prêts à reparaître et à servir de nouveaux maîtres.
Voilà pourquoi je n’ai pas voulu écrire un livre de plus de « mémoires » d’ambassadeur à la retraite, livrant ses expériences, ses anecdotes et ses analyses avec un humour de bon ton et un détachement de bon aloi. Mais présenter, plutôt, un « mémoire de France » aux Français. Une « ethnographie individuelle ». Une mémoire d’en-France, enracinée dans mon enfance. Moins témoigner d’un temps des équipages, de la marine à voile...et des colonies, ou des voitures à marchepied et du fusil Lebel, que faire sentir le prolongement vivant, en France actuelle, des moments disparus. Moins cultiver la nostalgie que montrer combien notre passé reste le terreau d’un avenir à construire. Différent, sans doute. Mais un avenir français, non du repli frileux, mais du grand large.
J’ai voulu faire sentir pourquoi ce parcours d’un Colas bourguignon, enfant du peuple de France, moins « formaté » par sa famille qu’imprégné, imbibé de « nous collectif » par les milieux très divers dans lesquels il a été plongé, comme happé par ses ascenseurs successifs, ne pouvait qu’aboutir à son combat d’aujourd’hui. Besoin charnel, compulsif, de lutter contre les incendies du pays et le retour de leurs menaces. Nécessité sociale, déterminisme politique, né de la prégnance des images d’enfance, des lectures d’adolescence, des marques de la Bourgogne puis de l’Alsace, des formations reçues et données dans nos établissements « catho-laïques ». Conforté par les détours par l’étranger. Par l’Allemagne obsédante. Par le monde anglo-saxon. Par l’Afrique. Par le Québec... Observatoires et révélateurs de ce qu’est et signifie la France. Être un rallumeur de réverbères, chargé non seulement de guetter, mais de renforcer, « dans l’ombre, la lueur de l’espérance ».
Offrande d’un combattant à une France qui est toujours en guerre sans en avoir une conscience assez répandue. En guerre existentielle, sans avions ni chars, mais faisant beaucoup d’âmes mortes. En guerre nationale. Mais plus encore, et surtout, en guerre pour l’Homme. Sur sa lancée de championne à la fois humble, tenace et orgueilleuse, d’un universalisme humaniste. Conception présomptueuse, donquichotterie, aux yeux de beaucoup. Aux yeux de trop de nos élites qui veulent l’effacer et la subordonner à celle, huntingtonienne, antinomique, de l’ « Empire américain ». La subordonner à ce qui porte la guerre (physique !) des civilisations comme la nuée porte l’orage.
Car la vision de ce « peuple &

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