Habiter, communiquer
172 pages
Français
172 pages
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Description

On assiste aujourd'hui à un regain d'intérêt pour l'habitation. Qu'est-ce que le "chez soi" dans le monde de la communication ? Assistons-nous à l'émergence de formes de domestication sans domus ? Ce numéro de Mei tente de faire entrevoir quelques-uns des nouveaux enjeux liés à la notion d'"habiter" dans un monde marqué par d'incessantes mobilités.

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Publié par
Date de parution 01 mars 2008
Nombre de lectures 216
EAN13 9782296191761
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Direction de publication Bernard Darras
Rédaction en chef Marie Thonon
Édition Pascal
& révision Froissart
Secrétariat Gisèle Boulzaguet
Comité scientifique Jean Fisette (UQÀM, Québec) Pierre Fresnault-Deruelle (ParisI) Geneviève Jacquinot (ParisVIII) Marc Jimenez (ParisI) Gérard Loiseau (CNRS, Toulouse) Armand Mattelart (ParisVIII) J.-P. Meunier (Louvain-la-Neuve) Bernard Miège (Grenoble) Jean Mouchon (ParisX) Daniel Peraya (Genève)
Comité de rédaction Dominique Chateau (ParisI) Bernard Darras (ParisI) Pascal Froissart (ParisVIII) Gérard Leblanc (École nationale supérieure « Louis-Lumière ») Pierre Moeglin (ParisXIII) Alain Mons (BordeauxIII) Jean Mottet (ParisI) Marie Thonon (ParisVIII) Patricio Tupper (ParisVIII) Guy Lochard (ParisIII)
Correspondants Robert Boure (ToulouseIII) Alain Payeur (Université du Littoral) Serge Proulx (UQÀM, Québec) Marie-Claude Vettraino-Soulard (ParisVII)
Les articles n’engagent que leurs auteurs ; tous droits réservés. Toute reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de son auteur ou de ses ayants droits, est illicite.
Éditions Op. Cit. — RevueMEI« Médiation et information » 6, rue des Rosiers. 75004 Paris (France) Tél. & fax : +33 (0) 1 49 40 66 57 Courriel :revue-mei@laposte.net
Revue publiée avec le concours du Centre national du livre
Illustration de couverture : ©P. Froissart, 2008. Étude sur Google SketchUp
Sommaire
Présentation des auteurs ......................................................................................VII
Habiter, communiquer. Présentation Jean Mottet................................................................................................................... 1
Entretiens
Questions à Abbas Kiarostami et Henri Gaudin Jean Mottet, Caroline Renard & Chris Younès ..................................................... 7
Dossier
La “maison” des philosophes (à partir d’une lecture de Martin Buber) Benoît Goetz.............................................................................................................. 27
La maison de l’impossible Chris Younès ............................................................................................................. 43
La “maison du futur”, une invention récurrente ? Thierry Paquot........................................................................................................... 53
La maison aux couloirs qui bifurquent Jean-Louis Leutrat & Suzanne Liandrat-Guigues ............................................... 67
La crise de l’habiter dans le cinéma d’Antonioni : la maison comme lieu d’inhabitation José Moure ................................................................................................................. 77
Sommaire
Moulinsart, demeure aspirante et refoulante Pierre Fresnault-Deruelle......................................................................................... 89
Habiter le périurbain : une tradition américaine Jean Mottet................................................................................................................. 97
Maison et écologie Thierry Paquot......................................................................................................... 109
Hypothèses (parole aux jeunes chercheurs)
Fermeture et ouverture de la maison arabe traditionnelle Wissam Mouawad ................................................................................................... 121
La maison chez Miyazaki : rêve et quotidien Taos Mérad .............................................................................................................. 131
LesDesperate Housewivesen leurs maisons Alya Belgaroui-Degalet .......................................................................................... 143
Conditions de publication.................................................................................... 155
Numéros parus................................................................................................... 156
Bulletin d’abonnement......................................................................................... 163
Présentation des auteurs
ALYABELGAROUI-DEGALETprépare un mémoire de Master intituléL’esthétique du rideau rouge chez Baz Lurhmannsous la direction de Jean Mottet à l’Université de ParisI(« Panthéon-Sorbonne »). PIERREFRESNAULT-DERUELLEest Professeur à l’Université de ParisI (« Panthéon-Sorbonne »). Il a publié une quinzaine de livres sur la propagande et la publicité, la peinture classique et la bande dessinée. Il dirige le Musée critique de la Sorbonne (http://mucri.univ-paris1.fr) ainsi que le Centre de recherches sur l’image (CRI). Il est partie prenante du Master professionnel en multimédia interactif. BENOÎTGOETZenseigne à l’Université de Metz (« Paul-Verlaine »). JEAN-LOUISLEUTRATenseigne à l’Université de ParisIII(« Sorbonne-nouvelle »). Il a publiéKaléidoscope(Lille :PUL, 1988),Vie des fantômes(Paris : Cahiers du cinéma, 1995) etL’autre visible(Paris : Klincksieck, 1998). Avec Suzanne Liandrat-Guigues, il a publié une trilogie sur les cinéastes de la modernité,Jean-Luc Godard simple comme bonjour(Paris : L’Harmattan, 2004), Jean-Daniel Pollet. Tours d’horizon(Éditions de l’œil, 2005) etAlain Resnais. Car rien n’est écrit, n’est-ce pas ?(Paris : Cahiers du cinéma, 2006).
SUZANNELIANDRAT-GUIGUESenseigne à l’Université de LilleIII. Elle a publié Les images du temps dans Vaghe stelle dell’Orsa de L. Visconti(Paris : Presses de la Sorbonne-nouvelle [1995] 2005) ;Visconti(Madrid : ediciones Catedra, 1997) ;Le couchant et l’aurore. Sur L. Visconti,Paris : Méridiens-Klincksieck, 1999 ; en italien, 2002) ;Red River de Howard Hawk(Londres :BFI, Film Classics, 2001) ;Cinéma et sculpture. Un aspect de la modernité des années soixante Paris : L’Harmattan, coll. « L’art en bref », 2002) ;Esthétique du mouvement cinématographique(Paris : Klincksieck, 2005) ;Alain Resnais. Liaisons secrètes, accords vagabonds(Paris : Cahiers du cinéma, 2006) en collaboration avec Jean-Louis Leutrat. TAOSMÉRADprépare une thèse surLa dialectique du corps et de l’espace dans le cinéma d’animation japonais contemporain,sous la direction de Jean Mottet, Université de ParisI(« Panthéon-Sorbonne »). JEANMOTTETest Professeur à l’Université de ParisI(« Panthéon-Sorbonne »), et membre du Laboratoire « Esthétique théorique et appliquée ». Il est l’auteur, entre autres, deL’invention de la scène américaine(Paris : L’Harmattan, 1998) ;Série télévisée et espace domestique,Paris : L’Harmattan, 2005). Il a également dirigé les ouvrages collectifsLes paysages du cinéma, Seyssel : Champ Vallon, 2000 ;L’arbre dans le paysage,Seyssel : Champ Vallon, 2001).
Présentation des auteurs
WISSAMMOUAWADprépare une thèse surLa haute définition et la redéfinition du cinéma,sous la direction de Jean Mottet, Université de ParisI(« Panthéon-Sorbonne »). JOSÉMOUREest maître de conférences à l’Université de ParisI(« Panthéon-Sorbonne »). Il est notamment l’auteur deVers une esthétique du vide au cinéma (Paris : L’Harmattan, 1997) etMichelangelo Antonioni, cinéaste de l’évidement, (Paris : L’Harmattan, 2001). THIERRYPAQUOTest Professeur des universités à l’Institut d’urbanisme de Paris (Université de ParisXII« Val-de-Marne »), éditeur de la revue Urbanisme, auteur de nombreux ouvrages, comme :Demeure terrestre. Enquête vagabonde sur l’habiter(Les éditions de l’imprimeur, 2005),Terre urbaine. Cinq défis pour le devenir urbain de la planète(Paris : La découverte, 2006),Petit manifeste pour une écologie existentielle(Bourin-éditeur, 2007),Habiter. Le propre de l’humain(dir., avec Michel Lussault et Chris Younès, Paris : La découverte, 2007). CAROLINERENARDest maître de conférences à l’Université d’Aix-MarseilleI. Elle a soutenu une thèse de doctorat sur l’œuvre de Kiarostami intitulée La répétition à l’œuvre dans le cinéma d’Abbas Kiarostami,Paris :ÉHÉSS, 2002 (dir. : J. Aumont). Elle travaille actuellement sur les liens de la pensée avec le cinéma et sur la place du cinéma dans la philosophie esthétique.
CHRISYOUNÈSest Professeure des écoles d’architecture en Sciences de l’Homme et de la Société à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris (La Villette) et Professeure associée en études urbaines à l’École spéciale d’architecture (Paris). Elle est directrice du laboratoireGERPHAU (philosophie architecture urbain)UMR CNRS7145LOUEST(Laboratoire des organisations urbaines : espaces, sociétés, temporalités) et du réseau international « Philosophie, Architecture, Urbain ». Elle a dirigé de nombreux ouvrages collectifs, notammentPenser en projet : chronique d’une pédagogie,(codir.,CERTU, 2004) ;Géométrie, mesure du monde(codir., Paris : La Découverte, 2005) ;Philosophie, art et existence. Avec et autour d’Henri Maldiney, (dir., Paris : éditions du Cerf, 2007).
Habiter, communiquer. Présentation
* Jean Mottet
Université de ParisI(« Panthéon-Sorbonne ») & Laboratoire « Esthétique théorique et appliquée »
Les théories de la communication n’ont pas porté un grand intérêt à l’habitation, alors même que les sciences humaines, notamment les approches de l’espace habité et du territoire, constituaient un champ scientifique qui n’est pas sans rapport avec la communication. L’insis-tance de l’homme à rechercher un « chez soi » est en effet confrontée aujourd’hui à de nouvelles territorialités où l’habiter ne porte plus seule-ment sur la protection ou sur le confort, mais concerne aussi l’expansion, la communication. Car l’habitat subit de profondes modifications, ouvre sur des forces en provenance du dehors, conjuguant ainsi la maison et le monde. Dans le même temps, le regain d’intérêt pour la maison auquel on assiste s’inscrit dans un mouvement plus large de réévaluation de l’espace au détriment du temps qui, dans la critique comme dans la théorie, avait exercé une suprématie sans partage.
En prenant la maison pour objet, c’est donc une dimension fondamen-tale de notre relation à l’espace et au monde que notre revue se propose d’explorer. Penser la communication, le fonctionnement de certains médias, voire le cinéma, à partir de l’architecture quotidienne est en 1 quelque sorte« réparer une injustice »,selon l’expression de Benoît Goetz, 2 « une indifférence des penseurs par rapport aux lieux ordinaires qu’ils occupent » . Dans cette perspective, la maison n’est pas réductible à une intériorité
*
1
2
jean.mottet@wanadoo.fr Benoît Goetz,La philosophie à l’œuvre dans l’architecture contemporaine, in Maison/Mégapole, Les Éditions de la Passion, 1998, p. 167. Ibid.
MEI, nº 27 (« Habiter, communiquer »), 2007
frileuse, mais elle peut au contraire nous aider à comprendre le renver-sement actuel du concept même d’intimité. N’est-ce pas en effet à partir de cette idée de proxémie, de ce fondement au plus proche qu’est la mai-son que l’on peut aujourd’hui envisager un temps et un espace maîtri-sables ? À l’opposé de la théorie critique qui a tendance à juger le carac-tère idéologique des représentations médiatiques, l’attention au proche, au quotidien, permet de rappeler que nombre de ces représentations, celles de la télévision entre autres, s’adaptent en fait à la vie courante, voire au monde domestique, plus qu’elles ne les modèlent.
De la maison bachelardienne à l’habitat « intelligent », envahi d’objets électroniques, nous interrogerons l’acte d’habiterin situ, comme machine à s’insérer dans l’espace, mais aussi dans les représentations. Car l’archi-tecture ne cesse de proposer ses formes aux autres arts : de la peinture au 1 cinéma, de la tragédie au roman, les cadres« font tenir les figures » ,selon l’expression de Gilles Deleuze, pour qui la maison a toujours hanté la pensée et les arts. Par le passé, on le sait, les arts n’ont cessé de maintenir ce dialogue avec le monde, en s’efforçant de le rendre habitable. À l’entrecroisement de situations habitantes et du geste artistique, la pein-e ture hollandaise duXVIIsiècle en fournit un exemple emblématique. Élément charnière de l’œuvre d’art, la maison en constituait l’armature, notamment parce qu’elle assurait la liaison entre les deux autres 2 composantes que sont« la chair et l’univers ».
Qu’en est-il aujourd’hui dans le monde de la communication ? Assistons-nous à l’émergence de formes de domestication sansdomus? Comment définir notre habitat dans la mégapole ?»,« We can’t go home again déclarait Nicholas Ray dans les années 1970. Aujourd’hui, force est de constater que nous sommes allés un peu vite en besogne. ÀMission to MarsetMatrixont succédéLast Days(Gus Von Sant) etDans la chambre de Vanda(Pedro Costa), films qui choisissent le retour à la maison. Alors que l’urbain généralisé se tisse et s’étend inexorablement dans le monde, la maison résiste donc, occupée de souvenirs que la civilisation urbaine, paradoxalement, semble réactiver. De nouvelles configurations du rap-port habitat–nature peuvent-elles contribuer à transformer l’étalement urbain en cours ? Apparemment aux antipodes de la culture de fusion
1
2
Gilles Deleuze, Félix Guattari,?Qu’est-ce que la philosophie : Minuit,, Paris p. 169. Ibid., p. 169
2
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