Itinéraire d un avocat engagé (1953-2009)
290 pages
Français

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Itinéraire d'un avocat engagé (1953-2009) , livre ebook

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Description

Ses études à Sciences Po Paris au milieu des années 50, son engagement communiste, sa rencontre avec son épouse, qui lui fait découvrir le monde juif, la création du Barreau de la Seine-Saint-Denis ou encore celle du Syndicat des Avocats de France... c'est son itinéraire, tant professionnel que personnel, que l'auteur nous invite à découvrir ici. Il nous livre le témoignage de sa vie d'avocat engagé, en banlieue, au service de la population la plus déshéritée, des libertés, des associations, et des syndicats.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 368
EAN13 9782336259192
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296119246
EAN : 9782296119246
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Avant propos Ière partie : L’engagement communiste
I - Sciences Po…Paris II - L’adhésion au Parti communiste III - La naissance de Denis IV - La question de l’ENA V - Nadia enfin ! VI - L’Union des Etudiants Communistes (UEC) et la morale en politique VII - 1956 et le monde communiste VIII - La découverte du monde juif IX - Les études de droit X - Le Tribunal administratif de Paris XI - La Résidence universitaire d’Antony XII - Les paras imaginaires XIII - Un tout petit procès de Moscou à Antony XIV - Le service militaire : le camp de Frileuse et l’Algérie XV - Au service juridique central du groupe Unilever XVI - Le groupe communiste à l’Assemblée nationale XVII - La tentation du cinéma XVIII - La République démocratique allemande (RDA) XIX - Georges Marchais dans les années 1970 XX - « Rencontres communistes » XXI - Voyages à l’Est et convictions communistes XXII - Mon engagement municipal XXIII - La ceinture rouge XXIV - Au Parti socialiste
IIème partie : avocat engagé
I - Le monde des avocats II - Avocat, mon métier III - La création du barreau de la Seine-Saint-Denis IV - Le Syndicat des Avocats de France (SAF) V - Quelques dossiers de ma vie d’avocat VI - La sécurité et ses rapports avec les libertés VII - Produire des idées VII - Les avocats communistes, hommes et femmes de missions VIII - Le Conseil National des Barreaux (CNB) IX - Conseiller salarié à la présidence du CNB… X - A propos des décorations XI - La fin de mon parcours professionnel
III ème partie – De la Durance aux rives de la Seine, rhapsodie en mode personnel. - Les Origines. L’Enfance et l’adolescence. Amis et Famille.
I - Les Basses Alpes, terreau des origines familiales II - Auriol, village natal III - L’adolescence à Aix-en-Provence IV - Folie - Le handicap mental
ANNEXES Hommage à Pierre KALDOR Bibliographie sommaire
Itinéraire d'un avocat engagé (1953-2009)

Claude MICHEL
A Nadia, source, lumière, vertu.

…A la cellule des étudiants d’histoire de la Sorbonne, en 1953, vint nous rejoindre « l’éblouissante Nadia Ténine, récemment disparue, dont le père le docteur Ténine avait été fusillé à Châteaubriant… ». 1
A l’origine de ce récit, se trouve Jean Philippe Tonneau, sociologue, qui a collaboré avec moi pour la documentation du tome II des Annales du SAF publié en 2009. Il m’a alors suggéré de réaliser des entretiens enregistrés. Une fois transcrits, réécrits et complétés par mes soins, ces entretiens ont fourni les données premières indispensables de ces mémoires.
C et écrit doit donc beaucoup à la contribution stimulante de Jean Philippe Tonneau 2 . Je suis aussi redevable à Rolande Causse et à Bernard Andreu, deux amis de toujours, pour leur lecture renouvelée, vigilante et constructive du manuscrit. Qu’ils en soient ici tous les trois sincèrement et très chaleureusement remerciés.
De grands mercis aussi à Albert et Claude Hanen, à Guy Konopnicki, à Roland et Lydie Rappaport et à Simone et Alain Roux qui ont bien voulu consacrer du temps et de l’attention au texte et formuler de très utiles observations.
Ô divine Mnémosyne
Avant propos
Faut-il lever un lièvre de Haute Provence ou débusquer ce sanglier qu’évoquait dans un hommage ambigu le premier Président du Conseil National des Barreaux, Guy Danet, lorsqu’il me remit les insignes d’une décoration ?
Doit on céder au désir de se raconter sur le tard, de parcourir sa vie avec nostalgie et parfois avec un peu de complaisance ?
A quoi bon ? La conjuration de la mort et du néant ? L’édification des petits enfants ? La conservation de quelques moments uniques et personnels, même s’ils manquent d’importance ou d’originalité, qui ont pu de près ou de loin tutoyer l’actualité de l’Histoire du siècle passé et qu’on espère ainsi faire échapper à la gomme du temps ? Encore faut-il trouver un éditeur, intéresser des lecteurs. Rien ne garantit évidemment, même de très loin, le succès phénoménal du Cheval d’Orgueil , en 1975, faisant revivre la Bretagne profonde du pays bigouden au XXème siècle.
Lorsqu’on n’a pas le talent de conteur de Pierre Jaquez Hélias, si on ne jouit pas du brio littéraire de Claude Lanzmann, ses rencontres exceptionnelles, la trame dramatique de sa vie, qui font, en l’année 2009, courir le Lièvre de Patagonie , si l’on n’a pas, pendant dix ans, contre l’opinion commune, réalisé une œuvre aussi colossale que Shoah, l’entreprise est hasardeuse, sauf le plaisir quelque peu narcissique de se retrouver dans le miroir.
Que grâce soit ici rendue à trois historiens de l’Ancien Régime, Christian Jouhaud, Dinah Ribard et Nicolas Schapira. Dans Histoire, littérature, témoignage. Ecrire les malheurs des temps 3 , ils ont bien voulu requalifier comme « actions par l’écriture » les mémoires des « supposés témoins ordinaires », donnant ainsi crédit à toutes les faiblesses d’auteur.
« Ecriture quasi juridique, écrivent-ils… Juridique, parce qu’il s’agit de fonder des droits, d’armer des luttes administratives, de lester une action individuelle de tout le poids des intérêts publics. Mais quasi – juridique, parce que les acteurs que nous avons vu travailler à mener leur carrière et leurs combats ont inventé et forgé les outils de ce travail en utilisant des ressorts étrangers au droit. Voire : le droit n’est-il pas lui aussi tissé d’actions, et notamment d’actions d’écriture, qui sans cesse déplacent et reconfigurent les possibilités qu’il définit ?
«… L’écriture donne au droit la force de sa formalité…pour ceux … qui n’ont ni la possibilité ni la puissance de faire jouer le droit en leur faveur, elle est l’instrument par excellence de l’action – projets de réussite sociale certes, projets politiques à petite échelle également, mais aussi lutte contre les malheurs du temps qui viennent frapper au plus proche. On a vu combien la figuration écrite du malheur peut être une arme qu’on saisit quand il n’y en a pas d’autre : c’est aussi cela, témoigner » (op. cité, pages 187, 188, Vers l’Histoire ?)
Muni de ce providentiel viatique universitaire, que n’oserait-on dire et écrire, à ses risques et périls surtout si la question du droit a joué un rôle central dans votre trajet ?
Je me suis toutefois astreint à n’évoquer que les personnes, les lieux, les choses avec lesquels j’ai pu avoir un contact, un rapport personnel, même s’il a été parfois ténu. Nulle prétention donc à faire l’histoire du temps présent, mais le souci de conserver la trace de faits de la sphère intime, d’impressions, de sentiments dont la conservation et la publication peuvent tant soit peu permettre au lecteur de conduire mieux son propre parcours ou de moduler sa réflexion personnelle sur les temps passés.
Une rhapsodie, « œuvre faite de pièces et de morceaux » (Le Robert), plus que des Mémoires, pour éviter, comme le dit Pierre Bourdieu 4 , « l’inclination à se faire l’idéologue de sa propre vie en sélectionnant, en fonction d’une intention globale, certains événements significatifs et en établissant entre eux des connexions propres à leur donner cohérence ». Pierre Bourdieu évoque, à deux reprises, dans son article, « la rhapsodie des sensations singulière s» qu’il oppose à « l’illusion rhétorique » qui est de tenir l’histoire de vie comme l’ensemble inséparable des événements d’une existence individuelle conçue comme une histoire et le récit de cette histoire. Je me suis efforcé d’éviter toute « création artificielle de sens » et de faire transparaître « les mécanismes sociaux qui favorisent ou autorisent l’expérience ordinaire de la vie comme unité et comme totalité ». J’espère avoir évité autant que possible toute « visée utopique d’exhaustivité » et « l’illusion de la pertinence tous azimuts d’une expérience singulière » que recèle, selon Jean Claude Passeron 5 , le récit biographique à l’état brut.
Mes expériences ont été finalement des plus diverses, ce qui peut en nourrir l’intérêt mais risque aussi de dérouter le lecteur et de n’obtenir de lui qu’une attention parcellaire. Je me suis donc résolu à rompre avec l’ordre chronologique.
Mon installation à Paris, à dix-huit ans, l’entrée à l’ Institut d’Etudes Politiques ouvrent ce récit, avec pour temps fort de cette première partie, très marquée par l’engagement politique, l’adhésion au Parti communiste, la rencontre de mon épouse Nad

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