L individu face aux mouvements du monde
227 pages
Français

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L'individu face aux mouvements du monde , livre ebook

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Français

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Description

A partir de ses impressions et analyses retirées de séjours en Iran, au Brésil et en France, l'auteur forge le concept sociologique de mondialité, défini comme l'expérience que nous faisons de notre appartenance à un même monde, à une même humanité concrète, saisie à la fois dans la communauté de ses problèmes et dans la diversité des attitudes actuelles face au vivre et au devenir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 186
EAN13 9782296637986
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’individu face

aux mouvements du monde
Publications de Philippe Zarifian sur le même sujet

Éloge de la civilité. Critique du citoyen moderne.
L’Harmattan, avril 1997, 270 pages

L’émergence d’un Peuple Monde.
PUF, collection "Politique d’aujourd’hui", mars 1999, 190 pages

Temps et modernité. Le temps comme enjeu du monde moderne.
L’Harmattan, collection Logiques sociales, série « sociologie de la modernité », février 2001, 299 pages.

L’échelle du monde. Globalisation, altermondialisme, mondialité,
La Dispute, octobre 2004, 188 pages


© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris


http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr


ISBN : 978-2-296-03277-4
EAN : 9782296032774

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Philippe ZARIFIAN


L’individu face
aux mouvements du monde


Iran, Brésil, France, Monde


L’Harmattan
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

V. PERRET, O. GIRAUD, M. HELBING, M. BATTAGLINI, Les cantons suisses face au chômage. Fédéralisme et politiques de l’emploi , 2007.
Virginie DIAZ, Commerce équitable, justice et développement , 2007.
Géraldine BOUCHARD, Vivre avec la prison , 2007.
Myriam HASHIMI ALAOUI, Les chemins de l’exil : les Algériens exilés en France et au Canada depuis les années 1990 , 2007.
Isabel GEORGES, Les opératrices du téléphone en France et en Allemagne , 2007.
Emmanuel PLOT, Quelle organisation pour la maîtrise des risques industriels majeurs ? , 2007.
Pascal LARDELLIER et Michel MELOT (dir.), Demain, le livre , 2007.
Emmanuel PLOT, Quelle organisation pour la maîtrise des risques industriels majeurs ? , 2007.
Martine BUFFIER-MOREL, L’emploi du temps au féminin , 2007.
Lihua ZHENG, Xiaomin YANG (textes réunis par), France-Chine – Migrations de pensées et de technologies , 2006.
Emmanuel AMOUGOU, Les grands ensembles. Un patrimoine paradoxal , 2006.
Gabriele BUNZEL KHALIL, Identité en conflit et transaction , 2006.
Introduction
Cet ouvrage porte sur la relation entre les individus et le monde.
En soi, je propose une évolution par rapport à la problématique de la sociologie classique, qui s’est avant tout préoccupée des relations entre l’individu et la Société, cette dernière étant, dans la pratique, identifiée à un État-Nation. Il était logique qu’il en soit ainsi au moment où la sociologie classique s’est constituée, lors du passage du 19 ème au 20 ème siècle, à un moment où se posait un problème de stabilisation et de régulation des États-Nations modernes. On peut dire que tous les sociologues de cette époque ont admis que la relation des individus – reconnus comme tels, délivrés du poids oppresseur des anciennes communautés – à la Société globale supposait des institutions intermédiatrices et/ou le partage d’une culture commune, qui permettent à un double processus, de socialisation et d’intégration des individus, de se mener.

On avait donc en face de soi, non pas une société à deux couches, mais à trois : individu / institutions et culture / État-Nation.
Il y a eu, bien entendu, de très nombreuses manières de concevoir la relation des individus à la Société globale, selon que l’on mettait l’accent sur l’un des pôles ou sur l’autre.
Par ailleurs, une partie de la sociologie s’est engagée dans une autre voie : celle des interactions ou des actions réciproques entre individus, mettant l’accent sur le fait que ces actions réciproques produisaient de la société et appelaient des comportements sociaux qu’on ne pouvait pas réduire à l’observation, même critique, des règles émises par la Société globale et les institutions régulatrices.

Dans le présent ouvrage, je prends doublement distance d’avec cette double tradition sociologique.
D’une part, je me soucie des relations entre individus et monde, prenant acte du fait que les États-Nations sont désormais plongés dans la mondialité (et la mondialisation) et que les individus ne peuvent pas ne pas se rapporter aux mouvements du monde, en tant que tels.
D’autre part, je ne porte pas une attention première aux processus de socialisation, d’intégration et de régulation, mais à l’expression de la puissance de pensée et d’action des individus et aux devenirs dans lesquels ils s’engagent, et qui, selon moi, n’expriment pas seulement une adaptation ou un ajustement aux problèmes posés par la mondialisation, mais qui sont constitutifs même de l’appartenance à un monde commun, sur la planète Terre, appartenance que je qualifie de mondialité.
C’est la raison pour laquelle je remobilise un concept ancien, quelque peu abandonné : celui de peuple.
Par peuple, j’entends précisément une composition d’individus qui, partageant une même trajectoire historique, se confrontent à la mondialité et lui impriment son cours. Ce sont les peuples qui font le monde. Mais cette confrontation est loin d’être simple ou identique pour chacun des peuples concernés. C’est ce que j’ai voulu examiner par trois exemples : l’Iran, le Brésil et la France. Et, bien entendu, la question essentielle, que j’examine dans la dernière partie, est la rencontre entre ces peuples au sein de la mondialité.

Dans cette relation des individus au monde, j’ai privilégié la question de la cosmologie.
Que peut-on entendre par là ? Littéralement parlant, la cosmologie est le discours sur le Cosmos. Mais la signification du mot "Cosmos" a changé. Actuellement, elle désigne, dans le vocabulaire ordinaire, l’univers des astrophysiciens : celui des galaxies et des étoiles, de tout ce qui se situe au-delà de la planète Terre. Cette première signification est importante : elle marque, sans que nous en ayons nécessairement conscience, des acquis cognitifs décisifs. Tout le monde admet aujourd’hui que la Terre n’est, de loin pas, le centre du monde. Qu’elle est ronde, tourne autour du soleil. Que le soleil lui-même n’est qu’une étoile, parmi des milliards d’autres, et qu’il appartient à une galaxie déterminée. Tout le monde, ou presque, sait et admet que l’univers est en expansion, toujours sous le coup des effets du Big Bang. Quelques personnes, plus averties, savent que se discute, sérieusement, dans la communauté des physiciens, l’hypothèse selon laquelle existeraient plusieurs univers, celui qui nous est visible et directement accessibles par nos sens, n’étant qu’un univers parmi d’autres.
Cette signification ordinaire du Cosmos est déjà importante. Elle agit sur nos pensées et nos comportements d’une manière largement inconsciente. La reconnaissance du fait que la Terre ne soit plus au centre de l’univers, et donc l’homme au centre de la Nature, constitue un acquis décisif, bien qu’encore mal intégré par les doctrines religieuses.

Mais il faut aller au-delà : le Cosmos ne désigne pas seulement ce vaste univers physique. Il désigne aussi la vision ou la représentation qu’un peuple se fait du monde auquel il appartient et au sein duquel il peut tracer des perspectives et initier des actions.
Ce monde est à la fois proche et lointain.
Proche, car nous pouvons en avoir une expérience sensible ; lointain parce qu’il désigne le global, il donne un sens à tout ce qui peut exister au sein de ce Cosmos. Au-delà de lui, il n’y a rien, rien du moins que nous puissions connaître et dont nous puissions parler en tant qu’il nous concerne, en tant que notre vie se joue à son contact. Le Cosmos, c’est, pour les Amérindiens, l’ensemble de la forêt amazonienne. Pour les Parisiens, c’est la ville et sa banlieue, les échappées à la campagne, mais replacées dans les nouvelles sur le monde, monde dont la connaissance reste confuse, essentiellement portées par les médias et quelques voyages touristiques, vu par sa facette occidentale, mais monde dont on sent, confusément, qu’il a désormais une importance décisive, qui apparaît plutôt comme un vide, un gouffre mal connu, une source d’év

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