Le nom en Afrique : fil conducteur d un destin
101 pages
Français

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Le nom en Afrique : fil conducteur d'un destin , livre ebook

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Description

C'est l'histoire d'un enfant qui a boudé le nom attribué à sa naissance par son père, en développant une maladie rebelle à tout traitement. Il recouvre sa santé dès le changement de ce nom suggéré par une voyante. Ce nouveau nom semble dessiner le destin de l'enfant, puisqu'il évoluera à travers des péripéties diverses vers la carrière de soignant. Le nom attribué aux individus n'est-il pas synonyme d'un guide à la réalisation de leur destin ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 263
EAN13 9782296683303
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le nom en Afrique :
fil conducteur d’un destin
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09888-6
EAN : 9782296098886

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Dr PERRIN


Le nom en Afrique :
fil conducteur d’un destin


Un exemple camerounais
AVANT-PROPOS
« La vie, c’est comme ça ! Oui c’est comme ça ! » Qu’en dites-vous ? Ces mots sont de Joe Dassin, célèbre chanteur français. Ils évoquent le caractère absurde de l’existence humaine. Il a su prendre du recul et contempler rétrospectivement sa vie à lui pour en arriver là. Tout comme celui qui, après avoir traversé une foule d’épreuves dans son existence, a pu conclure que « la vie est un combat ».
Il en va de même pour chacun d’entre nous d’avoir une histoire à raconter. Dès lors qu’on est débarqué dans ce bas monde par la complicité de trois personnes – un Dieu créateur, un homme appelé père et une femme appelée mère-ne commence-t-on pas par une aventure terrestre qui peut se révéler intéressante ? En effet, étant donné que « chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition » (Pascal), il est intéressant de se connaître et de se faire connaître à d’autres ; car, ma vie peut bien inspirer mon semblable et lui faire éviter pas mal de peines et de désagréments. Elle peut être édifiante.
Tégankam n’a donc pas tort de se livrer généreusement au public. L’histoire de sa vie est un long combat ; une vie houleuse, mouvementée, parfois même périlleuse dont les péripéties traversées avec témérité sont narrées avec une égale hardiesse.
Né dans un foyer polygamique, le petit Tégang a passé son enfance dans un environnement haineux et tumultueux ; avec un père charmé et fantasque, des oncles et des cousins cupides et sordidement chiches et d’un égoïsme exacerbé. Plongé tôt dans la misère, à maintes reprises il a failli céder au découragement et même au désespoir ; mais à chaque fois qu’il allait sombrer, il y a toujours eu un bon samaritain providentiel pour lui lancer une bouée de sauvetage et, contre toute espérance, il a connu la réussite ; tant et si bien qu’on lui accorderait la faculté de toujours conjurer le sort.
La leçon à tirer d’une telle existence ? D’après le narrateur, avoir foi en son étoile et s’assumer comme soi , même si cette vie n’offre que des choses négatives.

Dr André SOH.
Préface
La qualité d’un arbre dépend de la qualité de ses racines. N’en est-il pas de même pour les êtres humains ?
Même si chacun est responsable de ses actes et de la tournure qu’il donne à sa vie, il doit beaucoup plus qu’on ne le pense habituellement, à ses parents et par eux à ses ancêtres, et donc, à ses racines familiales.
D’où l’intérêt de ce travail important et précis réalisé par Jean-Baptiste Tegankam. Il est rare en particulier qu’on puisse expliquer la formation d’un nom de famille d’une façon aussi élaborée qu’il l’a faite pour le sien. Et comme il est intéressant également de pouvoir parcourir grâce à son récit sa petite patrie de l’ouest-Cameroun.
On ne peut que souhaiter à son livre de nombreux lecteurs.


Joseph PERRIN
Chapitre 1 Folapnet


Jeune FOLAPNET YARRO Jacob
Décoré par l’homme blanc

Né à Fomopéa, département de la Ménoua, de Foki et de Medjeu’mo dans les années 1800, Folapnet se montra perspicace dès son enfance. Sous la colonisation allemande de notre pays, il se fit vite enrôler par « l’homme blanc » qui l’inscrivit à l’école allemande à Douala. Il en sortit traducteur, rôle qui lui colla le nom de Yarro. L’homme s’appellera désormais Lapnet Yarro Jacob. Son expression en français, bien qu’approximative, était déjà compréhensible pour un homme de cette époque, à la fois autodidacte et amusant : « Moi j’étais à Douala en 1904 avec les Allemands… Ce jour-là ton mère n’est pas née … », racontait-t-il aux enfants blottis contre ses jambes au coin du feu, s’abreuvant de ses contes suaves. Puis poursuivait-il, « vous connais chez moi ? Il faut mont là-bas pour voir », ce qui arrachait des éclats de rire pour égayer l’atmosphère.
A la suite de la capitulation allemande, il prit le chemin de retour dans sa région d’origine à cheval, en passant par la plaine de Mbo jusqu’à Dschang, chef-lieu de la région de l’Ouest.
Taille légèrement en dessous de la moyenne, visage effilé, nez aquilin, yeux pétillants légèrement obliques et corpulence harmonieusement drapée dans un boubou traditionnel, coiffé d’une chéchia décorée, voilà Folapnet, homme charismatique, père de famille, rassembleur, proche des siens malgré son titre de noblesse à lui collé par le chef supérieur Bansoa. Lui-même raconte : après son installation à Dschang et son mariage à l’Eglise avec l’étoile des Bamoun Medu Elisabeth, reconnue dans ses activités principales comme une véritable mère nourricière, berceuse aussi bien des enfants du cadre familial que de ceux adoptés par son époux, Folapnet donc, ressentit au-dedans de lui-même, la vocation de créer une très grande famille en prenant plusieurs autres femmes. Sa concession à Dschang s’avérant exiguë, il prit la route de Bafoussam à cheval juste pour la prospection des lieux. L’étiquette de « l’homme blanc » collée à son front lui ouvrait toutes les portes dans tous les villages de l’Ouest. Bafou, trop peuplé et occupé par de grandes plantations de café ; Baleveng et Bamendou, rien d’attrayant, Bansoa après le cours d’eau frontalier tami, « Quelle découverte ! » Immense brousse de sissongos abandonnée, peuplée d’oiseaux multicolores qui y faisaient la pluie et le beau temps. Renseignements pris auprès du chef supérieur Bansoa, il s’agissait d’une zone d’incertitude où s’entretenaient régulièrement les guerres inter-villages. Il n’y avait pas longtemps que les Bansoa y avaient refoulé les Balessing. A la demande de « l’homme blanc » de savoir s’il pouvait s’y installer, le chef Bansoa acquiesça non sans révérence : « Vous pouvez même devenir chef là-bas ». C’est ainsi que M. Lapnet Yarro Jacob colla « Fo » à son nom, c’est-à-dire chef et devint Folapnet Yarro Jacob.



Chef FOLAPNET dans sa majesté

L’homme, doué de générosité collée à sa peau, rentra alors à Fomopéa, terre aride, déménager ses frères, cousins et même des voisins, ou tout autre bambin sans emploi, pour peupler la zone vaste et fertile coincée entre les rivières tami et minesseng. Parmi ces immigrés infortunés, on se souvient encore de quelques noms : Tezek’ui, Tchiepba, Tekam, Mianfo, etc… Il bâtit sa chefferie en bordure de la route Dschang-Bafang à laquelle il donna le nom de Kombani. Plus tard, l’homme d’ambition jugea nécessaire de hisser sa véritable forteresse sur la colline surplombant tout le paysage.
Kombani devint alors une grande maison de passage pour visiteurs, membres de famille et surtout dortoir de ses futures épouses que les autres chefs environnants lui proposaient à titre de don. C’est ainsi que Mayafo et Mamejieu venues de la chefferie Bamendou étaient comptées parmi ses belles fleurs. Un jour, Folapnet proposa à Tekam en récompense d’un service bien rendu, d’aller à Kombani choisir pour épouse la dulcinée à son goût. Celui-ci courut, sautillant comme un cabri porter son clin d’œil sur Mayafo, et Mamejieu devint d’office la propriété du chef.
Quelques années passèrent et un jour un homme blanc du nom de Marcel Lagarde, grand cultivateur de quinquina pour alimenter son usine de production de quinine à Dschang, en quête d’un terrain propice, convoita lui aussi le domaine de Folapnet. Sans tambour ni trompette, il occupa les trois quarts de l’immense savane et Folapnet se contenta de la partie collée à la rivière tami.
Sa plantation s’étalait sur le versant ouest de la petite colline longée en contre-bas par le cours d’eau, comme un tapis brodé. Cette mosaïque artistique donnée par les jolis pieds de caféiers bien alignés, attribua au quartier le sobriquet de G arden , du jardin anglais, que les villageois, faute de rouler la langue pour bien sortir le mot, appelaient Galais.
Le vaste domaine de monsieur Lagarde attira une main-d’œuvre florissante des villages Balessing, Bamendou et Bansoa. C’est ainsi que se peuplèrent davantage les quartiers Kw

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