Ma vie une catastrophe

Christian Montemont

Description

Instrument de formation, l'Ecriture Biographique Accompagnée (EBA) se fonde sur la rencontre et réunit deux personnes. Tout ce qui est échangé oralement au cours de chaque rendez-vous est pris en note par l'animateur-accompagnant, sous le regard et le contrôle de l'accompagné, et porte sur l'histoire biographique de ce dernier. La sobriété du dispositif EBA permet-il à Souris d'accéder progressivement et consciemment à une seconde naissance ?

Sujets

• Histoire de vie et formation
• Témoignage
• Travail social
• Récit
• Témoin
• Autobiographie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2012
• Nombre de lectures: 27
• EAN13: 9782296498853
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Titre
Christian Montémont
En collaboration avec Souris





Ma vie
une catastrophe


U NE ÉCRITURE BIOGRAPHIQUE ACCOMPAGNÉE





P RÉFACE DE P IERRE- A NDRÉ D UPUIS







L ’ H ARMATTAN
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7 , rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
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ISBN : 978-2-296-97707-5
EAN : 9782296977075
Dédicace

À Souris, qui voulait faire un livre

À Alban et Jean-Marie, collaborateurs
avisés d’un quotidien au long cours

Mes vifs remerciements à,
Denise, Jean, Gilbert, Michèle, Pierre-André et Xavier
Car comment guérira-t-on l’humanité autrement
Qu’en lui dévoilant d’abord toute sa pourriture,
Comment purifiera-t-on le monde autrement
Qu’en lui faisant comprendre
L’étendue de mal qu’il commet ?

Hélène Berr Journal (1942-1945) Ed. Points

Que peut-on faire du négatif – s’en débarrasser
Le nier ? le rejeter ?
Toute tentative de fuir l’effrayant
Ne nous aide aucunement.
Il faut s’y confronter… Mais comment faire ?

Fabrice Midal
Prajna-Philia L’école occidentale de méditation, juillet 2011

Chacun tourne en réalités,
Autant qu’il peut, ses propres songes
L’homme est de glace aux vérités ;
Il est de feu pour les mensonges

Jean de la fontaine
Le statuaire et la statue de Jupiter
Livre IX, fable 6
Table des matières Couverture Titre Copyright Dédicace Table des matières PRÉFACE AVANT-PROPOS PREMIÈRE PARTIE 01-Souris-Mardi 1er février 2006 (première rencontre d’EBA) 2-Souris-Vendredi 10 février 2006 (dix jours plus tard) 3- Souris-Vendredi 17 février 2006 (sept jours plus tard) 4-Souris-Jeudi 09 mars 2006 (vingt jours plus tard) 5- Souris-Vendredi 10 mars 2006 (le lendemain) 6-Souris-Vendredi 17 mars 2006-1/2-10h30 (une semaine plus tard) 7-Souris-Vendredi 17 mars 2006-2/2-17h30 8-Souris-Jeudi 23 mars 2006 (six jours plus tard) 9-Souris-Vendredi 24 mars 2006 (le lendemain) 10-Souris-Vendredi 31 mars 2006 (sept jours plus tard) 11-Souris-Jeudi 13 avril 2006-1/2 (treize jours plus tard) 12-Souris-Jeudi 13 avril 2006-2/2 (le même jour) 13-Souris-Vendredi 14 avril 2006 (le lendemain) 14-Souris-Vendredi 21 avril 2006 (une semaine plus tard) 15-Souris-Vendredi 19 mai 2006-1/2 (28 jours plus tard) 16-Souris-Vendredi 19 mai 2006-2/2 (le même jour) 17-Souris-Vendredi 26 mai 2006 (une semaine plus tard) 18-Souris-Jeudi 15 juin 2006 (vingt jours plus tard) 19-Souris-Vendredi 16 juin 2006 (le lendemain) 20-Souris-Jeudi 22 juin 2006 (six jours plus tard) 21-Souris-Vendredi 23 juin 2006 (huit jours plus tard) 22-Souris-Vendredi 07 juillet 2006 (quatorze jours plus tard) DEUXIÈME PARTIE 23-Souris-Jeudi 05 octobre 2006 (trois mois plus tard, quasiment) 24-Souris-Jeudi 12 octobre 2006 (sept jours plus tard) 25-Souris-Mercredi 25 octobre 2006 (treize jours plus tard) 26-Souris-Mercredi 08 novembre 2006 (quatorze jours plus tard) 27-Souris-Jeudi 09 novembre 2006 (huit jours plus tard) 28-Souris-Jeudi 16 novembre 2006 (sept jours plus tard) 29-Souris-Mercredi 22 novembre 2006 (six jours plus tard) 30-Souris-Jeudi 23 novembre 2006 (le lendemain) 31-Souris-Mercredi 06 décembre 2006 (treize jours plus tard) 32-Souris-Mercredi 13 décembre 2006 (sept jours plus tard) 33-Souris-Jeudi 14 décembre 2006 (le lendemain) 34-Souris-Jeudi 21 décembre 2006 (sept jours plus tard) 35-Souris-Mercredi 10 janvier 2007 (vingt jours plus tard) 36-Souris-Mercredi 07 février 2007 (vingt-huit jours plus tard) 37-Souris-Jeudi 1er mars 2007 (vingt-deux jours plus tard) 38-Souris-Jeudi 08 mars 2007 (sept jours plus tard) 39-Souris-Jeudi 15 mars 2007-1/2 (sept jours plus tard) 40-Souris-Jeudi 15 mars 2007-2/2 (même jour, l’après-midi) 41-Souris-Jeudi 22 mars 2007 (sept jours plus tard) TROISIÈME PARTIE 42-Souris-Jeudi 10 mai 2007 (quarante-neuf jours plus tard) 43-Souris-Mardi 22 mai 2007 (douze jours plus tard) 44-Souris-Jeudi 24 mai 2007 (deux jours plus tard) 45-Souris-Mercredi 30 mai 2007 (six jours plus tard) 46-Souris-Mercredi 07 juin 2007 (huit jours plus tard) 47-Souris-Jeudi 14 juin 2007 (sept jours plus tard) 48-Souris-Vendredi 15 juin 2007 (un jour plus tard) 49-Souris-Vendredi 21 juin 2007 (six jours plus tard) 50-Souris-Vendredi 29 juin 2007 (neuf jours plus tard) 51-Souris-Lundi 02 juillet 2007 (quatre jours plus tard) 52-Souris-Mar di 03 juillet 2007 (un jour plus tard) 53-Souris-Mercredi 04 juillet 2007 (un jour plus tard) QUATRIÈME PARTIE 54-Souris-Jeudi 04 octobre 2007 (vingt et un jours plus tard) 55-Souris-Mercredi 10 octobre 2007 (six jours plus tard) 56-Souris-Jeudi 11 octobre 2007 (le lendemain) 57-Souris-Vendredi 12 octobre 2007 (le lendemain) 58-Souris-Jeudi 14 février 2008 (quatre mois plus tard) 59-Souris-Jeudi 19 juin 2008 (cinq mois et cinq jours plus tard) 60-Souris-Jeudi 03 juillet 2008 (sept jours plus tard) 61-Souris-Jeudi 09 octobre 2008 (trois jours plus tard) POSTFACE Adresse
PRÉFACE
Ce livre est doublement paradoxal. C’est la troisième publication d’une Ecriture Biographique Accompagnée (EBA), qui témoigne du fait que, comme le dit Gaston Pineau, il s’agit bien d’un « genre en train d’émerger avec une méthodologie spécifique ». Or, selon C. Montémont, cette méthodologie ne repose pas à proprement parler sur une « technique », « même si elle requiert une certaine technicité ». D’autre part, ce livre présente une EBA inaboutie (« à moitié finie ou à moitié commencée », – lettre du 9 novembre 2009). Et pourtant, telle qu’elle existe, il est très difficile de la considérer comme un échec.
Ce n’est pas une thérapie et, même si l’on n’est pas du tout dans un cadre éducatif ordinaire, le plus juste est bien de la considérer comme un « processus de formation ». L’EBA cherche à dégager une voie qui ait sa teneur et sa consistance propres, plus radicale que tout ce qui, par ailleurs, pourrait se justifier contextuellement (la compréhension des rechutes compte tenu des trafics de tous ordres qui existent entre co-détenus, – trafics dont une partie difficilement évaluable est alimentée indirectement par l’institution elle-même, sous la forme d’une sorte de « toxicomanie médicamenteuse licite », que l’on nomme parfois « camisole chimique »). Il faut donc comprendre pourquoi l’EBA ne co-existe pas simplement avec d’autres formes de prise en charge, mais peut entrer en discordance avec elles et s’autoriser même un droit d’ingérence, qui s’exprime surtout ici dans la position de C. Montémont au sujet de la prise de médicaments. Cette ingérence ne passe jamais à l’acte. Elle a uniquement pour but de susciter un choc, un éveil, c’est-à-dire les conditions d’un véritable choix.
La technicité de l’EBA est en effet directement dépendante de ce qu’on pourrait appeler ses postulats : postulats selon lesquels la vérité et la liberté, parce qu ‘elles existent, deviennent possibles pour quelqu’un, singulièrement, quels que soient le poids et les mécanismes d’enchaînement de son histoire. Toute la méthodologie de l’EBA est de créer les conditions effectives de la vérité et de la liberté, à partir du postulat que, quelles que soient les contextes, ces conditions peuvent être installées. Alors la phrase, qu’on lira, selon laquelle « c’est lorsque les conditions sont réunies que les conséquences surviennent » (15 mai 2007), même si ces conséquences ne sont pas celles que l’on espérait tout d’abord, prend un relief tout particulier.
En premier lieu, il est très facile de repérer qu’il existe trois fronts principaux du « combat pour la vérité » : comprendre ce sur quoi le récit revient, mais en caractérisant les faits, les actes et les processus dans toute leur exactitude (un crime est un crime, et non pas un simple délit ; une responsabilité est une responsabilité, même s’il existe des circonstances atténuantes et si la culpabilité relève d’un autre registre ; d’où cette formule extraordinaire de Souris elle-même concernant la responsabilité : « J’apprends à la reconnaître pour mieux la connaître », – 30 mai 2007) ; accentuer, marquer la différence entre sa propre parole et une parole empruntée (même s’il est évident que, dans ce que nous disons, beaucoup est emprunté, il s’agit là d’une distinction capitale entre « parler » et « dire ») ; et, surtout, mettre en congruence les paroles et les actes (faire correspondre des actes concrets aux promesses et même aux « résolutions ») : cette condition est la pl