Ni noir, ni blanc
210 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Ce récit invite à prendre part au voyage, à participer aux événements, tant il met au coeur des aventures qui relatent la vie captivante de l'auteur, mais où naissent également des rencontres avec l'histoire, de l'Afrique à l'Europe en passant par l'Amérique latine-Brésil, là où il réside actuellement. Ange Miguel a vécu pleinement et a choisi en toute simplicité de faire revivre les scènes mystérieuses d'une vie atypique qui a été la sienne, avec les interdits de l'histoire, empreinte du ton de conteur qui est le sien.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 170
EAN13 9782296932524
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NI NOIR,
NI BLANC
Rue des Ecoles

Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large.
La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc.


Déjà parus

Marie-Gabrielle Copin-Barrier, Robert-Espagne, une tragédie oubliée. Une femme de gendarme raconte, 2009.
Nazly SADEGHI, Salut le Paradis. Une jeune Iranienne dans les labyrinthes de l’Occident, 2009.
Gérard GATINEAU, 30 ans de bitume ou les tribulations d’un flic du XXe siècle dans un univers hostile, 2009.
Denis PAGOT, Souvenirs d’un marin de la V e République, 2009.
Jean-Louis ORAIN, Des champs de blé noir à l’action humanitaire internationale (1936-1986), 2009.
Jo ANGER-WELLER, Les Retrouvés. Récit, 2009.
Jean-Claude TRABUC, Comme un jeune arbre qu’on déracine, 2009.
Fernand WEBER, Malbrough s’en va-t-en guerre, 2009.
Hervé TRNKA, Algérie 1956. Des Chtis en Oranie, 2009.
Lucien TAUPENOT, Un médecin d’hier se souvient. Hippocrate en Bourgogne, 2009.
Farid MEBARKI, Etre maghrébin et policier. La police, de l’intérieur, 2009.
Gilbert-Claude TOUSSAINT, Revenir pour revivre ! Algérie 1957, 2009.
Pauline ABBADIE DOUCE, Graines de rencontres, 2009.
Marie GUICHARD, Un cancer pour deux, 2008.
Yves RANTY, Aurore MACHEMY, Le triomphe de la santé. Tout malade est un bien portant qui s’ignore, 2008.
Ange Miguel do Sacramento


NI NOIR,
NI BLANC


Une vie atypique


L’H ARMATTAN
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’EcoIe polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11159-2
EAN : 9782296111592

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Ceci est mon histoire.........


A la famille do Sacramento
Aux familles Lawson, Titus, Faladé, Montanary
A mes petits enfants
Et à ma chère épouse Brigitte
Avant-propos
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage.
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge
Joachim du Bellay (1522-1560)


Nous voici au 1 er jour d’avril 2001, j’ai résolu d’ouvrir ce cahier et d’y noter mes pensées au fil des jours. Non, ce n’est pas un poisson d’avril… J’ai tellement de choses à consigner en me voyant aux portes des quatrevingts ans… Je suis entré dans la catégorie des vieux. Il faut bien l’admettre, même si je ne me sens nullement amoindri, mais au contraire plus serein, moins agité, plus modéré, moins dissolu.
Je me souviens de cette prédisposition dans ma jeunesse : j’étais très pieux, influencé par un milieu familial dévot, surtout par mon père qui abrutissait – c’est le mot – le noyau familial d’oraisons jaculatoires, de lectures de la vie des Saints, de messes, de méditations etc… Bref, le fait d’avoir tellement insisté sur la suprématie des préceptes religieux fut, à la longue, un obstacle à ma paix intérieure et dès que je fus apte à la réflexion, je prenais des notes sur mes lectures, les belles pensées d’écrivains, de philosophes, d’humoristes. Ce n’était alors que des périodes d’exaltation, de dédoublement de mon Moi.
Aujourd’hui, si je regarde en arrière, il y a en moi deux personnes. Il en est sans doute ainsi pour chacun d’entre nous, mais chez moi, ces deux personnalités sont également présentes à part entière avec des périodes où l’une se trouve très exaltée, ignorant l’autre et réciproquement. Mon signe astrologique, celui de la Balance, n’y est sans doute pas étranger. Chaque fois que j’agis, je pense, je parle, je suis sincère avec moi-même, voire exagérément confiant en ce que je fais ou décide. Puis, quand le balancement s’effectue, que la vapeur se renverse avec une cohorte de pensées contraires, je suis capable d’annihiler tout ce qui a été décidé ou même reçu, un commencement de réalisation. Entre ces deux états, il y a l’hésitation.
Aujourd’hui cependant, tout est bien différent. J’ai choisi la voie de la maîtrise de soi, celle qui nous met en harmonie avec la Nature. J’ai compris que tout acte repose sur l’amour de l’autre, le souci de le comprendre, de sentir et d’accepter sa différence.
Si je ferme aujourd’hui les yeux, c’est pour me souvenir comme dans un rêve de la réalité d’hier et ne les rouvrir qu’après avoir revisité toutes ces années derrière moi…
Jour de réception des amis afro-brésiliens devant la maison familiale Miguel do Sacramento . Au premier plan, Ange Miguel (l’auteur) en costume marin debout près de sa grand-mère assise .
1848 Copie d’acte de baptême de Miguel Antonio do Sacramento.
1882 Extrait de mariage de Antonio Miguel do Sacramento et de Héliodora de Souza.
1897 La famille paternelle : Le père de l’auteur se trouve à la droite de sa grand’mère assise au centre de la photo.
1930 Première pièce d’identité de l’auteur (N.B. : il est considéré de "race" portugaise).
1930 Nitou à 7 ans photographié avant son départ en France.
1933 Première communion à Chelles (France).
1931 Inauguration de la basilique de S te Thérèse à Lisieux. Au centre, Nitou et sa famille.
1932 Photo de famille à Paris : au premier plan de gauche à droite : Paula, Nitou, Aimé et la marâtre Coralie et au fond, de gauche à droite : Necka, papa Louis et Ludovic.
L’enfance
Lorsque je suis né, diverses bonnes fées se sont penchées sur mon berceau et m’ont fait des cadeaux dont encore à présent je ne cesse de leur rendre grâce ; mais, il y avait naturellement, en queue de leur cortège, une fée Carabosse qui n’apportait aucune malédiction dans son cabas, qui ne disait rien et qui cependant ricanait doucement en regardant le calendrier. Celui-ci marquait la date du jour : dix-huit octobre 1922… Et la méchante femelle voyait bien que je tombais au pire moment, soit celui où la société s’apprêtait à changer. À vingt ans, j’allais plonger dans un chaos où la barbarie s’était emparée d’une époque de défaites et de capitulations.
C’est un mauvais coup qu’elle m’a porté là et que, -j’ose le dire-je ne méritais pas. J’étais né pour appartenir, malgré la couleur de ma peau, à un peuple superbe, chérissant ses gloires, fier de son passé, de son génie propre, de sa culture.
Je suis autant attaché à l’âme de la France qu’à mon âme individuelle. En aucun temps, je ne lui ai été infidèle, pas même quand je l’envoyais au diable, ce qui m’est arrivé plus d’une fois et qui m’arrive encore maintenant, je l’avoue. Il va de soi que ces imprécations révèlent surtout mon amour. Mais un amour qui ne s’exprime que par des injures, c’est fatigant à la longue, moins pour qui est injurié que pour qui injurie.
« Mais, me direz-vous, vous êtes avant tout africain ! Vous ne pouvez le nier ! Votre physique en témoigne ! En quoi les affaires de la France suscitent-elles en vous tant d’animosité ? »
Las ! Je vous demanderai d’enfermer dans une pièce des enfants nés en divers coins de la planète, de races diverses, n’ayant qu’un seul point commun : celui d’avoir été éduqués ensemble depuis leurs premiers balbutiements jusqu’à leur âge de raison, dans une même culture, dans une même langue. Interrogez ces enfants sans avoir la possibilité de les voir, de les distinguer, sauriez-vous dire que tel est de naissance vietnamien, chilien, zoulou ou lapon ? Cela reviendrait à déplorer, d’après vous, qu’un japonais parle portugais. Mais il parle japonais lorsqu’il est chez lui, au Japon. Il parlera portugais, s’il émigre au Brésil et acquiert la nationalité brésilienne. Et puis, n’ai-je pas appris à l’école, lorsque j’étais jeune au cours élémentaire, que mes ancêtres étaient Gaulois ?
Ainsi, je m’intéresse à la France parce que je suis français et de culture française.
Il n’y a pas de cardinaux, ni de généraux dans

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