Pied-Noir... et Gaulliste
162 pages
Français

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Pied-Noir... et Gaulliste , livre ebook

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Français

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Description

Pendant sa période oranaise, Robert Achor a fréquenté le lycée Lamoricière, où son professeur d'histoire était Marc Ferro. Déjà sensibilisé au gaullisme en Algérie, il a poursuivi dans cet engagement une fois arrivé à Paris. Il rencontre Pierre Mesmer et son épouse, le général Koenig, Golda Meir, Ben Gourion...Autant de personnalités et d'échanges qui façonneront et éclaireront sa vision de l'histoire contemporaine dont il témoigne ici.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 16
EAN13 9782296505797
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Docteur Robert ACHOR






PIED-NOIR… ET GAULLISTE

Autobiographie et réflexions personnelles








Éditions SPM
Copyright

© SPM, 2013
ISBN : 978-2-296-98403-5
EAN : 9782296984035

Editions SPM 34, rue Jacques-Louvel-Tessier 75010 Paris
Tél. : 01 44 52 54 80 – télécopie : 01 44 52 54 82
– courriel : Lettrage@free.fr – site: www.spm-editions.com

DIFFUSION – DISTRIBUTION : L’Harmattan
5-7 rue de l’Ecole-Polytechnique 75005 Paris
Tél. : 01 40 46 79 20 – télécopie : 01 43 25 82 03
– site : www.harmattan.fr
Dédicace

À la mémoire de mon père. Mon guide.

En hommage et à la mémoire de Pierre Messmer,
ancien Premier ministre
et de son épouse Gilberte Messmer, la « Tante Gilberte ».

À mon épouse et à ma fille, mes joies de vivre.
AVANT-PROPOS
J’ai toujours admiré les gens qui arrivent à écrire aisément. Quelle merveille de pouvoir exprimer avec des mots, des sentiments, de restituer une ambiance, des sensations, des parfums, une atmosphère.
Je ne possède malheureusement pas ce don. Ma principale culture est médicale puisque je suis médecin. Aussi, je prie les éventuels lecteurs d’être indulgents.
Cet ouvrage n’est pas seulement un fragment d’autobiographie. Je sais qu’actuellement c’est la mode et que certains diront : « un de plus qui parle de lui ! »
En réalité, ma vie n’a rien d’exceptionnel. Tout au plus présente-t-elle quelques singularités. C’est surtout pour cela que j’ai voulu écrire, afin de faire partager les rêves que j’ai vécus et surtout apporter un message d’espérance à ceux qui, aujourd’hui âgés d’une trentaine d’années, pensent avoir déjà consommé leur vie.
Mais, pour être tout à fait honnête, tout un chacun sait qu’écrire est une forme de thérapie.
R. A.
UNE ENFANCE ET UNE ADOLESCENCE SANS HISTOIRES
J’étais bien au chaud et n’avais aucune envie de sortir, me doutant sans doute de ce qui se passait à l’extérieur. Des bruits très lointains me parvenaient, ressemblant à des sirènes d’alerte aériennes. Et puis, le calme absolu ! Et pour cause… C’était le jour sacré, jour de Noël, jour de toutes les trêves, le 25 décembre 1940, à Oran
C’est à ce moment que je décidai de montrer le bout de mon nez et que je naquis.
Je ne sais pas si, pour ma mère, ce fut un joyeux Noël, mais ce fut, paraît-il, un beau cadeau, du moins ce jour-là !
J’avais été précédé par un frère, disparu prématurément à l’âge d’un an à la suite, semble-t-il, d’une mauvaise vaccination contre la tuberculose. Ma mère n’en a jamais parlé, mais je pense que c’est là la source d’une partie de ses angoisses.
Vint ensuite une sœur, Josiane, de cinq ans mon aînée, pour qui j’ai d’abord été « son bébé », puis son grand frère aimé avant de devenir son « ennemi ».
Puis, arriva, un frère, Gilbert, plus jeune de quatre ans, le portrait de notre père. Mais, nous évoquerons la famille un peu plus loin.

Je me souviens parfaitement de la maternelle. J’avais une espèce de barboteuse et nous passions nos matinées à essayer de tracer des figures et entasser de petits cubes de bois les uns sur les autres.
C’était une petite école tenue par deux sœurs, des veilles filles, comme nous disions à l’époque. Elles s’appelaient « Saintguenon ». Ce nom ne m’a jamais quitté… et c’est peut-être pour cela que j’ai tant aimé le film La Planète des Singes !
Je crois que j’étais déjà anxieux in utero . Cela peut s’expliquer par le fait que ma mère me portait depuis le début de la guerre et était elle-même très inquiète. Aux premiers bruits d’avions, elle dévalait les escaliers pour aller se réfugier dans la cave alors que mon père gagnait la terrasse pour les voir passer. En effet, c’était des avions alliés !

Né le 25 décembre, j’étais persuadé que je mourrai comme Jésus, à 33 ans ! Quelle prétention ! Puis, cet âge passé, je fus soulagé dès le lendemain de mon anniversaire, en me disant que le ciel m’avait épargné et que je mourrai comme mon père à l’âge de quarante-neuf ans de cardiopathie d’où la répétition des électrocardiogrammes et des épreuves d’effort jusqu’à cet âge ! Puis, le cap des quarante-neuf ans étant passé, je me mis à souffler un peu. D’autant plus que ma mère est décédée en 2011 à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans.

Après avoir réussi brillamment mes classes primaires, je suis passé au cours élémentaire, à l’école Jules Ferry. C’était une merveille cette petite école dont je garde un souvenir intact. Nous étions trente à trente-cinq élèves par classe, de toutes origines, de toutes religions. Il y avait des Mustapha, des Morin, des Martinez, des Lévy, etc. Nous redoutions nos instituteurs (les temps ont bien changé !). L’un d’eux, M. Moussé, en classe de CM1, nous faisait trembler de peur. Il était grand, moustachu, avec une blouse grise qui le rendait encore plus sévère. Son délice était de taper sur nos doigts avec une grosse règle.
En cours moyen deuxième année (CM2), nous avions une vieille fille, Mlle Fianque, une obèse aux cheveux roux. Si, par malheur, l’un d’entre-nous « pétait » en classe, je vous assure qu’elle passait dans les rangs pour renifler le postérieur de chacun… Le coupable était renvoyé dans la cour, le temps que l’atmosphère de la classe redevienne respirable. Il faut dire que certains jours c’était Tchernobyl !
Les récréations étaient fantastiques. On se serait cru à la cour des miracles. Il y avait Bouaziz le boiteux, Fima avec un « pif » extraordinaire qui avait à son bout, un gros grain de beauté agrémenté de poils. Ayache, de trop petite taille, faisait rire tout le monde. Nous étions vraiment méchants ! Aussi, chaque récréation était-elle le théâtre de quelques bagarres avec injures à l’appui du genre « la pute de ta mère ».
J’aimais surtout jouer aux billes ou aux « pignols ». Pour ceux qui l’ignorent, il s’agissait de faire des petits tas avec cinq noyaux d’abricots et avec un autre noyau, d’essayer de renverser un tas distant de quelques mètres. Cela vous permettait de vous approprier l’ensemble.

Je pense que j’étais un enfant tranquille, n’aimant pas, déjà, les conflits, ordonné à la maison voire maniaque. Vers l’âge de dix ans, nous portions des pantalons courts et j’avais une manie : arrivé dans la rue, je regardais toujours mes genoux craignant qu’ils ne soient pas propres. Il m’arrivait même de passer un peu de salive pour effacer ce que je pensais être de la saleté… Eh bien ! Croyez-moi, encore à mon âge, je continue de regarder mes genoux en quittant mon domicile, mais je ne passe plus de salive… grâce aux pantalons longs !
Je crois que ma vocation de médecin date de cette époque. Je devais avoir dix ou onze ans. Nous avions un médecin, le docteur Karcenty, connu dans toute la ville pour sa bonté, sa disponibilité et son dévouement. Je revois un homme assez grand, aux cheveux grisonnants avec un ventre proéminent soutenu par de larges bretelles. Un jour où j’étais malade, il s’était rendu à mon chevet et m’avait offert une petite ambulance, dans le style de celles de 1940 avec une croix rouge sur le toit et les côtés.
Après la CM2, je quittais ma petite école de quartier pour gagner le lycée Lamoricière qui existe toujours. Une superbe architecture ! Ce lycée comportait un bâtiment destiné aux élèves du primaire jusqu’à la sixième, et qui entourait la cour Saint-Martin (ou cour des petits) ainsi qu’un autre bâtiment pour les élèves de la sixième jusqu’à la Terminale.
C’est là que je fis connaissance d’un garçon, Eric Sayag, qui devait rester mon ami d’enfance jusqu’à ce jour. Je lui dois beaucoup ainsi qu’à sa famille. En effet, dans notre ville, il y avait une sorte de ségrégation entre les gens aisés et ceux de condition modeste comme notre famille. J’en ai beaucoup souffert mais cela a forgé mon caractère. Il n’était pas évident pour notre classe sociale de fréquenter les mêmes lieux, clubs ou surprises-parties… Or, cet ami, Eric, m’a reçu parmi les siens. Son père était un homme exceptionnel, pur autodidacte, parti de rien, sachant à peine lire et écrire et qui, à force de travail s’était hissé au plus haut rang de la société. Il avait une classe formidable et était le seul à posséder une voiture « Versailles » à cette époq

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