Racisme et malaise dans l humanité
196 pages
Français
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Description

Aujourd'hui, le monde tremble devant les horreurs qui peuvent être interprétées comme les effets de la stigmatisation du racisme. C'est ce dernier qui est la principale cause de l'inhumanité à laquelle nous assistons. C'est pourquoi il y a urgence à recréer l'humanité par une bonne éducation aux valeurs, en s'attaquant tout particulièrement au racisme dont il faut éradiquer les sources profondes. Il faut construire une humanité fondée sur les principes de respect, de liberté, en considérant toute personne comme une dignité, et ce, sans distinction de race ou de religion. Dès lors, il n'y aura plus que des hommes, tout court, appartenant à une même humanité.

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Date de parution 01 octobre 2016
Nombre de lectures 14
EAN13 9782140019173
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Tchakie Thomas SÉKPONA-MÉDJAGO
Racisme et malaise dans l’humanité
Plaidoyer pour un monde sans violence
Racisme et malaise dans l’humanité
Tchakie Thomas SÉKPONA-MÉDJAGO
Racisme et malaise dans l’humanité
Plaidoyer pour un monde sans violence
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-09144-0 EAN : 9782343091440
À la mémoire de mes feux parents
Introduction
Race et racisme
« Cet ouvrage est une étude clinique. Ceux qui s’y reconnaîtront auront, je crois, avancé d’un pas. Je veux vraiment amener mon frère, (…) Blanc, à secouer le plus énergiquement la lamentable livrée [de préjugés de race] édifiée par des siècles d’incompréhension. » Frantz Fanon
Encore un coup d’épée dans l’eau ou une resucée ! Probablement serait-on tenté de penser ou de dire rien qu’à voir le titre de cet essai. On aurait sans doute raison d’autant plus que, d’une part, beaucoup se sont déjà penchés sur la question du racisme, mais qui n’a jamais trouvé de solutions escomptées, définitives. Je pense ici à Frantz FanondansPeau noire masques blancs(1952), Albert Memmi dansLe racisme (1982), Pierre-André Taguieff dansLa force du préjugéChristian Delacampagne dans (1987), Une histoire du racismeDominique Colas dans (2000), Races et racismes de Platon à Derrida (2004), pour ne citer que ceux-là. D’autre part, le racisme a la vie dure pour la simple raison que les préjugés qui en sont les racines sont trop robustes, trop enfoncées, trop incrustées dans la terre nourricière qu’est l’esprit de certaines gens, et donc très difficiles, il faut se l’avouer, à abattre, à détruire. On essaie de couper le tronc, mais l’arbre repousse de plus bel, refait
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fût et se ramifie. C’est ainsi que les surgeons de l’arbre du racisme survivent au temps, se répandent, drageonnent d’année en année, de génération en génération, de siècle en siècle, malgré les multiples et soutenus efforts pour les détruire une fois pour toutes. Il faut cependant ajouter que si le sujet reste le même, si le racisme reste pendant et ambiant, la façon de poser le problème, l’approche et la solution envisagée sont toujours un peu différentes. C’est pourquoi il ne faut jamais, telle est mon intime conviction, se lasser de continuer à s’attaquer de part en part à ce mal à la racine, qui mine effroyablement l’humanité, et qui est, de toute éviden-ce, la cause profonde des problèmes qui sont aujourd’hui notre lot quotidien. Je dis bien qu’il faut s’y attaquer à la racine et non au tronc, le dessoucher pour enfin en venir à bout.
Pour commencer, il ne serait pas utile, pour les besoins de la compréhension, de distinguer la race du racisme, puisque tout le problème gît là. Certes, le racisme dérive de la race, mais les deux mots ne veulent pas dire la même e chose. Il semble que c’était au XVI siècle que le mot race serait apparu pour la première fois sous la plume de François Bernier qui distinguait dans ses études quatre sortes de races correspondant aux quatre continents, c’est-à-dire l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et l’Europe. La race était la classification des êtres humains en différentes catégories. Cette classi-fication était essentiellement fondée sur les caractères comme la couleur de la peau (noire ou blanche) et sur la texture des cheveux (crépus ou lisses). Ce qui fait qu’on parle, jusqu’à une date récente, de quatre races humaines : la race blanche, la race noire, la race jaune, la race rouge. Cependant, il est bien à propos de relever, en passant, que le terme de race avait été utilisé depuis la haute Antiquité grecque par le péripatéticien Porphyre, lorsqu’il exposait sa théorie sur les différentes catégories à Chrysaorios, l’un de ses disciples :
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Il semble bien que ni le genre, ni l’espèce ne soient des termes simples. Le genre, en effet, se dit, d’abord, d’une collection d’individus se comportant d’une certaine façon par rapport à un seul être et par rapport entre eux. C’est en vertu de cette signification qu’on parle de la race des Héraclides, du fait que leur façon de se comporter est de sortir d’une source unique, à savoir d’Hercule, et qu’on parle aussi de la multitude de tous ceux qui ont entre eux une certaine parenté à partir de l’ancêtre commun, et le nom qu’on leur donne les sépare radicalement de toutes les autres races. […]. Ainsi nous disons qu’Oreste est issu de la race de Tantale, et Hyllus de celle d’Hercule ; nous disons encore que Pindare est de la race des Thébains, et Platon de celle des Athéniens, puisque la patrie est, elle aussi, une sorte de principe de la génération de chaque chose, tout 1 comme le père lui-même . L’arrivée de la génétique a permis d’apporter de grandes précisions mathématiques sur la question et de définir de façon objective la notion de race comme étant un groupe d’individus, qui a une part essentielle de ses qualités génétiques en commun, et qui peut être différent des autres suivant ces dernières. Ou encore la race, c’est « ‘‘des groupements naturels d’hommes, présentant un ensemble de caractères physiques héréditaires communs, quelles que soient par ailleurs leurs langues, leurs mœurs ou leurs 2 nationalités’’ . » On a donc affaire ici à des caractéristiques 3 essentielles des groupes humains, qui n’ont rien à voir avec leurs conditions de vie, puisque la classification concerne les génotypes. La race rappelle alors des recherches scientifi-ques, légitimes, établies sur des données objectives, dont la fin est de déterminer des techniques de classement des individus ou des groupes d’individus. Pour tout dire, la race est un ensemble d’individus regroupés sous des caractères communs génétiques. On peut, par conséquent, s’attendre à un consensus sur un tel point de vue, mais ce n’est pas le 1 Porphyre,Isagoge, traduction de J. Tricot, Paris, Vrin, 1984, p. 13. 2 e  H.-V. Vallois,Les races humaines (1944), Paris, PUF, 9 éd. mise à jour, 1976, p. 4. 3 J. Tarnero,Le racisme, Toulouse, Éditions Milan, 1995.
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