Tchen Gi-Vane
366 pages
Français
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Description

Journaliste, Bernard Delattre a été ému par l'histoire fantastique de la vie de Tchen Gi-Vane. À travers les aventures de cette grande artiste chinoise et de sa famille c'est toute l'histoire de la Chine qui est expliquée durant le XXème siècle. Tchen Gi-Vane rapporte comment sa famille a subi le conflit sino-japonais avant d'être confrontée à la guerre civile entre Mao et Chiang Kai-Shek. Un témoignage qu'il ne faut pas manquer pour mieux comprendre le passé, le présent et l'avenir de la Chine.

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Publié par
Date de parution 01 octobre 2014
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336358291
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Témoignage recueilli par Bernard DELATTRE
Tchen Gi-Vane Entre le Tao et Mao La grande déchirure
Tchen Gi-Vane
Entre le Tao et Mao La grande déchirure
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-03167-5 EAN : 9782343031675
Témoignage recueilli par Bernard Delattre
Tchen Gi-Vane
Entre le Tao et Mao La grande déchirure
L’Harmattan
Le témoignage bouleversant, historique et philosophique d'une musicienne chinoise réfugiée en France et séparée de sa sœur maoïste restée en Chine.
Recueilli par Bernard Delattre
CANDIDATE À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE TROIS FOIS ET DEMIE 1981, 1988, 1995, 2002 POUR QUOI FAIRE ? POURQUOI TROIS FOIS ET DEMIE ? PROLOGUE RASSEMBLE PAR BERNARD DE-LATTRE
Pianiste, compositeur, peintre, ayant adopté la philosophie de Confucius ᏍᏊet du Tao antiqueᡂ㐨, Tchen Gi-Vane,ᡂஅซprofondément artiste, a eu un parcours peu ordinaire. Et sa vie continue à être un combat pacifiste. À travers son histoire et celle de sa sœur, qui a eu des choix totalement différents, voire opposés, tout à fait selon le principe du Yin-Yang㝜㝧, c’est l’évolution de la Chine et de son peuple durant tout le XXe siècle que l’on peut suivre. Sa famille est originaire du Hunan, province du centre sud de la Chine. Son père Cheng She-Woᡂ⯊ᡃissu d’une famille de Hsiang-Hsiang. Il a est quitté la famille à 14 ans et réussit au cours de ses emplois à se hisser jusqu’à l’université. Sa mère Yang Fan᳿⎇est issue d’une famille de Changsha, ca-pitale du Hunan, dont le père était lettré et mourut assez jeune, laissant trois garçons et trois filles. Sa mère était le 5e enfant. La grand-mère maternelle de Tchen Gi-Vane était une femme illettrée mais supérieurement intelligente ; elle a placé ses enfants chez des personnes lettrées ou influentes et finalement ils arrivèrent tous à des postes importants. Le 2e oncle de Tchen Gi-Vane fut un des fondateurs de l’Université de Wuhan. Il se trouva que son père et sa mère furent élus délégués parmi les huit représentants les universités de Pékin et c’est ainsi qu’ils se connurent Tchen Gi-Vane a eu une existence brillante auprès de ses parents, célèbres pionniers du journalisme chinois et fondateurs de grands quotidiens à Pékin ໭ிet à Nankin༡ி(1923-1924). Son père très fortuné fit un voyage en France au cours duquel une jeune chinoise voulut se marier avec lui et le suivit jusqu’à Pékin contre l’avis de sa famille. Alors est survenue la séparation de ses parents en 1933-1934 et sa mère, qui était cofondatrice des quotidiens, ne s’est plus occupée des journaux de la famille après le divorce. Elle était engagée par le ministère de la Justice à
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Nankin. Elle avait un poste de responsabilité pour la publication de l’hebdo-madaire officiel de ce ministère. Tchen Gi-Vane estime que sa mère a eu tort de ne pas réclamer ses droits de partage des biens, et ce parce qu’elle a été influencée par la Révolution du Dr Sun Yat SenᏞ୰ᒣen 1911, pour l’égalité de l’homme et de la femme. À l’époque aussi, en plus de son poste bien ré-munéré au ministère, elle enseignait également à l’Université de Nankin et pensait pouvoir très bien se débrouiller toute seule. Le père de Tchen Gi-Vane et de sa sœur accordait trois cents pièces d’ar-gent pour l’éducation des deux filles. Sa mère a fait construire par ses propres moyens financiers une villa dans le quartier le plus prestigieux de Nankin, qui était à l’époque la capitale de la “Republic of China”. Elle s’était donné beau-coup de mal pour surveiller les travaux de cette construction. C’était vraiment un petit paradis. Elle croyait que tout ceci serait suffisant pour assurer une vie correcte, sans problèmes financiers, et pour financer les études de Tchen Gi-Vane et sa sœur. Elle s’était donné tout ce mal pour ses deux filles. Malheureusement, la guerre sino-japonaise a éclaté en 1937 et elle a connu brutalement le chemin de l’exil. Sa famille, qui a tout perdu, a dû se réfugier à Hong Kong㤶 pour une première fois. La mère de Tchen Gi-Vane a été obligée de quitter Nankin et d’aller de ville en ville, en commençant par Shanghaiୖᾏ. Puis, de Shanghai, elle a dû aller par le chemin de fer jusqu’à Canton.ᘅᕞ Ce fut la fuite à Hong Kong㤶 , où sa mère, réfugiée, avait perdu toutes ses ressources. Elle s’est trouvée là en même temps que le père de Tchen Gi-Vane, qui était avec sa deuxième épouse et leurs trois enfants en bas âge. De plus, le père de Tchen Gi-Vane refusait de tenir sa promesse de trois cents pièces d’argent par mois pour l’éducation de ses deux filles du premier mariage. Et c’est uniquement grâce à des moyens trouvés par leur mère que Tchen Gi-Vane et sa sœur ont eu la chance de pouvoir continuer leurs études. Leur mère devait tomber malade à cause de tous ces problèmes, toutes ces difficultés, avec en plus la déception d’un père ne prenant plus de responsabi-lité pour s’occuper de ses deux filles qu’il avait eues avec la première épouse. La deuxième épouse vivait aussi à Hong Kong, également comme réfugiée, et elle n’était pas du tout contente de cette situation, parce que les amis du père de Tchen Gi-Vane considéraient toujours que sa mère était l’épouse légitime, ce qui était encore dans la tradition de ConfuciusᏍᏊ, car à l’époque le di-vorce n’était pas encore entré dans la loi. La deuxième épouse trouvait que sa situation n’était pas très glorieuse et elle a demandé au père de Tchen Gi-Vane de trouver une solution. Ce dernier ne savait pas que faire pour les deux filles de sa première épouse. C’est pour cela qu’il a proposé à celle-ci de retourner à Shanghai, qui était sous occupation japonaise. Retournée donc quelque temps plus tard à Shanghai avec sa mère, Tchen Gi-Vane a pu continuer le piano et étudier au Conservatoire de musique. Ses
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professeurs étaient alors des Russes blancs réfugiés du célèbre Conservatoire impérial de Russie. Le musicien, avec qui elle apprendra la musique atonale, fut un des réfugiés allemands d’origine juive de l’école de Schœnberg. C’est là qu’elle conforta sa technique du piano. Mais en 1949 ce fut l’arrivée des maoïstes et la famille dut se réfugier une seconde fois à Hong Kong, où Tchen Gi-Vane va continuer ses travaux de composition, la musique étant devenue une des grandes passions de sa vie. Ce qui lui permet aujourd’hui de pouvoir modifier certains passages de l’œuvre de Beethoven, Chopin, Schubert, Weber, etc., dans un esprit de fusion entre l’Occident et l’Orient. Un jour, ayant l’occasion à Hong Kong de rencontrer la pianiste française Germaine Mounier, elle lui a présenté ses partitions et lui a confié son désir de partir poursuivre ses études à Paris. Revenue en France, Germaine Mounier a montré ces partitions à Darius Milhaud, qui, séduit, va réussir à obtenir un visa pour Tchen Gi-Vane. C’est le début d’une nouvelle aventure et d’un autre grand chapitre de sa vie. Le 11 novembre 1951 (ce qui lui fait dire qu’il y a six fois le chiffre 1 dans cette date), Tchen Gi-Vane débarque à Paris avec ses deux valises. Elle fuit le maoïsme, alors que sa sœur a fait le choix contraire et va devenir un cadre du Parti communiste chinois. Il faut savoir que la Révolution culturelle a fait plus de dix millions de morts en Chine, c’est-à-dire plus que la Première Guerre mondiale de 1914-1918… À Paris, Tchen Gi-Vane suit les cours de composition de Jean Rivier, qui remplace Darius Milhaud parti pour les États-Unis. Au cours de l’hiver 1952, Tchen Gi-Vane, lors d’un concert de ses œuvres jouées par elle-même au piano avec le violoniste Roland Charmy, professeur au Conservatoire de Paris et mari de Lily Laskine, rencontre un ancien officier français de la Marine nationale en Extrême-Orient, Philippe Bertrand, dont elle devient l’épouse l’année suivante. Désormais, son destin lié à la France par son mariage et les événements de la Chine communiste vont l’éloigner de son pays natal. Elle ne devait revoir son père, qui s’est installé à Taïwan, où il a fondé une école de journalisme de réputation internationale, qu’en 1960 à Paris. Après avoir été invité par le Sénat américain, avant de retourner à Taïwan, il était venu à Paris, où il avait rencontré notamment Pierre Lazareff, le rédacteur en chef de “France Soir”. Quant à sa mère, retournée en 1951 à Cantonᘅᕞpour vivre avec sa plus jeune sœur Yun Yu, diplômée de la Sor-bonne et professeur de la littérature française à l’Université de Cantonᘅᕞ ኱Ꮵ, elle décède à Pékin en 1975. Tchen Gi-Vane ne la reverra jamais, ne retournant en Chine qu’en 1983, invitée à cause de sa sœur You ShuᗂṦ. Une invitation à laquelle Tchen Gi-Vane a répondu, avec la pensée naïve que la disparition de Mao entraînerait la fin du maoïsme en Chine populaire. Tout a commencé au début de l’année 1981, lorsque l’Agence France Presse a envoyé dans le Monde entier une dépêche pour annoncer la candida-ture de Tchen Gi-Vane à l’élection présidentielle française de cette année-là.
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