Violences et ordre social en Haïti : Essai sur le vivre-ensemble dans une société postcoloniale
157 pages
Français

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Violences et ordre social en Haïti : Essai sur le vivre-ensemble dans une société postcoloniale , livre ebook

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Description

Cet ouvrage invite à sortir des sentiers battus pour examiner les significations, la place, les fonctions et les conséquences de la violence dans la société haïtienne. En montrant la violence comme le reflet d’une convention générale et permanente où se jouent la solidarité et la hiérarchie intra et intergroupes, l’auteur dévoile qu’elle fonde, pour le meilleur et pour le pire, le vivre-ensemble en Haïti.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 novembre 2013
Nombre de lectures 15
EAN13 9782760538924
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399   Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca Internet : www.puq.ca

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Édouard, Roberson, 1977-

Violences et ordre social en Haïti : essai sur le vivre-ensemble dans une société postcoloniale

Comprend des références bibliographiques.

ISBN 978-2-7605-3890-0
ISBN EPUB 978-2-7605-3892-4

1. Criminalité - Haïti. 2. Violence - Haïti. I. Titre.

HV6861.E36 2013  364.97  294 C2013-941521-1

Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.

Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.


Conception graphique
Vincent Hanrion

Mise en pages
Info 1000 mots


Dépôt légal : 4 e trimestre 2013
› Bibliothèque et Archives nationales du Québec
› Bibliothèque et Archives Canada

© 2013 – Presses de l’Université du Québec
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
Une recherche de cette envergure est rarement une œuvre solitaire. Son accomplissement aurait été impossible sans l’aide de plusieurs personnes. Aussi voudrions-nous témoigner toute notre gratitude d’abord à nos assistants, Youdeline C. Joseph, Michel-Ange Louis-Jeune et John Prévost, qui nous ont aidé à recueillir les informations présentées dans ce livre. Nous sommes également redevables envers Isabelle Fortin, des informateurs de la Police nationale d’Haïti et d’autres organismes publics qui ont gracieusement partagé avec nous les données dont ils disposent. Nous devons aussi une fière chandelle à l’évaluateur anonyme du manuscrit : sa lecture critique nous a aidé à fignoler le tout. De même, notre dette envers plusieurs collègues est inestimable. Le professeur Maximilien Laroche, le sociologue Mathess Fleur-Aimé, le philosophe Joseph Djossou et le professeur Gérard Duhaime ont accepté de relire minutieusement et de commenter la totalité du manuscrit. Leurs conseils avisés ont largement contribué à bonifier l’ouvrage.
Ce livre est le résultat de ce qu’il convient d’appeler un « parcours du combattant ». Nous l’avons réalisé au prix de nombreux sacrifices et en contournant des obstacles de toutes sortes. Il y a d’abord eu le séisme du 12 janvier 2010, qui a failli nous enlever la vie et qui nous a dépouillé de la quasi-totalité des ressources (logistiques, matérielles et en équipements) engagées dans ce projet. Il y a eu ensuite les aléas de la vie, qui nous ont forcé à nous éloigner de notre terrain, l’ alma mater . Puis, les exigences associées à nos nouvelles responsabilités au Canada nous ont privé du temps et de la disposition nécessaires à la poursuite de notre objectif. C’est donc avec peu de ressources, privé de temps et broyé par nos autres obligations que nous avons persévéré jusqu’au bout.
Mais avant d’arriver au point où tirer l’échelle, nous avons souvent voyagé entre l’excitation, le découragement et quelques grandes déceptions. Dans les moments d’incertitude, cependant, le souvenir du destin éphémère de l’observatoire où ce projet avait pris naissance nous a donné le souffle pour garder le cap et poursuivre la route. Car ils étaient peu nombreux, ceux qui, au départ, croyaient à la faisabilité et à l’aboutissement de ce projet. Ils sont encore plus rares ceux qui nous ont encouragé à persister. Mais tous ceux qui ont mis un point d’honneur à chipoter, boycotter, dénigrer nos efforts n’avaient juste pas pris toute la mesure de nos engagements. Ils n’avaient pas bien évalué l’importance d’une telle contribution autant pour le milieu universitaire que pour les décideurs politiques, coopérants internationaux, organismes de défense des droits de l’homme, intervenants et cadres (supérieurs et intermédiaires) de l’administration publique (police, justice, services psychosociosanitaires), etc. Ils n’avaient pas compris que cet ouvrage répond à une demande sociale d’informations probantes et d’explications sur la violence en Haïti.
Qu’on ne se méprenne point : ce ne sont pas les livres ni les rapports sur la question qui font défaut. N’importe quelle recension des écrits suffit à révéler qu’un grand nombre d’études ont été produites sur le pays, que d’innombrables données y ont été recueillies et que des observations intéressantes ont été faites. Cependant, elle établira également que la plupart de ces travaux de recherche sur la violence et la criminalité ont été réalisés principalement par des étrangers et dans le cadre de consultations ou de commandites. De plus, elle révélera que les résultats de ces recherches restent méconnus au sein de la population. Le plus souvent, ils font l’objet de rapports à diffusion restreinte, au mépris du droit à l’information des citoyens. Les autres documents qui ont bénéficié d’une plus large diffusion ont, pour leur part, plutôt ciblé des secteurs clés du milieu universitaire et du marché international du livre. La plupart ne sont même pas accessibles aux universités haïtiennes. Pourtant, la population sur laquelle une étude a été conduite a le droit d’en connaître les résultats : l’obligation de restitution est une exigence éthique auquel doit répondre tout chercheur.
La lecture de ce livre peut laisser l’impression que son écriture a suivi un processus graduel identique à son plan progressif. Il n’en est rien. Dans sa réalisation, nous avons connu quelques moments d’hésitation et fait plusieurs revirements. Chaque avancée découle d’un processus itératif à travers lequel un retour rétrospectif a servi à valider, resserrer ou rectifier la trajectoire parcourue. C’est alors au fur et à mesure de son développement que les éléments et les contours définitifs de ce projet se sont précisés et mis en place autour d’un fil d’Ariane : la société haïtienne est-elle violente ? C’est en vertu des progrès réalisés dans nos tentatives de réponse à cette question initiale que nous avons déterminé si nous cheminions vers un dénouement.
Cet ouvrage est le fruit d’une épreuve de résistance à des tentations de toutes sortes. L’idée a commencé à germer dans un milieu gangrené par trois des virus de la vie intellectuelle, à savoir la pédanterie, le dogmatisme et la complaisance. En Haïti, notamment à cause de la prédominance de l’oralité même dans le milieu universitaire, une partie de l’élite intellectuelle (composée d’Haïtiens et d’étrangers), au lieu de travailler à élucider les questions de société, se contente d’éblouir, de mystifier son auditoire à l’aide d’un discours approximatif, enrobé d’un jargon obscur, et de l’étalage d’une grande érudition. Elle abuse de ce que Francis Bacon (1620) appelle les « idoles de la tribu », ou la propension naturelle à généraliser. Comme l’esprit humain suppose généralement plus d’ordre dans les choses qu’il n’y en a en réalité, les membres de cette élite intellectuelle se livrent en aveugles à la tentation d’utiliser des formules fantasques qui, si elles ont le mérite de retenir l’attention et d’alarmer, ont aussi le défaut de travestir la réalité. Que de fois n’a-t-on pas entendu ou lu qu’Haïti sombre dans la violence, alors que les émeutes, s’il en fut, se confinaient en des endroits précis du territoire national ! Robert Muggah et Athena Kolbe (2012) ont récemment publié un article dont le titre plus que sensationnaliste est « In Haïti : Violence amid the rubble » (« En Haïti : la violence sous les décombres »). À en croire ce qui se dit sur la violence conjugale et la violence sexuelle dans le tiers

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