Géographicité
276 pages
Français
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Description

Chacun de nous construit en fonction de ce qu'il entreprend une interface de son rapport au monde. Cette géographicité prend forme et se matérialise à l'intention des destinataires, des observateurs ou des partenaires de l'activité qu'il initie. L'objectif de cet ouvrage est d'inciter les acteurs sociétaux, institutionnels, politiques, etc. à intégrer le concept de géographicité dans leurs lectures du monde, dans leurs compréhensions des réalités de notre humanité afin de préparer au mieux notre avenir.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2014
Nombre de lectures 13
EAN13 9782336356396
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Yannick BrunPicard
Géographicité
Interface de notre rapport au monde
L O G I Q U E S S O C I A L E S
Géographicité
Logiques sociales Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale. En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Alexandre DAFFLON, Il faut bien que jeunesse se fasse !Ethnographie d’une société de jeunesse campagnarde,2014. Jean PENEFF,Howard S. Becker. Sociologue et musicien dans l’école de Chicago, 2014. Dominique MARTIN,Relations de travail et changement social,2014. Thomas PIERRE,L’action en force et les forces en action. Sociologie pragmatique des forces, 2014. Jean FERRETTE (dir.),Souffrances hiérarchiques au travail. L’exemple du secteur public, 2014. Sous la direction de Sandrine GAYMARD et Angel EGIDO,Mobilités et transports durables : des enjeux sécuritaires et de santé,2014. Simon TABET, Le projet sociologique de Zygmunt Bauman. Vers une approche critique de la postmodernité,2014. Pascale MARCOTTE et Olivier THEVENIN (dir.),Sociabilités et transmissions dans les expériences de loisir, 2014. Guillaume BRIE,Des pédophiles derrière les barreaux. Comment traiter un crime absolu ?,2014. Maryvonne CHARMILLOT,Marie-Noëlle SCHURMANS,Caroline DAYER (dir.),La restitution des savoirs,Un impensé des sciences sociales ?, 2014. Delphine CEZARD,Les « Nouveaux » clowns, Approche sociologique de l’identité, de la profession et de l’art du clown aujourd’hui, 2014. Christian BERGERON,L’épreuve de la séparation et du divorce au Québec. Analyse selon la perspective du parcours de vie, 2014. Jérôme DUBOIS et Dalie GIROUX (dir.),Les arts performatifs et spectaculaires des Premières Nations de l’est du Canada, 2014.
Yannick BRUN-PICARD
GÉOGRAPHICITÉInterface de notre rapport au monde
Du même auteur, chez L’Harmattan
Une école de violence. La cour de récréation, une interface éducative de référence, L’Harmattan, 2014. L’interface en géographie, jeux et enjeux, L’Harmattan, 2014. Géographie d’interfaces, formes de l’interface humanité/espaces terrestres, L’Harmattan, 2013.
Chez d’autres éditeurs
Décrochages en classe, EUE, 2014.
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-04048-6 EAN : 9782343040486
… Conscientiser notre rapport au monde, notre géographicité, est l’acceptation de la capacité de l’esprit à revenir sur lui-même, pour agir sur sa propre pensée, sur les actes produits, les constructions ou les destructions effectuées et la surface terrestre sur laquelle nous vivons…
BRUN-PICARDYannick, 2013, Québec.
Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.
MARC-AURÈLE,Pensées pour moi-même, 1992.
Sont chaleureusement remerciés pour leur témoignage :
Brigitte MICHELIS, Julie GUIRADO, Delphine TAICLET, Sylvie LEBRE, Marc LAVOIE, Olivier GAITON, Yoan BRUN-PICARD, André STALENQ, Franck LEMOINE,Michel et Natalie OCCHIPINTI, CANTARAINETTE, Marcel PASQUALE, Xavier LEDRAOULLEC
Introduction
La citation mise en exergue et que nous reprenons, a été exposée, débattue et argumentée, pour certains validée, au cours de conférences effectuées lors de différents colloques à Québec en 2013.
Conscientiser notre rapport au monde, notre géographicité, est l’acceptation de la capacité de l’esprit humain à revenir sur lui-même, pour agir sur sa pensée, sur les actes produits, les constructions ou les destructions effectuées et la surface terrestre sur laquelle nous vivons.
Nous entrons par son intermédiaire de plain-pied dans les réalités auxquelles nous souhaitons accéder. Il est vrai que se citer apparaît comme inopportun dans un ouvrage où l’on s’attache à la géographicité de personnes qui ont confié leur sentiment, leur perception et leur construction au sujet de leur rapport au monde par l’intermédiaire de leur pratique et de leur socialisation. Cependant, en utilisant cette technique nous mettons en évidence une permanence dans la prise en considération de la géographicité, dans son intégration au sein de nos productions et dans la nécessité de son enseignement en géographie et plus largement pour les sciences humaines.
L’influence extrêmement prégnante d’Éric DARDEL (1990) dans tous nos travaux, nos études et nos développements de nature géographique (BRUN-PICARD, 2005, 2009, 2013, 2014) se renforce en abordant la géographicité. Les mots suivants donnent la teneur, la texture et l’orientation à la tâche entreprise afin de parvenir à l’objectif en direction duquel nous tendons.
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Connaître l’inconnu, atteindre l’inaccessible, l’inquiétude géographique précède et porte la science objective. Amour du sol natal ou recherche du dépaysement, une relation concrète se noue entre l’homme et la Terre, une géographicité de l’homme comme mode de son existence et de son destin.(1990, 1-2) […] La géographie n’implique pas seulement une reconnaissance de la réalité terrestre en sa matérialité, elle se conquiert tout autant comme technique d’irréalisation, sur la réalité elle-même.(1990, 7) […]Terre est la base de la La personne collective, le support concret de l’essence permanente et invisible actualisée dans le groupe vivant.(1990, 77) […]La géographie, en saisissant la réalité du monde en tant que spatiale et l’espace en tant que visage de la Terre, exprime une inquiétude fondamentale de l’homme. (1990, 124)
Les références à DARDEL dessinent l’interface de structuration de la géographicité que nous voulons démontrer. Elles sont l’ébauche de l’espace conceptuel au sein duquel chacun de nous, en tant qu’acteur participant à la réalité en cours de réalisation, élabore, construit et ancre la nature de son rapport au monde, en un mot : sa géographicité.
Cependant, nous devons aller plus loin que notre appropriation du monde et de notre rapport à celui-ci pour produire des savoirs vérifiables, comparables, reproductibles et falsifiables (POPPER, 1998). D’où la nécessité de participer aux mouvances contemporaines en contribuant à l’acceptation d’un nouveau paradigme (KUHN, 1972 ; TOURAINE, 2005) en mesure de faire avancer nos perceptions, nos lectures, nos compréhensions et nos explications de l’interface humanité/espaces terrestres.
L’idée d’une intégration au sein de l’Anthropocène prend forme. En effet, les dynamiques contemporaines nous incitent à nous fondre dans ce que certains veulent définir comme une ère géologique et que pour notre part nous prendrons comme une période, une temporalité de l’humanité. Ce paradigme porte une dynamique de prise en considération de notre rapport au monde. Il est vrai que ce néologisme (CRUTZEN, 2000) tend à s’affirmer
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médiatiquement au regard des prises de conscience des réalités climatiques (REVKIN, 1992) tout en associant la noosphère, la biosphère et la géologie (VERNADSKY, 1945 ; CRUTZEN, 2007). L’Anthropocène relie nos lectures, les actes de l’humanité, les dynamiques sociétales aux évolutions historiques (GLACKEN, 2007) pour lesquelles les longues progressions démontrent la stratification dynamique des savoirs ainsi que l’emprise destructrice et croissante de la main de l’humanité sur la Terre. Il est vrai que l’Anthropocène portée par une mouvance de chercheurs est proposée pour caractériser une ère géologique (ZALASIEWICZ, 2008) alors que pour notre part nous l’employons pour spécifier une attitude propre à notre humanité pour soutenir la conceptualisation de notre rapport au monde. En donnant une temporalité à l’anthropisation de l’écorce terrestre, à sa soumission au dictat de l’humanité qui a la prétention de la façonner et le pouvoir de la détruire, l’Anthropocène contribue à la mise en synergie de différents domaines scientifiques dans une démarche transdisciplinaire. Ainsi, l’Anthropocène qui accompagne nos développements s’attache aux rapports intimes entre notre espèce zoologique, la face du globe terraqué et la physiologie du système Terre. Cependant, nous demeurons en retrait de ces axes d’études. Nous sommes attachés à la seule facette de notre rapport au monde, à notre géographicité, dans le cas présent de son expression d’une certaine personnification de son exercice. En d’autres termes en nous inscrivant dans ce courant de pensée qui prend en compte les réalités évolutives en construction, dans une certaine immédiateté tout en conservant la distance impérative à la lecture des faits, nous intégrons les aspirations contemporaines pour lesquelles être un acteur conscient de la construction du monde de demain et de celui d’après-demain est une nécessité pour notre humanité. L’Anthropocène est une structure conceptuelle au sein de laquelle les facultés d’action anthropique sont conscientisées afin de les positionner comme des actrices du monde auquel nous appartenons. Nous soutenons par l’emploi de cette mise en perspective la réalité de nos actions dans/sur les espaces terrestres. Elles engendrent des interfaces d’exercice, de pratique et de vie en fonction de notre rapport au monde. Partir de ce que certains aspirent à définir
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