Grippe aviaire, ESB... le délire sanitaire
111 pages
Français

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Grippe aviaire, ESB... le délire sanitaire , livre ebook

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Description

Les crises sanitaires (Grippe aviaire, ESB...) sont révélatrices des méfaits d'une industrialisation agricole excessive. Paysans, animaux, sont au coeur d'un délire sanitaire attisé par le principe de précaution et entretenu par la médiatisation. Cheptels abattus, éleveurs en détresse : le bilan est lourd. L'auteur invite à réfléchir sur les relations entre les humains et les animaux, à s'interroger sur les choix de société indispensables afin de se diriger vers une civilisation de la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2007
Nombre de lectures 247
EAN13 9782296914506
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

GRIPPE AVIAIRE, ESB…

LE DÉLIRE SANITAIRE
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris


http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr


ISBN : 978-2-296-03486-0
EAN : 9782296034860

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Marie-Hélène LÉON


GRIPPE AVIAIRE, ESB…

LE DÉLIRE SANITAIRE


Plaidoyer pour une civilisation de la vie


L’Harmattan
Du même auteur :

La Loi du X, Paris, L’Harmattan, 2006
Pour Misty et Marguerite
L’impermanence du monde, l’amplification des changements environnementaux, le glissement de valeurs jusqu’ici incontestées, l’apparition de nouveaux liens sociaux, l’éloignement d’avec les terres, les êtres vivants non humains, et les végétaux, ont peu à peu provoqué des questionnements inédits dans les sociétés post-industrielles.
Les débats actuels résonnent de ces problématiques qui renvoient à une terminologie globaliste, qui peut prendre le nom de mondialisation, de cosmopolitisme, de multipolarisme, selon les cas et les substrats idéologiques.
La réflexivité individuelle couplée aux interactions foisonnantes conduit chacun à s’interroger sur lui-même et sa relation avec l’autre, les autres.

Ces autres sont partout, intégrés dans les ordres et les classifications établies par l’humain. Cette distinction entre le vivant et le non vivant, entre l’humain et le non humain, entre l’animal, le végétal, le minéral, est elle-même sujette à questionnement, comme le rappelle Philippe Descola {1} lorsqu’il s’interroge sur le voile dualiste qu’a trop longtemps entretenu l’anthropologie notamment dans la démarcation entre les humains et les non humains.
Les sociétés industrielles d’abord, puis postindustrielles ensuite, ont contribué à ériger des frontières entre l’univers visible, proche, et facilement compréhensible de l’homo sapiens sapiens, et l’univers de l’autre ; autre dans lequel s’inclue tout ce qui n’est pas humain.
Aujourd’hui tout entraîne à revisiter cette frontière, à retravailler sur sa validité scientifique, à remettre en question sa légitimité historique qui puise parfois ses racines jusque dans les religions.
L’avancée des connaissances sur le fil ténu entre les singes et les humains, la reliance et les interactions perpétuelles des mondes, et plus simplement la synécologie appliquée et l’effet papillon {2} , montrent s’il en était encore besoin l’intérêt d’une réflexion dans ce domaine.
Les murs de la rationalité humaine ne sont plus aussi étanches lorsqu’ils ont été traversés par ces problématiques à la fois simples et profondes. Et il est étonnant de constater qu’il ait fallu atteindre le XXI e siècle pour commencer à s’affranchir de la rupture entre humains et non humains, pour penser les interactions globalistes, alors que de nombreuses sociétés dites "primitives" n’avaient jamais songé que les frontières de l’humanité s’arrêtaient aux portes de l’espèce humaine, et n’hésitaient pas à inviter dans le concert de leur vie sociale les plantes et les animaux, les plus modestes soient-ils {3} .
Les théories évolutionnistes grâce à Charles Darwin et Jean-Baptiste Lamarck ont permis de relativiser l’importance de l’humain dans la chaîne de la vie. Un peu comme Galilée est parvenu à montrer que la Terre n’est pas le centre de l’univers et que c’est elle qui tourne autour du soleil, les évolutionnistes ont commencé à installer l’humain à sa juste place, celle d’un simple rameau dans l’arbre du vivant.
À l’opposé de cette vision scientifique, ébranlés par les théories évolutionnistes et leur consolidation progressive, quelques dogmaticiens du créationnisme {4} donnent encore de la voix ; mais celle-ci se fait de plus en plus faible, n’obtenant plus guère d’écho sinon dans quelques chapelles caparaçonnées.
C’est en raison d’une sensibilité certaine quant à la relation entre ce qui est du domaine de l’humain et du non humain, et par ce qui est du domaine du vivant et du non vivant, que ce travail voit le jour ; souhaitant s’inscrire dans le cadre d’une réflexion sur les interactions entre l’humain et la nature {5} .
À partir de l’interprétation des crises sanitaires révélatrices du dysfonctionnement interactionniste, en passant par la tragédie agricole nourrie des paroles de paysans {6} , premiers et derniers re-lieurs de l’humain avec la nature dans un cadre productif, est évoquée la place de l’animal, puis la recherche du compromis nécessaire pour atteindre la relation pérenne et équilibrée entre tous les vivants, via l’agroécologie.
LE SENS DES CRISES
« La nature est une oeuvre d’art, mais Dieu est le seul artiste qui existe, et l’homme n’est qu’un arrangeur de mauvais goût. »
George Sand
François le Champi

La maladie de la "vache folle" a laissé un important traumatisme en Europe et notamment en France ; beaucoup ayant compris qu’il ne s’agit pas d’un épiphénomène, mais du signe d’une crise profonde, devant conduire les sociétés post-industrielles à s’interroger sur leurs conceptions de l’agriculture.
Cette prise de conscience brutale a mis en lumière la nécessité d’une agriculture respectueuse des personnes, de l’écosystème, et de l’animal.
Il convient aujourd’hui, à la lumière des connaissances sur l’environnement, sur la santé des individus, et sur le bien-être de l’animal, de prendre en compte les leçons des crises qui ont été traversées.
L’enjeu ultime étant d’aider chacun à re-trouver sa place comme partenaire de la nature, d’accompagner l’agriculteur dans sa contribution à la construction d’une nouvelle relation, fondée sur la compréhension, la responsabilité, et l’équilibre, entre l’humain et la nature.


Le respect du vivant

L’Encéphalite spongiforme bovine (E.S.B.) et la crise qui lui est liée sous le nom de "vache folle", a participé à la mise en évidence que l’agriculture est en proie à une maladie générale, celle du système de production industriel. La conclusion est que, même si la maladie peut être traitée et finalement guérie, il n’en reste pas moins qu’une autre peut suivre, si la façon de travailler désormais trop éloignée des cycles naturels de l’environnement, n’est pas sensiblement modifiée.
Le passage à un mode d’agriculture différent, plus respectueux de l’animal et de l’écosystème, paraît être la seule solution à la situation délicate d’aujourd’hui.

Si l’agriculture biologique peut être une solution intéressante, elle n’en a pas l’exclusivité. Toute réponse peut être bonne à condition qu’elle se base sur un postulat central : le bien de l’humain, de l’animal, et de la nature, que l’on peut synthétiser par l’expression "le bien du vivant".

Pour y parvenir, les solutions radicales, dogmatiquement imposées, devraient être exclues. Les situations terribles d’aujourd’hui sont justement dues à l’application de dogmes : ceux de l’argent, de la rentabilité, de la rapidité, et du profit. Substituer d’autres dogmes à ceux qui ont préexisté pendant de nombreuses années, ne permet pas de participer à une évolution librement consentie et éclairée. C’est pourquoi, remplacer le dogme de l’agriculture industrielle par celui de l’agriculture durable ou de l’agriculture biologique n’est pas opportun, même s’il peut paraître comme une étape obligée.

Il serait intéressant, de demander à chacun la provenance des aliments dont il se nourrit, et la façon dont cette nourriture a été produite, afin notamment de prendre conscience que sous le film plastique d’une barquette de bœuf vendue en supermarché, se trouve un morceau d’animal, un être qui était encore vivant quelques jours auparavant.
Faudra-t-il faire visiter des abattoirs aux familles, aux écoliers, pour que chacun se sente concerné ?

Les sciences de la vie et les techniques actuelles ne rendent pas justice au vivant. Les crises traversées depuis de nombreuses années, peuvent être interprétées comme une réaction de révolte de la nature face à des comportements humains souvent anti-naturels, si l’on accréditait un interactionnisme causal et une conscience universelle naturaliste.

La vache, n’est ni une machine à produire du lait ni une usine de recyclage d’herbe. Elle est un être vivant. C’est à partir de ce constat, qui dépasse la simple lapalissade, que les sciences de la vie et leurs applications pourront revenir à leur objectif épistémologique : une meilleure compréhension du vivant et

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