La cogestion des réserves de biosphère de Waza et de la Bénoué dans le Nord du Cameroun
310 pages
Français

La cogestion des réserves de biosphère de Waza et de la Bénoué dans le Nord du Cameroun , livre ebook

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310 pages
Français

Description

Au Cameroun, en fonction de leur richesse, de leur vulnérabilité et de leur importance internationale, les espaces sont classés en réserves de forêt, réserves de faune ou parcs nationaux et sanctuaires. C'est ainsi que les parcs de la Bénoué et de Waza ont été reclassés puis élevés au rang de réserves de biosphère en 1981 et 1982. Bien que bénéficiant de ce statut, ayant chacune un plan d'aménagement et cogérées entre l'administration des eaux et forêts et les populations riveraines, les deux aires protégées se dégradent au fil du temps. La cogestion est en phase de produire les résultats inverses de ceux qu'elle était supposée générer.

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Date de parution 27 novembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140106378
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SalehADAM
LA COGESTION DES RÉSERVES DE BIOSPHÈRE DE WAZA ET DE LA BÉNOUÉ DANS LE NORD DU CAMEROUN
Études Eurafricaines
UN MODÈLE ET SON REVERS
LA COGESTION DES RÉSERVES DE BIOSPHÈRE DE WAZA ET DE LA BÉNOUÉ DANS LE NORD DU CAMEROUN
UN MODÈLE ET SON REVERS
Collection Etudes Eurafricaines Dirigée par André Julien Mbem Le Sahara et la Méditerranée, frontières entre l’Afrique et l’Europe, sont aussi des passerelles par lesquelles, depuis des siècles, au-delà des tragédies et des drames, se rapprochent et se remodèlent ces deux ensembles géographiques et leurs civilisations. La collectionEtudes Eurafricaines encourage la diffusion d’études historiques et prospectives sur les symbioses dont cette partie du monde est l’antique théâtre. Déjà paru Fodié Tandjigora,L’immigration des diplomés maliens de France. Fuite des cerveaux ou quête de promotion sociale ?,2018. Jean-Alexis Mfoutou,La langue de l'école au Congo-Brazzaville, 2010. Yves-Marie LAULAN,L'Europe face à l'Afrique : du choc démographique au choc des civilisations ?, 2010. Jean-Alexis Mfoutou,La langue de l’amour et de la sexualité au Congo-Brazzaville, 2010. Patrice Moundounga Mouity,La société gabonaise de cour, 2010. Christelle Gaborieau,Deux ans au cœur du Tchad, 2009. Jean-Alexis Mfoutou,La langue française et le fait divers en Afrique noire francophone, 2009. Roland Willay Adams,en terre africaineExpériences initiatiques , 2009. Jean-Alexis Mfoutou,La langue de la nourriture, des aliments et de l’art culinaire au Congo-Brazzaville, 2009. Philippe Milon,Rendons le pouvoir à l’Afrique ! Cri de révolte d’un bénévole de terrain, 2009. André Julien Mbem,Nicolas Sarkozy à Dakar. Débats et enjeux autour d’un discours, 2007.
Saleh ADAM
LA COGESTION DES RÉSERVES DE BIOSPHÈRE DE WAZA ET DE LA BÉNOUÉ DANS LE NORD DU CAMEROUN
UN MODÈLE ET SON REVERS
La version originale du présent ouvrage est une thèse de doctorat en géographie soutenue par l’auteur à l’Université du Mans en 2012
© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-16174-7 EAN : 9782343161747
A mon Beau Père Cheik Oustaz Pofoura Yacouba, je ne peux exprimer toute l’ampleur de ma gratitude. Il fut le premier à m’appeler Docteur alors que je venais à peine de m’inscrire en première année. Je laisse à Allah le soind’apprécier son soutien moral, matériel et financier dans l’accomplissement de ce rêve.Enfin, un merci spécial et affectueux à mes parents et à tous mes frères et sœurs.
AVANT-PROPOS
Rédiger une thèse de doctorat n’a jamais été mon rêve. Je n’avais pas souhaité enseigner dans ma vie et pour moi, être docteur était synonyme d’enseignement. De tout temps, j’avais plutôt aspiré à devenir docteur en médecine voulant donner un sens humaniste à mon métier. C’est en 1990, après l’obtention de mon baccalauréat scientifique, que je découvre les enseignants « docteurs » de l’Institut National de Développement Rural, devenu par la suite Université de Dschang. La rencontre avec ces enseignants d’un autre genre m’a durablement marqué ; leur simplicité et surtout leur rigueur argumentaire m’ont fasciné. Je m’attendais à trouver des hommes inaccessibles à leurs étudiants comme j’ai pu le vivre dans le secondaire. Tout au contraire, j’ai rencontré des hommes soucieux de partager avec leurs apprenants, à l’instar de Monsieur Dondjang Jean Paul, mon professeur de sylviculture avec qui nous nous disputions chaque matin la chaussée pour parcourir les 3 kilomètres de pistes qui séparaient nos dortoirs du campus B, et qui chaque matin me disait « l’homme ne choisit pas son époque… ». Le Cameroun subissait alors les conséquences d’une crise économique aigüe ; ma bourse de 40 000 fcfa fut suspendue alors que m’étaient réclamés 50 000 frs de frais de scolarité. Dure réalité à laquelle s’adapter, comme il a fallu se plier à l’incertitude de notre intégration à la fonction publique qui d’assurée, n’était plus qu’éventuelle. Il m’est alors apparu que la seule solution pour trouver du travail dans ce pays était de se spécialiser en passant un doctorat. L’aspiration à soutenir une thèse un jour a commencé à germer dans ma tête.
Pendant les cinq années d’études passées dans cette université, j’ai vécu des moments mémorables avec mes camarades et amis et particulièrement en compagnie des enseignants comme les Professeurs François Kamadjou, Mandjéli Yacouba, ou encore Martin Tchamba, dont la sympathie et la simplicité m’ont donné l’envie de poursuivre en thèse, pour un jour leur ressembler. Après deux années passées en tronc commun, de nombreux critères entraient en jeu dans la sélection pour une spécialisation. Seuls 20 étudiants ayant au moins 14 de moyenne étaient admis en foresterie. Si les 20 premiers parmi les 100 étudiants avec une moyenne supérieure ou égale à 14, sollicitaient l’option foresterie, je ne serai pas parmi les heureux élus. Heureusement, comme notre intégration à la fonction publique n’offrait pas d’assurance, bon nombre d’étudiants ont choisi l’option production animale ou production végétale, me donnant, ainsi qu’à mon ami Nkouetté Jean Marie, une chance incommensurable.
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 Lorsque les listes ont été dévoilées, ma joie fût immense : non seulement la foresterie est une option sélective mais je m’approchais un peu plus de ce titre de docteur auquel j’aspirais désormais. Une fois mes études terminées au sein de cette institution, j’aiété affecté au projet Waza Logone comme assistant au volet écologique. Mon chef de programme Mr Paul Scholte rassemblait alors des données pour sa thèse. J’étais fasciné par sa rigueur dans la collecte des données et surtout par sa passion et sa simplicité. Des bourses d’études furent proposées aux jeunes cadres du Ministère des Eaux et Forêts auquel j’appartenais désormais. J’ai postulé avec six de mes collègues et trois mois plus tard, la liste des présélectionnés fut publiée. Chance encore, j’étais parmi les heureux élus pour faire un master II en sylviculture à l’Université de Dresden en Allemagne. Mon émotion fut réelle mais très vite tempérée par le fait qu’une année supplémentaire de langue et pas la moindre, l’allemand, s’imposait. Entre temps, le 03 novembre 1999, je suis nommé conservateur du Parc National de Waza. Il me fallut faire un choix difficile entre ces études et mon poste, qui m’a vu pencher en faveur de la fonction de conservateur. Après deux années de dur labeur, d’un travail intéressant mais harassant, mon rêve de doctorat s’est petit à petit estompé au profit de la conservation.
 Appelé à voyager fréquemment, à participer à des séminaires, à suivre des formations, j’ai cumulé de nombreuses connaissances et de multiples expériences. Un moment décisif a renforcé ma frustration et ma motivation à poursuivre en thèse, lorsqu’à l’occasion du Congrès Mondial des Parcs Nationaux à Durban en Afrique du Sud, les participants dont je faisais partie, ont été rassemblés par groupe de six dans des ateliers dont il a fallu choisir les présidents de séance. Tous ceux qui ont été désignés pour présider étaient des docteurs, les autres meublant les groupes comme faire-valoir. Au retour de Durban,j’ai été admis comme membre de la Commission de Survie des Espèces de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Dans cette commission importante qui donne plus de visibilité au niveau international, presque tout le monde était nanti d’un Phd. Comment faire entendre sa voix dans ce cercle de conservationnistes où priment le savoir reconnu et l’expérience ?
 En 2005, je reçois un étudiant Rémy Ledauphin de nationalité française qui souhaitait faire un stage de terrain en vue de l’obtention d’un diplôme de master II sur la cogestion au Parc National de Waza. Profitant de sa présence,j’ai eu toutes les informations relatives à une inscription en Master II à l’Université du Mans en France. Il m’a indiqué toutes les adresses utiles, notamment celles de François Laurent et de Moïse Tsayem Demaze. Après avoir soumis un protocole de recherche, j’ai été admis à suivre un master II à distance aulaboratoire GREGUM de l’Université du Maine. Mme le Professeur Yamina Djellouli et le Maître de Conférence Moïse Tsayem Demazee ont été désignés respectivement comme directeur et co-directeur 8
pour m’accompagner dans mes travaux de recherche. Cette Université a établi un partenariat avec le Centre d’Etudes de l’Environnement et de Développement au Cameroun (CEDC) et le Dr Nvondo Awono, coordonnateur dudit centre a accepté de superviser mon examen.
Au cours du dîner qui suivit ma soutenance qui s’est tenue le 14 octobre 2006 à l’Université du Mans en France, le Dr Moïse Tsayem interrogea mon intérêt à poursuivre en thèse. Je l’ai rassuré immédiatement. Fort de sa promesse d’en discuter avec le Professeur Yamina, je suis rentré au pays avec une grande fierté et surtout avec l’espoir d’être tôt ou tard inscrit en thèse. En septembre 2008, je reçois un mail qui m’annonce une issue favorable et mon inscription sous la direction de mes encadreurs de Master II. Le sujet initial de ma thèse se focalisait sur les impacts de la cogestion dans les réserves de biosphère du Cameroun. Après un premier voyage pour cadrage du sujet et de la méthodologie, j’ai expliqué à mon co-directeur de manière simple ce que je voulais mettre en exergue. C’est donc lui qui m’a proposé deux sujets : « les péripéties de la cogestion des réserves de biosphères dans le Nord du Cameroun » et « un modèle et son revers : la cogestion des réserves de Waza et de la Bénoué au Nord du Cameroun ». Sans hésiter, la seconde proposition traduisait exactement ce que je voulais montrer.
Cette étape franchie, j’ai commencé les recherches bibliographiques et méthodologiques, travaillant nuit et jour durant deux semaines passées au sein de la bibliothèque de l’université. A mon retour au Cameroun, j’ai poursuivi mes recherches dans des conditions particulièrement difficiles, devant faire face dans le même temps aux devoirs professionnels, familiaux et sociaux. Au cours de la troisième année, je me suis rendu une fois de plus en France à l’Université du Mans pour présenter les données collectées et le canevas de rédaction de ma thèse. Là encore, pendant trois semaines, j’ai travaillé avec mes encadreurs, malgré leur emploi du temps chargé, à organiser les données pour finalement adopter un draft de plan de rédaction. Les articles que m’ont donnés à lire mes encadreurs m’ont fait prendre conscience de la difficulté de la tâche mais aussi de l’émulation intellectuelle qu’ellepouvait susciter. Ma détermination à en découdre avec cette thèse associée aux encouragements de mon ami Mahamat Alhadji, inscrit un an plus tard en thèse à l’Université de Rouen dans des conditions similaires, m’ont été d’une aide essentielle.
 Le financement de cette thèse est devenu à ce moment, une préoccupation majeure. Jusque-là, je finançais presque tout : inscriptions, voyages en France, collecte des données, achat de la documentation, au prix de très importants sacrifices. En Mars 2010, j’ai eu lachance de participer à un voyage d’études aux Etats-Unis d’Amérique financé par le secrétariat d’Etat aux affaires étrangères. Ce voyage m’a permis non seulement de valider 30 heures de cours sur les 100 prévus par l’école doctorale du Maine, mais 9
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