Textes au féminin
129 pages
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Description

Sous la direction de
Fatima AHNOUCH
Actes du colloque : La femme, le discours et l’imaginaire
GAREF (Groupe académique de recherches et d’études féminines)
10 et 11 mars 1998

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Publié par
Date de parution 31 décembre 2018
Nombre de lectures 11
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TEXTES AU FEMININ
Sous la direction de Fatima AHNOUCH
Préface de Marc GONTARD
Faculté des Lettres et des Sciences humaines Agadir
Université Ibn Zohr Editions Aïni Bennaï
TEXTES AU FEMININ
Sous la direction de Fatima AHNOUCH
Préface de Marc GONTARD
Actes du colloque : La femme, le discours et l’imaginaire GAREF (Groupe académique de recherches et d’études féminines) 10 et 11 mars 1998
Faculté des Lettres et des Sciences humaines Agadir
Remerciements
Le projet de publication de ce livre, qui s’inscrit dans le prolongement d’un Colloque organisé par le GAREF en 1998, a pu se réaliser grâce au soutien et à la collaboration de plusieurs personnes que nous tenons, vivement, à remercier :
Monsieur Le Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines d’Agadir Hassan Benhalima pour avoir soutenu les trois Colloques organisés par le Garef entre 1996 et 2000.
Madame Rita El Khayat pour sa précieuse participation aux premières Journées d’étude du Garef « Femmes et écritures » et pour la patience dont elle a fait preuve pour la réalisation des « Textes au féminin ».
Madame Marta Segarra co-directrice du Centre de Recherches « Dona i literatura » de l’Université de Barcelone pour sa précieuse participation au troisième Colloque du Garef et pour avoir contribué à fonder une relation de partenariat international entre notre groupe de recherche et d’autres groupes de France et d’Espagne
Monsieur Mustapha Belkadi, artiste peintre, pour la réalisation de l’affiche illustrant le thème des « Journées d’étude et d’expression féminines », ouvertes sur la ville d’Agadir, organisées par le Garef et ses partenaires du 7 au 11 mars 1998.
Notre collègue et ami Monsieur Hicham Bouchaïb pour avoir contribué à lire et à corriger les articles, ici, publiés. Mademoiselle Malika Haouzig, artiste peintre, jeune et talentueuse, pour la réalisation de l’affiche illustrant le thème du troisième Colloque du Garef. Madame Myriam Payet, pour sa collaboration à l’organisation des « Journées d’étude et d’expression féminines ».
Les membres du groupe de recherche EUNOE sur l’Histoire des femmes au Maroc, pour leur participation à l’organisation du Colloque « La féminité : visions et productions ».
Les membres du Garef pour leur contribution à la réalisation de toutes les activités du groupe depuis sa création.
A tous les professeurs universitaires du Maroc et d’ailleurs qui ont participé aux trois Colloques du Garef depuis sa création en 1996.
A tous les étudiants de la Facultés des Lettres et des Sciences humaines d’Agadir qui ont contribué par leur présence, leur participation aux débats et
aux expositions artistiques et par l’aide qu’ils nous ont apportée, durant toutes ces années, au succès de nos activités de recherche qui est aussi le leur.
Préface
 L’essor de la parole féminine dans la littérature marocaine de langue française date des années 1995. Auparavant, les femmes qui se sont exprimées par le roman ou par la poésie apparaissent d’abord comme de fortes individualités, militantes politiques comme Saïda Menehbi, morte en prison, ou en quête d’une affirmation par l’écriture : affirmation dont le féminin comme identité à construire est déjà au cœur du projet (Halima Ben Haddou, ème Noufissa Sbaï, Badia Hadj Nasser). La dernière décennie du 20 siècle voit se dessiner un mouvement plus collectif puisqu’environ 35 romancières publieront au moins un premier livre durant cette période et cette émergence de la parole féminine sur la scène marocaine apparaît massivement comme un constat désespéré devant la déshérence du sujet femme dans une société où son statut fait encore problème.
 La violence de cette prise de parole donne à cette nouvelle littérature ses premiers modes de textualisation, non pas rudimentaires, mais dictés par l’urgence. En effet, la plupart de ces récits fonctionnent sur une structure commune : une narration à la première personne, de type autofictionnel où l’héroïne subit comme une succession d’épreuves son entrée dans la vie en société, et la linéarité du récit accentue à la fois le caractère cumulatif des épreuves et la dimension insoutenable du cri. (Rachida Yacoubi :Ma vie, mon cri). Aujourd’hui les formes narratives évoluent et se diversifient et cette écriture très contextuelle, née dans l’urgence du témoignage, découvre aussi l’enjeu esthétique de tout objet littéraire (Rajaa Benchemsi, Souad Bahechar).
 Certes, l’arrivée en force de cette littérature dans les librairies a été préparée par une effervescence associative et par le développement de centres de recherches dédiés au féminin dans le domaine des sciences humaines et sociales. Citons pour l’exemple « Femmes Maghreb 2002 » : Fatema Mernissi ; GRES (Groupe de Recherche et d’Etudes sociologiques) : Rahma Bourquia ; TANIT : Rajaa Nadifi ; et après le GREFEC (Groupe de Recherches Femmes et Création) : Zohra Mezgueldi, qui a co-dirigé l’ouvrage collectifLe Récit Féminin au Maroc(Presses Universitaires de Rennes, 2005), voici le GAREF (Groupe Académique de Recherches et d’Etudes Féminines) : Fatima Ahnouch, qui publie un nouvel ensemble où la littérature féminine se voit redéployée vers d’autres types d’imaginaires fondateurs. Il peut s’agir d’un ressourcement dans la littérature arabe classique (ici, une relecture de la poésie courtoise andalouse), ou de l’exploration de quelques archétypes de l’imaginaire collectif des Marocaines (l’espace de l’arganier, Aïcha Kandisha). Enfin, une réflexion sur la représentation de la femme au cinéma, à travers la mise en scène du roman de Ben Jelloun,La Nuit sacrée, ainsi que dans la publicité dont on connaît les modes d’utilisation du corps féminin, contribue à mettre en relation l’imagination littéraire comme faculté de produire des textes fictionnels et l’imaginaire collectif dans son impensé, son pré-pensé ou ses arrières-pensées, dont nous sommes, sans le vouloir, le produit.
 Marc Gontard
Dédicace
A la mémoire d’Aïni qui aimait les petites filles berbères
Sommaire
Ahnouch Fatima Le concept du genre et la construction symbolique du corps féminin dans la publicité.
Chikhaoui Naïma Où en sommes-nous par rapport à Aïcha Kendisha?
Douider Samira Littératures maghrébines, littératures sub-sahariennes : la parole aux femmes.
El Khayat Rita D’une hypothétique littérature féminine maghrébine et arabe, de l’Académie française et d’Assia Djebar
El Mountassir Abdallah L’espace de l’arganier et l’imaginaire féminin (Sud ouest du Maroc).
Hadji Khalid La poétesse andalouse ou la galanterie retournée.
Merwazi Khadija »Rêves de femmes Les limites du réel et de l’imaginaire dans « de Fatima Mernissi.
Nakkouch Touria « Les Nuits Feminine Utopia and the Question of thede Strasbourg » : Alternative.
Oubella Abdelkrim LaLe cas de « Quelques réflexions sur une adaptation cinématographique : Nuit sacrée »de T. Ben Jelloun et NicolasKlotz.
Roque Maria Angel Construction du discours imaginaire et pouvoir des Femmes en Espagne.
Wahbi M’hamed féministe française du XIXème siècle.Voix de femmes ou la littérature
Le Concept du genre et la construction symbolique ducorps féminin dans la publicité
Fatima Ahnouch
Le concept du genre, en général, a, initialement, été déterminé, dans le cas de la société maghrébine, par un processus culturel qui met en scène le regard des autres sur soi-même.
Dans le cadre de la littérature, nous retrouvons le même processus au niveau d’une thématique qui inverse les schémas traditionnels, de façon à ce que ce même regard soit exploité à partir d’autres perspectives où il devient, notamment dans le récit féminin, regard de soi sur les autres.
Du point de vue sociologique, le concept du genre est, étroitement, lié à la notion de la différence que la société patriarcale maghrébine continue d’instaurer à partir de quelques considérations socio culturelles dans la manière de gérer et de renforcer les relations entre les hommes et les femmes.
Il serait, par conséquent, intéressant de voir comment la structure de l’imaginaire collectif s’organise pour investir cette notion du genre au niveau de la représentation symbolique du corps qui est loin d’être, à la base, une entité physique figée.
Le plus important, à cet égard, est d’interroger les modes socio culturels qui imprègnent le corps à partir de quelques concepts (notions) qui s’articulent en dichotomie, en symétrie et en opposition à savoir objet/sujet, interne/externe, intime (personnel)/public(collectif). Ces notions clefs qui s’investissent au niveau de la représentation du corps comme étant des images, référents et stéréotypes sont, souvent, produits par un imaginaire culturel qui construit des schémas conformes à deux axes de réflexion différents : le premier correspond à “ce qui est le corps”, le deuxième à “ce que doit être le corps”.
Les signes de l’identité et de la différence se définissent, plutôt, à partir de la deuxième considération à savoir “ce que doit être le corps”. Les marques du genre telles que les gère l’imaginaire collectif sont, à ce niveau là, très importantes dans la construction de l’individu en tant que catégorie psychique et socio culturelle. Le féminin et le masculin qui sont, initialement, deux catégories sexuelles, chacune à part, sont en instance de devenir deux
catégories socio culturelles qui s’opposent l’une à l’autre à partir d’un ensemble de discours qui les définissent de façon, généralement, très opposée.
Ainsi, le corps qui n’est pas seulement une donnée biologique indépendamment significative et dont la physiologie ne produit pas, à elle seule, l’identité, doit être perçu comme un ensemble de potentialités auxquelles la société et la culture octroient ses propres significations.
Le corps humain qui a une histoire indépendante de celle de la reproduction biologique n’a pas été seulement interprété et représenté de manières différentes et à plusieurs époques, il a, également, été vécu de façon différente dans plusieurs cultures distinctes. Ayant été assujetti à la technologie et à plusieurs moyens de contrôle, il a, par conséquent, été incorporé à plusieurs rythmes de production et de consommation et à plusieurs modes (régimes) de plaisir et d’interdit, ce qui est largement démontré dans le domaine de la publicité, à titre d’exemple, où le corps de la femme, plus précisément, est objet de regard et de désir, de représentation, de discours et de violence. Le corps violenté, fragmenté, déchiqueté, déformé est présent, de façon flagrante, dans quelques spots publicitaires.
Le corps devient, par ailleurs, dans la littérature comme dans l’art un lieu d’inscription et de convergences de point de vue idéologiques (de discours), de prise de position (dans l’univers de la mode, par exemple), il n’est pas seulement représenté mais, souvent, politisé.
Objet de représentation et d’auto représentation (voir les modes vestimentaires), le corps est, par conséquent, un espace où s’articule un ensemble de relations sociales voire religieuses et politiques culturellement et historiquement spécifiques. Le corps devient un lieu de conflit quand il est institutionnalisé (le port du voile par les jeunes musulmanes de France et son interdiction dans les écoles publiques ou celui de la burqua, dans le cas des femmes afghanes).
La réalité du corps se trouve, de ce fait, indissociable du pouvoir de la représentation symbolique de l’image car il est un lieu de croisement et d’entre croisement de plusieurs codes, lectures et écritures à la fois. Trois dimensions s’articulent, à cet égard, autour d’un seul sujet : le corps réel, le corps imaginaire (imaginé) et le corps représenté.
Parmi les axes de réflexion autour desquels s’articule le débat dans ce sens figure la construction psychosociale du corps autour de la signification du genre, en tant que catégorie sexuelle correspondant à la féminité ou à la masculinité. Le premier objectif de cet axe de réflexion que nous exposons, ici, est de voir comment les relations du pouvoir se structurent,
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