Communication à l épreuve du geste numérique (la)
238 pages
Français

Communication à l'épreuve du geste numérique (la) , livre ebook

238 pages
Français

Description

Ce numéro de M.E.I vise à rendre compte de la manière dont les technologies numériques ont transformé nos gestualités quotidiennes. Cette enquête s'inscrit dans la perspective de la théorie de l'énonciation, mais aussi des problématiques reconnues par l'analyse du discours, qui sont au cœur des Sciences de la Communication et de l'Information. Les auteurs impliqués dans ce numéro se sont ainsi consacrés à relever un double défi : analyser l'ultra-contemporain de manière critique et réinterroger à nouveau frais les dimensions sensible, ergonomique et éthique des pratiques instrumentées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 avril 2019
Nombre de lectures 10
EAN13 9782140119613
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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LA COMMUNICATION À L’ÉPREUVE DU GESTE NUMÉRIQUE Sous la direction de PierluigiBasso Fossali, MarionColasBlaiseet Maria GiuliaDondero
LucaAcquarelli PierluigiBasso Fossali ClotildeChevet MarionColasBlaise EnzoD’Armenio Maria GiuliaDonderoInèsGarmon PaulineEscandeGauquié PierreHaltéCédricHonba HonbaEdwinLavalléeIngridMayeur EmmanuellePelard UgoRuiz MatteoTreleani
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Sous la direction de Pierluigi Basso Fossali Marion Colas-Blaise, et Maria Giulia Dondero
LA COMMUNICATION À L’ÉPREUVE DU GESTE NUMÉRIQUE
O MEI N 47
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MEI « Médiation & Information ». Revue internationale de communication
UNEREVUELIVRE.— Créée en 1993 par Bernard Darras (Université de Paris 1) et Marie Thonon (Université de Paris VIII), MEI « Médiation Et Information » est une revue thématique bian-nuelle présentée sous forme d’ouvrage de référence. La responsabilité éditoriale et scientifique de chaque numéro thématique est confiée à une Direction invitée, qui coordonne les travaux d’une vingtaine de chercheurs. Son travail est soutenu par le Comité de rédaction, un Comité de lecture créé en fonction du thème abordé. UNEREVUEENLIGNEETIMPRIMÉE.— Depuis 2012, tous les articles de MEI sont mis en ligne après un délai d’un ans. UNEREVUELIVREDERÉFÉRENCE.— MEI est l’une des revues de référence spécialisées en Sciences de l’information et de la communication, reconnue comme « qualifiante » par l’Agence d’éva-luation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Aéres) et par le Conseil national des universités (CNU). Le dispositif d’évaluation en double aveugle garantit le niveau scientifique des contributions
UNEREVUELIVREINTERNATIONALE.— MEI « Médiation et information » est une publication interna-tionale destinée à promouvoir et diffuser la recherche en médiation, communication et sciences de l’information. Plus de vingt universités sont représentées dans le Comité de rédaction et le Comité scientifique.
UNDISPOSITIFÉDITORIALTHÉMATIQUE.— Autour d’un thème ou d’une problématique, chaque nu-méro de MEI « Médiation et Information » est composé de deux parties. La première est consa-crée à un entretien avec les acteurs du domaine abordé. La seconde est composée d’une dizaine d’articles de recherche.
Monnaie Kushana, représentation de Miiro, Source : Hinnels, J., 1973. Persian Mythology. Londres : Hamlyn Publishing Group Ltd.
« Médiation & Information » est le titre de cette publication dont l’abréviation MEI correspond aux trois lettres de l’une des plus riches racines des langues indo-européennes. Une racine si riche qu’elle ne pouvait être que divine. C’est ainsi que le dieu védique Mitra en fut le premier dépositaire. Meitra témoigne de l’alliance conclue entre les hommes et les dieux. Son nom évoque l’alliance fondée sur un contrat. Il est l’ami des hommes et de façon plus générale de toute la création. Dans l’ordre cosmique, il préside au jour en gardant la lumière. Il devient Mithra le garant, divin et solaire pour les Perses et il
engendre le mithraïsme dans le monde grec et romain. Dans l’univers du verbe, le riche espace sémantique de MEI est abondamment exploité par de nombreuses langues fondatrices. En védique, mitra signifie « ami ou contrat ». En grec, ameibein signifie « échanger », ce qui donne naissance à amoibaios « qui change et se répond». En latin, quatre grandes familles seront déclinées : mutare « muter, changer, mutuel... », munus « qui appartient à plusieurs personnes », mais aussi « cadeau » et « communiquer », meare « passer, circuler, permission, perméable, traverser...» et enfin migrare «changer de place».
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Fondateurs de la revue Bernard DARRAS et Marie THONON
Directeur de la publication et de la rédaction
Bernard DARRAS
Comité scientifique Stéphanie AVERBECK-LIETZ (Université de Brême) Jan BAETENS (Université de Leuven) Anne BEYAERT-GESLIN (Université Bordeaux Montaigne) Jean-Jacques BOUTAUD (Université de Bourgogne) Béatrice FLEURY (Université de Lorraine) Valérie JEANNE-PERRIER (Université Paris 4 – CELSA)
Pascal LARDELIER (Université de Bourgogne)
Patrizia LAUDATI (Université de Valencienne)
Sylvie LELEU (Université de Valencienne)
Joëlle LE MAREC (Université Paris 4 CELSA)
Cécile MEADEL (Université Paris 2)
Arnaud MERCIER (Université Paris 2) Eleni MITROPOULOU (Université de Mulhouse) Alain MONS (Université de Bordeaux Montaigne) Nicole PIGNIER (Université de Limoges) Anne PIPONNIER (Université de Lorraine Yves WINKIN, (CNAM) Dominique WOLTON (CNRS)
Alessandro ZINNA (Université de Toulouse II)
Comité de rédaction David BIHANIC (Université Paris 1) Julie BOUCHARD (Université Paris 13) Stéphanie CARDOSO (Université Bordeaux Montaigne) Marie-Julie CATOIR-BRISSON (Université de Nîmes) Maxime CERVULLE (Université Paris 8) Marco DELL’OMODARME (Université Paris 1) Michela DENI (Université de Nîmes) Maria Giulia DONDERO (Université de Liège) David DOUYERE (Université François-Rabelais de Tours) Pierre FASTREZ (UC Louvain) Pascal FROISSART (Université Paris 8) Fanny GEORGES (Université Paris 3)
Nelly QUEMENER (Université Paris 3)
Alexandra SAEMMER (Université Paris 8)
Guillaume SOULEZ (Université Paris 3)
Stéphane VIAL (Université de Nîmes)
Comité de lecture Pierluigi BASSO FOSSALI (Université Lumière Lyon 2/ENS de Lyon) Rémi BERNARD (Université Lumière Lyon 2) Jean-François BORDRON (Université de Limoges)
Marion COLAS-BLAISE
(Université du Luxembourg)
Maria Giulia DONDERO
(FNRS/Université de Liège)
Daniele MONTICELLI (Université de Tallin)
François PROVENZANO
(Université de Liège)
Jean Cristtus PORTELA (Université UNESP)
Gian Maria TORE (Université du Luxembourg)
Remerciements
Nous tenons à remercier tout particulièrement Léa MARAND,
Carla Beatriz GONZALES OLIVARES, Jonas LAMYEICHE et Yuejia SUN,
qui ont assurés le design et la mise en page de ce numéro de MEI
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Numéro 47 subventionné par le Laboratoire ICAR (UMR 5191, ENS de Lyon),
l’Institut d’Études romanes, médias et arts, à l’intérieur de l’Unité de recherche IPSE
(Identités, politiques, sociétés, espaces) de l’Université du Luxembourg
et le Centre de Sémiotique et Rhétorique, U.R. Traverses, de l’Université de Liège.
Les articles n’engagent que leurs auteurs. Tous droits réservés.
Les auteurs des articles sont seuls responsables de tous les droits relatifs aux images
qu’ils présentent. Toute reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement
de son auteur ou de ses ayants droits, est illicite.
Editions Op. Cit. Revue MEI « Médiation & Information »
6, rue des Rosiers 75 004 Paris (France)
www.mei-info.com
© 2019, auteurs & Éditions de l’Harmattan. 5-7, rue de l’École-polytechnique. 75005 Paris. Site Web : http://www.editions-harmattan.frhttp://www.mei-info.com/ ISBN : 978-2-343-17237-8 EAN : 9782343172378
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Éditorial
Pierluigi BASSO FOSSALI, Marion COLAS-BLAISE et Maria Giulia DONDERO
Entretien
Entretien avec Andrea VALLE.
Traduction de Pierluigi BASSO FOSSALI et Maria Giulia DONDERO
Dossier
Première partie. Les gestes machiniques : manipulation des images et design de la perception
Le geste énonciatif et le nanoart : le sens au risque de l’infiniment petit
Marion COLAS-BLAISE
Toucher dans l’intouchable : l’hapticité de l’image dans le nanoart
Emmanuelle PELARD
Le geste machinique dans l’analyse et le visionnage de larges collections d’images
Maria Giulia DONDERO
L’audiovisuel face au numérique : les gestes sémiotiques autour des prothèses,
des dispositifs et des archives
Enzo D’ARMENIO
Notes sur le cinéma en réalité virtuelle. Des polarités dialectiques au geste énonciatif
Luca ACQUARELLI et Matteo TRELEANI
La délicatesse de l’invention. Au-delà du design du contrôle et du beau geste électronique
Pierluigi BASSO FOSSALI
Deuxième partie. Les domaines sociaux de la machine : des pratiques scientifiques aux stratégies de la communication
Une recherche en mouvements. Mise en scène des gestes énonciatifs et de la corporalité
dans les carnets de recherche en ligne
Ingrid MAYEUR
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Le geste et la parole à l’ère du numérique : de quoi le swipe et la commande vocale
sont-ils l’énonciation ? Sur les gestualités énonciatives dans les interfaces naturelles
Clotilde CHEVET et Inès GARMON
Ce que « faire des vidéos » veut dire. Prolégomènes à l’analyse sémio-pragmatique du youtubing
Edwin LAVALLÉE
Iconicité et signification modale : l’émoticône, de l’icône du corps au geste énonciatif
Pierre HALTÉ
Médiation, design et gestualité numériques. Analyse de l’interfaceAstronaut Cédric HONBA HONBA
Corps certain et corps conducteur : construction du sens et des identités par le texte imprimé et la textualité numérique Ugo RUIZ
Smartphone, réseaux sociaux et gestes performatifs
Pauline ESCANDE-GAUQUIÉ
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Éditorial
Pierluigi BASSO FOSSALI, Université Lumière Lyon 2, UMR 5191 ICAR
Marion COLAS-BLAISE, Université du Luxembourg
1 Maria Giulia DONDERO , Fonds National de la Recherche Scientifique, Université de Liège
LA COMMUNICATION À L’ÉPREUVE DU GESTE NUMÉRIQUE
Dans quelle mesure les nouvelles technologies nous conduisent-elles à réin-terroger le geste énonciatif, mis à l’honneur par une sémiotique du corps et des pratiques, étudié par des chercheurs en Sciences de l’Information et de la Communication qui se penchent sur les médiations du corps, ou encore abordé du point de vue d’une phénoménologie des inscriptions ? En quoi le geste énon-ciatif est-il reconfiguré, resémiotisé au contact du numérique ? Mais aussi, en quoi est-ce reconsidérer la question du rapport entre l’homme et la machine, physique et socialement informée ? Cette question a été abondamment traitée, en termes à la fois d’aliénation de l’homme et d’extériorisation de nouvelles moda-lités de sa puissance d’agir. En particulier, le concept de prothèse (Eco,Kant et l’ornithorynque, 1999 [1997]) est-il capable d’en rendre compte ou entraîne-t-il la méconnaissance de la complexité des relations entre l’homme et la machine ?
Les articles réunis dans ce numéro de la revueMEI esquissent des réponses à ces questions. Adoptant la perspective de la sémiotique de l’énonciation au croisement avec l’analyse du discours et avec les Sciences de l’Information et de la Communication, les auteurs s’interrogent sur des pratiques culturelles de l’extrême contemporain qui délèguent à l’instrument numérique une partie des procédures de production du sens, de communication et de transmission. Les dimensions convoquées sont à la fois perceptives et éthiques, figuratives et nar-ratives. Les enjeux sont liés à la puissance des gestes confrontés à des disposi-tifs technologiques, à de nouvelles manières de concevoir nos subjectivités, au
1 Nous remercions Daniele Monticelli pour la part qu’il a prise dans ce projet.
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LA COMMUNICATION À L’ÉPREUVE DU GESTE NUMÉRIQUE MEI 47
design et à l’ergonomie, au corps et au soubassement sensible de l’énonciation. Les études se regroupent autour des deux axes qui ont déjà fourni l’ossature de l’appel à contributions :
— la relation entre corporalité et nouvelles technologies et, plus précisément, le rôle des prothèses et la problématique du corps « augmenté » qui doit s’ajus-ter aux écrans, à différents types d’interfaces et de logiciels. Il s’agit alors de se demander en quoi le geste « machinant », avec sa puissance d’agir, peut s’affran-chir du geste « machinisé », dont les mouvements sont programmés (Citton, Gestes d’humanités, 2012), et maîtriser ses actes tout en traversant les filtres technologiques ;
— le renouvellement de nos manifestations langagières grâce à une ges-tualité interactionnelle quasi-linguistique, co-verbale, synchronisatrice et auto-adaptative.
Les contributions à ce numéro se proposent ainsi de décliner la question du geste énonciatif en rapport avec la culture numérique de l’information et de l’art, en en explorant tous les déploiements éthiques et esthétiques. D’abord, en s’inter-rogeant sur la fonction proprement identitaire des gestes électroniques, quand de nouvelles explorations déplacent les frontières. À cela s’ajoute l’idée, ample-ment discutée dans ce numéro, que les dispositifs techniques sont porteurs d’un imaginaire lié, plus particulièrement, aux relations qui se nouent avec celui qui s’en empare et cherche à se les approprier. Différentes formes de gestualité inte-ractionnelle sont explorées. Parmi elles, celle de l’usager confronté aux change-ments qui sont impliqués par une culture de la f luidité réticulaire des échanges, par une égalisation fictive ou uniformisation, ou encore par une possible déres-ponsabilisation face au contrôle exercé par la machine.
Un autre aspect concerne l’« invisibilisation » du traitement de la culture et du pouvoir – invisibilisation qui est d’ailleurs une des pierres angulaires de la théorie du postmodernisme (Lyotard,La Condition Postmoderne, 1979 ; Jameson, The Geopolitical Aesthetics, 1992), due à une gestion des informations de plus en plus numérisée et automatisée. Dans le domaine artistique également, on recon-naît la possibilité de construire des dispositifs informatiques capables de générer des produits à soumettre, apparemment sans aucune médiation, à l’appréciation esthétique. Toujours dans le monde de l’art, des matériaux préexistants sont mis en variation au moyen de « logiciels de rendu ».
Dirons-nous alors que notre domination sur la forme en termes de création et de sélection est fortement compromise et que notre goût est devancé par des algorithmes qui ont déjà calculé la cohérence de nos choix (Cardon,À quoi rêvent
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les algorithmes, 2015) ? Ou, au contraire, le geste énonciatif aux prises avec le numérique acquiert-il une portée nouvelle, proprement créatrice, grâce aussi à une démultiplication et à une spécialisation des gestes ?
Cette question est au foyer de la plupart des articles présentés ici. Qu’il s’agisse des possibilités sémiotiques de l’audiovisuel, en particulier de la fabrication de vidéos, du cinéma à 360 degrés et de la Réalité Virtuelle interactive, du smart-phone, du microscope dans le cas du nanoart, d’une plateforme de blogging, des applicationsTinderetSiriou de laMedia Visualization, ils tentent de montrer, dans leur diversité, que nous sommes face à autant de dispositifs qui négocient le passage entre contraintes, notamment techniques ou technologiques, et nou-velles possibilités d’expression. Ils vérifient l’hypothèse que, dans un environ-nement contrôlé, il existe de plus en plus des gestes de rupture, qui peuvent être des gestes de création, qui visent à échapper aux lois de la productivité et du traitement de l’information par la mise en avant de signes primitifs, d’amas de matière, et de tout ce que l’on pourrait nommer l’« intraitable ». En particu-lier, il apparaît au terme de ce tour d’horizon qu’une multitude de gestes tra-versent le numérique afin de « dramatiser » l’intervention sur l’ordinateur sans nécessairement supprimer ses fonctions automatisées de guide, de suggestion et d’élaboration.
Des réf lexions théoriques et des études de cas concrets montrent ainsi comment des instances corporelles et sensibles et des sujets cognitifs marquent de leur empreinte les pratiques assistées par l’ordinateur. Comment, dans une scène fortement équipée par des dispositifs électroniques et numériques, le geste revêt la responsabilité (réelle ou simulée) de la gestion des variables sémiotiques, à l’instar d’un chef d’orchestre qui dirige et contrôle tous les instrument(iste)s. On peut se risquer à parler de gestualité globalisée, à la fois formatée par les dispositifs technologiques et capable de cerner de nouveaux espaces de sens, où la liberté créatrice s’exerce.
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