Des violences et des médias
286 pages
Français

Des violences et des médias , livre ebook

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286 pages
Français

Description

Les violences meurtrissent les individus, fragilisent la société, interrogent l'Etat et nourrissent les productions médiatiques. Celles-ci en proposent des représentations nombreuses, diverses qui interrogent le public des médias, les lecteurs que sont les citoyens mais également les chercheurs. Les violences représentées par les médias sont des situations de crise qui perturbent la "routine" démocratique. Analysant ces violences à différentes époques, cet ouvrage tente d'éclairer le sens social et politique que les médias leur donnent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296176324
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DES VIOLECES ET DES MEDIAS

Du même auteur :

Terrorisme, médias et démocratie,Presses Universitaires
de Lyon, Lyon, 2001, 148 p.

© L'HARMATTA,2007
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN: 978-2-296-03577-5
EAN: 9782296035775

Isabelle Garcin-Marrou

DES VIOLECES ET DES MEDIAS

L'Harmattan

Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B.Péquignot etD.Rolland

Chômage, exclusion, globalisation...Jamais les «questions
contemporaines »n’ontétéaussi nombreuses et aussi complexesà
appréhender.Le pari de lacollection «Questions contemporaines »
estd’offrirun espace de réflexion etde débat à tous ceux, chercheurs,
militants oupraticiens, qui osentpenserautrement, exprimer des idées
neuves etouvrir de nouvelles pistesàlaréflexion collective.

Dernières parutions

HELDENBERGHAnne (sous ladir.),Lesdémarches qualité
dans l’enseignement supérieur enEurope,2007.
GilbertVINCENT,L’avenirde l’Europe sociale,2007.
PaulKLOBOUKOFF,Rénover lagouvernance économique et
socialede laFrance,2007.
ClaudeFOUQUET,Histoirecritiquede lamodernité,2007.
Gérard POUJADE,Une politiquededéveloppementdurable.
Acteurd’uneviedigne,2007
NoëlJOUENNE,Dans l’ombreduCorbusier,2007.
Jean-Jacques PROMPSY,Traitédescorruptions,2007.
MohamadK.Salhab,Éducation et évolutiondes savoirs
scientifiques,2007.
P. LEPRETRE,B. URFER,Le principede précaution.Uneclef
pour le futur,2007.
Ibrahima SARR,La démocratie endébats,2007.
CyrilLETALLEC,Sectes pseudo-chrétiennes,2007.
JulienGUELFI,onàl’euthanasie,2007.
SébastienROFFAT,Disneyet laFrance.Lesvingtansd’Euro
Disneyland,2007.
FrancisJAUREGUYBERRY,Question nationale et
mouvements sociauxen paysbasque,2007.
SébastienBRUNET:Sociétédu risque:quelles réponses
politiques,2007.

À Guillaume

REMERCIEMETS

À David pour sa patience etsaconfiance.

ÀJean-FrançoisTétuetBernardLamizet, pour les
discussions, les interrogations communes etles interprétations
disputées. Auxcollègues de l’Institutd’Études Politiques etde
l’équipeELICO, en particulierCatherineDessinges etClaude
Jametpour leur lectureattentive.

ITRODUCTIO

Comme uneplaie sanscesse rouverte, lesviolences
meurtrissentles individus, fragilisentlasociété, interrogent
l’Étatetnourrissentles productions médiatiques;celles-ci,à
leurtour, proposentaupublic des représentations desviolences.
Ces représentations, nombreuses, fréquentes etparfoistrès
violentes elles-mêmes, interrogentle public des médias–les
récepteurs, les citoyens mais égalementles chercheurs.Elles
donnentàvoir, en effet, des situations de crise, qui perturbentla
« routdémocrine »atique,ausens oùladémocratie, qui peut
être caractérisée commeun régime politique dans lequel les
conduites individuelles etcollectives sontréglées par les lois,
vitlesviolences commeune remise en cause des dites règles.
C’estprécisémentsur cette «remise en cause » que nous nous
proposons de réfléchir, sur lesatteintesàlaroutine
démocratique qu’exercentlesviolences,telles qu’elles peuvent
être représentées par les médias.Bien des chercheurs se sont
interrogés sur ces phénomènes etsur leur médiatisation, mais la
réflexion que nous proposons envisage laquestion de façonun
peudifférente, pourtenter de comprendre le sens social et
politique que les médias–les journaux –donnentaux
violences.
Lesviolences peuventêtre penséesàpartir de différentes
catégories– terrorisme,violences criminelles, juvéniles et/ou
urbaines, sociales, morales, sexuelles, conjugales, routières–
qui inscriventles faits dans des ordres explicatifs spécifiques,
dontl’hétérogénéité brouille lacompréhension, complexifie la
prévention et/oularépression.Cette catégorisation des
violences relève,àn’en pas douter, d’une nécessitétantsociale
que politique, car lesactions, qui peuventêtre menées par les
sociétés etlesÉtats faceaux violences, requièrent une
identification relativementprécise des phénomènesviolents.
Dans cettevisée d’identification desviolences, de nombreux

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travauxs’attachentàdécrire les contextes, causes,acteurs et
1
conséquences des faits deviolence. La présenteréflexion
reprend en partielacatégorisation desviolences pour retenir
certaines d’entre elles, mais il fautpréciser d’emblée que nous
ne chercherons pasàélucider ce que seraitle réel desviolences.
Pour le direautrement, notre propos nevise pasàsaisir ce qui
estréel dans les causes,acteurs, conséquences desviolences et
dans ce qui donne lieuauxreprésentations médiatiques;le
proposvise,àl’inverse,àidentifier le sens que les discours des
journauxdonnentaux violences,àleursacteurs,àleurs causes
éventuelles etauxperturbations sociales etpolitiques
engendrées.Cette perspective générale inscritlaréflexion dans
une épistémologie précise, celle des sciences de l’information et
de lacommunication, etdansun ensemble detravauxplus
spécifiques, portantsur le sens des productions médiatiques.La
reprise de catégories particulières deviolences–juvéniles,
routières etsociales–intervientdonc ici commeun instrument
de délimitationa priorides faits qui fontl’objetde
représentations médiatiques.Nousverrons que cette
délimitation des faits, qui sépare, par exemple, la violence
routière desviolences juvéniles, ne se retrouve pas de façon
aussi nette dans laqualification de certains de leursauteurs.
Laréflexion s’ancre, de façon corollaire, dansune
perspective qui refuse la vision essentialiste desviolences.Ce
pointestdéterminant, car considérer que lesviolences ne
peuventpas être caractériséesàpartir d’une essencetoujours
déjàprésente nous oblige, en effet,àpenser de façon complexe
les différentes normes quitracentles contours de ce qui est
violentetde ce qui ne l’estpas. Aunombre de ces normes, on
compte, de façon évidente, le droit ;mais on peut aussi compter
lamorale, les représentations sociales et, c’estlàce qui nous

1
Quelques exemples de cestravaux, essentiellementsociologiques, sont
donnés en bibliographie;ils constituent un champ de connaissancesutilesàla
compréhension des représentations médiatiques desviolences.

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intéresse,lesreprésentations médiatiques.Comme le droit, la
morale etles représentations sociales, les représentations
médiatiques sontévolutives et, surtout, différemment
construites selon les époques etles contextes.De ces critères
relativementinstables définissantlaviolence, nous déduisons
un impératif, celui detenter de comprendre quelles peuventêtre
les normes structurantles représentations médiatiques.Cette
tentative estici mise enœuvre par laconjonction de deux
analyses, l’une convoquantquelques réflexions philosophiques,
2
l’autre examinantles discours des journaux.
Lapremièreanalyse convoque des penseurs dusocial etdu
politique–ThomasHobbes,BaruchSpinozaetMichel
Foucault, principalement –pour identifier destraits fondateurs
de l’État, de lasociété, de l’individu, de l’appartenance, de la
justice et,àpartir de cestraits, les critères qui peuventpermettre
d’identifier ce qui fait violence.Cetteanalyse permetde
comprendre que certaines normes sontfluctuantes, selon les
conceptions dupouvoir, selon les époques;mais elle permet
égalementd’identifier des normes plus stables qui, bien que
construites dans letemps long de l’Histoire, ont une présence
toujours repérable dans les représentations contemporaines.La
secondeanalyse s’attacheàéclairer lacristallisation symbolique
des normes dans des discours de presse dontles époques etles
ème
objetsvarient.Consacréeauxdiscours dudébutdu20siècle,
sur les jeunesurbainsviolents, les Apaches,auxdiscours de
1954 surlagrande pauvreté etauxdiscours contemporains
tenus sur d’autres jeunesurbainsviolents, sur lapauvreté etsur

2
Par «discounors »,us entendons l’ensemble de ce «dit»un mé

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