Les télévisions africaines face au défi de la modernité
272 pages
Français

Les télévisions africaines face au défi de la modernité , livre ebook

-

272 pages
Français

Description

Se fondant sur l'expérience particulière de la Cameroon Radion Television (CRVT), l'auteur soutient que les télévisions africaines ont maille à partir avec la modernité. La trajectoire historique de la CRTV est mise en lumière à la faveur d'une analyse la comparant avec celle de télévisions européennes emblématiques. Dans un contexte africain de migration vers le numérique et de mondialisation médiatique qui incline vers une uniformisation aussi féconde que destructrice d'identités, l'auteur livre sa vision d'un modèle de télévision authentiquement africain.


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2015
Nombre de lectures 43
EAN13 9782336372778
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Olivier Bilé

LES TÉLÉVISIONS AFRICAINES
FACE AU DÉFI DE LA MODERNITÉ

L’expérience de la CRTV

20/02/15 17:46

Les télévisions africaines
face au défi de la modernité

Olivier Bilé

Les télévisions africaines
face au défi de la modernité

L’expérience de la CRTV

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-05657-9
EAN : 9782343056579

À mes parents Grégoire Marie et Berthe Bilé.

REMERCIEMENTS

Avant toutes choses, jetiens à remercier le Maître du temps etdes
circonstances, mon Dieusi présentetsi près de moi, pour m’avoir
donné la force de pouvoir enfin mettre le présentouvrage à la portée
dugrand public afin que ce dernier puisse en découvrir l’utilité etje
l’espère detoutcœur, en faire bonusage.

Je remercie le Pr LaurentCharles BOYOMO ASSALA pour son
inépuisable disponibilité ainsi que pour l’ensemble de son
accompagnementdans le cadre de l’élaboration duprésentouvrage.
En plus d’avoir dirigé mathèse de Doctorat, il faitpartie de ceuxqui
ontstimulé mon intérêtpour l’académie etl’intellectualisme.
Merci à mon épouse Chetah BILE pour ses précieuxconseils, sa
patience ainsi que les fécondantes discussions auxquelles elle
m’expose surtoutes sortes de sujets.
Toute ma gratitude à Yolande, celle-là même qui aujourd’hui
disparue, s’estdonnéeun mal fouà assurer letravail de saisie
informatique etde mise en page de la première mouture duprésent
ouvrage. Merci dans la même lancée à mes chers étudiants de
l’Université de Yaoundé II-ESSTIC, notammentà Christelle
TEMGOUA TSOFACK etJoseph Arthur ESSISSIMA MBAZOA de
la filière Edition pour leur contribution significative à la conception de
la couverture età la mise en page finale.

Ma reconnaissanceva égalementà mon éditeur L’Harmattan et
particulièrementà Roger MONDOUE, directeur de l’agence du
Cameroun, pour l’accueil sans cesse bienveillantréservé à mes
publications ausein de ses rayons. Jevoudrais exprimer le même mot
de gratitude à l’endroitduPr Alexandre TJOUEN, de Sorelle Agnès
MATOTA EHOUNGUE etdudoctorantStéphane KOUAM
FONDJIO pour leur contribution en qualité de relecteurs. J’ai aussi
une pensée à l’égard de certains de mes collègues de l’ESSTIC etde
la CRTV pour les échanges fructueuxque nous avons souventeus sur
lathématique de latélévision.

AVANT-PROPOS

Le paysagetélévisuel africain en général etcamerounais en
particuliertire-t-iltous les bénéfices escomptables des avancées
juridico-technologiques ducontexte audiovisuel mondial? La
démonopolisation de l’audiovisuel africain dès l’orée des années
1990, avec pour corollaire l’accroissementdunombre de diffuseurs
locaux,traduit-elle l’émergence d’unevéritable dynamique de
modernisation dusecteur sous la forme de la production d’une
abondance programmatique quantitative etsurtoutqualitative aussi
bien envolume d’émissions que de chaînes detélévision ?

Partantdupostulatgénéral selon lequel la problématique africaine
qu’elle soitde nature politique, économique, sociale ouculturelle, se
décline dans les divers Etats àtravers les mêmestendances lourdes, je
me suis appuyé surune étude minutieuse de latélévision publique
camerounaise de même que surune observation, certes plus distante
des écransafricains, pour constater que la plupartde nostélévisions
ont véritablementmaille à partir avec la modernité.

Plusieurs raisons m’ontpar conséquentmotivé à mettre à la portée
dupublic cetouvrage adapté de mathèse de doctoratpubliée en2009.
D’abord, ilya le grand intérêtd’un sujetquitouche àun domaine et
un service désormais plus que familiers pour la quasi-totalité de nos
populations devenues grandes consommatrices detélévision. Ensuite,
en cette période décisive de basculement vers le Numérique, le souci
de fournir auxpouvoirs publics etauxresponsables des chaînes de
télévision ducontinent, publiques etprivées, quelques outils
théoriques etmanagériauxsusceptibles de les aider à réformer et
moderniser les entreprises ainsi que l’environnementinstitutionnel. Et
enfin, le désir de mettre à la disposition des chercheurs, des
consultants, des étudiants,voire de la population générale,un ouvrage
ayantégalementquelque portée historique etdidactique dansun
contexte oùles publications scientifiques dans cette spécialité des
sciences de la communication qu’estlatélévision sontfortrares. Avec
le secretespoir qu’il suscitera d’autres ouvrages qui, dans les années à
venir, servirontà émanciper davantage l’audiovisuel africain.

INTRODUCTION

Le débutdes années 1990estemblématique etconstitue le pointde
départd’un ensemble de mutations hautementdéterminantes qui,tout
aulong des années suivantes,vontrestructurer et transformer la scène
sociopolitique etsocio-médiatique africaine dans le sens d’une
libéralisation plus accrue de son espace public.
En se fondantsur l’étymologie grecque du terme « moderne »
signifiant« d’aujourd’hui » etqui, dans l’espritde Descartes, seveut
en rupture avec ce qui précède notammentlestraditions, les modes de
vie, les perceptions communes ethabituelles,voire les lois, on
pourraitassurémentconsidérer que les divers bouleversements
survenus dans cette période sur le continentnoir sontconstitutifs de
modernité. Selon le lexique des sciences sociales, la modernité,terme
datantde 1848 et utilisé par Chateaubriand à la faveur de la
transformation duqualificatif « moderne » en substantif, peutêtre
définie commeun concept un peuflou, s’éloignantdusenstechnique
pour englober desvaleurs de façontrès large: l’actuel etl’avenir ou
1
encore l’espoir etla critique .
Comme effets de la modernité issue ducontexte mondial des
années 1990, on peutrelever sur le plan politique, des événements
majeurstels que la chute dumur de Berlin oule célèbre discours de
La Baule qui ontsuscité en Afrique, la libéralisation ducadre
politique etl’émergence desvaleurs de démocratie, de droits de
l’homme etd’Etatde droit. Auplan économique, letriomphe de
l’idéologie néolibérale bien ancrée dans la doctrine etles orientations
prescriptives des institutions de Bretton Woods déjà auchevetde
nombre d’Etats africains, concourtà la libéralisation età la
déréglementationtous azimuts de leurs économies.
Latraduction dans le champ communicationnel - celui qui mobilise
notre préoccupation dans le cadre duprésentouvrage - de cette
nouvelle donne sociopolitique etsocioéconomique est un mouvement
général de libéralisation des activités médiatiques, lequel s’appuie sur
des loisvotées par les parlements de la plupartdes Etats africains. À

1
Lexique des sciences sociales, 8e édition, Dalloz,2004.

partir de ce momenthistorique et tournantle dos auxlogiques de
monopoles d’Etatjusque-là entretenues par les médias locaux, le
paysage médiatique africain a amorcé sa mue en s’engouffrantdans le
paradigme de la démonopolisation.
AuCameroun en particulier, ce mouvementestmatérialisé par
l’entrée envigueur de la loi 90/052du19 décembre 1990relative à la
liberté de communication sociale. A la faveur de ladite loi, l’empreinte
de la libéralisation devientassezrapidementperceptible dans le
domaine de la presse écrite oùl’on observe déjàunevéritable
floraison destitres aupérigée des années 1990.
S’agissantdupaysagetélévisuel, c’està la suite de la même loi de
1990– nonobstantle retard pris par la signature dudécret
d’application de sonvoletaudiovisuel - que s’estdéveloppée la
2
réception des chaînestransnationalesvia les satellites de diffusion
directe. L’émergence de cette concurrence de faitpour la CRTV,
télévision publique duCameroun,traduitégalementson basculement
– bien qu’à lavérité davant

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