Annuaire marocain de la stratégie et des relations internationales 2012 (Tome 2)

Abdelhak Azzouzi

Description

Cet ouvrage voudrait concourir à la reconnaissance d'une doctrine marocaine en science politique et relations internationales, alors que les travaux en la matière au Maroc sont très rares. Le pluralisme académique, la diversité intellectuelle, la multiplication des approches, les débats pratiques et théoriques sont en effet essentiels pour la vitalité de n'importe quelle région. Regrouper les experts, rassembler les spécialistes, confronter les tendances, tels sont les objectifs de ce travail. (Ouvrage relié).

Sujets

• Maroc
• Relations internationales
• Afrique subsaharienne
• Diplomatie
• Géopolitique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2012
• Nombre de lectures: 172
• EAN13: 9782296503144
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 9 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Annuaire Marocain de la Stratégie et des Relations Internationales
Directeur de l’AMSRI
Abdelhak Azzouzi
Co-directeurs de l’AMSRI
Asmaâ Alaoui Taib / Abdallah Harsi / Mohamed Fakihi
Comité scientifique
Abdelhak Azzouzi / Asmaâ Alaoui Taib / Mohamed Fakihi / Abdallah Harsi / Anas Talbi / Hakima Mountassir / Mounia Slighoua / Mouna Mesdouri / Brahim Benjelloun Touimi / Abdelilah Fountir / Danielle Cabanis / Hassan El Mossadek / Andre Cabanis / Mohammed Kabbaj / Fathia Bennis / Abdelhadi Tazi / Burhan Ghalioun / Farès Abdelarim / Ahmed Lahlimi Alami / Abdellah Bin Ali Al Khatib / Driss Guerraoui / Mohammed Larbi Messari / James Hollifield / Robert Jordan / Enrique Mugica Herzog / Khalifé Kazem / Catherine de Wenden / Said Laouandi / Abdelouahed Ourzik / Mohammed Fatih Naciri / Mohamed Darif / Manar Slimi /Makinouchi Haruko / Khalid Azab / Abdallatif Youssef al Hamad / Jean Louis Reiffers / Saad Kettani / Mohammed El Yagoubi / Francesco Spano / Fadel Al Rabii / Sabah Yassine / Madhi Al Khames / Amine Mahfoud / Mohamed Abassi / Cleopatra Lorintiu / Jaime Gama / Charles Christopher / Jean Marie Crouzatier / Phillipe Raimbault / Francois Paul Blanc / Nadira el Guermai / Idriss Yazami / Lola Bañon Castellón / Serigne Diop / Ahmed Aldersh / Amadou Lamine Sall / Mohamed Cherkaoui / Boucetta Boudchiche / Omar Hilal / Brian Calfano / Leila Hanafi / Aziz Hasbi / Menouar Alem / Pierre Bonte / Abdelhamid el Ouali / Kamal Mesbahi / Émile Sahliey / Mamdouh Aker/ Charles Anthony Smith / Said Al Lawandi
Comité de traduction
Abdelhak Azzouzi / Asmaâ Alaoui Taib / Mohamed Fakihi / Abdallah Harsi / Hakima Mountassir / Mounia Slighoua / Mouna Mesdouri / Hamid kjidaa / Mohamed Ouakrim / Lola Banon / Zhor Lhouti / Maroussia Issoumour / Hakima Kirami / Mohamed Abassi / Omar Hilal / Mohamed Allali / Abdelmajid Khadad / Abdelali Quarqori / Abdeljebar Boukili / Siham Kinani / Abdelmajid Khdad / Abdelkader Lachkar / Mohamed Benhlal / Abderrahim Salmani / Direction des études et des prévisions financières, Ministère de l’Economie et des Finances / Banque du Maroc / BMCE Bank / James Hollifield /Bahanou Akabouch / Ali Azeriah / Aouatif Raissouli / Sadik Rddad / Jilali Saib
Comité de relecture de la traduction finale en trois langues
Abdelhak Azzouzi / Asmaâ Alaoui Taib / Mohamed Fakihi / Abdallah Harsi / Brian Calfano / Mohamed Ouakrim
Conception graphique
Saâd Tadlaoui

L’AMSRI est publié par le Centre Marocain Interdisciplinaire des Etudes Stratégiques et Internationales, association d’utilité publique (décret N° 2.11.250 du 18 mai 2011) avec le concours de l’Agence de Développement des Provinces du Sud, et le soutien du groupe Ahmed Jamai, la BMCE Bank, le Ministère Chargé des Marocains Résidant à l’Etranger, Royal Air Maroc.

CMIESI, B.P. 8622, Atlas, 30 001 Fès, Maroc. www.cmiesi.ma
Titre
ANNUAIRE MAROCAIN
DE LA STRATÉGIE
ET DES RELATIONS
INTERNATIONALES



2012


TOME 2
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.ha [e-mail]
[e-mail]

ISBN : 978-2-296-98140-9
EAN : 9782296981409
POLE 3 : INSTITUTIONS, GOUVERNANCE, SYSTEME POLITIQUE ET DEVELOPPEMENT AU MAROC EN 2011
RUBRIQUE 1 : LE CHAMP POLITIQUE NATIONAL EN 2011 : LA RUPTURE
SOUS LA DIRECTION DE ABDALLAH HARSI, SECRETAIRE GENERAL DU CMIESI, PROFESSEUR A LA FSJES DE FES

ANDRÉ CABANIS
AUTOUR DE LA NOUVELLE CONSTITUTION MAROCAINE : LES PERMANENCES, LES ÉVOLUTIONS PROGRAMMÉES, LES ÉLÉMENTS DE RUPTURE

ABDALLAH HARSI
RAPPORT : TABLEAU COMPARATIF ENTRE LA CONSTITUTION DE 1996 ET 2011

ABDELGHANI ABIZA
BILAN DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE DANS LE DOMAINE ADMINISTRATIF AU COURS DE L’ANNÉE 2011

MOHAMED LAARAJ
LE CONTROLE PARLEMENTAIRE EN MATIERE DES DROITS ET DES LIBERTES

HAMID CHABAT
LE MOUVEMENT SYNDICAL AU MAROC, LA PREVENTION DES CONFLITS DE TRAVAIL ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

ANDRÉ CABANIS
LES PARTIS POLITIQUES MAROCAINS ET LA MISE EN ŒUVRE DE LA NOUVELLE CONSTITUTION AU LENDEMAIN DES ÉLECTIONS DU 25 NOVEMBRE 2011

PHILIPPE RAIMBAULT
LA CONSTITUTIONNALISATION DU DROIT A L’ÉDUCATION : QUELQUES RÉFLEXIONS A PARTIR DES EXEMPLES FRANÇAIS ET MAROCAIN

CHRISTOPHER CHARLES
LA NOUVELLE CONSTITUTION MAROCAINE : CANEVAS DE LA DÉMOCRATIE

MOHAMED DARIF
LA MOUVANCE ISLAMISTE AU MAROC EN 2011
AUTOUR DE LA NOUVELLE CONSTITUTION MAROCAINE : LES PERMANENCES, LES ÉVOLUTIONS PROGRAMMÉES, LES ÉLÉMENTS DE RUPTURE
PAR
ANDRÉ CABANIS *
La constitution de 2001 apparaît, parmi toutes les lois fondamentales dont s’est doté le Maroc, comme celle qui innove le plus. Auparavant les commentateurs avaient l’habitude de distinguer cinq textes qui, depuis 1962, ont organisé les institutions politiques du Maroc : ceux de 1962, 1970, 1972, 1992 et 1996, étant entendu que trois d’entre eux se présentent comme des lois fondamentales nouvelles et deux comme de simples versions révisées 1 . Ces documents sont souvent assez proches les uns des autres ce qui facilitait d’ailleurs le travail des juristes qui se trouvaient à même de débusquer facilement les passages modifiés et, ainsi, d’analyser les inflexions introduites. L’on avait parfois l’impression d’un texte progressivement amélioré plutôt que de versions successives tout à fait différentes les unes des autres. Il n’en va certainement pas de même aujourd’hui.
La structure générale précédemment suivie a été à peu près conservée, en harmonie d’ailleurs avec celle que l’on trouve dans la plupart des constitutions du monde et sans que l’on voit très bien comment y échapper : au Maroc comme ailleurs, on commence par les principes généraux et les droits fondamentaux, puis on poursuit par une présentation des trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire. Pour ce qui est de l’ordre des pouvoirs successivement présentés, le Royaume chérifien présente une spécificité inaugurée en 1962 et fidèlement préservée jusqu’à nos jours : pour marquer la supériorité de la prérogative monarchique, la présentation de l’institution royale est séparée de celle du gouvernement, ce dernier étant rejeté après la description du Parlement qui se trouve ainsi et un peu paradoxalement valorisé par rapport à ce que l’on constate dans la majorité des constitutions républicaines.
Si le plan traditionnel et spécifique des lois fondamentales applicables au Maroc a été conservé en 2011, en revanche la majorité des dispositions à été modifiée, parfois très profondément. D’une façon générale, le nombre d’articles augmente fortement jusqu’à presque doubler : 110 en 1962, 101 en 1970, 103 en 1972, 102 et 108 après les révisions de 1992 et 1996. Ces chiffres modestes contrastent avec un nombre presque doublé en 2011 : 180 articles 2 . Certains peuvent juger qu’après des textes caractérisés par un beau laconisme, le régime marocain tombe dans le même travers que la plupart des pays du monde, souvent dotés de documents inutilement bavards, mêlant des éléments prescriptifs et des considérations justificatrices qui n’ont guère leur place que dans un exposé des motifs ou dans un préambule, se perdant en énumérations inutiles là où une définition générale suffirait, multipliant les transgressions possibles jusqu’à faire de l’exception la norme.
Quelle que soit le goût légitime des juristes pour les documents brefs et nerveux, nous ne partageons pas ce point de vue : il est souvent utile d’être précis et détaillé et c’est le cas avec le texte marocain de 2011. On connaît la formule de Napoléon, souvent citée inexactement à partir du témoignage de Roederer, avocat sous l’Ancien Régime, député aux Etats généraux, futur président de la section de l’Intérieur du Conseil d’Etat. Alors que l’on discute de la future constitution de 1799, le premier consul explique qu’« une constitution doit être courte et… » En juriste traditionnel, Roederer se prépare à entendre « … et claire ». Il est donc étonné que Bonaparte ajoute « … et obscure ». Il pressent que, pour le nouveau chef de l’Etat, la République n’est qu’une étape. Les textes brefs se révèlent parfois l’antichambre du pouvoir personnel, voire de la dictature. Ce n’est certes pas la voie dans laquelle le Maroc indique, en cette deuxième décennie du XXI e siècle, vouloir s’engager.
Dans cette présentation qui se veut d’abord technique, nous avons choisi de priv