Atout France
87 pages
Français

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Description

Cet ouvrage invite à une réflexion stimulante sur la politique de la France qui a toutes les cartes en main pour prendre en charge son destin si elle veut continuer à exister et à peser dans le monde d'aujourd'hui. Cette approche privilégie la prise en compte de la réalité et commande de replacer l'Etat-nation au centre des relations internationales pour une nécessaire coopération, tout en remettant le principe républicain de la laïcité au cœur de notre pacte social.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 227
EAN13 9782336275994
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296129184
EAN : 9782296129184
Atout France

Jacques Myard
Ouvrages de l’auteur ou publiés sous sa direction : L’euro de tous les risques (1998, F.X. de Guibert) La langue française en colère (2000, F.X. de Guibert) La laïcité au cœur de la République (2003, L’Harmattan) Mondialisation et Europe fédérale, une réponse pour la France ? (2004, F.X. de Guibert) La France dans la guerre de l’information - Information désinformation, géostratégie (2005, L’Harmattan) Médias sans tabous (2006, CNR) La France à l’ère de la mondialisation : les nouvelles perspectives de la politique étrangère française (2009 l’Harmattan)
Rapports d’information parlementaire L’Europe et la protection des dessins et modèles (1994) Les enjeux de la Méditerranée (1995), L’adhésion de la Roumanie à l’Europe en 2007 : une échéance à respecter (2004) L’adhésion de la Roumanie à l’UE, c’est la famille (2006) Le nécessaire renouveau de la politique industrielle française et européenne (2007) La politique des jeux : pour une ouverture maîtrisée (2008) Enjeux géostratégiques des proliférations (2009)
Rapports collectifs d’information parlementaire Les sectes (1995) Les sectes et l’argent(1998) Enquête sur la tragédie rwandaise (1998) La laïcité à l’école (2003) La lutte contre le terrorisme (2004) Les sectes et la formation professionnelle (2004) Les sectes et la protection de l’enfance (2006) La langue française dans l’Europe et le monde (2006) Le voile intégral : le refus de la République (2009) Quels chemins pour Damas ? (2010)
J’adresse mes vifs remerciements à Odile Rey-Coquais et Catherine Gollnhofer pour leurs conseils avisés et leurs talents de relecture qui ont permis d’améliorer grandement la rédaction de ce livre.
A toutes celles et à tous ceux qui dorment en paix dans cette douce terre de France, et qui, humbles ou célèbres, depuis des millénaires ont construit la nation pour assurer notre avenir, notre liberté.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Remerciements Dedicace INTRODUCTION 1 - LA NOUVELLE DONNE INTERNATIONALE 2 - LE POIDS DE LA FRANCE 3 - QUELLE POLITIQUE ETRANGERE ? 4 - NOS PRIORITÉS STRATEGIQUES 5 - LA COHESION DES EQUIPAGES CONCLUSION
INTRODUCTION
«Je ne me flatte pas de vous faire comprendre la France. J’ignore si je la comprends moi-même. Je n’essaie pas de la comprendre parce qu’elle ne m’en laisse pas le loisir, elle m’emporte avec elle dans sa grande aventure »
Georges Bernanos

J’ai toujours ressenti la France comme une force indicible, une présence qui imprègne mon esprit, guide mes réflexions et inspire mon action.

L’une de mes collègues des Affaires étrangères, portant par alliance un grand nom français, me déclara un jour : « Si je n’étais pas française, j’aurais aimé être anglaise. » Fort étonné, je lui répondis qu’une idée aussi saugrenue ne me serait jamais venue à l’esprit. Elle se ravisa, consciente de sa bévue ; j’avais, me dit-elle, marqué un point.

Etrange manie que celle de nos élites et salonnards de vanter à loisir la prétendue supériorité des modèles étrangers, économique, politique et culturel, pour mieux fustiger et vilipender les errements français.

Je n’ai jamais compris ces intellectuels qui, pour exister, décrient leur pays. Il ne s’agit pas d’ignorer les heures sombres, les injustices commises au cours de notre longue histoire, les crimes restés impunis de certains dirigeants cyniques. Notre histoire en compte beaucoup.
Mais ces intellectuels ont-ils bien saisi qu’en dénigrant la France, c’est eux-mêmes qu’ils méprisent ? Ont-ils compris que leur mode de pensée, leur indépendance d’esprit, leur fronde même, ils les doivent à la culture française, à la France qui n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle est rebelle ? – rebelle à l’envahisseur depuis la nuit des temps – rebelle à l’injustice immortalisée par l’affaire Calas – rebelle aux dogmatismes de tous bords.
Oui, je n’ai pas honte de le dire, c’est cette France que j’aime. Et je ne renie pas les moments de gloire, qu’ils soient ceux de nos armes, de nos artistes, de nos savants, de nos écrivains.

Cette France rebelle m’a donné la certitude que rien n’était jamais perdu, que les évidences politiques sont souvent éphémères lorsqu’elles ne s’inscrivent pas dans une logique, le logiciel du fait français. C’est elle qui m’a donné l’indépendance d’esprit pour « ne pas subir » selon la devise de Leclerc.

Mais c’est l’histoire de France qui m’a enseigné qu’il n’y a de politique que, à long terme, il faut se garder des « coups », médiatiques surtout. Qu’il me soit permis de relater une anecdote : lors de négociations franco-chinoises qui se déroulaient rue de Rivoli, alors siège du ministère des finances, la délégation chinoise, au fil de multiples rencontres, posait toujours les mêmes questions à la délégation française conduite par Jean-Claude Trichet. Lors d’une pause, ce dernier me dit : « Ils nous font perdre notre temps » ; « non », lui répondis-je, « tu es un homme pressé, la Chine est millénaire et la France éternelle. »

Il nous faut retrouver, dans notre action et surtout en politique étrangère, le temps long et se garder des réactions immédiates. Il est regrettable et dangereux que les Princes qui nous gouvernent se portent constamment à la pointe de l’actualité, se substituent aux ambassadeurs, aux ministres, les court-circuitent pour prendre l’affaire en main. L’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, surnommé le petit télégraphiste de Varsovie, en a fait l’amère expérience en voulant pratiquer cette diplomatie du direct. C’est ainsi qu’en 1989, sans aucune préparation du ministère des affaires étrangères, dans le plus grand secret, il est allé rencontrer Brejnev à Varsovie pour l’inviter à quitter l’Afghanistan. Ce dernier lui confia que l’URSS quitterait ce pays dans les quinze jours... Le président français, naïf, est rentré triomphant à Paris... On connaît la suite. Force est de constater que ses successeurs n’ont pas toujours su tirer les leçons de cette malheureuse expérience.

Certains politiques et intellectuels bien-pensants reprochent aussi à la France sa taille ; elle serait devenue trop petite, elle ne ferait plus le poids face aux mastodontes chinois, indien, américain. C’est d’abord ignorer qu’il n’y a jamais eu dans l’histoire de l’humanité de corrélation entre la taille et la puissance d’un Etat : nombre de batailles ont été remportées par des armées moins nombreuses mais bien commandées et au moral d’acier.

Ces faux prophètes nous proposent que la France disparaisse dans des entités plus grandes, l’Europe, voire l’Otan pour sa défense. Je me suis toujours révolté contre les pseudo-évidences de ces déclinologues professionnels, münichois dans l’âme, dont la seule véritable préoccupation est de vendre de la copie plutôt que de retrousser les manches pour faire vivre la belle aventure française dans le concert des Nations libres.

Je ne me suis toujours fixé qu’une seule mission : poursuivre le combat de la France libre, même au prix de la désobéissance. «L’esclave dit toujours oui », nous rappelle Antigone. Je suis persuadé qu’il devra toujours s’élever une flamme française pour alimenter la liberté des hommes.
1
LA NOUVELLE DONNE INTERNATIONALE
« L’homme n’est plus la proie de l’homme mais le monde sa proie »
Henri Michaux

Avant de juger et d’apprécier les capacités de la France à agir sur la scène internationale, avant d’affirmer si elle doit ou non se fondre dans une entité plus grande au risque de perdre sa spécificité, il convient d’analyser la situation de la nouvelle donne mondiale, sa structure, ses modes de fonctionnement, sa dynamique.

Cette analyse est d’autant plus nécessaire que nombre de politiques ou d’experts n’ont guère perçu la portée des changements du monde actuel depuis deux décennies. Tous évoquent un monde multipolaire, mais sans véritablement saisir sa nature et surtout son mode de fonctionnement.

Pendant toute une période, de 1945 à 1990, le monde a vécu sous l’empire du système bipolaire Etats-Unis-URSS, chacune des deux puissances gérant son camp.

L’Europe a cristallisé cette bipolarisation, le continent étant physiquement coupé en deux par un rideau de fer, selon l’expression churchillienne (discours de Fulton du 5 mars 1946), et le mur de Berlin. Les deux Grands se faisaient face en chiens de fa

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