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Description
Informations
Publié par | Anthemis |
Date de parution | 23 août 2017 |
Nombre de lectures | 2 |
EAN13 | 9782807204591 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
© 2017, Anthemis
Place Albert I, 9, B-1300 Limal Tél. 32 (0)10 42 02 90 - info@anthemis.be - www.anthemis.be
Toutes reproductions ou adaptations totales ou partielles de ce livre, par quelque procédé que ce soit et notamment par photocopie, réservées pour tous pays.
ISBN : 978-2-8072-0459-1
Dépôt légal : D/2017/10.622/82
Du même auteur
The French Référé Procedure – A legal Miracle , avec Wallace R. Baker, préface de Pierre Drai, Premier Président de la Cour de cassation, Miami, éd. University of Miami, 1993.
La démocratie-dépassement , préface de Me Pierre Lambert et du Bâtonnier Louis-Edmond Pettiti, Bruxelles, Nemesis-Bruylant, 1997.
L’Expert et l’expertise judiciaire en France , avec Gérard Rousseau, préface de Jean-Paul Costa, Président de la Cour européenne des droits de l’homme, Bruxelles, Nemesis-Bruylant, 2007.
L’Entreprise et la Convention européenne des droits de l’homme , préface de Michel Franck, Président d’honneur de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, Bruxelles, Nemesis-Bruylant, 2008.
L’heure de la citoyenneté volontaire , Paris, L’Harmattan, 2011.
À mon confrère et très cher ami Pierre Lambert, fondateur de l’Institut des droits de l’homme du barreau de Bruxelles, en hommage à tous ses combats pour une Europe du respect de la dignité humaine.
« On ne gagne pas des batailles avec des soldats habitués à baisser les yeux. »
M ALAPARTE
Sommaire
Avant-propos
LE PÉRIL DE L’EFFONDREMENT
Le mal français, mal de l’Europe
Les germes de la révolution sans idée
Le nihilisme européen au cœur du déclin de l’Occident
Répondre à la question « pourquoi ? »
En finir ou redéfinir
Crise de l’Europe – crise de l’État
LA FORCE DE LA RECONSTRUCTION
Les 7 péchés capitaux de l’Europe
Redéfinir les fondations
Vers un nouveau contrat social européen
Les trois degrés du dépassement
Vaincre sur les deux fronts
Bibliographie
Avant-propos
Dans une chronique publiée dans le journal Le Monde du 15 septembre 2016 sous le titre « Peut-on encore sauver l’Europe ? », le Président Jacques Delors écrivait : « Nous exhortons tout le monde, et en particulier notre jeunesse, partout en Europe, à ne pas être spectateurs dans les jours et les mois à venir, mais participants actifs à la promotion d’une réponse collective aux défis auxquels sont confrontés notre continent et notre monde […]. Aux jeunes générations de faire revivre les valeurs des fondateurs. »
Certes, les valeurs existent encore, mais, tel un grand malade, ne seraient-elles pas en phase terminale ?
Dans l’Europe d’aujourd’hui, les partis populistes, nourris par la détresse des peuples, préparent les obsèques de la démocratie.
Faire revivre les valeurs des fondateurs de l’Europe, les arracher au désenchantement collectif qui les voile, suppose d’en appeler à un souffle nouveau.
Lassée par les discours d’une classe politique traditionnelle, la jeunesse d’Europe en quête de repères attend une idée-force.
Il lui faut découvrir le sens de son avenir, retrouver le sens de l’action de chaque citoyen, le sens de la démocratie.
Le 7 mai 2017, un sursaut a prouvé que les Français avaient la mémoire de l’Histoire.
Ils ont su écarter les bateleurs d’un bonheur fondé sur le rejet et la haine des autres.
Ils se sont souvenus des chemins qui conduisent de Vichy à Dachau.
Ils ont su dépasser les barrières établies pour dire non à « l’infâme » et transmettre à un homme l’héritage d’une France des libertés dans l’Europe du respect de la dignité humaine.
En proie au danger populiste croissant, jusqu’au soir du 7 mai, l’Europe regardait la France avec angoisse.
Dans un dépassement des partis politiques et des frontières, gagnés par une inquiétude partagée, tous les démocrates d’Europe se sentaient soudainement Français.
Au lendemain de la victoire sur les extrêmes, l’instant d’une telle conscience européenne revivifiée nous invite plus que jamais à renforcer celle-ci pour bâtir un édifice d’espoir sur la base d’un contrat social rénové.
L’appel de ce livre s’adresse à chaque citoyen d’Europe et spécialement à la jeunesse.
Il s’adresse également à tous ceux qui ont cessé de croire au devenir européen ainsi qu’en leur propre avenir aux fins de les convaincre de l’importance de la participation de chacun pour en finir avec le populisme et restaurer un vrai lien de citoyenneté sur la foi de valeurs communes.
Il s’adresse à tous ceux qui oseront dépasser les clivages pour faire face au péril de l’effondrement et bâtir en Europe une démocratie-dépassement.
LE PÉRIL DE L’EFFONDREMENT
Le mal français, mal de l’Europe
En 1977, dans un ouvrage retentissant, Alain Peyrefitte dénonçait le « mal français ».
L’ancien ministre du Général de Gaulle opérait le « constat d’un émiettement social », d’une « désagrégation » et d’un « déséquilibre », d’un « état de guerre franco-français » livré au « dualisme invétéré » face à la « troisième voie improbable » 1 .
Quarante ans plus tard, en France, l’espoir de cette voie apparaît à l’heure même où la France et l’Europe se doivent de préserver la société démocratique du péril de l’effondrement.
Partout, une brume épaisse s’étend, des banlieues jusque dans nos campagnes. Elle étouffe l’espoir et fait tousser la démocratie jusqu’à l’épuisement des valeurs.
Au mal originaire semble aujourd’hui s’être substitué un mal diffus qui atteint le corps social tout entier : le mal de ceux qui n’osent même plus espérer et sont prêts à se laisser abuser par les chantres du populisme.
Or, le mal n’est pas spécifiquement français.
Il s’étend sur l’Europe tout entière.
Dans la confusion et la peur, des peuples en désarroi errent en quête de repères, tandis que se propagent les germes d’une révolution sans idée…
1 . A. P EYREFITTE , Le mal français , Paris, Plon, 1977.
Les germes de la révolution sans idée
Il serait injuste de dire que la protestation est le mal de la France et plus encore, de dire qu’elle est toujours un mal en soi.
Elle est bien au contraire un facteur dynamique de la démocratie et demeure associée aux libertés fondamentales garanties constitutionnellement, ainsi que par la Convention européenne des droits de l’homme.
Toutefois, au même titre que la liberté d’expression devient dangereuse lorsqu’elle véhicule la haine, la protestation n’est pas sans mettre en cause la stabilité de l’ensemble lorsqu’elle apparaît comme expression d’un « contre-tout » diffus, dénué de doctrine à même d’en assurer la cohérence.
Tel est bien le cas des mouvements disparates de protestation sans doctrine définie que connaissent la France et l’Europe, où se mêlent les déçus de tous âges et catégories et où s’infiltrent ceux qui veulent détruire la société démocratique par la violence.
Fréquemment présenté comme l’origine de nombreux maux ultérieurs de la France, à l’inverse de ce que nous connaissons aujourd’hui, mai 68 fut une révolution de l’Idée.
Au nom de « l’imagination au pouvoir », dans une société d’apparence sclérosée, s’instaurait un débat d’idées.
Si, certes, dans un climat de désordre, aux réflexions prémonitoires d’Herbert Marcuse relayées par des intellectuels, se mêlaient des scories de trotskisme mal assimilé ou de maoïsme inconscient de réalités meurtrières, il n’en restait pas moins qu’au gauchisme défini par Daniel Cohn-Bendit comme « la maladie sénile du communisme » 2 s’opposait une capacité de rassemblement autour d’une « certaine idée de la France » incarnée par la pensée gaullienne.
Ainsi, parce qu’à l’appel visionnaire à l’Idée formulé par une jeunesse inquiète pour l’avenir d’une société bloquée pouvait encore répondre par sa vitalité l’idée de celui qui avait incarné la Résistan