Colombie, comprendre le processus de paix

Aria Ribieras, Estelle Schuppert, Olga Stella Garzon, Enrique Uribe Carreño

Description

Que connaît-on en France du conflit armé en Colombie ? Quelle est l'origine de cette confrontation qui dure depuis plus de cinquante ans ? Pourquoi les processus de paix successifs ont-ils tous échoué ? Quels sont les enjeux du processus de paix actuel ? C'est à ces questions, entre autres, que les meilleurs spécialistes de la Colombie essaient de répondre dans cet ouvrage

Sujets

• Histoire

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2017
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9782336805221
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Recherches Amériques latines

Recherches Amériques latines
Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin
La collection Recherches Amériques latines publie des travaux de recherche de toutes disciplines scientifiques sur cet espace qui s’étend du Mexique et des Caraïbes à l’Argentine et au Chili.
Dernières parutions
Jean-Pierre TARDIEU, Esclaves et affranchis dans la vice-royauté du Pérou. L’impossible vie affective et sexuelle (XVI e -XVIII e s.) , 2017.
Denis ROBERGE, Signification et fonction des jeux dans le Pérou préhispanique et colonial , 2017.
Marianne BOSCHER-GONTIER, Mathieu VICENS, Paroles d’exil.
Treize auteurs latino-américains témoignent , 2017.
Daniel Emilio ROJAS, Amérique latine globale. Histoire connectée, globale et internationale , 2017.
Céline GEFFROY, Jeux de mort. Ivresse et rites funéraires dans les Andes boliviennes , 2017.
Danielle CAVALERI, Traditions textiles maya du Yucatán (Mexique XXI e siècle). Usages rituels et codes symboliques , 2017.
Charlotte PUJOL, Emilie DORÉ, Félicie DROUILLEAU, Susana VILLAFUERTE, Les Amériques créatives. Regards croisés sur les discours et les pratiques , 2017.
Maria Luiza TUCCI CARNEIRO, Le Brésil face à l’holocauste et aux réfugiés juifs (1933-1948) , 2016.
Charles LANCHA, L’Argentine des Kirchner (2003-2015). Une décennie gagnée ?, 2016.
Antoine FAURE, Franck GAUDICHAUD, Maria Cosette GODOY H.,
Chili actuel : gouverner et résister dans une société néolibérale , 2016. Charlie DAMOUR, La mort et le désir d’immortalité dans l’œuvre de Gabriel Garcia Marquez , 2016.
Eliott MOURIER, État et Églises dans le Brésil du XXI e siècle. Les partenariats Public-Religieux , 2016.
Julieta QUIROS, La politique vécue. Péronisme et mouvements sociaux dans l’Argentine contemporaine , 2016.
Beatriz PALAZUELOS, Acapulco et le galion de Manille. La réalité quotidienne d’un port au XVII e siècle , 2016.
Titre

Sous la direction de Enrique URIBE CARREÑO, Olga Stella GARZON, Estelle SCHUPPERT, Aria RIBIERAS









Colombie, comprendre le processus de paix
Copyright



















© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-80522-1
Contributions
Traductions
Darío Fajardo
Ruben Endres
Renán Vega Cantor
Ariel Martinez
Javier Giraldo Moreno S.J.
Nils Enderlin
Darío Acevedo
Jeanne Peru-Gelly
Eduardo Durán Gómez
Quentin Van Eeckhout
Daniel García Peña
Marine Fery
Gustavo Álvarez Gardeazabal
Ariane Schneider
Álvaro Villarraga Sarmiento
Claire Lapique
Fernando Hernández Valencia
Maxime Quinart
Viviana Viera Giraldo
Clémence Verreux
Fernán E González S.J
Perrine Dugrand
Daniel Pécaut
Véréna Bey
Oscar Collazos
Marine Fery
Alfonso Sánchez Medina
Sarah Amalric
Gilberto Loaiza Cano
Pauline Preuss
Frédéric Massé
Clément Carreau
José Darío Rodríguez Cuadros S.J
Léa Boinnard
Stephen Launay
Élise Moulène
Juan Manuel Santos (Discours)
Solène Gail
Juan Matas
Camille Tristant
Juan Carlos Henao
Mauricio Pedraza
Stéphane Clerjaud-Bodócs
Lucie Salomon
Eduardo Celis
Johara Bouallaq

Aria Ribieras
Alice Le Pallec
Emma Traoret
Étienne Pellausy
Cloé Bansaï
Charlie Camille Flores
Autres traducteurs
Arthur Morenas
Agathe de Mauleon
Judith Garcia
Romain Laplace
Marta Barzagli
Sidonie Kerbellec
Garance Zappini
Alexane Nemoz
Leo Kleinscmidt
Teresa Vallejo Molina
REMERCIEMENTS
Aux journaux
El Tiempo ,
El Espectador ,
À la revue
Politique Internationale ,
À la Comisión Histórica del Conflicto y sus Víctimas
À Denis Rolland qui a eu l’idée de ce projet
et à Joëlle Chassin qui l’a soutenu
Exergue

« … Libérer et privilégier notre pouvoir créatif comme richesse naturelle, inestimable et dilapidée, doit être la clef de voûte pour sauver la Colombie de son propre enfer. Il est temps maintenant de comprendre que ce désastre culturel ne se résoudra pas par les armes ou l’argent, mais par une éducation pour la paix, construite avec amour sur les décombres d’un pays enflammé où nous nous levons de bonne heure pour nous entretuer encore et encore. Une éducation anticonformiste et avec une capacité de réflexion qui nous inciterait à découvrir qui nous sommes dans une société qui ressemblerait plus à celle que nous méritons. Qui nous orienterait depuis le berceau vers l’identification précoce des vocations et des aptitudes innées pour pouvoir faire ce qui nous plaît pendant toute la vie, voilà la recette magique du bonheur et de la longévité. En bref, une révolution de paix légitime qui canaliserait vers la vie l’immense énergie créatrice que, durant presque deux siècles, nous avons utilisée pour nous détruire, et qui revendique et exalte la prédominance de l’imagination. »
Gabriel García Márquez, 1998


Ce livre est le fruit d’un heureux travail d’équipe. Son élaboration fut l’occasion de mettre en pratique une certaine idée de l’université, en tant que lieu idéal de l’art de la conversation et de la coopération entre générations et en tant qu’espace propice à la transmission et à l’innovation. L’équipe de rédaction était composée d’une trentaine d’étudiants de l’IEP de Strasbourg dont la grande majorité avait passé une année d’études en Amérique latine ; deux étudiantes étaient responsables de projet (Aria Ribieras et Estelle Schuppert) accompagnées de deux professeurs (Olga Garzon et Enrique Uribe Carreño).
PRÉFACE
Depuis 1830, quarante-neuf élections présidentielles ont été organisées en Colombie. Pour une grande partie de la population, cette pratique de l’alternance par voie électorale a forgé une véritable tradition démocratique. Et pourtant, le pays n’a jamais été entièrement pacifié. Par ailleurs, l’existence des formes démocratiques n’a pas conduit à la généralisation des droits à l’ensemble de la population : des populations autochtones, des descendants d’anciens esclaves et des paysans ont continué d’être exclus de la citoyenneté à part entière.
De toutes les causes qui sont à l’origine du conflit armé colombien, l’accès des paysans à la terre est de loin le principal détonateur. En effet, les revendications portant sur l’application réelle des droits démocratiques ont très souvent été assimilées ou associées à la contestation armée des guérillas. Cela a eu pour conséquence le développement et l’installation de la violence, et les Colombiens se sont ainsi habitués à voir cohabiter guerre et démocratie. On peut légitimement douter de la possibilité d’une paix durable. Le plus raisonnable serait de commencer par mettre fin aux nombreuses injustices sociales, mais les détenteurs du pouvoir n’agissent pas en ce sens. Ils préfèrent étouffer la contestation. La paix viendra, pense une partie de l’ establishment , après la victoire de l’armée colombienne sur les guérillas. Cette conception de la paix, loin d’aboutir à une victoire militaire, a contribué à aggraver le conflit. En effet, un processus de paix qui ne s’accompagne pas d’une politique de réforme structurelle demeure fragile et propice à l’apparition de nouveaux conflits. C’est ce qui explique l’échec de la tentative de pacification des campagnes colombiennes dans les années 1950. De même, le Salvador et le Guatemala, qui ont signé des accords de paix dans les années 1980 sans avoir réformé leur structure sociale et qui ont aujourd’hui des taux de violence et de criminalité extrêmement élevés, sont des cas paradigmatiques qui montrent que tout processus de pacification doit, pour pouvoir être efficace et durable, s’accompagner d’une politique de transformations sociales profondes. En cinquante ans, la guerre en Colombie a fait environ 200 000 morts. L’incapacité de l’État à gérer, d’une part la sortie du conflit, et d’autre part la dégradation des formes de lutte due au non-respect systématique du droit de la guerre, a eu pour seul effet de retarder l’élaboration et la mise en place de réformes et d’attiser la méfiance, voire la haine, entre les Colombiens. La Guerre froide, le conflit armé interne, le narcotrafic, la pauvreté, l