Comment périssent les républiques
91 pages
Français

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Comment périssent les républiques , livre ebook

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Description

Les lois de Dracon et de Solon. — Solon refuse la couronne que prend Pisistrate. — Les ombres de la gloire d’Athènes. — La cigüe de Socrate et le poison de Démosthènes. — Athènes entre les mains des autonomistes. — Elle devient l’apanage du chef des ennuques noirs.L’histoire de la décadence des différentes Républiques de Grèce, des côtes de l’Asie-Mineure, de la Sicile, de l’Italie méridionale et des îles adjacentes suffirait à elle seule pour atteindre le but que nous nous proposons.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346078622
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Wilfrid de Fonvielle
Comment périssent les républiques
INTRODUCTION
Grâce à l’usage de l’écriture, l’humanité peut être assimilée à un être intelligent qui apprendrait toujours et n’oublierait jamais. Il ne faut donc pas négliger d’avoir recours à une expérience si précieuse et chèrement acquise, lorsqu’il suffit d’avoir un peu de raison pour éviter une catastrophe aussi terrible que fréquemment répétée. N’est-ce pas faire un acte utile que d’employer l’histoire à prévenir la destruction d’une République qui a sauvé la patrie et qui ferait place à un pouvoir despotique, n’ayant l’excuse ni de la tradition ni des services passés.
Nous avons donc écrit ce petit volume dans le but de faire ouvrir les yeux à une multitude de personnes qui ne consentiraient à s’apercevoir des qualités du régime dont nous jouissons actuellement que lorsqu’il aurait disparu, et qui verseraient alors des larmes de sang sur la sottise dont ils se seraient rendus coupables, en prêtant une oreille trop docile aux déclamations de rhéteurs dont ils auraient dû apprendre depuis longtemps à se défier.
Afin d’arriver à ce résultat, nous avons eu l’idée de décrire la fin des républiques qui ont succombé au mal dont toutes sont plus ou moins menacées, et qui les emporte infailliblement si on ne prend soin de le combattre énergiquement.
Si nous avions voulu épuiser cet intéressant sujet, nous aurions été obligé de rédiger un livre que son étendue n’aurait pas permis de mettre à la portée de la classe la moins fortunée, celle qui a le plus d’intérêt à ne pas ouvrir sans nécessité absolue l’ère des révolutions ; mais nous avons reconnu qu’il suffisait, pour atteindre un but aussi facile, de choisir un petit nombre d’exemples avec quelque discernement, et même que si nous ne nous bornions, nous serions exposé à nous répéter inutilement.
En effet, on peut dire que les ambitieux qui sont parvenus à renverser le régime légal au profit de leurs appétits se sont presque tous servilement copiés.
Quelque tristement célèbre que puisse être l’imagination de ces hommes vils, quelque raffinés que soient leurs trucs, leur scélératesse ne se peut mouvoir que dans le cercle restreint de l’exploitation de passions qui sont toujours les mêmes. En effet, en dépit des sophismes des partisans de Darwin, ni la vapeur, ni la photographie, ni l’électricité, qui ont transformé notre civilisation, n’ont changé la forme des manifestations de l’âme humaine. Dans les masques des coquins politiques qui veulent nous voler notre liberté, nous retrouvons ceux des courtiers de tyrannie de l’âge de pierre. Les flibustiers, dont l’audace remplit, trop souvent, les âmes saintement républicaines d’une véritable indignation, ne font que plagier les sophistes qui escamotaient la muscade politique au détriment du peuple de Dieu. Leur triste jeu n’est que renouvelé des Grecs, comme celui de l’Oie.
Les trucs des farceurs sinistres qui portent le trouble dans l’esprit des badauds et, sous prétexte d’intimider nos ennemis, désorganisent nos bataillons, sont connus, catalogués, classifiés, comme le sont les vols à la tire, à l’américaine, au rendez-moi, à l’étalage, au poivrier, etc. Leurs hauts faits se multiplient sur les bancs de la cour d’assises de l’histoire avec une si désespérante monotonie, que les procureurs généraux de la raison publique n’ont pas à prononcer de réquisitoires nouveaux. Ils peuvent se contenter de rappeler les traits principaux des harangues qu’ont fulminées, il y a tant de siècles, les Plutarque, les Cicéron, les Thucidide et les prophètes d’Israël, avec une éloquence et une raison qu’on ne dépassera jamais.
La bassesse semble avoir des bornes, puique toutes les platitudes que nous voyons se dérouler devant nous ne sont qu’une nouvelle édition des aplatissements antiques, dont les tyrans de Syracuse, de Pise et de Padoue ont profité. Il est donc sage de prendre à la main le miroir de l’histoire, afin de montrer que les ennemis de nos institutions républicaines n’ont rien imaginé de nouveau, et que les âmes simples et naïves, dupées par les marchands d’orviétan politique, retrouveront leurs pareils dans les foules crédules qui se font arracher leur liberté avec un sabre, comme sur les foires d’autres dupes moins ridicules se laissent arracher les dents.
Si des pick-pockets politiques ont si facilement détroussé les citoyens de tant de républiques, qui n’avaient besoin que d’un peu de raison pour éviter des catastrophes dont le souvenir épouvante encore aujourd’hui l’humanité, la cause en est à l’ignorance explicable à une époque où les livres étaient peu répandus, et où leur usage était le monopole d’un petit nombre d’individus. Ce serait calomnier les habitants de ces cités aussi célèbres que malheureuses, que de penser que les patriciens n’auraient pas montré un peu plus de souci des classes laborieuses, que les ouvriers se seraient aussi souvent soulevés contre leurs chefs industriels, que les uns et les autres auraient eu aussi peu de patience, aussi peu de patriotisme, si l’invention admirable de Gutenberg leur avait permis de deviner comment se produirait la catastrophe qui les menaçait également ; ne doit-on pas croire pour l’honneur de la raison humaine que Florence eut pu être sauvée de la peste des Médicis, si quelque Elzévir avait pu éditer le Prince avant que les intrigues de cette maison célèbre n’eussent détruit irrévocablement la liberté ?
N’a-t-on pas lieu d’espérer quelques effets utiles d’une semblable publication, à une époque où tant d’exemples récents viennent s’ajouter a ceux dont les peuples du moyen-âge auraient pu profiter ? Serait-ce inutilement que l’art de l’imprimerie s’est perfectionné à un tel point qu’on ne peut fixer une limite au bon marché des livres et des journaux ?
Nous ne craignons pas de l’avouer, notre foi n’a point été ébranlée, même en voyant la facilité surprenante avec laquelle des multitudes d’hommes laborieux, honnêtes, aimant leur patrie, ayant parfois dans leur cœur des aspirations sublimes, se laissent détourner de leurs devoirs civiques par les cris d’une poignée d’aboyeurs. Nous avons conservé notre confiance dans la puissance civilisatrice de la presse, même en contemplant la curiosité niaise, malsaine, enfantine avec laquelle les badauds se précipitent sur les pas de personnages dont les panaches sont dignes du casque d’un Mangin, marchand de crayons ! Nous n’avons jamais cru que nos lois aient péché par excès de libéralisme, parce qu’elles étaient meilleures que nous ne le méritions. En effet, nous avons toujours conservé l’espérance que nous finirions par comprendre qu’au lieu de chercher à les améliorer encore, c’est nous que nous devrions chercher à améliorer, que c’est dans notre cœur que nous devrions effectuer une marche en avant, que nos lois ne supporteraient point aisément, puisque leur principal défaut consiste dans leurs qualités.
Nous aurons été bien maladroit si les hommes doués de quelque reste de raison, qui auront parcouru l’histoire de tous ces Etats, jadis prospères, ayant tous eu leurs jours de gloire, de bonheur et de liberté, s’obstinent à ne pas voir que dans la politique comme dans les autres sphères de l’activité humaine, le mieux est le plus souvent le pire ennemi du bien.
Nous aurons trop mal tiré parti des exemples innombrables dans lesquels, hélas  ! nous n’avons eu qu’à puiser si nos concitoyens n’éprouvent pas un vrai sentiment de dégoût et de colère pour l’audace avec laquelle des marchands de sophismes les engagent à renoncer aux biens réels dont ils jouissent afin de donner satisfaction à d’aveugles sectaires derrière lesquels grouille une foule considérable de dupes, d’agités, d’ivrognes ou de Thersite s’essayant, par des tapages nocturnes, à faire leur coup d’Etat.
 
En voyant quels sont ceux qui ont perdu Rome, Athènes, et tant de fois la France elle-même, il nous paraît impossible qu’ils ne lisent pas dans le cœur de tous ces ennemis du progrès pacifiqu

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