D Oussama Ben Laden à Saddam Hussein
196 pages
Français

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D'Oussama Ben Laden à Saddam Hussein , livre ebook

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Description

La guerre contre l'Irak était-elle une guerre contre le terrorisme ? Etait-elle vraiment une guerre visant à libérer un peuple ? A-t-elle été plutôt motivée par la volonté de Bush d'éliminer à tout prix Saddam Hussein ? Ce regard en profondeur démontre que la seule issue de cette période était la guerre car elle était le but recherché par l'administration Bush. Il étaye notamment comment les faucons néoconservateurs américains ont pu mener leurs actions afin de justifier leur War for Business.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 98
EAN13 9782296678262
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

D’O USSAMA B EN L ADEN

À S ADDAM H USSEIN


La politique de George W. Bush
au Moyen-Orient
Mohamed Abdel Azim


D’O USSAMA B EN L ADEN

À S ADDAM H USSEIN


La politique de George W. Bush

au Moyen-Orient


L’H ARMATTAN
Du même auteur


• Israël et ses deux murs, les guerres ratées de Tsahal , Paris, L’Harmattan, 2009.
• Israël et la bombe atomique, la face cachée de la politique américaine , Paris, L’Harmattan, 2006.
• « L’Iran et les Arabes, les deux portes du Moyen-Orient », EurOrient , L’Harmattan, n° 26, printemps 2008.
• « Les armes nucléaires israéliennes : sources d’instabilité régionale », EurOrient , n°25, automne 2007.
• « La fatalité de l’affrontement guerrier de l’État hébreu », EurOrient , n°24, printemps 2007.


Photo de couverture
AP-Sipa


© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’ÉcoIe-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09092-7
EAN : 9782296090927

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Avant-propos
Le monde garde l’image d’un George Bush esquivant de justesse les projectiles lancés par un journaliste en colère. Cette image apparaît comme l’épitaphe de deux mandats entachés par le plus grand fiasco américain jamais subi au Moyen-Orient. Au printemps 2003, en signe de vengeance et de mépris, les Irakiens frappaient de leurs chaussures les statues monumentales de Saddam Hussein jetées à terre par les troupes américaines. « Cinq ans plus tard, à la mi-décembre 2008, ils les jettent à la figure du chef de la coalition venue les libérer d’une sanglante dictature, en le traitant de chien », écrit le quotidien Le Monde dans son édition du 17 décembre 2008. En janvier 2009, George Walker Bush quitte la Maison Blanche sans avoir capturé Ben Laden et sans avoir rétabli la situation devenue chaotique en Irak depuis qu’il a déclenché les hostilités en mars 2003. Les Talibans sont toujours en place et l’organisation Al-Qaïda n’a pas été démantelée. Le 43 ème président des États-Unis (2000-2008), qui mène une campagne de lutte contre le terrorisme, déclenche deux guerres durant ses deux mandats. La première se déroule en 2001 contre les Talibans en Afghanistan et la deuxième a lieu contre l’Irak deux ans plus tard. Aucune des deux ne sera gagnée. Les États-Unis ont échoué dans l’effort d’affaiblir Al-Qaïda en menant leur guerre contre le terrorisme, selon les résultats d’un sondage effectué dans 23 pays et publié le 28 septembre 2008 {1} . En 2003, les États-Unis tentent d’apporter la démocratie en Irak par la force du feu. L’Amérique attaque l’Irak. Motif invoqué : les armes de destruction massive irakiennes et des liens entre Saddam Hussein et l’organisation terroriste Al-Qaïda.

C’était le 20 mars à 3h30, heure de Paris. Le monde apprend que l’armée américaine tire sur Bagdad une quarantaine de missiles de croisière Tomahawk à partir de sous-marins et de bâtiments de surface. Deux bunkers sont visés où Saddam Hussein et les principaux dirigeants irakiens sont supposés être. Trois jours auparavant, dans son discours de quinze minutes, le 17 mars 2003, le président Bush, qui donnait 48 heures à l’Irak avant de déclencher une guerre, déclare : « On a pris la décision d’attaquer l’Irak il y a longtemps. » Le tout est dans le "longtemps". Le Baltimore Sun du 16 mars écrit que, lors d’une des premières réunions du Conseil de sécurité nationale de sa présidence, plusieurs mois avant les attentats terroristes contre le World Trade Center et le Pentagone, Bush exprime déjà sa détermination de renverser Saddam Hussein et sa volonté d’insérer des troupes américaines en Irak.

Pour ce faire, il fallait simplement trouver le bon prétexte. Les armes de destruction massive et des liens avec Al-Qaïda sont-ils des prétextes valables ? Sont-ils les vraies raisons de cette guerre ? L’ancien ministre britannique des Affaires étrangères, Robin Cook, qui quitte le gouvernement Blair pour protester contre la décision de partir en guerre sans l’autorisation de l’ONU, déclare : « L’Irak n’a probablement pas d’armes de destruction massive dans le sens normal du terme ». En ce qui concerne les possibles liens de l’Irak avec des terroristes et des agents d’Al-Qaïda, personne n’y croit. Même dans le gouvernement américain, personne ne croit sérieusement qu’il y a un lien important entre les intégristes islamiques et le régime laïc nationaliste baasiste d’Irak. Saddam Hussein et Oussama Ben Laden sont des ennemis mortels depuis des décennies. L’affirmation continue durant des mois d’une entente Al-Qaïda-Irak est une tentative désespérée de lier Saddam Hussein aux attentats du 11 septembre.

« Lorsque notre coalition les chassera du pouvoir, nous vous distribuerons les vivres et les médicaments dont vous avez besoin. Nous détruirons l’appareil de la terreur et nous vous aiderons à construire un nouvel Irak qui sera prospère et libre. La menace terroriste qui pèse sur les États-Unis et le reste du monde diminuera dès que Saddam Hussein sera désarmé. Contrairement à Saddam Hussein, nous croyons que le peuple irakien mérite la liberté et est capable de l’assumer. Les États-Unis, avec d’autres pays, œuvreront à promouvoir la liberté et la paix dans cette région », déclare le président Bush, mais personne, même dans l’établissement militaire américain, ne le croit sérieusement.

« Substituons "le peuple irakien" par "le peuple égyptien", "le peuple de la péninsule arabique", "le peuple pakistanais", ou ceux d’autres dictatures appuyées par les États-Unis, pour ne pas parler des Palestiniens qui vivent sous une occupation israélienne soutenue par les États-Unis. Le gouvernement américain croit-il que ces peuples méritent la liberté ou qu’ils soient capables de l’assumer ? » Quand le parlement de la Turquie, sous la pression de l’opinion publique, a voté pour interdire aux États-Unis l’utilisation du territoire turc pour envahir l’Irak, l’administration Bush fait un appel aux forces armées turques pour faire pression sur le gouvernement pour renverser cette décision démocratique », écrit, le 20 mars 2003, Patrick Martin, dans son article « Les vingt mensonges de George W. Bush ». Mais pour la guerre contre le terrorisme, et entre Saddam Hussein et Oussama Ben Laden, qui choisir ? Bush opte pour Saddam Hussein. Contrairement à Ben Laden, Saddam Hussein est visible. Il sera dorénavant l’ennemi désigné de Bush.
Introduction
Provoquer un état de chaos régional est l’hypothèse qui explique les raisons de la détermination américaine à secouer la bouteille du Moyen-Orient. Clausewitz écrit que les guerres sont la continuité de la politique par d’autres moyens. Qu’en est-il de la situation lorsqu’un des acteurs (le plus fort) refuse toute autre possibilité de solution pour éviter une guerre ?
J’essaie de montrer comment, en si peu de temps, la volonté d’aller en guerre d’un acteur puissant déborde, inhibe et bloque toute action politique pour ceux qui s’y opposent. Dans cet ouvrage, je choisis de mener une analyse focalisée sur les 6 mois d’avant la guerre et durant lesquels les conditions de la guerre sont fabriquées. Durant six mois, il y a eu une quantité considérable de déclarations, de mensonges et de manipulations de toutes sortes. Ici, je ne réponds pas à la question du pourquoi la guerre a lieu. Cet aspect, maintes fois débattu, fait appel à des analyses qui renvoient systématiquement à la puissance, aux intérêts et à l’enjeu du pétrole.
Dans cet ouvrage, je me concentre sur la question du comment. Celle qui s’intéresse à l’usage politique du discours et à la manière dont l’administration Bush adopte pour arriver à son objectif de guerre. Je démontre à quel point un groupe d’hommes peut entraîner des centaines d’autres décideurs, chefs d’État ou de gouvernement derrière. Comment des millions d’hommes ne peuvent-ils pas s’imposer face à une machine de guerre puissante qui se met en marche ? Au fond, Bush aurait-il pu faire machine arrière ? Cette guerre pouvait-elle être évitée ? Comment Bush a-t-il pu, entre septembre 2002 et mars 2003, forcer le monde entier à le suivre pour envahir l’Irak ?
Qu’en est-il donc de la situation lorsqu’un des acteurs (le plus fort) refuse toute autre possibilité de solution pour éviter la guerre ? A la lecture des événements entre septembre 2002 et mars 2003, on se rend compte que quels que soient les scén

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