De l union en France
33 pages
Français

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Description

L’ÉTRANGER campe au milieu de nous ; il occupe nos places fortes ; il inonde nos provinces ; il exige des tributs........ ; ses chefs s’asseyent près du trône de Philippe-Auguste et de Louis XIV !La colère céleste, que le retour des parens du roi martyr devait appaiser, nous poursuit encore : l’intempérie des saisons met le comble à nos maux.La patrie, épuisée par vingt-cinq ans de malheurs, de gloire et d’efforts inouis, espérait tout encore de l’accord et de l’énergie de ses enfans ; et nous, sourds à ses cris de désespoir, traîtres à l’honneur, nous déchirons son sein au lieu de cicatriser ses plaies, nous creusons l’abîme au lieu de le fermer !Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

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EAN13 9782346132195
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Emmanuel Bouin
De l'union en France
PRÉFACE
L A Charte garantit la liberté de la presse : une ordonnance nous en avait privé ; une ordonnance nous l’a rendue, sous certaines conditions.
Tous les orateurs qui ont parlé en faveur du Projet de loi sur les journaux se sont écriés : « La voix publique n’a pas besoin des journaux pour se faire entendre. La liberté de la presse existe, publiez des brochures...... ». Il m’a donc paru bien surprenant que des imprimeurs aient pu craindre de publier un ouvrage que j’offrais de signer ; et qui, j’ose le dire, a été écrit sous la dictée du plus ardent patriotisme.
Mon étonnement a cessé lorsque j’ai lu dans les journaux le discours de M. me Vatimisnil, substitut de M. le procureur du roi, dans l’affaire des sieurs Dentu et Chevalier.
Dans quel étrange abaissement est tombée ma patrie L. qu’un de ses enfans croit voir l’étranger chargé de ses dépouilles, prêt à se partager ses membres sanglans ! qu’il élève sa voix éloquente pour signaler l’écueil, et réveiller la nation au bord du précipice ! un ordre des hautes-puissances suffit pour enchaîner ses cris de détresse.... Qu’un citoyen généreux, voyant le ministère s’engager dans une route tortueuse ou impraticable essaye d’éclairer le roi et son peuple sur les dangers qui les menacent : qu’il tremble !. On a glissé à la tribune propagé par les journaux ; et, on soutient déjà, dans le temple de Thémis cette doctrine : « qu’attaquer un ministre, c’est attaquer le roi 1 , par cela seul qu’il est revêtu de sa confiance ». Le roi ne peut donc jamais être trompé ? Les ministres seront tous des hommes habiles, intègres, courageux et dévoués ? A votre avis, il faut toujours attendre, au 20 mars, pour signaler l’ineptie ou la trahison ?
Mais, comme en dépit des amendes, des cachots, des persécutions de toutes espèces, il existe des ames fortes et indépendantes, qui s’exposeraient avec joie aux coups des méchans, fières de souffrir pour la cause de la patrie ; on s’est avisé d’un étrange expédient : on a poursuivi les imprimeurs comme complices des ouvrages, même avoués de l’auteur. Il me semble voir un enfant, pour se venger de la piqûre d’une abeille, briser la ruche où la république entière allait déposer son miel. Xercès, faisant battre la mer de verges, n’est que ridicule ; les modernes inquisiteurs seraient quelque chose de plus.
On exhorte charitablement les Français, les jeunes gens sur-tout, à ne plus écrire sur la politique. « Pour le faire sans danger, nous dit-on, il faut du tact, de la mesure, de la bonne-foi ». Français, comprenez-vous cette dernière phrase ? La bonne-foi, c’est-à-dire, la passion du bien ne suffit plus pour parler à ses compatriotes des intérêts communs, il faut encore le tact pour deviner ce qu’on peut dire, la mesure, ce qui peut plaire.
Ne plus écrire sur la politique ! eh, quoi ? lorsque nous sommes parvenus au dernier degré de l’opprobre et de la misère, lorsqu’un excès d’énergie et de confiance peut seul sauver la patrie d’une dissolution prochaine, nous donner le courage nécessaire pour supporter ou terminer une pénible agonie, vous nous engagez à nous livrer à l’étude des sciences, des lettres et des beaux-arts ? Ainsi, quand la mort erre sur les lèvres d’un enfant, ses imprudens gardiens lui donnent un hochet pour amuser sa dernière heure, au lieu de lui prodiguer ces remèdes efficaces qui pourraient peut-être ranimer ses forces, et le rendre à la vie.
L’attention d’un grand peuple aux affaires publiques, est la marque la moins équivoque de son patriotisme. En effet, si une bonne législation est celle qui est la plus en harmonie avec les intérêts du plus grand nombre, il est évident que (dans les pays où il existe une telle législation) si le gouvernement y conforme ses actes, plus les citoyens les examineront, plus ils se convaincront qu’ils ont été faits dans leurs intérêts : cette conviction seule les rendra capables des plus grands efforts, des plus grands sacrifices. Aussi un tel système, chez les anciens comme chez les modernes, a créé les peuples les plus grands, les plus forts. Par conséquent dans la crise épouvantable où nous sommes, avec une constitution telle que la charte, nous défendre de discuter nos plus chers intérêts, c’est, à mon avis, méconnaître la nature des choses et donner lieu à la malveillance de publier : que le gouvernement ne travaille pas sérieusement à sauver la patrie, ou que c’est pour éviter la circulation d’un pamphlet, tel que la Lettre à M.

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