Des manières d'exister et de se déplacer

Michel Bonnet

Description

Cet essai développe une série de réflexions sur le rôle et la place du temps existentiel dans la formations des modes de vie et des mobilités des citadins. L'ouvrage entremêle le parcours autobiographique de l'auteur à soixante-dix entretiens pour esquisser un panorama des rythme de vie des citadins, de catégorie sociale et d'âges variés.

Sujets

• Aménagement du territoire
• Sociologie urbaine
• Urbanisme
• Sociologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2017
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782140052996
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

MichelB ONNET

Des manières d’exister et de se déplacer Les rythmes de vie des citadins Éclairages anthropologiques

Des manières d’exister et de se déplacer

Les rythmes de vie des citadins

Logiques sociales Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale. En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques. Dernières parutions Nicolas BOURGOIN,Surveiller et punir. L’ère de la pénalité prédictive, 2017. Florence DOUGUET et Thierry FILLAUT,Grossesse et alcool. Représentations et appropriations d’une priorité de santé, 2017. Claude GIRAUD,L’ordre social, 2017. Corinne COVEZ,Le cirque, une école du vivre.Pratique artistique : une éducation de la relation à soi, aux autres et au monde,2017. Delphine RIVIER,L'analyse de pratiques professionnelles en institut de formation en soins infirmiers,Expression de la singularité des cadres de santé formateurs,2017. Suzie GUTH,Les gangs de jeunes Italo-Américains, 2017. Aurélie DAMAMME, Helena HIRATA, Pascale MOLINIER,Le travail entre public, privé et intime. Comparaisons et enjeux internationaux ducare, 2017. Maxence LAMOUREUX,Les cinéastes animaliers, Enquête dans les coulisses du film animalier en France,2017. Nicolas COMBALBERT et Sophie ROTHÉ (dir.),Vieillissement, vulnérabilités et animation sociale,2017. Julien GARGANI,Carnet de voyage à Chandigarh. Ethnologie d’une recherche scientifique en Inde, 2017. Thomas SEGUIN,Politiques de la vie, La nature au prisme du social, 2017. Juan Carlos MURRUGARRA,La passion du soccer.Transmetteur de cohésion socioaffective,2017. Patricia DRAHI,Enseigner la Shoah et les questions socialement vives, Risques et défis, 2017 Christiana CONSTANTOPOULOU,Récits de la crise. Mythes et réalités de la société contemporaine, 2017. Isaac NIZIGAMAIntroduction à la sociologie de la religion de Peter L. Berger, 2017

Michel Bonnet Des manières d’exister et de se déplacer

Les rythmes de vie des citadins

Éclairages anthropologiques

Du même auteur :

Mobilités, l’ombre d’un père. Essai hybride, L’Harmattan, 2016.

© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12808-5 EAN : 9782343128085

Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ? Mon front est rouge encore du baiser de la reine ; J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène… Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron : Modulant tour à tour sur la lyre d’Orfée Les soupirs de la sainte et les cris de la fée. Gérard de Nerval, Les Chimères,1854

Merci à Ghislaine Garin-Ferraz pour son soutien patient tout au long de cette élaboration laborieuse.

CLÉS DE LECTURE

Ces réflexions font suite à un premier livre «Mobilités, l’ombre d’un 1 père» . Celui-ci évoque notamment mon parcours professionnel entre 1973 et 1990. À cette époque j’intégrai le ministère de l’Équipement et des Transports pour participer au lancement et à la gestion d’un programme 2 incitatif de recherches dans le domaine de la mobilité urbaine . Mon rôle était d’œuvrer à la construction d’un ensemble de connaissances qui éclairent les différents décideurs (responsables administratifs, professionnels, transporteurs, membres de la société civile, etc.) sur le contexte de leurs actions. Ce récit mêle à la narration des principales étapes de mon parcours les points marquants de la psychanalyse dans laquelle j’étais alors engagé.

Après la suppression de ce programme incitatif (1979), j’ai démarré cinq ans plus tard des recherches portant sur la relation entre les rythmes de vie et la mobilité. Celles-ci m’ont conduit à développer un cadrage autre de cette dernière qui était jusqu’alors appréhendée principalement sous un angle fonctionnel et en termes d’utilités. Ma sensibilité aux liens existants entre mobilité et conscience intime du temps me poussait à une lecture hétérodoxe pour rendre compte des logiques à l’œuvre au sein de cette poussée qui nous remue tous. Mon second essai, «Des manières d’exister et de se déplacer…», correspond au prolongement et à l’approfondissement d’une étude commanditée par la SNCF sur l’analyse des contraintes et des degrés de liberté des ménages à propos de la demande de transport dans le domaine des loisirs. Il propose une série d’hypothèses sur les relations entre temps existentiel et mobilité. Il rend compte également d’enquêtes complémentaires conduites entre 1985 et 1989. Il élargit et complète l’étude préparatoire à l’enquête statistique de l’IRT et de la SNCF et ambitionne, dans une autre perspective, de contribuer à une réflexion anthropologique sur le rôle et la place du temps existentiel dans la formation des modes de vie et des mobilités des citadins. Il a pour point de départ l’antinomie, d’un temps vécu qui simultanément s’impose, se dérobe, se transforme selon les étapes du cycle de vie et peut jouer un rôle majeur dans la mise en formes des mobilités.

1 Éditions L’Harmattan, Collection Logiques Sociales, avril, 2016. 2  L’Action Thématique Programmée Socio-Économie des Transports (ATP Socio-Économie des Transports). Ce programme incitatif de recherche a été institué en 1973 dans le cadre de la Délégation à la Recherche Scientifique et Technique. Il avait pour objectif de promouvoir des connaissances économiques, sociales et culturelles dans un domaine, les transports, où avaient été développées jusqu’alors les sciences de l’ingénieur.

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Pendant l’écriture de mon précédent essai, je n’imaginais pas que, un an plus tard, je serai amené à compléter ce premier jet fait de bribes d’autobiographies, de références à certains de mes travaux et de réflexions sommaires empruntées à la psychanalyse, en somme des contenus largement métissés ; je n’imaginais pas que cet essai hybride me conduirait à une réflexion anthropologique sur l’irréversibilité de l’existence humaine, de sa finitude en tant que parcours de vie. Polarisé par cette entreprise, je n’imaginais pas un seul instant que je prolongerai cette esquisse et l’engloberai dans une forme qui lui confère logique, progression en relation avec différents marquages de mes expériences d’enfant et d’adolescent. Les deux étapes de mon écriture se sont affinées et précisées, elles s’entrelacent parfois. Deux caractères typographiques en rendent compte. Ils sont utilisés simultanément et/ou successivement et correspondent à ces élaborations successives, articulées. La première évoque principalement mon parcours de vie éclairé par certaines de mes prises de conscience d’analysant. Mes premières hypothèses sur la mobilité se situent surtout durant cette période. Elles évoquent les postulats que je formulais sur le rôle et la place du temps existentiel vis-à-vis du déplacement et de la mobilité. Les caractères typographiques « droits » indiquent le premier moment de la conception de ce texte. L’introduction, la conclusion, ainsi que les chapitres I, II, III et IX ne constituent donc qu’une reprise de mon premier essai. Deuxième étape de réflexion: les introduction, conclusion et postface, les chapitres IV, V, VI, VII et VIII sont présentés en « italiques » ; ils correspondent aux analyses que j’ai depuis développées à partir d’enquêtes complémentaires. Elles apportent une série de coups de projecteurs sur l’organisation des temps de vie de ménages de travailleurs salariés, citadins et de travailleurs industriels de la région de Fos, de jeunes étudiants et de ménages retraités. Ces catégories sociales résident dans des agglomérations urbaines et des villes moyennes. Elles expriment les perspectives d’existence que manifestent leurs positions dans leurs histoires de vie respectives, les évolutions de leur être au monde, de leur relation au temps vécu, et plus précisément la formation de leurs déplacements et de leurs mobilités, finalement le rôle joué par ces derniers dans la constitution de leurs territoires d’appartenance.

La transposition typographique de la première phase de la recherche correspondant au rapport INRETS 29 « Rythmes de vie et déplacements de loisirs », a consisté pour une grande part en un travail de réélaboration de certains résultats, notamment de contenus qui me semblaient importants et

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que je ne parvenais pas, en 1986, à organiser de façon satisfaisante. Je n’arrivais pas à caractériser certaines logiques de comportements et de représentations car je me référais à des caractérisations trop approximatives des déplacements de loisirs. D’un point de vue micro sociologique, elles interrogeaient la pertinence heuristique des paliers temporels en jeu dans ces transitions et la dynamique que celles-ci impulsent aux déplacements. Je suis maintenant parvenu à préciser les logiques qui permettent de caractériser les déplacements évoqués par les interviewés comme l’indiquent les paragraphes « Confusions et recouvrements des transitions », « Les paliers temporels de ces micro transitions » ainsi que « Les processus de subjectivation du déplacement ». Quels enseignements est-on en droit de tirer de ces processus de formation des déplacements ? Cela sera abordé dans la conclusion, sur la base des analyses que l’on aura préalablement développées.

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