Diplomatie et diplomate
153 pages
Français

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Diplomatie et diplomate , livre ebook

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Description

La diplomatie en elle-même n'est pas l'apanage de l'Occident, même si les fondements de celle-ci ont été prudemment façonnés en son sein. La diplomatie reste donc ouverte à toutes personnes qui partagent ses objectifs et ses principes. Le diplomate africain doit être animé du souci majeur de contribuer au décollage politico-économique du continent et doit s'appliquer à corriger son image. L'auteur a su traduire les efforts qui se font, le résultat d'un processus ou d'une action qui se conforme au désir des Africains d'apprivoiser la diplomatie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 329
EAN13 9782296930681
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Guy Ernest SANGA


Diplomatie et Diplomate

L’Afrique et le système des relations internationales


Préface de Shanda Tonme
Postface de Dom Hervé Courrau
Guy Ernest SANGA


Diplomatie et Diplomate


L’Afrique et le système des relations internationales


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanado.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-10470-9
EAN : 9782296104709

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
« La
diplomatie est,
d’une certaine
façon, l’art de
l’espérance.
Elle vit de
l’espérance et
cherche à
en
discerner même
les signes les
plus ténus.
La
diplomatie doit
donner de
l’espérance. »
Pape Benoît
XVI, message
adressé au
corps
diplomatique
accrédité près
du Saint Siège,
Lundi , 7
janvier 2008.
AVANT-PROPOS
Au XIX ème siècle, les émissaires et diplomates des puissances européennes réunis en conclave à Berlin (1885) décidèrent unilatéralement du partage de l’Afrique. Par deux fois au cours du XX ème siècle, l’Afrique sera à nouveau objet de partage entre les puissances occidentales {1} . A l’ère où l’économie prime dans les habitudes des hommes, n’est-on pas en droit de comprendre pourquoi de 1885 à 1960, année à laquelle la majeure partie des pays africains accèdent à l’indépendance, soit, en gros, 75 années, la civilisation « occidentale », telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois (XVIII ème et XIX ème siècles), a traîné de force par trois fois l’Afrique sur l’autel de ses intérêts ? Ceux à qui revient le droit de conseiller et d’apporter les arguments selon le style façonné par le jésuite espagnol Luis Molina {2} (1535-1601) ne s’embarrassent pas de faire espérer les peuples africains d’un lendemain meilleur qui ne cesse de se prolonger. La vérité, la description de réalités peu flatteuses dans laquelle excellent les diplomates occidentaux envoyés en Afrique, n’a rien à voir avec la recherche de la construction de l’Etat-Nation en Afrique {3} . La douleur amère, est un Etat hybride que les puissances occidentales prirent bien soin de léguer aux Africains aux lendemains des indépendances.
Pendant les 75 années et plus qui séparent la Conférence de Berlin des indépendances des années 1960, les puissances colonisatrices développèrent la pratique selon laquelle l’intimidation par le canon est le premier argument pour convaincre les récalcitrants. C’est ainsi que les nouveaux dirigeants africains vont faire un usage fréquent de cette même pratique pour asseoir leur autoritarisme, c’est-à-dire qu’ils useront de la carotte d’une main pour amadouer les plus naturellement coopératifs ; et le fusil de l’autre, en l’occurrence le recours à la force la plus brutale, pour secouer les quelques rares farceurs qui auraient des problèmes de conscience. Dans la quasi-totalité des sous-régions du continent, jaillissent des foyers de guerres dont certains dirigeants vont se révéler être des véritables compradore, n’ayant cure des efforts de construction de l’Etat-Nation. "L’émergence de cette classe de compradore a radicalement changé les sociétés africaines elles-mêmes. Les guerres interethniques se généralisèrent ; l’insécurité provoqua le repli des populations sur elles-mêmes ; la méfiance et la crainte engendrèrent l’isolement. L’appauvrissement démographique occasionna une régression générale. {4} "
La situation dans laquelle se trouva la diplomatie européenne, pendant les 75 années de sa présence active sur les affaires internes et externes de l’Afrique, est, selon les mots d’Aimé Césaire, « moralement, spirituellement indéfendable {5} . » Et aujourd’hui il se trouve que la diplomatie africaine doit se frayer un chemin, inventer des théories qui répondent aux besoins de ses intérêts et ne pas se limiter à mimer indéfiniment les gestes allègrement reçus. Il ne s’agit pas d’inventer une nouvelle diplomatie, mais de faire de celle-ci une affaire africaine, grâce à laquelle les masses de populations africaines sollicitent de leurs diplomates plus de pugnacité, de finesse, de diligence dans les dossiers qui affectent en profondeur leur vécu. Cela revient à dire que l’essentiel est ici de voir clair, de penser clair, d’entendre dangereusement, de répondre clair à l’innocente question {6} : qu’est-ce en son principe que la diplomatie ? Celle-ci n’est pas une mission d’évangélisation, ni une entreprise philanthropique, ni une volonté de reculer les frontières de l’ignorance, de la maladie, de la tyrannie, ni une extension du droit. C’est la manière la plus habile pour faire accepter ses intérêts.
En définitive, la diplomatie africaine qui doit imposer ses marques doit être une action calculée et animée d’un sens aigu d’observation, tel que l’affirme Frantz Fanon dans Les Damnés de la terre : " pour l’homme engagé, il y a urgence à décider des moyens, de la tactique, c’est-à-dire de la conduite et de l’organisation. Hors de cela, il n’y a plus que volontarisme aveugle avec les aléas terriblement réactionnaires qu’il comporte. {7} " Les pages qui suivent s’efforcent de donner une compréhension liminaire de cette trajectoire de la diplomatie et de l’Etat. Une trajectoire spécifique, sans doute, au regard de l’expérience de l’un de ses diplomates. Nous ne prétendons naturellement pas en donner une description exhaustive, et encore moins une explication définitive. Une telle tâche, vraisemblablement pour un continent aussi complexe qu’est l’Afrique, dépasserait de toute manière notre compétence. Notre intention, plus modeste, est de proposer une analyse, de nourrir un débat qui tend à reléguer la diplomatie comme la seule affaire d’une caste d’individus.
Dans les pages qui suivent, notre démarche consistera en un va-et-vient entre la dimension empirique et la conceptualisation, fût-elle implicite. Elle est à l’image des quelques investigations que nous avons pu mener à la direction du Centre d’Etudes et de Recherches Afrique-Diaspora ces dernières années. D’une part, nous avons organisé une série de formation en diplomatie des affaires, ce qui nous a permis de nous frotter le plus souvent aux diplomates – comme l’on dit – pour y recueillir des informations primaires originales, pour y conduire des entretiens, sources irremplaçables dans cette culture du parler peu. D’autre part nous nous sommes attachés à consulter ici et là la rare littérature disponible dans ce domaine.
Pour des raisons qui seront exposées plus loin et qui ne tiennent pas seulement à notre ignorance, cet ouvrage traite de la diplomatie africaine qui doit indubitablement affirmer sa particularité et asseoir une vision d’ensemble commune sur les intérêts de notre continent vis-à-vis de ses partenaires.
Enfin, nous avons traité, au dernier chapitre de cet ouvrage, de l’action d’un diplomate africain, qui fut non seulement doyen du corps diplomatique africain en Italie, mais encore vice-doyen {8} de l’ensemble du corps diplomatique en Italie.
Il ne serait guère charitable d’abandonner notre lecteur sans lui fournir un petit vade mecum. L’introduction situe la démarche que nous avons entreprise et tente de circonscrire le champ de notre travail. Le premier problème que nous avons eu à poser dans le premier chapitre est celui de la diplomatie en elle-même, en essayant de présenter un bref aperçu des grands maîtres qui ont façonné l’art de la diplomatie. Cela nous a permis d’affronter la définition de la diplomatie. Le deuxième chapitre n’épuise pas le sujet, mais il tente de proposer quelques pistes de réflexions sur les enjeux d’une diplomatie africaine qui se fraie lentement le chemin et au sujet de laquelle il incombe d’apporter des éléments d’analyse. Nous débouchons alors directement sur le troisième chapitre, qui ne répond pas, de fait, au désir de donner un exemple d’étude approprié, mais qui se veut, avant tout, un témoignage de notre sentiment de reconnaissance envers un diplomate africain arrivé au terme de sa longue carrière diplomatique ; en prenant soin de relever cet autre aspect important du parcours de la constitution de la diaspora africaine, appelée à être une actrice majeure sur la scène africaine.
PREFACE
L’on a sans doute fixé trop négativement le commun des mortels, sur une certaine mystique de la diplomatie et de tout son art de la science des négociations des intérêts sectaires. Mais plus grave, l’universitaire, particulièrement Africain, a été trop

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