Ecrits politiques
153 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Ecrits politiques , livre ebook

-

153 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Emile Guigou a forgé sa conscience politique au contact des mouvements protestants pacifistes et mondialistes de l'entre-deux-guerres. Etudiant en médecine à Montpellier, il lit assidûment les grands auteurs socialistes. Il devient en mai 1936 secrétaire du Comité local du Front populaire. Chef de la zone de Nîmes-sud du réseau de résistance Combat, il organise diverses opérations de soutien aux maquis des Cévennes. Fortement engagé dans la lutte anticolonialiste, il soutient les insoumis à la guerre en Algérie... Ses écrits politiques sont présentés ici selon un ordre chronologique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 66
EAN13 9782296706538
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ÉCRITS POLITIQUES
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12775-3
EAN : 9782296127753

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Émile G UIGOU


ÉCRITS POLITIQUES
AU LECTEUR
Moins volumineux que ses écrits historiques sur Vauvert, les écrits politiques d’Émile Guigou n’en sont pas pour autant négligeables. Seule une partie d’entre eux fut publiée de son vivant. La plupart étaient conservés dans ses archives personnelles sous forme de manuscrits ou en un petit nombre de copies dactylographiées. Nous avons dû aussi retrouver un article à la Bibliothèque nationale de France.
Ayant grandi dans un milieu familial et social typique du radical socialisme languedocien, Émile Guigou a d’abord forgé sa conscience politique au contact des mouvements protestants pacifistes et mondialistes de l’entre-deux-guerres. Étudiant en médecine à Montpellier, il lit assidûment les grands auteurs socialistes. Il rejoint la section socialiste de Vauvert en janvier 1936 et devient au mois de mai suivant secrétaire du Comité local du Front populaire.
Nommé Directeur de la santé du département de la Creuse le 1 er janvier 1940, il est révoqué en juillet 1942 par le régime de Vichy pour « opinions subversives, incompatibles avec un emploi de haut fonctionnaire de l’État français ». Chef de la zone de Nîmes-sud du réseau de résistance Combat, il organise diverses opérations de sabotage des voies ferrées et de soutien aux maquis des Céven-nes. En 1944, il est arrêté par la Milice et emprisonné à Nîmes avec d’autres résistants, notamment des communistes. Au-delà de leurs divergences idéologiques, les prisonniers font mutuellement le serment d’œuvrer pour l’union des forces ouvrières et populaires contre les politiques réactionnaires de la bourgeoisie.
Libéré grâce au débarquement des alliés en Provence, Émile Guigou préside le Comité local de Libération de Vauvert et exerce les fonctions de maire, puis, en octobre 1945 de maire élu, ensuite de premier adjoint pendant trente deux ans.
Dès la Libération, dans une série de conférences publiées par le journal des socialistes gardois, analysant la situation mondiale, il critique autant le système soviétique stalinisé que la puissance libérale américaine. Il prône un fédéralisme européen de type socialiste et coopératif.
Jusque dans les années 1950, il partage les positions anticapitalistes et sociales du bi-mensuel Cité Nouvelle et de la revue Le Christianisme social, périodiques dans lesquels il publiera plusieurs articles et auxquels il restera abonné jusqu’en 1968.
Fortement engagé dans la lutte anticolonialiste, il s’oppose à la politique conservatrice de la SFIO (Guy Molet, Mitterrand, Lacoste, etc.) qui conduit la répression du soulèvement des Algériens pour leur indépendance. En 1956 il démissionne de la SFIO et soutien le mouvement d’opposition au rappel des militaires du contingent récemment libérés. Il reçoit des informations sur les réseaux « Jeune Résistance » qui aident les insoumis à la guerre en Algérie. Adhérant à la Convention des Institutions républicaines puis au Parti socialiste autonome, il contribue à la fondation du Parti socialiste unifié (PSU) dans le Gard.
En 1958, il préside le Comité départemental pour le Non au référendum.
Ses multiples activités de médecin, de maire-adjoint, de président de l’Église protestante, de propriétaire viticulteur co-fondateur de la cave coopérative de Gallician, ne font pas obstacle à son désir de connaissance des réalités historiques et sociologiques de Vauvert et de sa région. Il cherche le sens des vastes et rapides mutations du milieu rural et paysan ; il s’interroge sur le devenir de l’industrialisation et de l’urbanisation de sa commune. Ses « Réflexions d’un autochtone » sont écoutées des économistes montpelliérains groupés autour de Jules Milhau et de la revue de l’Économie méridionale.
Si le mouvement de Mai 68, qu’il a suivi avec intérêt, n’a pas notablement influencé ses orientations politiques, il a accompagné chez lui l’abandon de ses anciennes croyances religieuses. En 1970, après avoir lu Le Hasard et la Nécessité de Jacques Monod il s’est défini comme athée et il conservera cette position jusqu’à la fin de sa vie.
Son « Message des hommes de 1944 à ceux de 1994 » renouvelle son opposition au monde du capitalisme et réaffirme ses convictions solidaristes et humanistes.
Les écrits politiques d’Émile Guigou sont présentés ici selon un ordre chronologique. Dans de brèves annotations de bas de page, nous nous sommes efforcés de les situer dans leur contexte. Afin de donner au lecteur un aperçu de sa vie et de son œuvre, nous avons rédigé des éléments pour une possible bio-bibliographie.


Jacques Guigou
LETTRE OUVERTE AU CONSEIL MUNICIPAL DE VAUVERT {1}
Au moment où le Parlement vient de voter la loi sur les Grands Travaux destinés à doter la France d’un équipement vraiment moderne, et surtout à combattre la crise et le chômage, et à améliorer les conditions générales d’existence, tout notre pays, réveillé par la mystique du Front populaire, développe un vaste mouvement de redressement et de lutte contre la crise.
Quand, tout, autour de nous, nous parle de travail, d’effort, de lutte pour une amélioration efficace de notre situation, il nous semble opportun de venir demander à notre municipalité le bilan de son activité, de ses efforts pour lutter contre le chômage qui sévit cruellement chez nous, le bilan de ses travaux de modernisation de notre cité.
Hélas, cet inventaire est vite dressé : un goudronnage électoral de quelques rues ; un malheureux projet de terrain de sport, un peu trop lent à se réaliser. Notre commune, que nous voudrions tant voir à l’avant-garde dans la marche au progrès social, est, il faut bien l’avouer, à notre grande honte, lamentablement reléguée au tout dernier rang.
Alors qu’un vaste effort de redressement s’imposait, nous voyons régner chez nous le laisser-aller, l’indolence, une désuète routine qui classe à sa juste mesure notre administration municipale.
Mais comment oser demander des innovations, des créations, quand tout ce qui existe fonctionne déplorablement, depuis l’entretien des chemins, jusqu’à l’enlèvement des immondices, en passant par le lamentable abandon des marais qui seront rendus d’ici peu inutilisables ?
L’énumération complète de tous ces manquements serait trop longue. Ce que nous voulons souligner, ce n’est pas tant telle ou telle déficience, que l’esprit mesquin et vétuste qui préside à notre administration municipale. Nous n’en voulons pour symbole que le secret rigoureux qui pèse sur les délibérations du Conseil municipal ; il suffit d’ouvrir les journaux pour voir comment, à cet égard, se comportent les municipalités des villages voisins.
Mais une occasion favorable va se présenter. À la faveur du plan des Grands Travaux qui va être entrepris dans toute la France, il sera possible de redresser cette malheureuse situation. En effet, les subventions pour tous les travaux d’utilité publique vont être plus largement consenties, les crédits et avances aux communes seront largement facilités.
Il va donc être possible de dresser, et, ce qui est essentiel, de financer un vaste programme de travaux (égouts, marais, terrain de sport, eau vraiment potable, chemins, etc.) dont la nécessité chez nous se fait impérieusement sentir, tant pour lutter contre le chômage que pour améliorer l’équipement de notre cité.
La Section socialiste de Vauvert, non pas dans un simple but politique, mais dans l’intérêt même de tous les Vauverdois, sans distinction de parti, estime de son devoir d’attirer l’attention de notre population sur ces points.
Nous le répétons, une occasion exceptionnelle se présente. Ce serait gravement léser les intérêts de la commune de Vauvert que de la laisser passer sans en tirer tout le profit possible.
Nous invitons donc tous nos concitoyens à réclamer des responsables municipaux, la mise en étude des travaux mentionnés ci-dessus, dans un esprit créateur et réalisateur, celui qui doit animer tout administrateur de la chose publique. En cas d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents