Erratum. Ce n est pas le néolibéralisme, c est le capitalisme politique
290 pages
Français

Erratum. Ce n'est pas le néolibéralisme, c'est le capitalisme politique , livre ebook

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Description

ERRATUM. La plus grande erreur intellectuelle, critique et analytique commise par la pensée contemporaine reste sans aucun doute l'usage courant voire abusif du mot « néolibéralisme » pour désigner ce qui n'est rien d'autre que du capitalisme politique. L'ordre général de gouvernance politique et économique du monde dans ces trente dernières années n'est ni libéral, ni libéral. Il n'est donc point néolibéral. C'est du capitalisme politique. Le néolibéralisme est un anti-concept. L'analyse fait fausse route...

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Publié par
Date de parution 21 juin 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782140124822
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

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Questions contemporaines
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Ce n’est pas le néolibéralisme,c’est le capitalisme politique
Arona MOREAU
ERRATUM Ce n’est pas le néolibéralisme,c’est le capitalisme politique
Du même auteur
Pour refaire l'Afrique...par où commencer ?, Paris, L'Har-mattan, coll. « Pensée africaine », 2008, 331 p.
LE BIOSIÈCLE. Bioéconomie, biopolitique, biocentrisme, Paris, L'Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », 2009, 288 p.
Les quatre dividendes généraux pour sortir l'Afrique du sous-développement, Paris, L'Harmattan, coll. « Études africaines », série « Économie », 2018, 470 p.
© L ’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’É cole-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
ISBN: 978-2-343-17898-1 EAN: 9782343178981
Présentation
Il y a les mots et il y a les choses. Il y a la structure des mots et il y a la structure des choses. Entre les mots et les choses, il y a les faits. Entre la structure des mots et celle des choses, il y a les concepts. L’histoire vivante de l’hu-manité est faite de faits, d’événements et de phénomènes. L’histoire intellectuelle de l’humanité se fait avec des mots rendant compte des faits et événements, mais elle se struc-ture et se poursuit dans le temps avec des concepts analy-sant et expliquant les phénomènes. Les mots vont donc aux faits et événements, les concepts aux phénomènes. Les mots sont des unités libres, les concepts sont des totalités structurelles. Les mots passent, les concepts restent et s’inscrivent dans le temps long. Plus un concept a la vie dure, plus il témoigne,a priori, d’une vérité historique forte et dont les éléments d’illustration ou de confirmation ne cessent de s’accumuler et de se renforcer dans le temps, sous nos yeux et à travers les moindres et plus courantes manifestations de notre vie quotidienne. Il y a doncles mots et les choses, comme disait mon cher ami Michel Foucault ; mais il y a aussi les concepts et les phénomènes.
Entre les mots et les concepts, la différence se situe dans le volume discursif et dans la portée critique et analytique. Un concept est un mot mais tout mot n’est pas un concept. Cette nuance forte mérite d’être relevée car le travail intel-lectuel reste un exercice hautement marqué du sceau formel de la rigueur dans le raisonnement et dans l’argu-mentation, comme la science dans la clarté de ses procédés et investigations et dans la fiabilité de ses lois et décou-vertes.
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Les mots rendent compte ou permettent de rendre compte des histoires dans l’Histoire. En cela, ils sont des notions, alors que les concepts, eux, renvoient, dans leur constitu-tion, leur sens et leur portée, à cette grande histoire elle-même ; cette histoire qui fait figure de temps singulier dans le temps. La différence se comprend un peu dans la comparaison entre un dictionnaire de langue(s) et un dic-tionnaire ou un lexique spécialisé. Il y a alors les mots, tout court, entre leurs variantes contextuelles et leur indi-cation propre ; les notions, qui sont d’usage courant mais précis ; et les concepts, qui prennent pied et leur pied dans le temps de l’Histoire. Et dans cette famille des concepts, il y a concept et concept. Le grand et le petit. Un concept, qu’il soit grand ou petit, ne fait pas plus d’une décennie révolue sans être remis en question. Les petits concepts sont des grandes notions. Les grands concepts sont, eux, des structures intellectuelles, des paradigmes critiques dont le temps de structuration historique passe par d’in-nombrables idées mais dont la construction étymologique, sémantique et analytique se trouve liée à une époque pré-cise de l’histoire humaine. Un concept bien conçu porte pendant au moins une décennie entière l’envergure d’un paradigme critique. Ensuite, il se transforme en un déter-minant idéologique car créant un cadre de convergence d’idées répondant d’une logique forte et formellement éta-blie. Enfin, il devient universel. Il y en a très peu dans l’histoire humaine. Du point de vue de l’évolution des sociétés humaines, le concept jusqu'ici le plus fort et universellement établi ou produit reste sans aucun doute celui de modernité. Concept pour concept, aucun concept n’a jusqu’ici eu autant de portée critique dans toute l’histoire des idées que
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celui de modernité. En témoigne l’éventail des travaux intellectuels produits par la philosophie allemande entre la e e fin du XIX et la première moitié du XX siècle autour du phénomène de la modernité. Mieux, ne parle-t-on pas de l’ère moderne pour situer l’état historique global de notre temps depuis la grande Révolution française de 1789 ? C’est dire toute l’envergure de ce concept comme phéno-mène historique et comme cadre analytique de toute l’his-toire contemporaine. Au-delà de sa dimension paradigma-tique et universaliste, la longévité historique d’un concept phénoménal lui donne au fil du temps une portée histori-ciste. C’est en arrivant à ce niveau d’expansion que le concept en question, au même titre que le phénomène auquel il renvoie, porte en lui-même une certaine envergu-re historiciste. Il devient ainsi un massif historique, une station universelle de l’évolution linéaire ou progressive des sociétés humaines. Des concepts comme la modernité, le développement, la démocratie, entre autres, sont de ce calibre. A cette liste restreinte et très sélective on peut ajouter le concept de libéralisme, mais également celui de capitalisme.
Ce que ces concepts phénoménaux et universels ont en commun, c’est qu’au-delà de leur nature propre, ils por-tent, chacun, une certaine logique d’idées. Une idéologie. Le propre d’une idéologie universaliste est dans son histo-ricisme. Cette étape d’historicisation est l’ultime phase de l’expansion de tout phénomène historique pouvant être considéré. A cette étape précise, le concept qui correspond au phénomène historique en question devient un paramètre à la fois global et général de mesure ou d’évaluation de l’évolution des sociétés humaines dans leur singularité mais également en tant qu’ensemble unitaire appartenant à
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