Espoirs déçus en République Démocratique du Congo
108 pages
Français

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Espoirs déçus en République Démocratique du Congo , livre ebook

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Description

L'avènement de Laurent Désiré Kabila en mai 1997 en RDC aurait dû marquer le début d'une nouvelle ère, caractérisée non seulement par le changement des dirigeants, mais surtout par la fin de la corruption, du détournement de fonds, des trafics frauduleux, du népotisme, de l'impunité... Mais le pays n'a pas évolué comme les Congolais et les partenaires étrangers l'espéraient, et c'est dans ce climat d'inquiétude et de déception que survint l'assassinat de Laurent Désiré Kabila en 2001.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 26
EAN13 9782296477698
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


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Jocelyn OLOMO MANGA, Les divisions au cœur de L’UPC , 2011.
E. LIBATU LA MBONGA


E SPOIRS DÉÇUS

en République démocratique du Congo


L’H ARMATTAN
Du même auteur :
Décadence et Fin de la Deuxième République au Congo-Kinshasa , Ed. Cédi, Kinshasa 2003.

Quelle diplomatie pour la République Démocratique du Congo , Ed. L’Harmattan, Paris 2008.


© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56277-6
EAN : 9782296562776

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Introduction
Dans mon précédent livre intitulé « Décadence et Fin de la Deuxième République au Congo-Kinshasa » et publié à Kinshasa aux éditions Cédi en 2003, j’avais, en quelque sorte, fait l’autopsie de la fin du régime Mobutu.

En cherchant à savoir pourquoi ce pouvoir, que l’on croyait pourtant solide, s’était facilement effondré, j’avais découvert que l’abandon des valeurs religieuses, morales et éthiques de la part des dirigeants fut à la base de la décadence du pays dans tous les domaines : politique, administratif, économique, social, diplomatique et militaire.

En effet, l’irresponsabilité des dirigeants et les antivaleurs telles que la corruption, le détournement des fonds et des biens, les trafics frauduleux et maffieux, le népotisme, le clientélisme, le tribalisme, le régionalisme, l’impunité,… furent consécutives à l’abandon des valeurs religieuses, morales et éthiques. Ces facteurs avaient affaibli le pouvoir et provoqué sa déchéance. Et, suite à la dégradation générale du pays, les Zaïrois et la communauté internationale souhaitaient vivement qu’un changement radical du système politique intervint dans les meilleurs délais possibles. C’est ainsi que l’entrée à Kinshasa de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) fut accueillie par la population avec grande satisfaction et beaucoup d’enthousiasme. La communauté internationale était également satisfaite de ce changement de pouvoir.

Le samedi 17 mai 1997 fut donc considéré, à juste titre, comme une date marquant le début d’une ère nouvelle. Celle-ci serait caractérisée non seulement par le changement des dirigeants, mais aussi et surtout par la fin des antivaleurs ci-haut relevées. Ainsi, le pays connaîtrait un système politique véritablement démocratique, un progrès économique avec des effets positifs sur le plan social, une diplomatie et une administration performantes et une armée nationale, républicaine, forte et dissuasive. La République du Zaïre, redevenue la République Démocratique du Congo, serait un Etat fort, réellement en voie de développement multisectoriel, respecté à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières et où il ferait bon vivre. Autrement dit, le peuple espérait être réellement « libéré », non seulement de Mobutu, mais aussi et surtout de tares qui gangrenaient la société zaïroise. Il s’attendait à la « libération » de tous les problèmes qui constituaient ses préoccupations quotidiennes, notamment la faim, les difficultés de transport, les prix élevés de soins médicaux et de la scolarisation des enfants, etc….

De son côté, la communauté internationale, surtout la troïka belgo-franco-américaine, s’attendait à ce que la République Démocratique du Congo devint un Etat véritablement démocratique, respectueux de droits humains et caractérisé par la bonne gouvernance. Surtout que, dès la fin de la guerre froide en 1989, les pays occidentaux et les institutions financières internationales avaient fait de ces trois principes les conditions essentielles pour l’entretien des relations de coopération avec les pays en voie de développement.

Bref, la « libération » de l’AFDL laissait espérer une évolution positive du pays dans tous les secteurs. Mais, hélas, au cours de la période du 17 mai 1997 au 25 janvier 2001, concernée par cette étude, le pays n’a pas évolué comme on l’espérait.

En effet, après une année d’accalmie, le Congo se replongea de nouveau dans la guerre suite à une nouvelle agression du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi. A cet égard, on retiendra qu’en réaction à la décision du président Laurent Désiré Kabila renvoyant chez elles les troupes rwandaises et ougandaises faisant partie de l’AFDL, le Rwanda et l’Ouganda envahirent de nouveau le Congo le 02 août 1998 en vue de s’emparer du pouvoir à Kinshasa et de continuer à exploiter les ressources minières, agricoles et forestières du Congo. Ensuite, pour masquer leur agression, ils favorisèrent la création des mouvements rebelles congolais, notamment le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) dirigé finalement par Azarias RUBERWA, après avoir connu d’autres présidents successifs et le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean Pierre BEMBA. Les deux groupes rebelles étaient respectivement soutenus par le Rwanda et l’Ouganda. Divisé entre trois pouvoirs distincts, le Gouvernement à Kinshasa, le RCD à Goma et le MLC à Gbadolite, le pays fut littéralement balkanisé. Il en résulta l’accentuation de la crise multiforme que le pays connaissait déjà depuis de nombreuses années. Ainsi, au lieu d’être soulagé ou plutôt « libéré »de maux dont il souffrait, le peuple continua sa descente aux enfers.

Mais la guerre n’explique pas à elle seule l’aggravation de la crise et la détérioration de la situation après le 17 mai 1997. Il convient d’épingler également les irréalistes et irrationnelles options politiques, économiques, diplomatiques et militaires du nouveau pouvoir. En effet, la suspension des activités politiques, le blocage des prix et du taux de change, la tendance à l’étatisation de l’économie, la préférence accordée à la coopération Sud-Sud au détriment de celle, Nord-Sud, et l’exclusion massive des officiers des Forces Armées Zaïroises (FAZ) constituèrent de véritables handicaps au progrès multisectoriel du pays.

Par ailleurs, la persistance et l’accentuation des antivaleurs telles que la corruption, le détournement des biens et des fonds, le trafic frauduleux et maffieux, le régionalisme, le tribalisme, le népotisme, le clientélisme, l’impunité, la délation et autres poussèrent la population à se demander si la prétendue libération, tant vantée, ne se limitait qu’à la destitution de Mobutu sans se préoccuper de l’élimination des tares qui ruinaient la société congolaise.

En effet, à part l’éviction du président Mobutu, les autres grandes attentes du peuple et de la communauté internationale ne furent pas satisfaites au cours de cette période.

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