Et l Afrique brillera de mille feux
301 pages
Français

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Et l'Afrique brillera de mille feux , livre ebook

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Description

Ministre gabonais des affaires étrangères (1999-2008), Jean Ping vient d'être désigné Président de la commission de l'Union africaine (avril 2008). Qui mieux que lui pouvait analyser le nouveau virage du développement en Afrique ? Faut-il remettre en cause le modèle unique imposé par le monde occidental jusqu'à la fin du XXè siècle ? Jean Ping illustre à foison ses réponses d'exemples et d'anecdotes personnelles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 168
EAN13 9782336283333
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanado.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296078208
EAN : 9782296078208
Et l'Afrique brillera de mille feux

Jean Ping
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Grandes Figures d’Afrique - Collection dirigée par André Julien Mbem AVANT-PROPOS INTRODUCTION Première partie - La marche de l’écrevisse
CHAPITRE 1. - Les premiers pas : la libération politique et « la souveraineté limitée » CHAPITRE 2. - La maturité : la libération économique et l’ouverture au monde CHAPITRE 3. - Le retour en force des « maîtres » et « le grand bond en arrière »
Deuxième partie - Les nouveaux défis majeurs
CHAPITRE 4 . - « Vivre à l’abri de la peur » CHAPITRE 5. - « Vivre à l’abri du besoin »
Troisième partie - Le renouveau du panafricanisme et du multilatéralisme
CHAPITRE 6. - La gestion partagée des affaires africaines CHAPITRE 7. - La gestion partagée des affaires internationales
CONCLUSION - Construisons ensemble un avenir meilleur pour l’Afrique
Grandes Figures d’Afrique
Collection dirigée par André Julien Mbem
Les acteurs de la vie politique, intellectuelle, sociale ou culturelle africaine sont les axes majeurs de cette collection. Le genre biographique autour de personnalités marquantes de l’histoire contemporaine du continent africain reste à promouvoir. Et pourtant, depuis l’accession des pays africains à l’indépendance, en Afrique ou dans sa diaspora, des personnages d’une importante densité occupent la scène du monde et la quittent parfois sans que soit mis en récit, au besoin avec leurs concours, leurs parcours. La collection Grandes Figures d’Afrique privilégie l’archive, le témoignage direct, en veillant autant que possible à l’authenticité du matériau historique.
AVANT-PROPOS
Le présent ouvrage dont les dernières corrections ont été apportées en janvier 2009, a été écrit pour l’essentiel après la période où j’ai assumé les fonctions de Président de l’Assemblée Générale des Nations-Unies et avant ma nomination à la tête de la Commission de l’Union Africaine.
Les propos et les idées qui y sont émis n’engagent en aucune façon ces deux prestigieuses institutions ni d’ailleurs mon pays, le Gabon. Ils sont le fruit d’une réflexion personnelle destinée à alimenter le débat africain.
Jean PING
INTRODUCTION
Chacun sait que l’Afrique, berceau de l’Humanité, terre des Pharaons et de la civilisation humaine, immense réservoir de richesses et de ressources humaines et naturelles ne va pas bien. 1 Elle traverse la crise la plus profonde qui l’ait secouée depuis la fin du règne colonial. Le spectre du chaos plane partout. Elle est désormais perçue comme le continent des « Etats en collapsus »; le continent des « nations zombies »; le continent de l’extrême pauvreté, de la misère et des injustices; le continent des horreurs provoquées par le génocide rwandais et les pires atrocités commises au Libéria, en Sierra Léone, au Kenya et ailleurs. Cette réalité brutale a été, depuis fort longtemps déjà, analysée par la plupart des observateurs et experts avec un certain fatalisme comme en témoignent ces titres d’ouvrages à la tonalité pessimiste voire alarmiste : « L’Afrique noire est mal partie » (René Dumont); « L’Afrique noire peut-elle partir » ? (Albert Meister) ; « Et si l’Afrique refusait le développement » (Axelle Kabou) ; « L’Afrique en panne » (Jaques Giri). Ce n’est plus aujourd’hui qu’un concert de lamentations permanentes sur le « continent en déperdition », le « continent foutu » ou le « continent maudit » dont le passé ne passe pas. Et le reste du monde qui nous tient pour quantité négligeable, voire méprisable (« tous corrompus et tous dictateurs » disent-ils), considère désormais qu’il n’a plus besoin de nous. 2 « Economiquement parlant , écrivait même récemment Victor Chesnault, un ancien administrateur colonial , si le continent noir tout entier, Afrique du Sud exceptée, disparaissait dans les flots, l’impact global du cataclysme serait à peu près nul » . L’Afrique est ainsi devenue « le continent marginalisé, acteur de l’impuissance à se réformer et à se développer, foyer de conflits majeurs… et d’Etats faillis » 3 .

Comment a-t-on pu en arriver là ? Pourtant, le Continent noir, ouvert à coups de canon, il y a cinq siècles, aux influences de la civilisation occidentale et de ses valeurs fondamentales d’humanisme et de progrès n’a cessé, plus que toute autre partie du monde, de faire quasi-servilement tout ce qu’on lui demandait et de donner des gages aux injonctions de tous les maîtres qui se sont succédé à la tête des différents ordres mondiaux. « Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, constatait par exemple Jomo Kenyatta cité par le Commissaire européen Louis Michel , nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés. Lorsque nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible » . 4 Rappelons aussi, non pour remuer l’Histoire ou « ressasser le passé », mais tout simplement pour mieux comprendre et savoir d’où l’on vient et où l’on va, qu’il y a seulement 150 ans, l’Afrique était encore sous le joug de l’esclavage, de la déportation et de la traite négrière et qu’il y a 50 ans à peine c’était toujours le régime colonial de la « chicote », des « coups de pied au cul » et des « travaux forcés ». Or pour savoir où l’on va et ce que l’on peut devenir, il faut nécessairement savoir ce que l’on est, c’est-à-dire d’où l’on vient et avec quelle Histoire. Un proverbe africain ne dit-il pas: « Quand tu ne sais pas ou tu vas, regarde d’où tu viens ».

C’est pourquoi, l’ordre mondial actuel dans lequel l’Afrique est naturellement insérée ne peut se comprendre et s’analyser aisément sans un bref regard en arrière sur les ordres du passé. Au centre des enjeux et des problèmes posés par ces ordres, se dresse l’Etatnation souverain dont le principe, d’origine occidentale, énonce, depuis déjà le XVIIe siècle, le droit qu’a un Etat indépendant, maître sur son territoire et, seul détenteur légitime de l’usage de la force, de déterminer librement ses choix (notamment économiques et politiques). 5 Il se confond ainsi avec le concept d’indépendance nationale.

Seulement voilà, les pays africains sont devenus juridiquement responsables de leur propre destin il y a moins d’un demi siècle à peine, en se libérant de l’ordre européen et impérial dans lequel ils étaient, des siècles durant, étroitement enfermés. Accédant à cette souveraineté nationale tant désirée, les nouveaux Etats ont progressivement tenté, avec plus ou moins de volonté et de bonheur, de s’émanciper et de sortir de « l’intimité » qu’ils avaient vis à vis de leurs anciennes puissances tutélaires européennes. Cette période de « rupture » et de quête d’autonomie réelle a cependant donné lieu à des choix économiques et politiques très limités, correspondant à l’ordre bipolaire Est-Ouest qui prévalait alors et au jeu idéologique des deux superpuissances de la Guerre froide: capitalisme ou socialisme, il fallait impérativement « choisir » son camp, s’aligner et définir, en fonction de ce choix, la nature de sa politique intérieure aussi bien qu’extérieure. Ne pas se rallier signifiait sans nuance être l’ennemi. Souvenons-nous que c’est pour tenter de se dégager de ce carcan manichéen des deux faces (Ouest-Est) du Janus occidental que fut créé en 1955, au sortir de la longue nuit coloniale, le « Mouvement des Pays Non-alignés ». 6

Et puis soudain, en août 1991, cet ordre bipolaire, pourtant solidement établi à l’issue de la Seconde guerre mondiale, s’effondre brusquement avec l’implosion de l’URSS, pour donner naissance à un nouvel ordre, la « mondialisation ». Celui-ci suscite, à ses débuts d’immenses espoirs et même une phase d’euphorie. Très vite cependant, les Africains déchantent et perdent leurs illusions. Ils se rendent à l’évidence: les forces du march&

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