Ethologie de la campagne presidentielle 2017

Dominique Godard

Description

La perspective évolutionniste proposée par l'éthologie humaine permet de concevoir, une base neurophysiologique qui engage davantage que le discours des porte-paroles d'un groupe social. Les comportements spontanés et furtifs, sont saisis par l'image, ils sont perçus, compris, interprétés, par celui qui les observe. Chacun possède une grille de décodage, qui nous permet d'exister au quotidien parmi nos contemporains. La campagne 2017 sur le pan éthologique présente une particularité : la prime à l'agressivité comportementale, qui semble s'estomper au profit d'une concorde mieux appréciée.

Sujets

• Socio
• Institut d'Études Politiques de Paris
• Éthique
• Science politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 17 avril 2019
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782140119651
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 7 Mo

Extrait

es Dominique Godard ÉTHOLOGIE DE LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE2017 Questionscontemporaines La campagne 2017 est encore dans les mémoires. On y voit une succession d’événements surprenants, inattendus, imprévus. s s s p p e p m m i t o e g a n a r a a r r r g n n a i i ç s o t s t a m a L l u é g u i e e a l s a g e s x , s e u n i u e s j s o c d d p o é s s s ’ , o a i e c u u m v r l r c o m n n e t a o d o i s m p a ’ n t n g n i t r h t r p i e t o a u a u s o l e r n o , g n l i i u e t r s m e a i l l s , t p n a l . n p e e t r e q c , e e g C o m u e t s r e r a s q e o e p a , r l m u i r c n l e l i n i c t é e e e s u a s t h . l s n , p r . é a d t s a i s i c s , r s d s u u c c é a r p a n o i o e t i a s l n u s i l o r p s t e r u i o s c u o n t p s r e g n s s d l a t e d è u r e a i n d l n s l e n c ’ e o q i u s c e m u u r a s u i l s a n n e p l g e d b s e p i o e i s e d o i ; g a l d r r a s o i o s t e l m , p l s b g t e , i e e s p q i t c r e l r d t s u r e é s e d v e p p ’ s s e r e s d , , o o é p x é n n s i c y o t c s e d o t n o n é i e p t d m t r m r a a a a a n r m n n g m a t é t t i e e u s s é c , i p d a c p q e i e e u a u t e t u u t l t n t o a t e p f t u - t n . u i o m r ê t r d r e t e i L t t r l i l d e f e e n e e s e n t - s , ; , E2 017 Q Or, si l’« animal politique » d’Aristote définissait l’homme, l’éthologie Domi É ni T qu H e G O o L da O rd GIE DE LA CAMPAGNE animale a montré que la lutte pour le pouvoir dépasse largement le cadre de notre espèce, et ne se limite pas davantage à un combat de dominants. PRÉSIDENTIELLE 2017 La perspective évolutionniste proposée par l’éthologie humaine permet de concevoir, au-delà du « tournoi d’idées » institutionnalisé, socialement contraint et aux préalables définis, une base neurophysiologique qui

La campagne 2017 sur le pan éthologique présente une particularité : la prime à l’agressivité comportementale, qui est historiquement habituelle et normale dans ces circonstances, où le candidat est le champion d’un camp qui en combat un autre, semble s’estomper au profit d’une concorde mieux appréciée ; face à l’affrontement, la lutte, le conflit, la stratégie gagnante valorise l’union et la convergence, pour mettre en valeur ce qui rapproche davantage que ce qui oppose.

Éléments d’éthologie humaine

AGNE PRÉSIDENTIELL P

Questions contemporaines

ÉTHOLOGIE DE LA CAM

Éthologie de la campagne présidentielle 2017

Questions contemporaines Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud, Bruno Péquignot et Denis Rolland Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Dernières parutions Christian JOUVENOT,Macron, tombé du ciel !,2019. Najwa EL HAÏTÉ,Laïcité et République, Considérations sur la République Française, 2019. Joseph DIÉMÉ,La répudiation du tribalisme sous l’ère Barack Hussein Obama, 2019. Pierre EGLOFF,L’homme augmenté, l’homme diminué, 2019. Bruno PÉQUIGNOT (dir.),Les industries culturelles et créatives dans la mondialisation, 2019. Etienne LEVESQUE,Les impôts du bonheur, Pour une révolution fiscale écologique et européenne, 2019. Jean-François KESLER,Les idées politiques et les partis en France, La force des idées, la logique des organisations, 2019. Jean-Claude ALBERIGO, Jacky GIRAL,Pour une démocratie citoyenne, 2018. Claude GEOFFROY, La Chine, miroir de nos passions Radiographie de la sinophilieet de la sinophobie,2018. Xavier RAGAGE,L'éthique d'Aristote appliquée aux entrepreneurs, 2019. Ophélie WATTIER,La langue française : un usage genré,2019. Jean-Louis BISCHOFF,Fait religieux, éducation et entreprises, 2018. Jean-Claude ALBERIGO, Jacky GIRAL,Pour une démocratie citoyenne, Partager le pouvoir,2018.

Dominique Godard

Éthologie de la campagne

présidentielle 2017

Du même auteur

Éléments d’éthologie humaine, HSS 111, édition Le livre actualité, septembre 2017.

Au bout de la langue, édition Amazon, 2018.

© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-17245-3 EAN : 9782343172453

Les références éthologiques dans l’évocation de comportements humains sont fréquentes dans les pays du Nord, notamment d’expression anglo-saxonne, et beaucoup moins, sinon absentes, dans les pays latins, où elles ont un statut et un caractère péjoratifs. Bien avant D. Trump, dont les journalistes peinent à trouver une théorie et une explication à ses comportements transgressifs, on parlait par exemple déjà, r sans retenue, de la célèbre «Gorilla walk» de G. Bush J . Les réticences françaises doivent être recherchées très loin, depuis l’accueil fait à la théorie de Darwin, dont se désolaient déjà Haeckel en 1868, mais aussi P. Picq en 2001. Le déni des théories évolutionnistes n’a jamais été démenti. La campagne présidentielle nous avait d’entrée de jeu offert le spectacle de « postures », images comporte- mentales et verbales, censées définir l’identité politique des postulants. En février 2017, plus que d’autres, elle nous avait déjà présenté quelques surprises quand je terminai mon livre d’éthologie humaine sous le pseudo HSS 111.

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Mais loin de passionner, cette campagne s’annonçait pourtant assez terne puisqu’un tiers des Français envisageaient de s’abstenir. En effet, avant cette date déjà, l’élection de F. Fillon à la primaire de droite le 27 novembre 2016 avait étonné; puis le retrait en termes de capitulation anticipée de er F. Hollande, président en exercice, le 1 décembre, avait précédé la victoire inattendue de B. Hamon à la primaire socialiste le 29 janvier 2017. L’affaire du «Penelope Gate» éclate le 24 janvier, fragilisant le candidat des Républicains; puis viendra « l’affaire des costumes ». « L’affaire Fillon » en février ne cesse de s’enfler mais, malgré la menace d’une mise en examen, F. Fillon maintient sa candidature et le déclare er publiquement le 1 mars. Ces rebondissements, tous plus étonnants et inattendus les uns que les autres, s’ils retenaient l’attention, ne semblaient que démotiver davantage les électeurs pour la chose publique. Or, par la suite, les événements prirent une tournure aussi déconcertante que captivante, dont l’aspect éthologique m’offrait l’occasion de les analyser selon un point de vue que je souhaite partager.

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L’actualité, loin de s’arrêter, continuait d’alimenter de son lot de surprises le quotidien électoral. Le 22 février, F. Bayrou avait rejoint E. Macron sur sa position « ni de droite ni de gauche », formant ainsi ce que l’éthologie nomme aussi une « coalition ». Le 18 mars, J.-L. Mélenchon réussit une démonstration de force à La Bastille en réunissant une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes, et acquière un statut incontestable d’orateur historique, et donc de dominant; il passe dans les sondages d’intention de vote de 10 à 20 %, devenant ainsi un candidat de premier plan. Le 20 mars, un débat inédit donne aux 5 candidats majeurs, F. Fillon, B. Hamon, M. Le Pen, E. Macron et J.-L. Mélenchon, l’occasion de s’affronter sur les plateaux de télévision; les stratégies de compétition se définissent. Plusieurs attaques-ripostes illustrent les styles agonistiques des uns et des autres, notamment quand J.-L. Mélenchon, qui confirme son statut d’orateur incontournable, ironise sur les « pudeurs de gazelle » des présentateurs sur le sujet du comportement moral de certains candidats; le sujet de « l’exemplarité politique » se révélera d’ailleurs ultérieurement décisif. Le 26 mars, la candidate M. Le Pen est convoquée par la justice, et refuse de s’y rendre, ce qui serait banal en d’autres circonstances mais prend dans le contexte un relief particulier pour une postulante de la Constitution Républicaine qui se soustrait à la Justice.

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