Faire la paix dans les régions du monde
195 pages
Français

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Faire la paix dans les régions du monde , livre ebook

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Description

Jusqu'en 1945, le continent européen est le premier champ de bataille. La fondation des Communautés Européennes sanctionne les guerres mondiales et institue les pensées de paix et de coopération. Aujourd'hui, le libre échange mondial menace d'emporter les rapprochements régionaux, et rompt les solidarités. Celles-ci doivent être réinventées dans l'ouverture des nations à leurs voisines et dans l'organisation des relations entre les régions du monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2008
Nombre de lectures 99
EAN13 9782336252025
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Faire la paix dans les régions du monde
Essai sur le rapprochement des peuples

Jacques Ténier
© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296060258
EAN : 9782296060258
A mes amis indiens et pakistanais,
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION PREMIERE PARTIE - De la destruction de l’autre à sa reconnaissance
CHAPITRE I : Les nations fascinées par la force CHAPITRE II : Les pensées de la paix CHAPITRE III : L’accès à la pluralité
DEUXIEME PARTIE - A chaque région du monde son chemin
CHAPITRE I : L’Amérique du Sud, les Caraïbes et l’Amérique centrale à la recherche de la solidarité CHAPITRE II : Les droits des Africains et les droits de l’Afrique CHAPITRE III : Le temps du rapprochement dans l’océan Indien et en Asie du Sud CHAPITRE IV : L’interdépendance en Asie orientale et en Asie centrale CHAPITRE V : Les frontières nord – sud en Amérique du Nord et en Méditerranée
TROISIEME PARTIE - Une ambition pour le siècle
CHAPITRE I : Etres humains, être humain ensemble CHAPITRE II : L’Europe en chemin CHAPITRE III : Loin du centre CHAPITRE IV : Relier les continents CHAPITRE V : Un monde de régions
CONCLUSION INDEX NOTES
« Haïssez celui qui n’est pas de votre race. Haïssez celui qui n’a pas votre foi. Haïssez celui qui n’est pas de votre rang social. Haïssez, haïssez, vous serez haï. De la haine, on passera à la croisade, Vous tuerez ou vous serez tué. Quoi qu’il en soit, vous serez les victimes de votre haine. La loi est ainsi : Vous ne pouvez être heureux seul. Si l’autre n’est pas heureux, vous ne le serez pas non plus, Si l’autre n’a pas d’avenir, vous n’en aurez pas non plus, Si l’autre vit d’amertume, vous en vivrez aussi, Si l’autre est sans amour, vous le serez aussi. Le monde est nous tous, ou rien. L’abri de votre égoïsme est sans effet dans l’éternité. Si l’autre n’existe pas, vous n’existez pas non plus.»
Louis Calaferte 1 .
INTRODUCTION
« Il y a des gens pour qui la politique n’est pas universalité, mais seulement légitime défense. »
Cesare Pavese 2 .

Nous fûmes toujours si vulnérables 3 . Dans les rues de la capitale argentine, les déshérités de la Pampa ramassent cartons et plastiques après que les fortunés ont fait ripaille au banquet des privatisations. Dans maint pays la rapine est transformée en condition sociale, la corruption et l’évasion fiscale demeurent dans l’ombre, elles saccagent l’esprit public. Privé de ressources par l’ouverture des frontières douanières, l’Etat en cherche de nouvelles : il augmente les impôts sur la consommation, il appauvrit les pauvres, il réduit l’intervention économique et sociale. Les pays résistent inégalement ; là où les responsables continuent à penser l’intérêt général, les biens publics ne sont pas vendus à l’encan. La mondialisation commerciale et financière met à rude épreuve la cohésion et la capacité d’action d’un pays. En Argentine, en Italie, en Russie et ailleurs, elle souligne le faible sens de l’intérêt général qu’une rhétorique nationale avait occulté. Le discours de la mondialisation enjoint à tous, hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux, valides et non valides, riches et pauvres, de se disposer en ordre de bataille. Les classes médiatiques tiennent le discours de la guerre à l’ensemble de la société. Tant pis pour ceux qui ne peuvent combattre, ils sont abandonnés au bord du chemin, dans les rues des métropoles. Nombreux sont les citoyens blessés sur une planète pensée comme un terrain de guerre.
En Europe, les luttes sociales et politiques des siècles passés ont fait contribuer les sources de la richesse à la solidarité entre les forts et les faibles. Les prélèvements publics atteignent parfois la moitié du produit national, ils excèdent rarement un dixième dans les pays du Sud. L’actuelle mondialisation toutefois, éprouve aussi la cohésion des pays du Nord : les plus riches en tirent un bénéfice croissant et les plus protégés se retirent dans leur espace privé.
En 1950, les fondateurs de la Communauté Européenne ont refusé la guerre de chacun contre tous et ils ont décidé de partager la souveraineté et l’avenir. Cinquante ans après, la concurrence paraît l’emporter sur la coopération. Chaque génération doit reprendre à son compte la solidarité fondatrice car sans elle le projet européen est une étape sur la voie du marché mondial. Les égoïsmes, de classe ou de nation, reprennent le dessus. Les ultra-libéraux rejoignent les nationalistes : ils abandonnent la perspective d’une vie publique par delà les frontières, dans la curiosité pour le voisin et dans la solidarité avec lui. Nous ne serions en Europe à les entendre que pour faire des affaires, nous n’aurions pas envie de parler la langue de l’autre, de marcher sur les mêmes chemins que lui, d’écrire des partitions à plusieurs voix. Triste ambition qui réduit le désir d’Europe à celui de l’argent. Penser l’Europe comme un avatar du capitalisme revient à faire le deuil de toute amélioration de la vie collective et augure mal de notre aptitude à vivre sur la planète.
Le discours de l’efficacité économique et de la modernité technologique envahit l’espace social. Le libre échange, la circulation sans entrave des capitaux et des marchandises, est le veau d’or de notre temps. Il occupe l’espace laissé vacant par la religion et par la politique, espace qu’investirent au tournant du vingtième siècle, l’art et la science. Le positivisme capitaliste construit des sociétés inégalitaires et désincarnées. Nous sommes si vulnérables ; la grande machine n’en a que faire, elle broie toujours plus et toujours plus vite. Alors que périssent les êtres humains par la faim et par les épidémies, que fondent les glaciers et que disparaissent les espèces, les hommes aux commandes ont pour ambition de faire circuler l’argent toujours plus vite. Des dirigeants des Etats-Unis se félicitent de la fonte de la banquise dans le Grand Nord canadien : elle ouvrira aux cargos une voie plus rapide entre New York et l’Asie. Dans les années soixante-dix, quelque vingt milliards de dollars circulaient chaque jour sur les marchés des capitaux, ce sont aujourd’hui plus de deux mille milliards. Les technologies de l’information rendent possible la circulation dans l’instant. La vitesse sert le plus grand profit de quelques uns et elle dessert la construction durable d’un avenir meilleur pour le plus grand nombre. Alors que la dette publique française atteint les deux tiers de la richesse nationale, l’agence France Trésor chargée d’émettre des emprunts pour financer les déficits se flatte de réduire de douze à sept secondes la durée de ses émissions. La vitesse aveugle.
La mondialisation commerciale et financière est un déchaînement de puissance et sans démarche d’ouverture à l’autre, elle est une forme de la domination. Mieux que quiconque, les auteurs de l’Europe centrale ont perçu les forces à l’œuvre, l’action pour l’action, sans la pensée, pour Karl Kraus : « aucun plan n’est à l’œuvre, mais quelque chose comme une aspiration vague à vouloir aller n’importe où dehors, probablement pour gagner une place au soleil que l’on prend à autrui 4 . » Franz Kafka, Hermann Broch et Elias Canetti, tous comprennent la permanence chez l’homme moderne de l’appétit de domination 5 . Si l’effondrement culturel menace, c’est que la force du capital et de la technique réunis, le satisfait toujours plus. Seules des catastrophes donnent le courage de remonter la pente de la puissance déchaînée. Après le carnage de la bataille de Solferino, Henri Dunant en 1864 inspire la première convention de Genève sur les soins aux blessés. En 1875 il fait naître la Croix Rouge 6 . Après l’hécatombe de la Grande guerre, la Société Des Nations (SDN) voit le jour mais elle est vite affaiblie. Des droits économiques et sociaux sont reconnus aux travailleurs : l’Organisation Internationale du Travail (OIT) est créée. Après l’effondrement en 1929 d’un capitalisme débridé, les Etats-Unis inventent les projets collectifs du New Deal. En réaction à la barbarie nazie, une Organisation des Nations Unies (ONU) est étab

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