France cherche Europe désespérément
173 pages
Français

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France cherche Europe désespérément , livre ebook

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Description

En cherchant désespérément une Europe à son image, la France s'est cherchée elle-même, ne s'est pas retrouvée et a saisi l'occasion pour se déchirer un peu plus. Une rupture s'est produite lors du référendum du 29 mai 2005. Ce livre a d'abord pour ambition de relater cette longue quête, et se propose ensuite d'analyser les causes du malaise avant de suggérer des pistes de réconciliation. Le monde de 2019 est en alerte rouge et jamais le rôle de l'Europe comme puissance d'équilibre n'a été aussi attendu. C'est pourquoi il faut réfléchir à l'adaptation du modèle européen aux défis actuels et envisager de reprendre le plan Fouchet présenté par de Gaulle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 février 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336865799
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

Collection Témoignages
Dirigée par Sonny Perseil

















© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-86579-9
Titre
PIERRE MÉNAT








France cherche Europe désespérément
















Éditions Pepper
Du même auteur

Du même auteur
Un ambassadeur dans la révolution tunisienne
Éditions Pepper – L’Harmattan, 2015
Attendre encore
Roman, Éditions du Panthéon, 20 17
Exergue

Il faut bâtir une Confédération, c’est-à-dire un organisme commun auquel les différents États, sans perdre leur corps, leur âme, leur figure, délèguent une partie de leur souveraineté en matière stratégique, économique, culturelle.
Général Charles de Gaulle, 1953
AVANT-PROPOS
Encore un livre sur l’Europe. Pour quoi faire ?
Le sujet n’a-t-il pas été traité surabondamment ?
En fait, le rapport de la France à l’Europe est intrigant. Nous, Français, avons été les principaux créateurs d’une Europe que nous n’aimons plus. En cherchant désespérément une Europe à son image, la France s’est cherchée elle-même, ne s’est pas retrouvée et a saisi l’occasion pour se déchirer un peu plus.
Ce livre a d’abord pour ambition de relater cette longue quête, en remontant à la source, voici soixante-dix ans. Il se propose ensuite d’analyser les causes du divorce franco-européen, avant de suggérer quelques pistes de réconciliation.
Je demande aux lectrices et lecteurs d’avoir la patience de parcourir avec moi cet itinéraire. Comme conseiller de deux ministres des Affaires étrangères, puis du président de la République, directeur des Affaires européennes au Quai d’Orsay par deux fois, ambassadeur de France dans plusieurs pays européens, j’ai eu le privilège de vivre de l’intérieur trente années de marche de l’Europe. Parfois, je m’interrogeais : comment les citoyens peuvent-ils comprendre des décisions que leurs dirigeants prennent sans toujours eux-mêmes en mesurer la portée ? Ils adoptent ces décisions par lassitude, non parce qu’elles sont bonnes, mais parce qu’elles représentent le seul compromis possible entre des positions contradictoires.
Ils s’expliquent ensuite mais sur le seul instant qui vient de se dérouler, que nul ne peut resituer dans une perspective d’ensemble, ni dans la durée. Ainsi, l’édification de l’Europe semble-t-elle faite d’une série de maillons dont la chaîne est perdue.
Cette chaîne, je vous propose de la reconstituer en revivant avec moi le roman de la construction européenne, puis en revenant sur une histoire d’amour contrariée, celle qui a uni la France à l’Europe, puis les a séparées. À jamais ? Nul ne peut le souhaiter, car entre l’Europe et la France, chacune a besoin de l’autre.
INTRODUCTION
« He says Europe, he means France ». « Quand il parle de l’Europe, il veut dire la France ». Cette remarque de Harold Mac Millan, Premier ministre britannique en 1960, à la suite d’un entretien avec le Général de Gaulle pourrait s’appliquer à bon nombre de responsables français. L’Europe est une « France en grand », un logiciel de reconquête de notre puissance perdue, dont nous avons la nostalgie.
La France cherche l’Europe désespérément parce qu’elle rêve de s’y retrouver, sauf à y dissoudre son identité, à lui abandonner inutilement sa souveraineté.
La ligne de partage entre « européistes » et « europhobes » est que les premiers croient pouvoir accomplir le modèle d’une Europe conforme au rêve français.
Mais le problème est que l’Europe n’est pas seulement française et même qu’avec le temps, elle l’est devenue très peu.
Si peu qu’en France, aujourd’hui, tout plaidoyer pour l’Europe ressemble à une défense sans conviction.
D’abord, parce que tout semble avoir été dit, écrit, tranché.
Mais surtout, ce formidable projet : faire du Vieux Continent la première puissance mondiale ne paraît mobiliser que quelques inconditionnels vite taxés de naïveté. L’Union européenne telle qu’elle est suscite rancœur, déception, hostilité, au mieux résignation, indifférence ou tout simplement méconnaissance.
Un exemple tout récent souligne la complexité du débat. Le 6 février 2019, la Commission européenne a désapprouvé la fusion Alstom-Siemens, pourtant soutenue par les gouvernements français et allemand. Face à l’inexorable concurrence chinoise, il n’y aura pas de géant ferroviaire européen. Et cette décision a été saluée par les tenants d’une approche nationale.
C’est que les « européistes » sont en difficulté. C’est par cette appellation péjorative que l’on désigne à présent les tenants de la construction européenne. Ils doivent, nous devons – car j’assume entièrement en faire partie – reconnaître que près de soixante-dix ans d’énergies, de talents, de négociations, de relances, de fonctionnement chaotique ont conduit à ceci : au sein même de l’Union ne cesse de monter une puissante contestation.
Les eurosceptiques ou europhobes se réjouissent. Leurs arguments font mouche sans être toujours pertinents. L’Union confisque la souveraineté nationale sans pour autant donner satisfaction. Son fleuron, la zone euro, décourage la croissance et éteint l’emploi. L’espace Schengen fait de l’Europe une passoire et crée un appel d’air à une immigration irrégulière massive. L’Europe amplifie la mondialisation au lieu de nous protéger contre ses excès. Le grand marché profite surtout aux multinationales qui s’y épanouissent et s’affranchissent des règles communes alors que les petites et moyennes entreprises sont étouffées. Apanage du Conseil et du Parlement européen, la législation communautaire intrusive prive les parlements nationaux de leur compétence naturelle, celle de voter la loi. À ces critiques, nos dirigeants répondent faiblement, comme si le dossier était difficilement plaidable. Mais ils parlent de relancer l’Europe. Ils estiment que le moment est bien choisi pour le faire. À quelles conditions cette initiative peut-elle réussir ?
Les détracteurs de l’Union se plaisent à soutenir que la volonté populaire, exprimée lors du référendum du 29 mai 2005 par lequel les Français ont rejeté la constitution européenne, a été contournée. En effet, le traité de Lisbonne, qui reprend l’essentiel du projet Giscard, est entré en vigueur le 1 er décembre 2009, après ratification parlementaire.
Preuve de la fatigue des forces politiques qui ont défendu ce traité de Lisbonne, ses opposants ne sont jamais invités, dans les débats, à énoncer ce qui les gêne dans ce traité. Ou même d’exposer les innovations, selon eux néfastes, de ce texte.
Et pourtant, il en est une qui devrait les réjouir, puisque certains ne cessent de préconiser sa mise en œuvre. Le nouvel article 50 du traité sur l’Union européenne prévoit le droit de retrait d’un État membre. Lors du référendum du 23 juin 2016, les Britanniques ont décidé, à 52 %, d’activer ce droit et de quitter l’Union. Le Brexit prendra effet le 30 mars 2019. Début 2019, nous ignorons encore dans quelles conditions se déroulera ce départ. En effet, il n’existe pas de majorité au Parlement britannique pour approuver l’accord intervenu le 25 novembre 2018 entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, fixant une période de transition s’étendant jusqu’au 31 décembre 2020, voire, en cas de prolongation, jusqu’au 31 décembre 2022. En l’absence d’accord, c’est un Brexit dur qui s’appliquera : le Royaume-Uni deviendra un État tiers dès le 30 mars 2019.
Cette issue désole une grande partie des électeurs britanniques. Mais la composition du camp du Brexit est significative. L’électorat urbain, les catégories les plus favorisées ont voté pour le maintien. Le vote rural, populaire, pauvre, s’est prononcé pour le départ, essentiellement en raison des méfaits de l’immigration intracommunautaire.
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