Gilchrist Olympio et la lutte pour la libération du Togo
307 pages
Français

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Gilchrist Olympio et la lutte pour la libération du Togo , livre ebook

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Description

L'auteur de cet ouvrage a réalisé plusieurs interviews avec Gilchrist Olympio, leader de l'Union des forces du changement au Togo. Après avoir relaté les expériences qui ont meublé la vie de ce personnage politique, il s'est livré à un compte rendu des entretiens qu'il a eus avec les différentes composantes de la société civile togolaise pour recueillir leurs avis sur la personne de Gilchrist Olympio et ses activités politiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 56
EAN13 9782336267432
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Plus de six décennies après la deuxième guerre mondiale, la lutte des peuples pour la liberté semble largement occultée par les mouvements politiques qui tirent vers la tour de Babel, l’édifice global, la majeure partie des consciences. Aujourd’hui, le combat des citoyens du continent se focalise sur la lutte contre la pauvreté. Il n’est certainement pas d’idéal plus noble sauf si nous nous soustrayons à l’amnésie des luttes oubliées pour répéter en chœur : « nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage ». Que le lecteur ne s’alarme nullement de se voir plongé dans les édifices réactionnaires que l’histoire a relégués longtemps derrière elle. Le drame de la pauvreté, c’est aussi le drame des populations qu’un système universel s’emploie à priver de ses aspirations matérielles. Le cycle sadique que les élites africaines ont perdu de vue, tout comme le voyageur préoccupé par les difficultés du chemin perd de vue l’étoile qui le guide, c’est aussi celui des mécanismes politiques trompeurs destinés à sortir des millions de personnes de la pauvreté. Or, comble du cynique, les manipulateurs de ce mécanisme savent mieux que quiconque qu’il ne sert que leur dessein. J’écris aujourd’hui plus d’une décennie après que le Chef de l’Etat d’un pays respecté, pour ses aspirations libertaires, osa douter de la maturité des populations africaines pour un jeu politique démocratique. J’écris à un moment où après le décès du président gabonais Omar Bongo Ondiba, son fils lui succéda suite à des élections présidentielles douteuses ; j’écris à un moment où, le président du Niger, le ColonelTandja Mamadou plonge son pays dans une aventure politique en défigurant affreusement la loi fondamentale ; j’écris maintenant quelques mois après que leChef de l’Etat camerounais modifia la constitution de son pays pour se pérenniser au sommet de l’Etat ; j’écris ces lignes quelque temps après que le président duCongo 7
Brazzaville sort vainqueur des élections présidentielles contestées ; j’écris à un moment où laCôte d’Ivoire se cherche pour sortir du chaos politique en organisant des élections présidentielles ; j’écris quatre années après que le fils du présidentEyadema put succéder à son père décédé en cours de magistrature ; j’écris quelque temps après que la Mauritanie sortit d’une situation de coup d’Etat à l’issue des élections qui légitimèrent le forfait du putschiste. J’écris à un moment où le présidentBlaiseCompaoré a fini par s’inspirer des inconséquences de ses pairs africains et affiche des velléités de modifier la constitution de son pays en sa faveur. J’écris quelque temps après qu’un homme d’Etat eut l’audace de lancer devant des étudiants africains que « l’homme noir n’était pas rentré dans l’histoire ».De quelle histoire s’agissait-il ?Celle construite de toute pièce par les mains sanglantes d’une pensée prédatrice ? Dépassons les hommes qui firent l’histoire pour nous intéresser aux hommes que l’histoire fait. Le mal du continent noir, c’est de voir sa destinée échoir entre les mains des moins méritants de ses fils. Ces fils peu méritants demeurent aujourd’hui encore frappés d’une cécité intellectuelle qui les pousse à admettre que la vie de leur pays s’arrêterait sans leur présence au sommet de l’Etat. Les millions de nigériens ne pouvaient de toute évidence se diriger en l’absence de Mamadou Tandja, leCameroun disparaîtrait certainement en l’absence de PaulBiya. La lutte contre la pauvreté ne saurait se concevoir sans débarrasser les pays du continent de dirigeants qui constituent des fléaux pour leur pays.Au cœur de cette lutte se trouve une bataille souvent occultée : celle de la conquête d’une indépendance véritable avec le droit des peuples africains à choisir leurs dirigeants. Voilà une cause oubliée que les néocolonialistes s’emploient à soustraire aux préoccupations internationales. Je reste convaincu, en dehors des vices de l’histoire que l’avènement enAfrique francophone d’une génération aspirant à 8
rompre avec les laisses néocoloniales sera le début de la renaissance de ces pays. Dans la réalité actuelle, de nombreux pays d’Afrique restent encore dans une sorte de transition entre l’indépendance véritable et la tutelle indirecte de la métropole. Le Togo constitue un exemple patent de cette réalité, où depuis les indépendances, la vie politique est régie par les manœuvres de la Françafrique. Depuis l’assassinat du premier président de la République, le Togo, en dépit de la souveraineté acquise marche sur les sillons savamment tracés par les stratèges de laFrançafrique. En ce sens, le combat pour le pouvoir au Togo ne doit pas faire l’objet d’une méprise phénoménale.Plus qu’une lutte pour le pouvoir, plus que les prétendues discordances ethniques, le problème du Togo se rapporte foncièrement à un enjeu de souveraineté.Car en fait, ce petit pays de l’Afrique occidentale ne s’est jamais débarrassé de la tutelle paternaliste française.Et les rennes du pouvoir au Togo ont été depuis la seconde moitié des années 1960 diligentés par les soins de la métropole.En conséquence, la lutte de l’opposition togolaise est un combat pour la souveraineté de leur pays, une sédition contre la conservation d’une dépendance politique entretenue par des milieux politiques notoirement corrompus.En dépit des alternances au pouvoir dans la métropole, les circuits politiques obscurs sont installés du côté de la France comme de celui du Togo pour pérenniser cette liaison peu franche.Le destin a voulu que les combattants de cette cause oubliée restent dans l’ombre, harcelés et étiquetés à jamais comme des opposants politiques. Le portrait qui suit s’efforce de faire jaillir sous la lumière des mots un des combattants de cette cause oubliée.Mais ils sont des multitudes infiltrées par des profiteurs invétérés ; leur aspiration demeure constante : la rupture avec l’imposture politique. Je saisis l’occasion pour exprimer toute ma gratitude à ceux qui, de près ou de loin, m’ont aidé et soutenu dans l’élaboration de ce 9
document, en particulier Monsieur Brim Diabaté, Monsieur Eric Amerding, Monsieur Messan Tossa, Monsieur Ayi Ajavon sans lesquels ce travail naurait pas été réalisé avec tous les détails possibles.
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