Guerres récurrentes en République Démocratique du Congo
229 pages
Français

Guerres récurrentes en République Démocratique du Congo , livre ebook

-

229 pages
Français

Description

L'objet de ce livre est l'étude des guerres qui ont fini par transformer la République Démocratique du Congo en champ de ruines. Pour trouver les causes et déterminer le sens de leur récurrence, l'auteur analyse plusieurs paramètres : originalité de ces guerres ; impasse géopolitique ; crise de gouvernance ; faillite de l'Etat et hypothèque sur ses missions régaliennes ; déclin de l'Etat en temps que puissance régionale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 166
EAN13 9782296261068
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait











Guerres récurrentes
en République démocratique du Congo























































© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12352-6
EAN : 9782296123526Nissé Nzereka Mughendi






Guerres récurrentes
en République démocratique du Congo


Entre fatalité et responsabilité







Préface de l’Abbé Malumalu
Postface de Tanguy de Wilde













Collection « Géopolitique mondiale »

Dirigée par Mwayila TSHIYEMBE


L’objet de la collection « Géopolitique mondiale » est de
susciter les publications dont la vocation est double : d’une
part, donner un sens aux mutations provoquées par la
mondialisation, étant donné la perte des repères du monde
ancien et la nécessité d’inventer des repères du monde
nouveau ; d’autre part, analyser la complexité des enjeux
territoriaux, des rivalités d’intérêt et de stratégies qui pousse
les acteurs à user de la force ou de la diplomatie, pour
modifier ou tenter de modifier le rapport de force
(ressources naturelles, humaines, culturelles), selon des
idéologies qui les animent. A cette fin, la prospective et la
pluridisciplinarité sont des approches privilégiées.


Déjà parus :

Evelyne GARNIER-ZARLI, Le doctorat scientifique dans le
monde scientifique, 2010.
Mwayila TSHIYEMBE, La politique étrangère des grandes
puissances, 2010.
Mwayila TSHIYEMBE, Le droit de la sécurité
internationale, 2010.
Richard KADIEBWE, La guerre de six jours à Kisangani,
2009.
Jean-Lucien EWANGUE, Enjeux géopolitiques en Afrique
centrale, 2009.
Mwayila TSHIYEMBE, La politique étrangère de la
République démocratique du Congo, 2009.



PREFACE
D’une paix espérée à une paix construite…
« Oser la paix » est un mot qui peut résumer l’actualité
politique en République Démocratique du Congo depuis une
décennie. De l’accord de cessez-le-feu signé à Lusaka dès juillet
1999 aux récents accords avec le CNDP et autres groupes armés du
Kivu, en passant par le dialogue inter-congolais, les mécanismes
conjoints de vérification, les élections générales, les communiqués
conjoints, la Conférence de Goma, le programme Amani…, les
acteurs étatiques et non-étatiques impliqués, à un moment ou à un
autre, dans la guerre au Congo-Zaïre n’ont cessé de formuler leur
volonté de paix.
Toutefois, du simple souhait à sa matérialisation, le chemin à
faire est souvent émaillé d’embuches et d’obstacles de tout genre.
La détermination finira par payer, si les facteurs susceptibles de
favoriser la construction d’une paix durable sont bien identifiés et
exploités dans leur grande diversité, en prenant soin de n’oublier
aucun élément déterminant.
Au stade actuel, l’« inclusivité » du difficile processus de paix
concerne à la fois les acteurs et les enjeux. Elle doit capitaliser les
acquis du chemin parcouru, afin de sortir la tête haute d’une série
de défis à affronter courageusement.
Le premier défi est posé par le dilemme du choix entre la paix
et la justice. Au niveau du processus interne, les deux valeurs se
sont trouvées fréquemment opposées dans leur apparente
incompatibilité immédiate. Pourtant il n’y a pas de paix véritable

sans justice et il n’est pas possible d’établir une justice efficace
sans la paix. Le choix privilégié de la paix est donc contingent et
ne doit pas sacrifier, à long terme, la justice. L’idéal s’avère être,
non un choix entre la paix et la justice, mais le choix de la paix et
de la justice.
Un autre défi est lié aux stratégies à adopter dans la
dynamique de la paix : usage de la force ou recours à la
négociation. Une paix conquise débouche sur une situation où il y a
un vainqueur et un vaincu. Elle offre donc au premier un résultat
rapide. Mais elle coûte cher, autant en vies humaines qu’en moyens
matériels. Elle exige également des capacités susceptibles de
rendre la victoire sûre et de la conserver dans le long terme.
Dans la paix négociée, par contre, il n’y a ni vainqueur ni
vaincu. Elle est satisfaisante pour toutes les parties. Sa fragilité
consubstantielle tient au fait que chacun conserve momentanément
une certaine force déstabilisatrice. Son avantage réside dans le
consensus qu’il est plus apte à générer. Néanmoins, la paix durable
s’y construit plus sûrement si les dérapages des uns et des autres
sont vite corrigés.
La paix négociée pose un troisième défi : elle débouche, en
effet, sur un Etat pléthorique et budgétivore, dans une société
sortant exsangue d’une période de guerre. Du coup, un nouveau
dilemme se pose aux faiseurs de paix : faut-il consacrer les moyens
publics, très maigres, à soigner les nouvelles positions d’anciens
belligérants pour consolider la paix, en satisfaisant leur besoin
d’intégration sociopolitique, ou plutôt privilégier les attentes,
toujours nombreuses en pareil contexte, d’une population
longtemps meurtrie par la guerre ? Comment, avec un budget
maigre, restaurer l’autorité de l’Etat et son retour dans la vie
quotidienne des gouvernés, tout en évitant la confiscation du peu
de moyens au profit exclusif des ex-belligérants ?
Ces questions, et bien d’autres encore, ont, toutes, leur place
dans un contexte post-conflictuel ou de sortie de crise. Dans tous
les cas, la dimension humaine y demeure très importante et mérite
d’être questionnée dans toute son ampleur.
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Quelles que soient les conclusions que chacun est libre de
formuler, en commençant par celles tirées par Mughendi dans cet
ouvrage, une considération est sérieusement mise en évidence :
c’est au citoyen congolais, à la citoyenne congolaise, qu’il
appartient, en dernier ressort, de chercher une solution idoine pour
une paix durable en RDC, en tirant de l’histoire récente les leçons
qui s’imposent, afin que le couple guerre-paix y échappe de plus en
plus à la fatalité, en devenant un « objet » maîtrisé par la raison et
la transparence dans la construction et la gestion de la chose
publique.
L’interpellation qui traverse, sous différents aspects, tout le
contenu de cet ouvrage, ne s’adresse pas aux seuls gouvernants ;
elle concerne aussi les gouvernés et les chercheurs intéressés par la
problématique de la paix au Congo.
Car la paix est un préalable au développement dont chacun a
besoin. On ne développe pas une personne ou une communauté,
elle se développe ; on ne libère pas une personne ou une
communauté, elle se libère ; on ne donne pas la paix à une
personne ou à une communauté, on la construit ensemble.


Apollinaire M. MALUMALU

Professeur à l’Université Catholique du Graben,
Président de la Commission Electorale Indépendante en RDC,
Ancien Coordonnateur national du Programme Amani

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A mes parents








[…] « Les poissons ne peuvent pas allouer un budget
pour l’achat de hameçons » ! Les Congolais impliqués
dans le processus de réforme doivent en accepter la
logique mais, en réalité, ils l’entravent pour rester
incontournables. [...] Et c’est ainsi jusqu’au sommet du
pouvoir. Au Kivu, maintenir un minimum d’instabilité,
en finançant une milice, par exemple, permet de
maintenir les flux financiers destinés à l’aide
humanitaire et à la réforme du secteur de la sécurité.
Même chose côté communauté internationale : la
coopération au développement est aussi un business ; si
l’Afrique atteint le développement, de

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