Jeunes en politique
183 pages
Français

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Jeunes en politique , livre ebook

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Description

Toutes les révolutions, de 1789 à 1848, et toutes les fièvres hexagonales, de la Commune à mai 1968, ont reflété le malaise et les espoirs des nouvelles générations. Ce numéro s'interroge sur la difficile intégration des jeunes dans le champ politique, de la Restauration à nos jours. Il étudie leurs motivations et les formes de leur engagement lors de crises telles que l'Affaire Dreyfus ou la Guerre d'Algérie. Enfin, il donne la parole à deux figures emblématiques de la jeunesse en politique : Clémentine Autain et François Baroin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 102
EAN13 9782336266039
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jeunes en politique

Olivier Tort
Revue publiée par le Comité d’histoire parlementaire et politique et les Éditions Pepper/L’Harmattan trois fois par an.
Créée en 2003 sous le titre Parlement(s), Histoire et politique , la revue change de sous-titre en 2007 pour affirmer sa vocation à couvrir tous les domaines de l’histoire politique, sous la plume de chercheurs confirmés et de jeunes doctorants. Chaque numéro est constitué de trois moments : la partie [Recherche] regroupe des articles soumis à un comité de lecture, la partie [Sources] est le lieu de publication de sources orales ou écrites éclairant le dossier thématique, la séquence [Lectures] présente les compte-rendus d’ouvrages.
Directeur de la rédaction
Jean Garrigues
Rédactrice en chef
Noëlline Castagnez
Rédacteur en chef adjoint
Alexandre Borrell
Secrétaire de rédaction
Alexandre Niess
Comité de rédaction
Éric Anceau, Marie Aynié, Frédéric Attal, Walter Badier, Christophe Bellon, Noëlle Dauphin, Frédéric Fogacci, Sabine Jansen, Anne-Laure Ollivier, Olivier Rouquan, Renaud Tauzin, Olivier Tort, Ludivine Vanthournout, Aurélie Verhoeven.
Directeur de la publication
Denis Pryen
Développement
Sonny Perseil
En couverture : Première page de l’hebdomadaire bonapartiste et antirépublicain La Jeune Garde du 15 février 1880 (auteur inconnu). Le dessin, intitulé « les révoltes des lycéens », porte un commentaire moquant « les premiers fruits d’une éducation laïque et républicaine ! ». Collection Guillaume Doizy, http://www.caricaturesetcaricature.com .
Éditions Pepper — L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://wvw.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1@wanadoo.fr
9782296048928
EAN : 9782296048928
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Éditorial [Recherche]
Droite et jeunesse sous la Restauration (1814-1830) : des termes antinomiques ? « Où allez-vous jeunes gens ? » Zola et la jeunesse dreyfusarde Jeunesse et engagement pendant la guerre d’Algérie Le parti pour enjeu : les jeunes générations de la SFIO dans les années 1960 La présidentielle de 1974. - Les jeunes gaullistes de l’UJP victimes de la realpolitik ? Étudiants et politique en Italie (1945-1968)
[Sources]
Un jeune adolescent gagné par la fièvre politique : souvenirs de jeunesse du comte de Falloux Une jeunesse impatiente et ambitieuse : Jacques Ducreux au congrès radical de Nice (septembre 1947) Entretien avec Clémentine Autain Entretien avec François Baroin
[Lectures] [Résumés/Abstracts] [Les activités du CHPP]
Prix Jean-Zay / CHPP 2007
« L’histoire politique en renouveau » Hommage à René Rémond Abonnement Déjà parus L’HARMATTAN, ITALIA
Éditorial
La mode est au jeunisme. Il faut parler jeune, s’habiller jeune, penser jeune... et rajeunir la politique. Conservateur du passé, vigie du long terme, l’historien regarde avec un peu d’amusement cette énième manifestation d’un phénomène récurrent et cyclique, qui reflète tout simplement le passage des générations.
Faut-il pour autant en nier l’importance ? Faut-il oublier que la Grande Révolution de 1789 fut celle des jeunes « gens à talents », que la jeunesse des écoles fut en pointe lors des révolutions parisiennes de 1830 et 1848, et que nos fièvres hexagonales, de la Commune de Paris à la révolte de Mai 68, ont bien souvent reflété le malaise et les illusions des nouvelles générations ? Peut-on contester par ailleurs que la caste politique leur a été particulièrement fermée dans notre vieille démocratie républicaine et qu’il leur a fallu, à toutes les époques, investir par la force l’espace du politique et plus encore le champ clos de la vie politique ?
Tout cela appelle réflexions et recherches, notamment sur les formes et les motivations de l’engagement, mais aussi sur le rôle spécifique des jeunes dans l’espace politique, sur leur capacité de reproduction ou de renouvellement des valeurs, des enjeux et des structures, ou encore sur l’attitude des aînés face à la jeunesse. Des historiens, tels Jean-Claude Caron pour le XIX e siècle ou Gilles Le Béguec pour le XX e , ont porté depuis longtemps leur attention sur ces questions. Des politistes, tels Pascal Perrincau ou Anne Muxel, les ont beaucoup étudiées.
Pour ce numéro spécial de Parlement(s) , nous avons choisi d’en souligner la récurrence, depuis les droites de la Restauration (Olivier Tort) jusqu’à la période actuelle, en interviewant Clémentine Autain et François Baroin, deux incarnations emblématiques de la jeunesse en politique. Mais nous avons aussi souhaité mettre l’accent sur les périodes de crise, l’affaire Dreyfus (Marie Aynié), la guerre d’Algérie (Ludivine Bantigny) ou de refondation à gauche (Fabien Conord et Frédéric Fogacci) comme à droite (François Audigier), périodes particulièrement propices à l’expression spécifique de la jeunesse. Enfin, il nous a paru indispensable de compléter ces réflexions franco-françaises par un regard sur l’étranger, celui de l’Italie (Giovanni Orsina).
Ce ne sont bien sûr que des sillons épars dans un champ d’études immense à défricher. Mais ils nous fournissent des réponses stimulantes, parfois inattendues (Olivier Tort), aux interrogations majeures suscitées par une aussi vaste thématique. Nul doute que d’autres les reprendront au vol.
Jean Garrigues
[Recherche]
Olivier Tort - Droite et jeunesse sous la Restauration (1814-1830) : des termes antinomiques ? 9 Marie Aynié - « Où allez-vous jeunes gens ? » Zola et la jeunesse dreyfusarde 25 Ludivine Bantigny - Jeunesse et engagement pendant la guerre d’Algérie 39 Fabien Conord - Le parti pour enjeu : les jeunes générations de la SFIO dans les années 1960 55 François Audigier - La présidentielle de 1974 : les jeunes gaullistes de l’UJP victimes de la realpolitik ? 69 Giovanni Orsina — Étudiants et politique en Italie (1945 — 1968) 85
Droite et jeunesse sous la Restauration (1814-1830) : des termes antinomiques ?
Olivier Tort
Pensionnaire de la fondation Thiers olivier.toft@wanadoo.fr

Écrivant dans le contexte des troubles consécutifs au projet de Contrat Première Embauche, le journaliste Claude Askolovitch rappelait récemment dans un article du Nouvel Observateur les multiples crises entre la droite et les étudiants depuis vingt ans, et se montrait dès lors enclin à présenter « la jeunesse » comme une « maladie chronique de la droite » 1 . En se reportant à l’horizon lointain de la Restauration (1814-1830), on trouve en apparence une préfiguration éclatante de ce sombre diagnostic, que souligne l‘historiographie libérale et la thèse de Jean-Claude Caron sur « la jeunesse des écoles » 2 . En effet, à cette époque, une masse d’étudiants politisés n’a pas hésité à défier le pouvoir royaliste par des troubles récurrents à l’ordre public. En 1820, de violentes manifestations de rue ont été organisées contre un projet de réforme électorale souhaitée par la droite, et les heurts avec les forces de l’ordre ont abouti à la mort d’un étudiant, immédiatement promu en martyr par l’opposition libérale. Dix ans plus tard, les jeunes artistes en vogue semblent à leur tour massivement gagnés par cet état d’esprit hostile, ainsi que l’atteste avec force la première représentation d’ Hernani de Hugo.
Alors que le corps électoral dans son ensemble est assimilé à une vaste gérontocratie par certains pamphlétaires, la droite royaliste aurait-elle été rendue étrangère aux intérêts et aux perspectives de la jeunesse par l’âge particulièrement avancé de ses représentants ?
A l’inverse, « les jeunes » de cette époque, ceux de l’élite cultivée urbaine en particulier, ont-ils été d’emblée aussi unanimement hostiles à la droite que le laisseraient supposer les quelques événements marquants qui viennent d’être rapportés ?
Persuadées d’incarner par principe le progrès et l’avenir du pays, les gauches s’identifient volontiers à la jeunesse, sans voir toujours vieillir leurs porte-parole familiers ; sous la Restauration, les libéraux succombent plus que jamais à cette propension psychologique, et s’attirent plus d’une fois, de ce fait, les sarcasmes ironiques de leurs adversaires royalistes, prompts à dénoncer l’écart entre ce discours et une réalité démographique en décalage. C’est ainsi que le 14 août 1829, la Quotidienne , l’un des principaux organes de presse de la droite, persifle les libéraux fran

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