L action collective face à l imbrication des rapports sociaux
203 pages
Français

L'action collective face à l'imbrication des rapports sociaux , livre ebook

203 pages
Français

Description

Le projet théorique et empirique de cet ouvrage est de construire une analyse des mobilisations qui tienne compte des multiples rapports inégalitaires entre majoritaires et minoritaires et de l'imbrication de ces rapports de domination. Quelles sont les contradictions nées de cette imbrication et comment sont-elles concrètement gérées par les individus et les groupes sociaux en lutte pour la transformation de l'ordre matériel et symbolique ? La sociologie des mouvements sociaux, celle des rapports de genre, de classe et de race, la sociologie des identités sont mises à contribution.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 177
EAN13 9782296232976
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire

Introduction…………………………………………………...
Lionel Arnaud, Sylvie Ollitrault, Sophie Rétif, Valérie Sala
Pala

Chapitre préliminaire. Quand la sociologie de l’action
collective rencontre les identités. Etat des lieuxet
perspectives…………………………………………………...
Lilian Mathieu

Première partie. Classe, ethnicité, genre…: les
mobilisations de minoritaires face à l’imbrication
des rapports de domination…………………………….

Qui a peur des féministes roms ? Rapports de hiérarchisation
etd’identification ausein d’un objetde recherche émergent...
Claire Cossée

L’engagementen faveur de l’émancipation des «femmes de
l’immigration »dans les associations d’action sociale.
Frontières interethniques etde genre…………………………
Marion Manier

A qui appartiennentarraisonnemenles femmes? L’«tdes
femmes » par les mouvements sociauxmixtes etleur possible
autonomisation :une analyse féministe………………………
Jules Falquet

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Deuxième partie. Contextes nationaux et conditions
de possibilité des mobilisations de minoritaires……

Gérer les fragmentations identitaires dans les mobilisations
de Turquie…………………………………………………….
Elise Massicard

Mobilisation des «minoritésvisibles »en France eten
Allemagne :la politisation dustatutde «victimes de
discriminations raciales » dans des luttes de reconnaissance...
Soline Laplanche-Servigne

Troisième partie. Dynamiques de fragmentation et
de recomposition des mobilisations en contexte
transnational………………………………………………

Rapports de domination, identité collective et« nationalisme
à distance » dansla Fédération des associationstamoules de
France………………………………………………………...
Gaëlle Dequirez

Les significations duréférentnational d’origine dans les
mobilisations d’immigrés.L’exemple des Marocains en
France………………………………………………………...
Antoine Dumont

Liste des auteurs………………………………………….

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Introduction

Lionel Arnaud, Sylvie Ollitrault,
Sophie Rétif, Valérie Sala Pala

Depuistrois décennies environ,tout un pan de la littérature
en sciences sociales a développé lethème de l’émergence
d’identités plurielles, fluides, éclatées, ambiguës (Lahire, 1998 ;
Kaufmann,2004 ; Thévenot,2006; Balibar, Wallerstein, 1988 ;
Back, 1996; Wieviorka, dir., 1996) dans des sociétés désormais
qualifiées -selon les auteurs etles sensibilitésthéoriques- de
« post-indust« posrielles »,t« pos-modernes »,t-fordistes »,
« posto-coloniales »u« post-pat(Toriarcales »uraine, 1969 ;
1
Harvey;; Amin, dir., 1994, 1989Labyrinthe,2006) . Par-delà
leurs différences, l’un des postulats qui semble rapprocher ces
orientationsthéoriques estcelui d’un effacementrelatif des
clivages de classe dans les sociétés occidentales, en raison de la
cristallisation progressive de nouvelles lignes de clivage,
fondées notammentsur le genre etl’appartenance ethnique. En
conséquence, le militantisme ne pourraitplus aujourd’hui être
réduitàun militantisme de classe incarné par le mouvement
ouvrier, principalementle parti communiste etles syndicats

1
Le présentouvrage faitsuite àun colloque sur lethème « Classe, ethnicité,
genre… :les mobilisations aupiège de la fragmentation identitaire ? »
organisé par le Centre de recherche sur l’action politique en Europe (CRAPE)
les 8 et9 mars2007 à l’Institutd’études politiques de Rennes. Nous
remercionsvivementMarylène Bercegeay, Yveline LaverretetBrice Noël qui
ontjouéun rôle clé dans l’organisation de ce colloque. Nous exprimons
égalementnotre reconnaissance à Christian Le Bart, directeur duCRAPE, et
Erik Neveu, directeur de l’IEP de Rennes, pour le soutien actif qu’ils ont
apporté à l’organisation de cetévénementscientifique, ainsi qu’auxmembres
ducomité scientifique, composé de Lionel Arnaud, VincentGeisser, Nacira
Guénif-Souilamas, Lilian Mathieu, Erik Neveu, Sylvie Ollitrault, Catherine
Quiminal, Valérie Sala Pala etPatrick Simon. Enfin, ce livre doitson
existence àtou-te-s les communicant-e-s, discutant-e-s etparticipant-e-s de ce
colloque, dontles débats animés ontnourri lestextes rassemblés ici.
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ouvriers, mais devraits’envisager dupointdevue de
« nouvelles »revendicatcions, d’ordre «ultuorel »u
« identitPoaire ».ur ne prendre qu’un exemple, les recherches
engagées dans les années 1970et1980dans le sillage d’Alain
Touraine ontlongtemps recherché «nole »uveaumouvement
social qui auraitremplacé le mouvementouvrier (Touraine,
1978). Pour notre part, nous posons l’hypothèse que l’une des
conséquences remarquables des revendications detype
« identitesaire »tbien plus sûrementde contribuer àune
certaine fragmentation des mobilisations, elles-mêmes situées à
des carrefours d’identificationvariés (femmes etmusulmanes,
par exemple) et/oucontraintes de gérer leurs propres
ambivalences et/oudivisions internes (division dugroupe
ouvrier entre « immigrés » et« non immigrés », par exemple).

Penser ensemble les mobilisations, les dominations
et les identités : une mise en perspective théorique
Si l’identité a constituéun conceptclé de la sociologie des
mouvements sociauxdans les années 1970-1980(Cefaï,2007),
le caractère flouetpolysémique de ce qui s’apparente
davantage àune notion qu’àun conceptclairementdéfini a
conduitcertains auteurs à préconiser son évitementetson
remplacementpar des concepts moins statiques, à l’image de
ceuxd’identification etde catégorisation (Brubaker,2001). Il
existe en effet un risque à qualifiertrop rapidement
d’identitaires des processus de mobilisation entenantles
identités en question comme des évidences eten oubliantque la
définition d’identités estavant tout un processus relationnel qui
engage des rapports inégalitaires etdes formes de
hiérarchisation etde catégorisation sociales. Des revendications
féministes ouantiracistes peuventainsi répondre à d’autres
enjeuxque la seule reconnaissance d’une identité, à savoir des
enjeux très concrets de discrimination, d’exploitation etde
violence. Plus généralement, c’estdavantage les processus de
minorisation oude politisation des problématiques minoritaires
qu’il semble pertinentd’étudier ici, en interprétantl’émergence
dufaitidentitaire sur l’agenda politique comme le produitd’une
lutte de classementàtravers laquelle se détermine l’institution
des divisions reconnuses dans le «ystème de différences

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socialement hiérarchisées» que constitue tout espace social
(Bourdieu, 1980). Parce que les positions sociales n’existentpas
en elles-mêmes mais se définissentdans leurs relations
réciproques, s’ouvre alorstout un champ de luttes sur les
principes en fonction desquels les individus sontcatégorisés -et
se catégorisenteux-mêmes- selon des critères d’appartenance
déterminés. En d’autrestermes, alors que destravaux tels que
ceuxde Colette Guillaumin (1972) sur le racisme ontbien mis
en évidence l’aliénation subie par les individus etles groupes
minoritaires, qui résulte dufaitque ceux-ci sontdéfinis parune
instance supérieure à eux-mêmes, il importe de compléter
l’analyse enyintégrantletravail politique que ces ind

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